Il était une fois ...

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ashwagandha
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Re: Il était une fois ...

Message par ashwagandha »

Je n’ai pas à avoir honte de ce que j’ai subis .
Je n’ai pas à me sentir coupable du plaisir que j’ai eu .
J’ai eu du plaisir car on m’a forcé à en avoir .
La honte et la culpabilité appartiennent à ma sœur et non à moi .
Refuser ce plaisir revient à refuser ce qui s’est passé .
C’est comme se retrouver dans un labyrinthe sans jamais trouver la sortie .
Ce plaisir n’était pas le miens il y a encore quelques temps mais aujourd’hui je me l’approprie .
J’accepte ce plaisir pour me défaire de cette culpabilité .
J’accepte ce plaisir pour pouvoir nommer cette chose qui est une agression .
J’accepte ce plaisir pour reconnaître que j’ai été dominé .
J’accepte ce plaisir pour enfin ressentir le véritable plaisir .
Il ne faut pas en vouloir à l’autre sinon on entretien la haine qui devient sans fin et sans faim .
La haine n’ai jamais rassasié .
La haine est un vide interminable , elle me donne le vertige , la nausée ...
ashwagandha
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Re: Il était une fois ...

Message par ashwagandha »

Bonjour ,


Je commence à me rendre compte de cette couverture qui me colle à la peau depuis toutes ces années .
Cette couverture qui m'empêche de penser et de ressentir les choses , cette couverture de survie ...

Je me rend compte que cette couverture est de moins en moins douce , elle m'irrite de plus en plus .

Cette couverture fait partie de moi , c'est mon bouclier . Elle me permet de m'intégrer socialement , elle me permet de faire comme si ...
Elle me permet de me fondre dans la masse et de ne pas attirer l'attention , elle me permet de me cacher sans rien montrer .
Elle me permet d'être fort .

Cette couverture est tellement collée à ma peau qu'elle empêche mes larmes de sortir , rien ne doit sortir .

Aujourd'hui cette couverture m'étouffe , elle m'empêche de respirer , et pourtant elle me réconforte dans mon monde imaginaire .
Dans mon monde tout est joyeux , il n'y a pas de tristesse , de mauvais souvenirs ...
Dans mon monde ma famille est aimante , soudée ...
Dans mon monde la maltraitance n'est que tendresse .

Je dois bien me rendre à l'évidence , je me détruit à petit feu , une mort lente .
Le plaisir m'a détruit et il continue . Le plaisir est destructeur , il doit faire mal .
Le plaisir me fou la honte , le plaisir est dégueulasse , il me donne envie de vomir .


J'enlève doucement ma couverture , ça me fait mal , très mal , ma peau s'enlève avec , je me retrouve à vif , comme un brûlé ...
Je suis comme un enfant qui se cache sous la couverture pour ne pas voir le monstre .
Dubreuil
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Re: Il était une fois ...

Message par Dubreuil »

Je dois bien me rendre à l'évidence , je me détruit à petit feu , une mort lente .

*** Le processus de reconstruction est en marche. Vous ne vous détruisez pas, vous descendez au coeur du traumatisme. C'est très douloureux parce qu'aujourd'hui vous êtes adulte, vous intellectualisez vos émotions ( c'est normal ) et que vos résistances sont à la mesure de votre libération.
Prenez votre temps, le plongeur descend palier par palier. Vous avez un psy, donc de l'oxygène en avance. Et vous pouvez remonter à tout moment. En redescendant la distance parcourue ne sera plus à faire.

Le plaisir m'a détruit et il continue . Le plaisir est destructeur , il doit faire mal .
Le plaisir me fou la honte , le plaisir est dégueulasse , il me donne envie de vomir .

*** Faites la différence, entre plaisir, et jouissance.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Minijeune
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Re: Il était une fois ...

Message par Minijeune »

ashwagandha a écrit : 28 oct. 2020, 09:58 Bonjour ,


Je commence à me rendre compte de cette couverture qui me colle à la peau depuis toutes ces années .
Cette couverture qui m'empêche de penser et de ressentir les choses , cette couverture de survie ...

Je me rend compte que cette couverture est de moins en moins douce , elle m'irrite de plus en plus .

