Crise de milieu de vie/existentielle du point de vue du conjoint(e)

Forum crise existentielle, mal de vivre
Ssitnam
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Crise de milieu de vie/existentielle du point de vue du conjoint(e)

Message par Ssitnam »

Bonjour à tous,

Je me suis inscrit sur ce forum afin d'exprimer la crise que traverse ma femme en ce moment et d'obtenir votre point de vue.

Ma femme et moi sommes en couple depuis l'age de 18/19 ans et nous aurons bientôt tous deux 40 ans en 2019. Nous avons 2 enfants de 14 ans et 8 ans.
Ma femme est une personne très gentille, douce et calme mais c'est aussi quelqu'un de très sensible. Trop sensible à son gout même, une réflexion ou une remarque peut facilement la blesser, surtout si elle provient d'un proche ou bien d'une personne qui est chère à ses yeux. C'est également une épouse qui depuis toute jeune a toujours exprimé un amour très fort pour moi. Presque passionnel. De mon côté j'ai toujours eu à cœur d'essayer de soigner ses blessures dues à sa sensibilité.

Notre vie, comme tout les couples, a eu son lot de joies et de difficultés, de hauts et de bas. Nous nous en sommes toujours sortis en discutant tous les deux jusqu'à maintenant. Oui mais voila tout a basculé depuis un peu plus de 2 mois.

Au détour d'une conversation elle a commencé à exprimer un malaise intérieur. Et depuis, son comportement a commencé à changer un peu plus chaque jour. Elle est devenue dure et distante avec moi et elle remet en question tous les aspects de sa vie, couple, travail, futur.

Je viens de résumer la situation car il s'est passé beaucoup de choses ces 2 derniers mois, mais voici quelques éléments marquants:
- Elle a accepté de consulter un psychothérapeute qui lui a demandé "De quoi avez vous envie en ce moment ?" Aucune réponse de sa part, rien, absolument rien ne lui est venu en tête, elle ne savait pas répondre à cette simple question
- Idem avec la question de la baguette magique. Si elle avait une baguette magique qui lui accorde un vœu, elle ne savait pas quoi demander.
- Elle a peur d'approcher de ses 40 ans, à chaque anniversaire ces dernières années et de plus en plus entre chaque, elle semblait inquiète d'approcher la quarantaine
- Une peur de la mort s'est soudain manifestée, peur pour elle et peur de la mort d'un être proche
- Elle ne veut plus être sensible car elle souffre lorsqu'elle est blessée
- Elle n'arrive plus à exprimer ni à accepter de l'amour de la part de sa proche famille, y compris moi, sauf envers nos enfants

Et plus précisément concernant notre couple, elle me dis qu'elle ne ressent plus de sentiments amoureux envers moi. Qu'elle sent qu'elle m'aime au fond d'elle, mais pas à la manière dont une épouse aime son mari.

Et depuis elle se cherche, elle se sent perdue et remet tout en question. De mon côté cela génère beaucoup de souffrance parce que j'ai l'impression de la perdre, comme çà, du jour au lendemain, elle qui a toujours été si amoureuse de moi, et moi (je m'en suis particulièrement rendu compte avec cette crise) à quel point je l'aime et je tiens à elle.

De part certains "symptômes" j'ai trouvé sur internet qu'elle pouvait se être en pleine crise de milieu de vie ou bien dans une crise existentielle.

Ce que j'aimerais savoir c'est si certains parmi vous ont déjà vécu ce genre de chose dans leur couple et ce que cela a changé dans leur vie.

Merci
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Crise de milieu de vie/existentielle du point de vue du conjoint(e)

Message par Dubreuil »

[quote="Ssitnam"
- Elle a accepté de consulter un psychothérapeute qui lui a demandé "De quoi avez vous envie en ce moment ?" Aucune réponse de sa part, rien, absolument rien ne lui est venu en tête, elle ne savait pas répondre à cette simple question
- Idem avec la question de la baguette magique. Si elle avait une baguette magique qui lui accorde un vœu, elle ne savait pas quoi demander.
*** Pourquoi dites-vous " qu'elle a accepté " de voir un psy ?
Et l'important serait de savoir par quelles techniques ce thérapeute l'accompagne dans ces prises de conscience. ( comportementalistes ? analytiques ? ) La façon de " parler " au patient est totalement différente.
Si son travail consiste en effet à accompagner son questionnement, il doit être également en mesure de l'accompagner dans la gestion de cette crise existentielle.
Une thérapie de couple me semblerait plus appropriée pour l'instant.

