J'ai totalement raté ma vie

Forum crise existentielle, mal de vivre
Ondîne
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Inscription : 11 mars 2019, 11:45

Re: J'ai totalement raté ma vie

Message par Ondîne »

Bonjour, Vous avez une conception totalement opposée vis-à-vis de la réussite :
- selon des critères mondains : avoir beaucoup d'argent, une vie professionnelle et sentimentale et sexuelle, familiale- réussie ;
- ou selon des critères catholiques conservateurs, comme l'était Raoul Follereau qui a aussi d'autres belles citations et fait de l'humanitaire auprès des lépreux au point d'en devenir l'idole qu'on pense même à béatifier -alors qu'il avait de grosses parts d'ombre aussi, comme tout homme ! (pétainiste, maurassien, voire antisémite, ses mains si pleines qu'elles furent lui ont-elles mérité le paradis). Sa vie n'est pas plus réussie ni utile que la vôtre ! Comme disait l'athée Jean-Paul Sartre : "On rate toujours sa vie du moment qu'on meurt". Comme disait aussi Jacob à Pharaon si la bible vous intéresse : "Les jours des années de mon pèlerinage sont de cent trente ans. Les jours des années de ma vie ont été peu nombreux et mauvais, et ils n'ont point atteint les jours des années de la vie de mes pères durant leur pèlerinage."
Si Dieu existe, comme je crois eh bien il s'intéresse à votre vie et peut lui redonner toutes ses couleurs !

Pluton a écrit :Bonjour,

A 47 ans, j’ai totalement raté ma vie. J’ai fait un test de bonheur sur le net. J’obtiens un IRB (Indice Relatif de Bonheur) de 1 (sur 100).

Enfant, j’aurais aimé apprendre le piano. Nous en avions un à la maison et mes sœurs en jouaient. Mais mes parents avaient décidé que pour moi, ce serait le violon.

Et quand ils décidaient quelque chose, c'était ferme et définitif.

Mes parents m’avaient inculqué la fausse croyance que la réussite professionnelle dans la vie relevait d’un seul et unique facteur : l’effort.

N’importe quel individu, par exemple, avait le potentiel pour devenir médecin, avocat, ingénieur ou dentiste dans la mesure où il y investissait les efforts et les sacrifices nécessaires.

J’entrepris donc, à 19 ans, des études d’ingénieur en électricité, sans réellement savoir ce que j’allais décrocher comme emploi une fois mon diplôme obtenu.

En bel idiot que j’étais, je ne pouvais concevoir que des études aussi difficiles et qui me demandaient autant d’effort mental, de temps et de sacrifices ne soient récompensées un jour.

Ces études me demandaient en effet un formidable investissement de temps. De très longues années à étudier 4 ou 5 heures chaque jour (je parle du temps d’étude personnelle à la maison, non du temps passé en cours à l'université).

J’obtins mon diplôme en 1991 à l’âge de 24 ans.

Ce fut le début d’une longue descente aux enfers. J'étais engagé dans une spirale infernale.

Si j’avais obtenu de bonnes notes sur le plan strictement théorique au cours de mes études, en revanche côté pratique mes connaissances étaient inexistantes.

Face à des employeurs qui exigeaient des candidats immédiatement opérationnels, qui avaient à leur actif des réalisations concrètes, j’étais incapable de me vendre.

Pire encore : quand je visais des emplois de moins haut niveau (niveau technicien par exemple Bac+2), on refusait ma candidature en me disant que j’étais trop qualifié.

J’entrepris donc en 1993 d’autres études pour devenir enseignant au niveau secondaire.

Je m’aperçus rapidement que j’étais incapable de maintenir la discipline en classe.

Je manquais d'autorité naturelle, je n'étais capable de me faire respecter qu'en étant un véritable dictateur, ce qui n'est plus acceptable depuis mai 68.

Je finis par comprendre que j’aurais effectivement pu être enseignant dans les années 1930, 40, 50 ou 60, mais que les temps avaient changés.

