Jeune praticienne cherche conseil/sources pour terminer une thérapie

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scratchy2020
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Jeune praticienne cherche conseil/sources pour terminer une thérapie

Message par scratchy2020 »

Bonjour,

Cette question s'adresse plutôt aux praticiens (et praticiennes !).

En tant que praticien donc, une fois les ressorts inconscients et symboliques du symptôme bien identifiés chez le patient, comment l'aider à développer des outils ? Ma question ne relève donc pas du discours thérapeutique au sens strict, mais bien de la résolution concrète du symptôme, de l'élaboration d'outils ad hoc susceptibles d'aider le patient au quotidien.

Des liens sur le web et autres lectures seraient très appréciées.

Merci pour vos conseils,
-Agathe
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19332
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Jeune praticienne cherche conseil/sources pour terminer une thérapie

Message par Dubreuil »

Commencez d'abord par suivre une psychothérapie analytique, vous même.
Vous serez la patiente, et tout ce que vous avez appris " intellectuellement " vous deviendra limpide " émotionnellement ". Vous verrez...
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19332
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Jeune praticienne cherche conseil/sources pour terminer une thérapie

Message par Dubreuil »

Commencez d'abord par suivre une psychothérapie analytique, vous même.
Vous serez la patiente, et tout ce que vous avez appris " intellectuellement " vous deviendra limpide " émotionnellement ". Vous verrez...[/quote]
POURQUOI ENTREPRENDRE UNE THERAPIE ?
La première raison qui me vient à l'esprit dans le fait d'entreprendre une thérapie quand on se sent " perturbée ", ( mais aussi quand on se sent bien, alors que l'on veut devenir un Professionnel de la Psychologie ), est d'ordre vital. Il parait évident à chacun de boire et de manger pour se maintenir en vie. Il me parait évident à moi de m'occuper de mon bon fonctionnement mental pour maintenir en vie " ma vie psychique " et mon équilibre psychologique.
L'esprit et le corps font un tout qui définit la personnalité de chacun. Avant même que de désirer aider les autres, il me semble essentiel de s'occuper de soi pour en avoir la force, les potentialités et les moyens adéquats.
Dès l'enfance nous étudions des matières propres à nous faire découvrir le monde où nous vivons, la terre, les animaux, le fonctionnement de notre corps, celui des animaux, des végétaux, etc.. quoi de plus naturel que d'étendre notre connaissance à ce qui se passe dans notre esprit, à comprendre les mécanismes de nos pensées, de nos rêves ?
Avant toute nécessité d'oeuvre charistique ( ou non ) l'étude de notre psychisme et l'utilisation des moyens proposés pour l'appréhender relève d'une curiosité naturelle et légitime.
Le " moi-je " en tant qu'individualité doit être appréhendé par son propriétaire, connu, accepté, habité le plus pleinement possible, compris enfin, pour devenir réceptif à l'autre, sensible à un dialogue tendant le plus possible vers une authenticité permettant alors, et seulement, une véritable écoute, un véritable échange, une aide, si telle se présente la demande de l'interlocuteur.
Aider. La notion d'aide est très complexe. Aider pourquoi ? Aider comment ? Aider pour qui ?
Dans son livre " la technique psychanalytique " Freud conseille :
- " une analyse didactique à tout futur analyste ( psychologue ) afin d'apprendre à connaître ce qui est en lui et acquérir ainsi des " impressions, et des convictions, qu'aucun ouvrage, aucune conférence n'eussent été capables de lui donner. "
Il dit également que :
- " toute personne sachant apprécier le prix de la connaissance et de de la domination de soi ainsi acquises, continue ensuite à s'analyser et reconnait de bon gré qu'elle ne cesse jamais de découvrir en elle-même, comme en autrui, des éléments nouveaux.
Au contraire, le psychologue qui aura négligé de se faire psychanalyser en sera puni, non seulement par son incapacité à dépasser un certain niveau de connaissance en analysant ses patients, mais par le risque encore plus grave de nuire à autrui. Car il cèdera facilement à la tentation d'attribuer à ses propres particularités qu'il perçoit obscurément, une valeur scientifique générale, jetant ainsi le discrédit sur la psychanalyse et induisant ainsi les patients en erreur."