- Elle a peur d'approcher de ses 40 ans, à chaque anniversaire ces dernières années et de plus en plus entre chaque, elle semblait inquiète d'approcher la quarantaine
- Une peur de la mort s'est soudain manifestée, peur pour elle et peur de la mort d'un être proche
*** Il se peut que cela coïncide avec des événements de sa propre vie familiale, mort d'un proche au même âge par ex... Peur de se perdre elle-même, sensation de vide, d'angoisse devant sa propre thérapie.. Peut-être sa thérapie la déstabilise-t-elle ? Elle doit en effet y trouver son propre désir en remettant en lumière des pans de sa vie passée.
*** Si je parlais tout d'abord de thérapie de couple, c'était pour que ce qui vous unit, ne se fracture pas d'un coup.
Vivre une vie commune et se retrouver dans la tourmente appartient à un couple, et c'est ensemble que vous devriez commencer à vous poser les bonnes questions. A apprendre finalement à vous connaitre VRAIMENT là où vous en êtes.
Séparément, le danger est grand de ne plus évoluer ensemble, l'un se retrouve dans un univers où l'autre sera nécessairement absent, ou paradoxalement mis un temps en lumière, et sur la selette ( ! )

- Elle ne veut plus être sensible car elle souffre lorsqu'elle est blessée
- Elle n'arrive plus à exprimer ni à accepter de l'amour de la part de sa proche famille, y compris moi, sauf envers nos enfants
*** C'est un passage normal quand on suit une thérapie et que la conscience de soi émerge. Parfois cette prise " d'indépendance ", pour votre femme comme " pétrifiée " dans son désir qu'elle ne sait plus reconnaitre ni nommer, devient si forte que tout ce qui était du domaine affectif se transforme en rejet… Tout est remis en cause d'une façon totalement émotionnelle. Ce n'est plus la raison qui parle, mais une question animale de survie, face à l'autre.

Et plus précisément concernant notre couple, elle me dis qu'elle ne ressent plus de sentiments amoureux envers moi. Qu'elle sent qu'elle m'aime au fond d'elle, mais pas à la manière dont une épouse aime son mari.
*** Une thérapie n'arrive jamais par hasard. Depuis longtemps sans doute votre épouse n'était pas aussi heureuse que vous le pensiez, non parce qu'il vous incombe de la rendre heureuse ( ! ) mais parce qu'elle n'avait pas pris conscience que son bonheur passait également par elle-même, une connaissance de soi plus approfondie, des remises en cause et en question sur elle-même, et ce qu'elle avait fait, et souhaitait faire de sa vie. C'est un grand bouleversement vers la maturité.
Normalement, les mêmes interrogations devraient vous advenir. Si vous avez vécu " heureux ", et sans alertes particulières jusqu'à ce jour, par la force des choses vous y voilà confronté !
C'est le bon moment, pour vous aussi, de vous poser les bonnes questions sur vous-même, sur la façon dont vous l'aimez et la considérez. Principalement une réflexion approfondie sur cette phrase qui est loin d'être anodine, et pourrait vous aider à passer ce " cap " avec plus de confiance en vous et de sérénité :
" De mon côté cela génère beaucoup de souffrance parce que j'ai l'impression de la perdre, comme çà, du jour au lendemain, elle qui a toujours été si amoureuse de moi, et moi (je m'en suis particulièrement rendu compte avec cette crise) à quel point je l'aime et je tiens à elle."
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Ssitnam
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Re: Crise de milieu de vie/existentielle du point de vue du conjoint(e)

Message par Ssitnam »

Bonjour Dubreuil,

Tout d'abord merci pour votre réponse.
Afin de ne pas alourdir mon premier message il y a beaucoup d'éléments que je n'ai pas mentionné.

