Fils ingrat

[Leonie17]

Bonsoir. Je ne sais pas comment aborder le sujet.
Nous avons un fils à qui nous avons tout donné et tout fait pour lui.
Or depuis qu'il est adulte et travaille il ne nous manifeste aucun amour ; nous avons l'impression qu'il ne nous aime pas.
Il n'envoie jamais de nouvelles ; c'est toujours nous qui faisons le premier pas.
S'il a besoin de nous ; nous sommes toujours présent et ne demandons rien en retour ; ni cadeaux ; ni argent ; ni aide en quoi que ce soit. Mais cela devient vraiment invivable cette ignorance envers nous. Nous ne comprenons pas pourquoi il se comporte ainsi et nous ne pouvons pas discuter avec lui car il se fâche très facilement.
Qu'en pensez vous ?
Merci pour l'aide

[Dubreuil]

Nous avons un fils à qui nous avons tout donné et tout fait pour lui.
*** C'est ainsi que vous avez considéré votre rôle de parent.
Peut-être avez-vous même anticipé ses désirs, donné avant qu'il ne vous demande
Faites nous la liste honnête de ce que vous lui reprochez vraiment, nous verrons comment la comprendre et y remédier dans votre intérêt.

Or depuis qu'il est adulte et travaille il ne nous manifeste aucun amour ; nous avons l'impression qu'il ne nous aime pas
*** Il est devenu autonome, il peut répondre tout seul à ses désirs, besoins, envies.
Tout dépend comment vous lui avez donné/prouvé votre propre amour.
Peut-être a-t-il du supporter des parents qu'il a jugé "étouffants" ? Peut-être que l'amour que vous lui avez donné ne correspondait pas à celui qu'il réclamait, celui dont il avait besoin ?

N'oubliez pas qu'inconsciemment, devenir ingrat avec ses vieux parents, c'est leur faire payer les comptes qu'enfant on a pas eu le droit, ou la possibilité de régler avec eux !
Regardez les maisons de retraite ou les enfants ne viennent plus jamais voir leurs vieux parents. C'est de la vengeance, inconsciente parfois, certes, mais bien réelle. "Les vieux" sont maintenant en faiblesse comme il étaient en enfance face aux parents !

Il n'envoie jamais de nouvelles ; c'est toujours nous qui faisons le premier pas.
*** Pourquoi ? Vous donnez le biberon au bébé avant qu'il ait faim ? C'est ce que vous faisiez ?
Ne donnez plus de vos nouvelles, d'un seul coup il vous contactera.
Votre mission d'éducateurs est terminée. Vous avez réussi à le rendre indépendant, à "le mettre au monde". Il n'a plus besoin de vous.

Nous sommes toujours présent et ne demandons rien en retour ; ni cadeaux ; ni argent ; ni aide en quoi que ce soit.
*** C'est bien dommage ! Car vous passez votre temps à lui imposer votre "dette symbolique" !
Prenons le problème d'une façon différente et parlons de LA DETTE pour une personne inconnue...
Quiconque fait du bien à autrui lui crée paradoxalement une dette. La personne en est reconnaissante mais peut en vouloir à son bienfaiteur. En effet, en l’aidant il lui aura en quelque sorte prouvé qu’elle n’était pas en capacité de se prendre en charge. De plus, sortie d’affaire, elle ne pourra plus " briller " devant lui, un peu comme s’il était un reproche de sa conscience, elle sera gênée de ce qui s’est passé, elle lui en voudra d’avoir été obligée d’avoir eu recours à lui, elle l’évitera. Et s’il lui a rendu un service d’argent, une fois sur deux, il ne sera pas remboursé. Inconsciemment il gardera cet argent comme le remboursement du préjudice qu’il lui a causé en l’aidant. Beaucoup " d’ami(e)s " se sont fâché(e)s à vie pour avoir ignoré ce phénomène.
Autre versant : la personne ne vous lâche plus et devient dépendante des bénéfices secondaires que vous lui apportez.
Venir en " aide " à l'autre, certes, mais en acceptant, ou en lui en demandant de suite la réciprocité.
Et vous l'avez compris, quand on vous remercie, ne plus répondre " de rien.. " ou encore : " à votre service ". Le sentiment d'avoir été humain vous appartient. Vous l'avez fait parce que vous le vouliez, tant mieux, c'est à vous que vous avez fait du bien.
A plus forte raison si cela vous en a coûté, en temps, en dérangement, ou en réflexion, ce n'est pas rien !
Et vous n'êtes au service de personne !
Alors donner en sachant qu'il vaut mieux donner que prêter. Ne rien attendre en retour.
Venir en aide à l'autre, c'est la plupart du temps créer une dette loin de la " reconnaissance " que certains aurait la naïveté, ou le narcissisme, d'attendre.
Et si vous ne pouvez pas donner, restez humble, acceptez cette situation. En effet, ne vous prenez pas pour le SAUVEUR, vous ne pouvez rien contre le malheur qui vous côtoie, alors ayez l'intelligence de l'accepter et de vous occuper déjà au mieux de votre vie et de ce qui peut être sauvé très près de vous.

Questionnez-vous, c'est peut-être vous qui n'avez pas évolué, qui n'avez pas accepté de le voir grandir, de ne plus combler, masquer votre vide intérieur depuis qu'il a grandi, que vous avez enfin du temps pour vous occuper de vous, vivre VOTRE vie.
Pourquoi continuez vous à répondre a son égoïsme ? Pourquoi continuez-vous à lui donner ce qu'il exige ? On dirait que vous aimez l'imaginer encore avec des couches, un grand bébé à qui vous donnez encore le sein !

Mais cela devient vraiment invivable cette ignorance envers nous. Nous ne comprenons pas pourquoi il se comporte ainsi et nous ne pouvons pas discuter avec lui car il se fâche très facilement.
*** sI vous vous mettez en "accusateurs", si vous le culpabilisez, c'est sur qu'il n'apprécie pas !
Changez de tactique, ne lui faites plus part de votre peine ou de vos sentiments de frustration, la prochaine fois prétextez FERMEMENT l'impossibilité de répondre ou de donner ce qu'il vous demande.
OU DEMANDEZ QUELQUE CHOSE EN RETOUR, QUE VOUS EN AVEZ BESOIN ! Renversez les rôles. Comme vous le feriez avec un voisin agaçant.
Il comprendra finalement que vous existez, car il ne vous voit pas, vous n'êtes toujours que les pourvoyeurs de ses exigences enfantines.
Ou bien soyez directs, répondez-lui que c'est un homme adulte, que bien sûr personne n'est parfait et que vous reconnaissez que vous n'avez pas toujours été à la hauteur, mais que vous ne tolérez plus son attitude, là, il vous manque de respect

Qu'en pensez vous ?
*** C'est vous qui étiez sur terre avant lui. Vous subissez donc en partie la responsabilité de son évolution affective.
Mais vous n'êtes pas responsables de ce qu'il en fait aveuglement dans l'âge adulte. Sauf quand vous continuez à cautionner son despotisme.
NB. S'il se montrait "dépité " de comprendre que vous avez vos propres exigences, vous pourriez lui envoyer une copie du passage psychologique de "la dette "
Qu'en pensez-vous ?