Après avoir été licencié pour incompétence en 1999, je compris que tout était terminé pour moi dans ce milieu.

Depuis je temps, j’ai enchaîné emplois minables et très longues périodes sans travailler.

Je n’ai pas travaillé depuis bientôt 4 ans.

Ayant un niveau d’études supérieur, il m’est devenu à la longue totalement insupportable de travailler avec des gens avec qui je n’ai RIEN en commun.
De faire un travail d’abruti dans lequel je n’acquiers aucune compétence et je n’évolue vers rien.

De gagner un salaire de m… (le SMIC).

Mais j’accepterais immédiatement un travail au SMIC s’il était intéressant, dans l’électronique par exemple. Je me contenterais même de 500 € par mois.

J’appelais cela la « triple peine » : travail inintéressant et abrutissant, salaire de m… et collègues de travail ayant un niveau d’instruction tellement bas que l’équation du premier degré « y = ax + b » ou un mot comme « photosynthèse » vous fait passer pour un extra-terrestre.

Je suis marié depuis 10 ans. Comme tout le reste, mon mariage a été un échec retentissant.

Plus de rapports sexuels depuis des années, par contre, je suis toujours resté fidèle.

Mais rien ne va plus depuis des années.

Ayant longtemps été un pauvre crétin qui allait à la messe chaque dimanche, je suis demeuré attaché à quelques valeurs morales archaïques dans le monde moderne et évolué d’aujourd’hui.

Il faudrait qu’on se sépare, j’ai songé à partir, mais je serais à la rue, c’est peut-être ce que je devrais faire après tout.

Adolescent, je rêvais d’un bon emploi, de fonder une famille, et à 47 je suis devant rien.

Au niveau professionnel, zéro.

Au niveau affectif et sexuel, zéro.

Au niveau avenir, je n’en ai aucun, à part vivre une vie de m… dans un quartier de m… peuplés de racailles de m…, à occuper un emploi de m… des cons finis.

Je n’ai pas pris de drogues, j’ai été honnête, bon élève, j’ai étudié, j’étais poli, bien éduqué, respectueux des filles, je ne sortais pas, et voilà ce que je suis devenu : un déchet de la société.

C’est ma récompense. Comme me le disaient mes parents, l’effort est toujours récompensé.

Je suis un raté, un looser, un déchet et rien d’autre.

Je cause des problèmes à tous ceux (celles) qui m’entourent.

Je n’ai plus aucun ami et je ne vois jamais personne.

Je suis un déchet de la société. Vous vous direz que j’ai une faible estime de moi-même.

Ce serait vrai si j’émettais un jugement de valeur, ce qui n’est pas le cas. Je constate, tout simplement. Je ne fais qu’un simple constat, comme un flic constate une entrée par effraction.

Je souhaiterais me faire déclarer malade mental.

J’aimerais être euthanasié.

La seule chose qui m’intéresse encore, qui me donne un peu d'espoir, c’est de gagner un jour le gros lot à Euro-Millions (1 chance sur 116 millions).

J’apprécierais de savoir s’il existe d’autres déchets de mon genre en France.

Je sais qu’il y a des ratées et des loosers, mais je pense être difficile à surpasser.

Certains (es) ont foiré leur mariage, d'autres ont perdu leur travail, pour ma part j'ai TOUT raté, de A à Z.

Je n'ai strictement rien accompli. Ma vie est une page blanche.

Raoul Follereau disait "le plus grand malheur qui puisse vous arriver, c'est de n'être utile à personne, c'est que votre vie ne serve à rien".

C'est exactement mon cas: non seulement ma petite vie méprisable ne sert à rien (pour moi vivre = attendre la mort), mais de surcroît je suis un boulet pour mon entourage.

Je vous remercie d’avoir perdu votre temps à me lire.