*** Pourquoi dites-vous " qu'elle a accepté " de voir un psy ?
Et l'important serait de savoir par quelles techniques ce thérapeute l'accompagne dans ces prises de conscience. ( comportementalistes ? analytiques ? ) La façon de " parler " au patient est totalement différente.
Si son travail consiste en effet à accompagner son questionnement, il doit être également en mesure de l'accompagner dans la gestion de cette crise existentielle.
Une thérapie de couple me semblerait plus appropriée pour l'instant.

Elle a accepté car l'initiative venait de moi. Je le lui ai proposé quelques jours après le début de sa crise lorsque je me suis rendu compte que ce n'était pas qu'un simple mal-être de passage. Au début elle était un peu réticente car elle l'interprétait comme si elle devenait folle et qu'il fallait qu'elle consulte, puis elle a accepté je pense lorsqu'elle a compris qu'elle en avait besoin.
Je ne saurais pas vous dire quelle technique utilise cette thérapeute. Il se trouve que moi même étant bien secoué par la situation je l'ai consulté aussi. Cette personne m'a reçu 2 fois individuel, 2 fois ma femme en individuel, et 1 fois en couple.
Cette thérapeute nous explique que ma femme est en quelque sorte en train d'accoucher d'elle même et qu'elle doit se découvrir, et que de mon côté je dois la laisser tranquille et éviter de faire ce que j'ai fais pendant plusieurs semaines: lui poser des tas de questions.
Cependant ma femme n'a pas apprécié l'entretien en couple, elle trouve que la thérapeute a été trop dure avec moi. De plus les rendez vous avec elle n'ont lieu que toutes les 2/3 semaines, ce qui me semble un peu trop long entre chaque séance. Notre confiance envers elle s'est un peu émoussé.
J'ai décidé de consulter en individuel une personne différente, je me suis tourné vers une psychologue.

*** Il se peut que cela coïncide avec des événements de sa propre vie familiale, mort d'un proche au même âge par ex... Peur de se perdre elle-même, sensation de vide, d'angoisse devant sa propre thérapie.. Peut-être sa thérapie la déstabilise-t-elle ? Elle doit en effet y trouver son propre désir en remettant en lumière des pans de sa vie passée.
En effet elle à beaucoup pensé ces derniers temps au décès de sa grand mère. Décès qui a eu lieu à ses 50 ans, non pas à ses 40, mais qui l'a beaucoup marqué quand même.

*** Si je parlais tout d'abord de thérapie de couple, c'était pour que ce qui vous unit, ne se fracture pas d'un coup.
Vivre une vie commune et se retrouver dans la tourmente appartient à un couple, et c'est ensemble que vous devriez commencer à vous poser les bonnes questions. A apprendre finalement à vous connaitre VRAIMENT là où vous en êtes.
Séparément, le danger est grand de ne plus évoluer ensemble, l'un se retrouve dans un univers où l'autre sera nécessairement absent, ou paradoxalement mis un temps en lumière, et sur la selette ( ! )

Je comprends votre point de vue et effectivement je n'ai pas du tout envie que notre couple se fracture. Cependant ma femme m'a exprimé qu'il s'agit d'un mal être personnel, qu'elle sent qu'elle a besoin de se redécouvrir elle même, et qu'actuellement elle n'est tournée que vers elle même et mes questions ainsi que toute l'affection que je lui apporte semblent gêner son "processus". Mais oui je me sens effectivement dans son univers sur la sellette.

*** C'est un passage normal quand on suit une thérapie et que la conscience de soi émerge. Parfois cette prise " d'indépendance ", pour votre femme comme " pétrifiée " dans son désir qu'elle ne sait plus reconnaitre ni nommer, devient si forte que tout ce qui était du domaine affectif se transforme en rejet… Tout est remis en cause d'une façon totalement émotionnelle. Ce n'est plus la raison qui parle, mais une question animale de survie, face à l'autre.
Effectivement "indépendance", "rejet", c'est ce qu'elle exprime envers moi et sa famille proche en ce moment. D'ailleurs je viens de prendre connaissance du post suivant de David57 viewtopic.php?f=36&t=9421. J'y retrouve de grandes similitudes. Plus de contacts physiques, plus de tendresse, elle me dis qu'elle ne m'en veut de rien, que le problème ce n'est pas moi mais elle, besoin de liberté, besoin de sortir avec des amis rencontrés il y a peu de temps.

