Relation mère fille complexité

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Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Relation mère fille complexité

Message par Dubreuil »

qu'en pensez vous ? Je suis quelqu'un qui me remet constamment en question alors si vous trouvez que c'est moi le problème, que je réagis pas bien, je vous en prie soyez franc. *
*** Cette personne a en face d'elle une jeune femme de 28 ans qui a dû se montrer forte et courageuse depuis l'enfance. L'intelligence et la bonté du coeur ne sont pas contagieuses et vous ne pouvez pas souhaiter qu'elle change ni qu'elle vous respecte !
Vous êtes adulte aujourd'hui, vous n'êtes plus sa petite victime qui doit subir ses sévices affectifs.

Mon compagnon me dit qu'elle a un penchant toxique dans la relation avec moi mais je ne sais pas si il est objectif aussi.
*** En effet, et je souhaite qu'il vous soutienne contre quand il le faut, car avant tout son amour pour vous, c'est son devoir.

Et aussi, comment me protéger a l'avenir ?
Elle n'a que le pouvoir que vous lui donnez.
Faites garder vos enfants par quelqu'un d'autre, même si c'est bien pratique. Quand ils seront grands ils auront une idée fausse de vous, celle qu'elle leur aura donnée.
Si vous le pouvez, déménagez pour ne pas être dans la même ville.
Sinon, ne lui demandez aucun conseil, ne lui parlez plus de vos soucis, n'envoyez pas de SMS, répondez juste le strict minimum...etc... Absentez vous si possible lors des ses invitations, dites à votre mari de lui faire cesser les critiques verbales, maintenez absolument une réelle distance entre vous deux...
Et revenez pour nous dire votre évolution.

Dites-vous aussi que l'on ne choisit pas ses parents. On ne choisit pas ses enfants. Et nul enfant n’est obligé d’aimer ses parents, et nul parent n’est obligé d’aimer son enfant. Seul le respect de part et d'autre s'impose.
Il y a une marge immense entre le désir d'enfant et l'enfant que l'on met au monde.
Nul n'est préparé à partager. Nul n'est prêt devant " la différence ". Nul ne peut savoir " avant " ce qu'il adviendra " après " de son désir, de ses fantasmes, de ses émotions qu'elles soient positives ou de rejet.
" Faire un enfant ", c'est FAIRE. Et c'est tout.
Faire un enfant pour certaines femmes, c'est ne plus jamais s'en remettre, parce qu'il vivait dans le désir et le fantasme, mais n'était pas " à faire " dans le conscient. Il faut être prêt(e) pour avoir un enfant.
Difficile d'avoir ce recul terrible de se dire que nous n'avons pas demandé à venir au monde de tel ou tel individu. Que l'on a été " tiré " du ?.. on ne sait pas d'où l'on vient. Mais on sait que l'on est porteur de caractéristiques génétiques qui ont racine bien au delà du père et de la mère. Nous sommes issus de la mémoire du monde, des mondes, de l'univers. Nous avons toutes les peines et les joies de l'humanité en nous. Nous sommes infini et universel, chacun (e ).
Nous sommes le lien entre le passé et le devenir.
Bien autre chose que fils ou fille de. Voulu ou renié.
Bien autre chose qu'enfant désiré ou banni.
Nous sommes cela, certes , mais nous sommes tellement plus attendus et complets ailleurs.
Qu'est-ce qu'un désir d'enfant ? Certainement pas une pensée " altruiste " ( on ne met pas un enfant au monde pour qu'il souffre et meurt ) mais un " élan " sexuel. La réponse à l'espèce.
Et viennent s'y greffer " le leurre " du futur parent qui " rêve " son enfant futur. Réel, symbolique, imaginaire.
Dans certains pays on met un enfant au monde et il appartient à la communauté.
On n'appartient qu'à soi.
On ne peut qu'être SEUL en soi, même accompagné, même aimé. Cela semble en effet bien plus confortable d'avoir une maman attentive et présente. Mais si le fait d'en avoir une change la destinée de certains, ce n'est pas toujours dans leur " bon sens ", et d'autres vivent sans et leur vie n'en est pas moins belle, bonne et " réussie ".
Même foetus, nous sommes déjà " indépendants. Et pourtant tributaires " des émotions et sentiments de notre génitrice.
Et cela pourrait être jugé comme injuste et affolant.
Que dire quand on vient au monde, petite fille " inconnue " pour la mère, et face à une autre inconnue. L'une est toute puissante, l'autre est totalement dépendante.
L'amour inné pour l'enfant est une fadaise. Et si l'enfant pouvait tout petit fuir à toutes jambes des bras de certains parents il le ferait sans état d'ême.
L'enfant est un faire-valoir, un objet de jouissance, un objet de troc, un chantage, une victime désignée pour se venger.. etc.. En chacun de nous il y a le pire et le meilleur. A échelle réduite, les parents peuvent passer par toutes ces étapes.. l'enfant est un formidable moyen exutoire.
Parler de l'amour inné de la mère est bon moyen de rassurer tout le monde. Le meilleur argument des diffamations contre les pères ( par ex. ) Et de perversion des liens par les services sociaux, magistrats, etc.. en culpabilisant à vie, à la fois parents et enfants.
Et c'est du lien qui va se tisser entre ces deux êtres que va " se mettre au monde " le bébé qui va grandir, évoluer, penser.
La maman met " physiquement " au monde son enfant. Il est considéré comme " son bien ", " sa chose ". Le bébé vit en symbiose ( par la force de la vie et des choses ) avec elle. Et il n'a aucune chance de s'en sortir, de s'éveiller " au monde " c'est à dire à un autre monde que celui où le maintient cette femme.
Pourtant on dit ; mettre AU monde, pas mettre A SOI.
Et puis, enfin, il va enfin et " POUR DE VRAI " venir AU monde pour la seconde fois, quand le père ou une tierce personne viendra faire " coupure " dans ce lien mortifère. L'enfant va grandir, acquérir la parole et dire Non. Et ce non, parallélement à la venue d'un tiers le libère du joug maternel. Il est enfin au monde.
Nous n'avons pas tous la même vie, nous n'avons pas tous la même chance, nous n'avons pas tous les mêmes envies, besoins, désir. Nous sommes fortement conditionnés par notre langue, notre pays, nos lois, nos croyances, etc..
Tout à revoir, refaire, repenser, redire.. parce que nous sommes libres en nous-mêmes, seuls, et uniques. Il n'y pas LA VERITE, mais notre vérité, acquise au fur et à mesure de nos expériences, et il y a également " notre vérité " dans nos croyances à la mère. Au père.
Cependant, nous sommes séparé d'eux. Ensemble parfois, mais séparés. Donc vivant.
Toute la question est là.
Et tout le travail de l'enfant qui grandit est de " tuer symboliquement " père et mère pour s'assumer et être indépendant.
S'il n'a pas assez " reçu " dans l'enfance, c'est une chose. Mais s'il en a fait son combat, sa colère, ses revendications, sa violence ou ses rancoeurs, c'est autre choses.
On ne peut pas revenir en arrière. Ni pour nous, ni pour l'autre.
On ne peut qu'essayer d'avancer avec ce que l'on a reçu. En prenant le temps de le " reconnaitre, de l'accepter ", c'est ce que l'on fait en thérapie.
Et ce bagage qui nous a été donné s'ajoute à ce que nous " en sommes " devenu. Pour en tirer le meilleur parti et laisser derrière nous ce qui ne nous appartient pas. A savoir les erreurs, les manques, les tortures mentales et/ou physiques, imposés par nos géniteurs. On garde le meilleur. On sait que l'on est " ailleurs ".
On sait que ce qui nous a manqué ne nous sera jamais rendu. Mais que ce que l'on se donne à soi-même de réflexion, de respect, de tolérance, d'attention, d'amour, nous est pour toujours acquis.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
LucasChevalier67
Messages : 1
Inscription : 17 oct. 2023, 09:57