Cette couverture fait partie de moi , c'est mon bouclier . Elle me permet de m'intégrer socialement , elle me permet de faire comme si ...
Elle me permet de me fondre dans la masse et de ne pas attirer l'attention , elle me permet de me cacher sans rien montrer .
Elle me permet d'être fort .

Cette couverture est tellement collée à ma peau qu'elle empêche mes larmes de sortir , rien ne doit sortir .

Aujourd'hui cette couverture m'étouffe , elle m'empêche de respirer , et pourtant elle me réconforte dans mon monde imaginaire .
Dans mon monde tout est joyeux , il n'y a pas de tristesse , de mauvais souvenirs ...
Dans mon monde ma famille est aimante , soudée ...
Dans mon monde la maltraitance n'est que tendresse .

Je dois bien me rendre à l'évidence , je me détruit à petit feu , une mort lente .
Le plaisir m'a détruit et il continue . Le plaisir est destructeur , il doit faire mal .
Le plaisir me fou la honte , le plaisir est dégueulasse , il me donne envie de vomir .


J'enlève doucement ma couverture , ça me fait mal , très mal , ma peau s'enlève avec , je me retrouve à vif , comme un brûlé ...
Je suis comme un enfant qui se cache sous la couverture pour ne pas voir le monstre .
Bonjour,

J'avais juste envie de vous dire que vous avez une belle plûme. Comment faire du beau avec du laid. Utiliser sa créativité pour faire sortir le méchant. Votre métaphore avec la couverture me parle beaucoup.

Je vous souhaite de trouver dans votre vie de la douceur, pour être en mesure de remplacer cette vieille couverture par quelque chose qui répondra vraiment à vos besoins... même si je suis consciente que dans un sens, vous aviez et avez encore l'impression qu'elle répond à vos besoins... mais je peux vous dire que c'est possible de s'en détacher tranquillement, à votre rythme... et que malgré la peur d'avoir mal, et la vérité qui fait vraiment mal, le travail fait en thérapie porte fruit! Mais il faut se respecter et savoir se construire un safe place à l'intérieur de nous, ou même de manière tangible... un endroit où on sait qu'on est en sécurité et qu'on n'a pas besoin de recréer la violence vécue pour se sentir dans un environnement connu et sécurisant parce qu'on est habitué à ça, et pas parce qu'il est bienveillant! Et c'est possible de se sortir tranquillement de ce pattern. Ce n'est pas une pente ascendante, c'est un peu des montagnes russes parce qu'il faut se respecter et parfois reculer pour se protéger et protéger notre esprit, notre enfant intérieur... mais un jour, ça ira mieux! Vous allez y arriver, j'en suis persuadée. Continuez d'écrire si ça vous fait du bien. C'est très inspirant!
ashwagandha
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Re: Il était une fois ...

Message par ashwagandha »

Bonjour ,

Votre remarque sur la jouissance et le plaisir me parle . J'ai l'impression que plaisir et jouissance ne font qu'un . Comme si l'un masqué l'autre .
Comme si je refusais finalement que le plaisir soit associé à la jouissance .

Et pourtant je me dis qu'il n'est pas possible de jouir sans plaisir . Du moins la logique voudrait que ça ne soit pas possible .

Je ressent bien un interdit qui se cache …
Il n'est pas interdit d'avoir du plaisir , comme il n'est pas interdit de jouir . Et pourtant je culpabilise de jouir , et je refuse de ressentir le plaisir .



Merci pour votre message Minijeune . C'est vrai que j'aime beaucoup écrire mais en général « j'évite » car j'ai tendance à partir dans tous les sens .
Même si je me suis rendu compte il y a peu à quel point les mots peuvent parler .
Moi qui suis tellement dans le contrôle notamment au niveau de mes émotions .

C'était il y a quelques semaines lors d'une séance , un échange sur un sujet dont je ne me rappel plus … J'ai prononcé « de toute façon moi dans la vie j'ai horreur qu'on me force à faire quelque chose que je n'ai pas envie de faire » .

J'ai étais surpris de voir mon corps réagir , j'ai étais pris par une sorte de tsunami , les larmes plein la tête , mais je n'ai pas pleuré j'ai tourné le regard puis je suis passé à un autre sujet .