*** Une thérapie n'arrive jamais par hasard. Depuis longtemps sans doute votre épouse n'était pas aussi heureuse que vous le pensiez, non parce qu'il vous incombe de la rendre heureuse ( ! ) mais parce qu'elle n'avait pas pris conscience que son bonheur passait également par elle-même, une connaissance de soi plus approfondie, des remises en cause et en question sur elle-même, et ce qu'elle avait fait, et souhaitait faire de sa vie. C'est un grand bouleversement vers la maturité.
Normalement, les mêmes interrogations devraient vous advenir. Si vous avez vécu " heureux ", et sans alertes particulières jusqu'à ce jour, par la force des choses vous y voilà confronté !
C'est le bon moment, pour vous aussi, de vous poser les bonnes questions sur vous-même, sur la façon dont vous l'aimez et la considérez. Principalement une réflexion approfondie sur cette phrase qui est loin d'être anodine, et pourrait vous aider à passer ce " cap " avec plus de confiance en vous et de sérénité

Oui je suis tout à fait conscient qui si la manifestation a été très rapide, sa mise en place date depuis bien plus que 2 mois. Je n'ai rien vu venir, et elle non plus d'ailleurs. Je lui ai demandé pourquoi elle n'avait pas tiré de sonnette d'alarme plus tôt, avant de se retrouver dans cet état. Elle me dis qu'elle même n'en avait pas conscience et je la crois. Ces 3 dernières années ont été difficiles pour elle, problèmes de santé qui ont mené à un licenciement pour inaptitude en début d'année, grossesse extra utérine suivie d'un processus d'évacuation de l'oeuf très douloureux, des conflits avec sa proche famille (elle se sent moins aimée par sa mère que ses frères/soeurs) et puis une situation difficile de notre coté: la maison. En effet nous avons acheté une maison il y a 13 ans qui nécessitait de gros travaux dont nous n'avons fait qu'une petite partie à l'époque par manque de moyen. Il y a 3 ans nous avons déménagé chez la mère de ma femme pour faire effectuer des grosses rénovations ... mais avec une partie à faire par nous même, toujours par manque de moyen. Cela a pris beaucoup plus de temps que prévu. Bref cette maison est autant source de joie que de souffrance pour nous.
Effectivement connaissance de soi approfondie, questions sur elle-même et ce qu'elle souhaite faire de sa vie sont ses préoccupations actuelles.
Et oui par la force des choses j'y suis aussi confronté. Je me suis d'abord remis en cause seul en analysant mon comportement envers elle ces 3 dernières années et j'en ai tiré des conclusions. Je compte beaucoup sur la psychologue que je consulte pour me guider aussi, elle me dis qu'il faut que je me recentre sur moi car des pièces du puzzle qui me constitue sont communes avec celle de ma femme, et que pour l'instant ces pièces ont disparues et il faut que je "colmate". Oui, mais comment ?
J'ai vraiment peur de la perdre, je l'aime profondément.

Qu'avez vous détecté dans ma phrase " De mon côté cela génère beaucoup de souffrance parce que j'ai l'impression de la perdre, comme çà, du jour au lendemain, elle qui a toujours été si amoureuse de moi, et moi (je m'en suis particulièrement rendu compte avec cette crise) à quel point je l'aime et je tiens à elle." ?

Merci
Ssitnam
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Re: Crise de milieu de vie/existentielle du point de vue du conjoint(e)

Message par Ssitnam »

Dans son besoin de liberté, de ne rendre de comptes à personne, ma femme me dit hier soir qu'elle souhaite passer le nouvel an avec une amie dans un restaurant où travaille le copain de cette dernière.
Que faire si ce n'est accepter son besoin, ne pas chercher à le réprimer et serrer les dents ?

J'ai plusieurs fois évoqué le cas d'une séparation, mais elle ne sait pas quoi faire.
D'après ses propres mots, elle ne veut pas prendre une décision sur un coup de tête parce qu'elle est perdue, qu'elle a en ce moment l'impression de faire une énorme connerie, impression qui s'oppose à ses besoins et envies du moment.

Depuis quelques jours je suis rentré à la maison de mon côté, et du sien elle est resté chez sa mère avec les enfants.
Il fallait que je m'éloigne un peu d'elle pour la laisser respirer, car dans ma douleur et mon chagrin j'ai du mal à contenir mes interrogations et éviter les prises de tête avec elle.