René
Ondîne
Messages : 2
Inscription : 11 mars 2019, 11:45

Re: J'ai totalement raté ma vie

Message par Ondîne »

Oups, je n'avais pas lu les autres messages : Pluton s'en est sorti grâce à Dieu, comme il dit et a retrouvé l'espoir et un travail intéressant !
C'est très encourageant.

Ondîne a écrit :Bonjour, Vous avez une conception totalement opposée vis-à-vis de la réussite :
- selon des critères mondains : avoir beaucoup d'argent, une vie professionnelle et sentimentale et sexuelle, familiale- réussie ;
- ou selon des critères catholiques conservateurs, comme l'était Raoul Follereau qui a aussi d'autres belles citations et fait de l'humanitaire auprès des lépreux au point d'en devenir l'idole qu'on pense même à béatifier -alors qu'il avait de grosses parts d'ombre aussi, comme tout homme ! (pétainiste, maurassien, voire antisémite, ses mains si pleines qu'elles furent lui ont-elles mérité le paradis). Sa vie n'est pas plus réussie ni utile que la vôtre ! Comme disait l'athée Jean-Paul Sartre : "On rate toujours sa vie du moment qu'on meurt". Comme disait aussi Jacob à Pharaon si la bible vous intéresse : "Les jours des années de mon pèlerinage sont de cent trente ans. Les jours des années de ma vie ont été peu nombreux et mauvais, et ils n'ont point atteint les jours des années de la vie de mes pères durant leur pèlerinage."
Si Dieu existe, comme je crois eh bien il s'intéresse à votre vie et peut lui redonner toutes ses couleurs !

Pluton a écrit :Bonjour,

A 47 ans, j’ai totalement raté ma vie. J’ai fait un test de bonheur sur le net. J’obtiens un IRB (Indice Relatif de Bonheur) de 1 (sur 100).

Enfant, j’aurais aimé apprendre le piano. Nous en avions un à la maison et mes sœurs en jouaient. Mais mes parents avaient décidé que pour moi, ce serait le violon.

Et quand ils décidaient quelque chose, c'était ferme et définitif.

Mes parents m’avaient inculqué la fausse croyance que la réussite professionnelle dans la vie relevait d’un seul et unique facteur : l’effort.

N’importe quel individu, par exemple, avait le potentiel pour devenir médecin, avocat, ingénieur ou dentiste dans la mesure où il y investissait les efforts et les sacrifices nécessaires.

J’entrepris donc, à 19 ans, des études d’ingénieur en électricité, sans réellement savoir ce que j’allais décrocher comme emploi une fois mon diplôme obtenu.

En bel idiot que j’étais, je ne pouvais concevoir que des études aussi difficiles et qui me demandaient autant d’effort mental, de temps et de sacrifices ne soient récompensées un jour.

Ces études me demandaient en effet un formidable investissement de temps. De très longues années à étudier 4 ou 5 heures chaque jour (je parle du temps d’étude personnelle à la maison, non du temps passé en cours à l'université).

J’obtins mon diplôme en 1991 à l’âge de 24 ans.

Ce fut le début d’une longue descente aux enfers. J'étais engagé dans une spirale infernale.

Si j’avais obtenu de bonnes notes sur le plan strictement théorique au cours de mes études, en revanche côté pratique mes connaissances étaient inexistantes.

Face à des employeurs qui exigeaient des candidats immédiatement opérationnels, qui avaient à leur actif des réalisations concrètes, j’étais incapable de me vendre.

Pire encore : quand je visais des emplois de moins haut niveau (niveau technicien par exemple Bac+2), on refusait ma candidature en me disant que j’étais trop qualifié.

J’entrepris donc en 1993 d’autres études pour devenir enseignant au niveau secondaire.

Je m’aperçus rapidement que j’étais incapable de maintenir la discipline en classe.

Je manquais d'autorité naturelle, je n'étais capable de me faire respecter qu'en étant un véritable dictateur, ce qui n'est plus acceptable depuis mai 68.