Re: Relation mère fille complexité

Message par LucasChevalier67 »

Salut,

Tout d'abord, je tiens à te dire que tu n'es pas le problème. Tu es quelqu'un qui a dû se montrer fort et courageux depuis l'enfance, face à une mère qui ne t'a pas donné l'amour et le respect dont tu avais besoin. Tu as le droit de ressentir de la colère, de la tristesse, de la frustration ou de la culpabilité. Ce sont des émotions humaines et légitimes. Tu n'as pas à te sentir coupable de ne pas aimer ta mère, ou de vouloir prendre tes distances avec elle.

Ensuite, je pense que tu réagis bien, dans la mesure du possible. Tu as essayé de dialoguer avec ta mère, de lui faire comprendre tes besoins, tes limites, tes attentes. Mais tu as aussi compris qu'elle n'était pas prête à changer, ni à reconnaître ses torts. Tu as donc pris la décision de te protéger, de mettre des barrières, de réduire les contacts. C'est une décision courageuse et saine. Tu n'as pas à te sentir coupable de prendre soin de toi, de ton bien-être, de ton équilibre.

Enfin, je te conseille de continuer à te protéger à l'avenir. Ta mère n'a que le pouvoir que tu lui donnes. Tu peux choisir de ne plus lui confier tes soucis, tes projets, tes joies. Tu peux choisir de ne plus répondre à ses appels, ses messages, ses invitations. Tu peux choisir de ne plus la laisser garder tes enfants, si tu penses qu'elle peut leur faire du mal ou leur donner une mauvaise image de toi. Tu peux choisir de déménager, si tu en as la possibilité et l'envie. Bref, tu peux choisir ce qui est bon pour toi.

Je te suggère aussi de te faire accompagner par un professionnel, comme un thérapeute ou un coach. Il pourra t'aider à faire le point sur ta situation, à exprimer tes émotions, à renforcer ton estime de toi, à trouver des solutions adaptées à tes besoins. Il pourra aussi te soutenir dans ton processus de guérison et de libération.

Je te félicite pour ton parcours et ta démarche. Tu es quelqu'un d'intelligent et de bon cœur. Tu mérites d'être heureux et respecté. N'oublie pas que tu n'es pas seul. Tu as ton compagnon, qui semble être objectif et bienveillant envers toi. Tu as aussi d'autres personnes qui t'aiment et qui t'apprécient pour ce que tu es. Et tu as aussi ce forum, où tu peux trouver du soutien et des conseils.

Je te souhaite le meilleur pour la suite. N'hésite pas à revenir pour nous donner des nouvelles ou si tu as besoin d'autre chose. A plus !
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