Mais cette histoire du nouvel an me fait très mal. En 21 ans de couple, c'est la première fois qu'elle n'a pas envie de la passer avec moi, avec sa famille.
Cependant je dois tenir bon, je sais que l'issue est incertaine, et je ne sais pas combien de temps cela va durer avant que n'arrive le fameux "déclic" qu'elle attend.
Oui elle attend de se sentir à nouveau poussée vers moi, mais le temps semble bien long pour moi.

Ce que j'écris ici, quelle qu'en soit l'issue est également un témoignage pour ceux et celles qui traverseront la même épreuve dans le futur, car de mon côté je n'ai pas réussi à en trouver sur internet pour m'aider à traverser cette crise.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Crise de milieu de vie/existentielle du point de vue du conjoint(e)

Message par Dubreuil »

[Ce que je vais vous écrire risque de vous faire beaucoup d'alarme, mais il me semble que c'est à vous de prendre une décision.
Qu'elle vous " ballade " ou pas, en utilisant les bénéfices secondaires de son mal- être, l'important c'est de comprendre que pour guérir " il ne faut pas attendre que la plaie s'envenime.
Qu'elle veuille " vous garder " au cas ou ", vous " garder sous le bras ", ou encore vérifier " qu'elle a un ascendant sur vous et DONNER AUX AUTRES l'image d'une femme aimée-harcelée, " tout cela est malheureusement classique et attendu.
Elle veut se donner de la liberté, tout en sachant qu'elle vous fait souffrir, croyez-vous que ce soit là une grandeur d'âme ?

Elle est perdue ? Peut-être. Mais elle vous signifie surtout QU'ELLENE VOUS AIME PLUS comme avant. Et en tout cas, plus comme vous le souhaitez. Et ce n'est ni votre inertie ( style compréhension grande âme ), ni votre attente " confiante " ( qui ne trompe personne ) qui va arranger les choses.

Vous avez une décision à prendre pour le respect de vous-même.
Vous avez une décision à prendre pour ne pas souffrir inutilement. ( le temps que vous " l'attendez " est inutile et stérile et vous mettez votre vie affective en danger, car cela ne la concerne plus. Ou juste pour flatter son égo. Ou satisfaire son manque de maturité, ou.... etc, etc... )
Vous avez une décision à prendre pour " l'épater ", si elle vous aime encore.
Vous avez une décision à prendre pour vous rendre soudain très important dans sa vie,et indispensable...

C'EST DE PRENDRE DU RECUL, AVANT QU'ELLE EN PRENNE ELLE-MEME ET VOUS QUITTE, EN VOUS METTANT DEVANT LE FAIT ACCOMPLI !

Si vous décidez de lui faire savoir d'une façon simple et intelligente que *** certes,vous souffrez beaucoup de " SA " situation, que vous comprenez ce qu'elle ressent, et ***que vous souhaitez qu'elle puisse mieux voir clair en elle, MAIS que de votre côté vous considérez que comme elle le dit,*** tout cela n'est pas de votre faute, et ***que vous n'y " pouvez rien ", et aussi, d'autre part, qu'elle sait *** qu'elle vous rend extrêmement frustré sur le plan affectif et sexuel… IL VOUS SEMBLE que la meilleure solution pour TOUS LES 2 serait de vous séparer, de ne plus vivre ensemble pour le moment, afin que chacun reprenne sa liberté, et puisse ainsi réfléchir à son propre avenir.


Il est évident que c'est l'effet produit que vous recherchez, la séparation va apporter beaucoup de remises en question. MAIS SURTOUT NE LACHEZ JAMAIS L'AFFAIRE. Elle doit comprendre qu'elle doit assumer ce qu'elle met en marche. ET SURTOUT avoir peur de vous perdre.

Si elle n'a pas cette peur, c'est bien qu'elle ne vous aime plus.