Je finis par comprendre que j’aurais effectivement pu être enseignant dans les années 1930, 40, 50 ou 60, mais que les temps avaient changés.

Après avoir été licencié pour incompétence en 1999, je compris que tout était terminé pour moi dans ce milieu.

Depuis je temps, j’ai enchaîné emplois minables et très longues périodes sans travailler.

Je n’ai pas travaillé depuis bientôt 4 ans.

Ayant un niveau d’études supérieur, il m’est devenu à la longue totalement insupportable de travailler avec des gens avec qui je n’ai RIEN en commun.
De faire un travail d’abruti dans lequel je n’acquiers aucune compétence et je n’évolue vers rien.

De gagner un salaire de m… (le SMIC).

Mais j’accepterais immédiatement un travail au SMIC s’il était intéressant, dans l’électronique par exemple. Je me contenterais même de 500 € par mois.

J’appelais cela la « triple peine » : travail inintéressant et abrutissant, salaire de m… et collègues de travail ayant un niveau d’instruction tellement bas que l’équation du premier degré « y = ax + b » ou un mot comme « photosynthèse » vous fait passer pour un extra-terrestre.

Je suis marié depuis 10 ans. Comme tout le reste, mon mariage a été un échec retentissant.

Plus de rapports sexuels depuis des années, par contre, je suis toujours resté fidèle.

Mais rien ne va plus depuis des années.

Ayant longtemps été un pauvre crétin qui allait à la messe chaque dimanche, je suis demeuré attaché à quelques valeurs morales archaïques dans le monde moderne et évolué d’aujourd’hui.

Il faudrait qu’on se sépare, j’ai songé à partir, mais je serais à la rue, c’est peut-être ce que je devrais faire après tout.

Adolescent, je rêvais d’un bon emploi, de fonder une famille, et à 47 je suis devant rien.

Au niveau professionnel, zéro.

Au niveau affectif et sexuel, zéro.

Au niveau avenir, je n’en ai aucun, à part vivre une vie de m… dans un quartier de m… peuplés de racailles de m…, à occuper un emploi de m… des cons finis.

Je n’ai pas pris de drogues, j’ai été honnête, bon élève, j’ai étudié, j’étais poli, bien éduqué, respectueux des filles, je ne sortais pas, et voilà ce que je suis devenu : un déchet de la société.

C’est ma récompense. Comme me le disaient mes parents, l’effort est toujours récompensé.

Je suis un raté, un looser, un déchet et rien d’autre.

Je cause des problèmes à tous ceux (celles) qui m’entourent.

Je n’ai plus aucun ami et je ne vois jamais personne.

Je suis un déchet de la société. Vous vous direz que j’ai une faible estime de moi-même.

Ce serait vrai si j’émettais un jugement de valeur, ce qui n’est pas le cas. Je constate, tout simplement. Je ne fais qu’un simple constat, comme un flic constate une entrée par effraction.

Je souhaiterais me faire déclarer malade mental.

J’aimerais être euthanasié.

La seule chose qui m’intéresse encore, qui me donne un peu d'espoir, c’est de gagner un jour le gros lot à Euro-Millions (1 chance sur 116 millions).

J’apprécierais de savoir s’il existe d’autres déchets de mon genre en France.

Je sais qu’il y a des ratées et des loosers, mais je pense être difficile à surpasser.

Certains (es) ont foiré leur mariage, d'autres ont perdu leur travail, pour ma part j'ai TOUT raté, de A à Z.

Je n'ai strictement rien accompli. Ma vie est une page blanche.

Raoul Follereau disait "le plus grand malheur qui puisse vous arriver, c'est de n'être utile à personne, c'est que votre vie ne serve à rien".

C'est exactement mon cas: non seulement ma petite vie méprisable ne sert à rien (pour moi vivre = attendre la mort), mais de surcroît je suis un boulet pour mon entourage.

Je vous remercie d’avoir perdu votre temps à me lire.

René
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