Rejet par la famille

94Anxiety
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Rejet par la famille

Message par 94Anxiety »

Bonjour,

Ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit sur un forum. J'espère que ce sera au bon endroit.

Voilà ma situation, j'ai 33ans et je suis lesbienne. Je suis en couple depuis peu avec une femme que j'aime, j'envisage de partager ma vie avec elle sur du long terme.

J'ai fait mon coming-out sur le tard, vers mes 27ans, et ce uniquement à mes amis et mes frères et soeurs. Avant ça je n'avais pas de relations amoureuses (affectives ou sexuelles), je n'arrivais pas à accepter mon homosexualité, ça a pris le temps.

Ma mère a fini par apprendre mon homosexualité vers mes 28ans. Et depuis lors notre relation n'a fait que de se dégrader.

Ma mère est chrétienne du type fondamentaliste, donc contre l'homosexualité et l'ivg. Ce qui n'arrange pas mes affaires. Durant les premières années, ma mère ne me posait pas trop de problèmes à ce sujet, tant qu'on parlait d'autre chose ça allait.

Depuis que je suis en couple, la situation est devenue réelle et visible, chose que ma mère n'accepte pas.
Elle déclare que : "je vais aller en enfer"
Et que si je ne crois pas en Dieu, elle n'a plus rien à me dire!" On ne s'est plus parlé depuis ces déclarations.

Cette situation me rend triste et à la fois me met en colère. Mes frères et soeurs suivent le même mouvement que ma mère et ne m'adresse quasiment plus la parole.

Ce rejet familiale m'a également éclairée sur le fait que ma mère avait toujours voulu me contrôler et contrôler ma vie d'adulte. A l'adolescence elle insistait pour que je sois plus féminine en m'incitant à porter des sacs à mains, à sortir avec un garçon (dans le but de me marier) à ne pas coucher avant le mariage etc...
J'entends que cela puisse être de belles valeurs mais les imposer à ces enfants (filles) comme mode de vie, je trouve ça malsain. Ce qui explique que je n'avais pas de vie sentimentale auparavant.
Je vois aussi que ma mère aime de façon conditionnelle ses enfants, quand ils font des choix de vies en accord avec ses valeurs, elle approuve et accorde son amour, mais lorsque ce n'est pas le cas désamour! Et elle coupe les ponts.

Je suis extrêmement déçue par sa réaction, j'en veux à la religion de l'avoir rendue si intolérante.
Cette coupure avec ma famimlem me fait beaucoup de peine au point de me demander si "la vie vaut la peine d'être vécue ? "
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19336
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Rejet par la famille

Message par Dubreuil »

Cette coupure avec ma famille me fait beaucoup de peine au point de me demander si "la vie vaut la peine d'être vécue ?
*** Sauf qu'il vous a fallu beaucoup de courage pour vivre avec la personne que vous aimez
Ce n'est pas avec les membres intolérants de votre famille que vous faites l'amour que je sache ? Et ce n'est pas avec eux que vous voulez poursuivre votre vie.
On dirait que parce que votre mère ne partage pas vos idées et vos choix que tout est fichu et que la terre s'arrête de tourner ! Vous le dites vous-même elle a toujours été obtuse dans ses réflexions et ça ne changera pas avec l'âge.
Vous donnez raison à l'obscurantisme de votre milieu alors que toute seule vous vous en êtes magnifiquement libérée pour respecter vos propres convictions.
Maintenant il faut grandir, évoluer encore, assumer, et aller sereinement vers ce qu'il vous semble être votre équilibre et votre bonheur.
Vous êtes triste et déçue parce que vous voudriez que chacun vous prouve qu'il vous aime, et que pour vous, aimer c'est sinon partager du moins respecter les choix de l'autre, mais ça ne se passe pas toujours comme ça. La famille peut très vite devenir pathologique, et c'est bien connu, il faut très vite se détacher de père et mère pour vivre à son tour, sa destinée.
En toute logique, vous devez faire avec ce qu'elle vous a donné. Votre mère a fait comme elle a pu, elle vous a éduquées selon ses principes, c'était son rôle. Maintenant c'est terminé, vous n'avez plus besoin d'être assistée, vous avez prouvé que vous êtes en capacité de faire vos propres choix.
Vous n'auriez pas de famille, que feriez-vous ?
" Faire un enfant ", c'est faire. Et c'est tout.
Qu'est-ce qu'un désir d'enfant ? Certainement pas une pensée " altruiste " - on ne met pas un enfant au monde pour qu'il souffre et meurt - mais d’abord une pulsion, la réponse à l'espèce. Et viennent s'y greffer " le leurre " du futur parent qui " rêve " son enfant futur. Réel, symbolique, imaginaire.
Faire un enfant pour certaines femmes, c'est ne plus jamais s'en remettre, en rester malade psychiquement toute sa vie. Parce que cet enfant représente bien autre chose, la précipite dans une résurgence de sa propre problématique psychique. Ou encore, parce que cet enfant vivait dans le désir et le fantasme, mais n'était pas " à faire " dans le conscient. Homme ou femme, il faut être prêt(e) pour avoir un enfant.
Difficile de se dire que nous n'avons pas demandé à venir au monde de tel ou tel individu. Mais on sait que l'on est porteur de caractéristiques génétiques qui ont racine bien au-delà du père et de la mère. Nous sommes issus de la mémoire du monde, des mondes, de l'univers. Nous avons toutes les peines et les joies de l'humanité en nous. Nous sommes infini et universel, chacun (e ). Nous sommes le lien entre le passé et le devenir. Bien autre chose que fils ou fille de. Voulu ou renié. Bien autre chose qu'enfant désiré ou banni. Nous sommes cela, certes. Mais tellement plus attendus et complets ailleurs.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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