La vie est courte, il faut parfois avoir du courage et voir les choses en face. C'est un electrochoc que vous lui ferez ( si elle vous aime, car c'est peut-être elle qui souhaite la séparation !!!! ) , un éléctrochoc qui lui fera relativiser très vite toutes les données de la situation. Maintenant, elle a " le beau rôle ", vous prenez insensiblement le chemin " du coupable ", de l'empêcheur de tourner en rond.
Elle veut en somme SA LIBERTE.
Donnez-là lui. Avec des mots tendres, aimants, respetueux, mais donnez-la lui maintenant, alors qu'elle ne s'y attend pas, qu'elle pense jouer une carte " maîtresse " où vous serez la victime, et où… elle se fera très vite passer pour victime, quoi que vous fassiez.

Dites-lui que vous avez besoin de réfléchir sur son comportement, sur ce que vous vous ressentez de votre côté, que c'est une bonne idée de vivre loin l'un de l'autre pour tester votre attachement. ( et c'est vrai ! )
Parce que c'est maintenant que tout se joue. C'est là que votre vie et votre confiance en vous vont basculer, c'est là qu'il faut donner la meilleure image de vous, forte et responsable, déchiré mais courageux. Respectueux et aimant.

Soyez réaliste, ce n'est pas votre maman qui vous quitte… c'est une femme qui ne vous désire plus.
Réagissez dignement, en homme.

Et si il y a des choses " à sauver ", elles le seront en étant loin l'un de l'autre.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Crise de milieu de vie/existentielle du point de vue du conjoint(e)

Message par Dubreuil »

Nous ne rencontrons pas nos " amours " par hasard, et ils sont là pour nous faire évoluer.
Tout dépend jusqu'où on est prêt à aller pour se rendre compte qu'une relation nous détruit. Tout repose sur le leurre de penser qu'elle ne doit pas se terminer parce qu'on s'y est trop investi.
Mais l'amour n'est pas fait de larmes et de " sacrifices " de concessions masochistes ou d'irrespect envers soi-même, si c'est le cas c'est que vous vous êtes peut-être trompé(e) de nom.
L'amour c'est une égalité, un partage, des élans, la confiance, la complicité, c'est se sentir libre et heureux... et si dans votre relation actuelle vous ne trouvez pas un écho à l'un de ces 7 mots, dites-vous que vous perdez du temps et de l'amour pour quelqu'un d'autre qui vous attend ailleurs.
Nulle personne au monde ne mérite que l'on gâche sa vie pour elle.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Ssitnam
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Re: Crise de milieu de vie/existentielle du point de vue du conjoint(e)

Message par Ssitnam »

Dubreuil, encore une fois merci pour vos réponses.

Je tiens à préciser avant tout que ma femme est une bonne personne. Elle qu'elle n'a jamais souhaité faire de mal à qui que ce soit, surtout pas à moi.

Maintenant la situation est différente et je le sais bien. Mais elle essaye de lutter contre elle même et contre ses ressentis, par égard pour moi. Ce qui n'est évidemment pas la solution j'en suis conscient. Mais c'est ce qui fait qu'elle reste une belle personne.

Concernant l'aspect de la séparation, je sens bien depuis quelques semaines que c'est la solution immédiate la plus appropriée. Mais matériellement et financièrement je ne vois pas pour l'instant comment la mettre en place.
Pourtant je suis d'accord qu'il faut faire quelque chose pour éviter que la plaie s'envenime comme vous dîtes justement.

Je lui ai dis il y a quelques jours pourtant qu'il valait mieux se séparer et qu'il fallait trouver un moyen de le faire. Il me semblait qu'on était d'accord. Pourtant elle est revenue sur ce point et me demande tu temps et du soutien pour se comprendre (elle attend beaucoup de ses séances qui vont débuter dans quelques jours avec un autre professionnel psychologue). Elle souhaite sincèrement que le "simple" amour qu'elle ressent pour moi en ce moment se transforme à nouveau en sentiments amoureux. Mais il n'y a évidemment aucune certitude sur cet avenir.
D'ailleurs à ce propos cet état de perte de sentiments ne touche pas que moi mais également sa famille et certains amis.