Aider donc. Mais en définissant d'abord quelle aide demande la personne. Si elle a effectivement besoin de cette aide. Ne pas induire, parler ou projeter chez elle notre propre désir de secourir, notre propre besoin d'être secouru, aidé, compris.
On ne se sert pas de l'autre pour se guérir. Pour faire l'économie de notre propre thérapie.
Face au patient, notre propre analyse, quand elle est menée au terme de ce qui a été défini à son commencement, nous éloigne de la projection ou de nos situations conflictuelles non résolues. Elle nous apprend à faire la part du réel, de l'imaginaire, du fantasmatique, et la part qui est à " l'autre " qui ne nous appartient pas.
Aider comment ?
Par l'apprentissage de notre propre expérience en thérapie dans ce qu'elle comporte parfois de déprimant, d'exaltant, de culpabilisant, puis de pardonnant, de mortifère, de vivifiant..
C'est la compréhension de notre vécu, son acceptation, sa résolution, qui va nous permettre d'aborder celui de l'autre.
Ne plus se définir comme interlocuteur souffrant à sa place ou soucieux de lui donner des conseils, va lui restituer sa parole. Sa vraie parole, elle qui le rendait " malade " faute de ne pouvoir s'exprimer dans un lieu neutre et bienveillant.
Il pourra parler en son propre nom, se définir sans crainte d'être mêlé à des peurs ou des élans projetifs qui ne le concernent pas. Il fera sa propre guérison avec ses propres moyens, ses propres projections, son propre transfert.
Le Psy restant simplement un repère, un guide, un " recentrage."
Et si le psy n'a pas été aidé lui-même, s'il n'a pas fait sa propre thérapie auparavant, cette fonction sera impossible.
C'est également tout au long de notre propre analyse que nous prenons conscience de ce qui la constitue. D'une part dans ce " nous même " que nous lui apportons, mais aussi dans la technique du travail de l'analyste.
Au delà de sa remise en cause, le patient découvre une trame, un travail, une " connaissance " de la part de son analyste. Il perçoit peu à peu ses règles, ses impératifs, ses aspirations, ses buts. Qui sont ensuite dissociés de lui et deviennent structures de " sa " propre cure analytique.
C'est à cela, à ses connaissances psychologiques passant tout autant par la théorie que la pratique, au vécu de sa propre analyse, de ses propres " résistances ", de ses propres victoires, qu'un être peut prétendre en aider en autre dans sa mesure, sa dimension, dans son originalité, son unicité.
Aider pour qui ?
Parlant bien sûr en mon nom, je dirai que tout être qui s'interroge sur son existence, ses comportements, sa façon d'être avec lui-même et les autres, est déjà en thérapie. Son questionnement le place déjà " en auto-thérapie ".
Aller ensuite plus profondément en soi avec l'aide de techniques analytiques selon ses aspirations, ses goûts et ses besoins, démontre alors le respect que l'on se porte à soi-même. Et par truchement le respect que l'on porte à l'autre, le souci de vouloir véritablement sa propre harmonie, ainsi que l'authenticité des rapports que l'ont désire instaurer avec ceux que nous rencontrons.
Faire une thérapie, c'est d'abord s'occuper de soi, c'est nous aider en priorité, pour ensuite aider les autres pour eux-mêmes. C'est découvrir que nous sommes uniques et cependant multiples, partie intégrante de l'univers.
Pour ma part, souhaiter devenir " entier ", cohérent, conscient entre nos pensées et nos actes, c'est prendre soin de nous, de notre équilibre, et par extension, de celui de tous les autres hommes.
S'occuper de soi pour s'occuper ensuite de l'autre, c'est également s'occuper du devenir de l'humanité.
Aider l'autre, pour l'autre, sans projections, en ayant fait sa propre psychanalyse, l'aider dans ses besoins de réassurance, ou dans le marasme d'une dépression, l'enchevêtrement d'un état pathologique, c'est bien sûr savoir que nous sommes " vivant " et utile, mais surtout se sentir lié à une humanité qui avance et dont chaque membre est indispensable.
Parce qu'au delà de ce que nous sommes, de ce qui se dit, ne se dit pas, se fait ou ne se fait pas, existe une conscience universelle, un devenir qui nous dépasse, mais dont nous avons chacun en nous le début et l'aboutissement.
Et la responsabilité de mettre au monde, si nous en avons pris connaissance.
Bonne route, future collègue...
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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