Elle ne veux plus accepter certains comportements ou certaines choses par amour. Comme vous l'avez dis, elle est en phase de rejet. Même si elle ne me reproche rien parce qu'elle avait accepté mes défauts par amour, aujourd'hui d'un seul coup elle ne veux plus de certains de mes comportements et souhaite que je change, que j'évolue. Ce que j'ai fais rapidement (quelques aspects manipulateur, avoir des paroles blessantes quand je me sentais frustré)

De mon côté je suis d'un naturel impatient. Et cette situation réveille en moi un comportement anxieux et stressé, issu d'une dépression faite il y a 15 ans, et contre laquelle depuis je suis un traitement à base d'antidépresseurs. Ce traitement fonctionne et j'ai vécu des années sans aucun problème avec ça. La seule chose qui peut très vite tout faire basculer c'est l'amour entre ma femme et moi. En plein dans le mille.
Ssitnam
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Re: Crise de milieu de vie/existentielle du point de vue du conjoint(e)

Message par Ssitnam »

Ma femme a commencé son travail avec une autre psy. Cette personne lui a dis qu'elle va l'accompagner pour qu'elle trouve réponses à ses questions et l'aider à trouver ses nouveaux besoins et buts dans sa vie.

Elle a dit à ma femme que notre couple n'était pas forcément fichu mais ce n'est qu'après avoir trouvé ses réponses qu'elle le saurait et aura des décisions à prendre.

La psy pense également qu'elle est à la limite de faire une dépression mais qu'elle ne bascule pas dedans par e que c'est une personne réfléchis.

De mon côté je pers pieds. Tout ce dont je pensais être sûr et mes objectifs dans la vie s'effondrent tel un château de cartes.

Je n'arrive toujours pas à assimiler qu'elle ne m'aime plus, du moins comme je le voudrais, en tant que mari et femme.
Je suis profondément blessé qu'il n'y ait plus au fond d'elle cette évidence de vouloir continuer à partager sa vie avec moi.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Crise de milieu de vie/existentielle du point de vue du conjoint(e)

Message par Dubreuil »

[quote="Ssitnam"
La psy pense également qu'elle est à la limite de faire une dépression
*** Etonnant ! La dépression est un état réactionnel, justement salutaire, face à une situation trop longtemps évitée.
Si c'est votre épouse qui vous l'a dit, c'est juste un peu d'eau à son moulin pour vous culpabiliser.

mais qu'elle ne bascule pas dedans par e que c'est une personne réfléchis.
*** Comme si la " réflexion " ( se réfléchir comme un miroir ) entravait le processus libérateur ! Comme si l'intellect pouvait enrayer l'émotionnel ! La preuve en est que c'est pour cela que votre épouse se " retire " de l'histoire actuelle.

Je n'arrive toujours pas à assimiler qu'elle ne m'aime plus, du moins comme je le voudrais, en tant que mari et femme.
Je suis profondément blessé qu'il n'y ait plus au fond d'elle cette évidence de vouloir continuer à partager sa vie avec moi.

" cette évidence ", ce vide, ce manque qui ne peut ( heureusement ) être comblé par l'autre, et fait qu'on le désire. ( par ex )
Vous devriez vous aussi entreprendre une thérapie ailleurs, de votre côté. Une thérapie de groupe, ou individuelle. Celavous ferait le plus grand bien pour ne plus culpabiliser, et vivre VOTRE vie sans dépendance affective.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Ssitnam
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Re: Crise de milieu de vie/existentielle du point de vue du conjoint(e)

Message par Ssitnam »

Bonjour Dubreuil,

Oui j'ai entrepris une thérapie de mon côté, j'ai effectué 3 séances pour le moment.

Oui je suis dépendant d'elle sentimentalement, et je pensais que c'était ça aussi aimer une personne.
Bien que j'ai bientôt 40 ans, je suis novice en amour. Je n'ai connu qu'elle en terme de sentiments amoureux et appris à aimer avec elle, avec sa vision de l'amour.
Sa vision qui a radicalement changée ces derniers temps.

Je culpabilise effectivement, "si j'avais su lui dire ceci", "si j'avais fais celà".
J'ai complétement perdu confiance en moi.

Mais il y a une chose dont je suis sûr. Elle ne veut pas me faire culpabiliser ou me faire du mal exprès. C'est une bonne personne, et c'est pour ça que je l'aime tant.

Maintenant je dois trouver mon chemin. Sauf que je ne sais pas comment faire, comment m'y prendre.
Et si je dois à tout prix essayer de tuer l'amour que je ressens pour elle.
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