Le psy l'a bien évidemment remarqué , j'ai donc décidé d'en reparlé la semaine d'après , je lui ai expliqué ce qu'il s'est passé dans ma tête à l'énoncé de ces mots, quelque chose que je ne comprenais pas . J'ai ensuite ajouté vous voyez je suis capable de redire ces mots aujourd'hui sans être submergé . Comme si mon corps m'avait surpris 1 fois mais pas 2 . Il apprend , il enregistre , pour ne plus être surpris . Quand quelque chose lui fait du mal , il est capable d'enregistrer ce qui ce passe , et si ce mal récidive , « il est préparé » , non pas pour réagir mais pour ne plus ressentir ce mal .

Mais je pense que ce n'est pas parce qu'on ne ressent pas la douleur , qu'il ne se passe rien .
Une sorte de douleur silencieuse , comme un élément radioactif à l'intérieur de soi .
On ne sent pas , on ne voit pas la radioactivité et pourtant elle est bien active .

C'est assez paradoxal finalement , en écrivant ces mots , je ressent 2 côtés .
Un côté mort , un côté vivant .
Un mort-vivant , ça tombe bien c'est halloween .
Dubreuil
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Re: Il était une fois ...

Message par Dubreuil »

"- Bon, je vais vous le dire. Quand vous me posez des questions, j'ai la sensation que vous me dénudez, je me sens à votre merci, ça m'excite ! C'est du désir, non ?
- Vous êtes dans la séduction.
- Pas du tout, c'est du désir ! Vous n'avez pas envie d'en parler parce que vous avez peur d'y répondre, mais vous n'y pouvez rien, d'autres s'en sont chargés, le mal est fait ! Et puis ce n'est pas interdit d'avoir du désir, mais si ça vous gêne, vous pouvez prendre cela comme une demande d'information !
- En effet, en thérapie l'interdit ne porte pas sur le désir, mais sur le passage à l'acte. Cependant, et à plus forte raison si « le mal est fait », je vous informe qu'en référence au passé, c'est au thérapeute de se garder de venir dramatiquement renforcer la première corruption.
Il demande après un autre silence :
- Oui, mais dans le viol, si on vous fait des attouchements ? Si on vous caresse, et qu’à votre corps défendant on vous fait jouir, est-ce que c'est de votre faute ?
- Une journaliste scientifique, Jenny Morber, relate l'exemple des chatouilles faites contre le gré de quelqu'un. Bien que la personne trouve cela intolérable, et demande d'arrêter d'être chatouillée elle continue à rire . Ce qui démontrerait que dans les rapports violents, l'excitation physique intense provenant de la peur, peut augmenter les sensations sexuelles dans un processus appelé, « transfert d'excitation ».
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Re: Il était une fois ...

Message par Dubreuil »

Ce passage de "Sacred breath of fury", est l'histoire-témoignage d'un homme de 40 ans qui poursuit une psychanalyse.
On y lit ce qu'il dit, et ce que lui répond la thérapeute, séance par séance.
Dans son enfance, son père et sa mère ont abusé sexuellement de lui, et le lecteur comprend tout le processus du syndrome post-traumatique.
Et sa délivrance;
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Dubreuil
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Re: Il était une fois ...

Message par Dubreuil »

" Il dit après un silence :
- Je suis un, et pourtant deux, j’ai comme un autre en moi né d'une blessure patiente, un exilé, un frère revenu de l'oubli, un double qui m'appelle et brûle aussi.
Elle rassemble :
- Vous dites que c’est d'un « moi-commun » dont vous parlez, un autre en vous né d'une blessure patiente, un événement traumatique peut-être... qui n’a pas pu être refoulé dans votre inconscient. Deux états de votre moi-conscient cohabitant dans la réalité.
- C'est possible. J'ai touché le pire, et de la façon la pire qui soit. Cela fait qu’aujourd’hui je n’ai pas conscience du pire quand il passe, il passe sans ciller et moi sans rien ressentir, comme si d’une opération on m’avait extrait mon âme, ou arraché le cœur. J'attends que ça passe.
- Vous attendez de vos pulsions, que le « ça »passe. Mais vous mettrez le temps qu'il vous faudra, celui que vous pourrez, nous ne pouvons pas en quelques mois, par quelques mots, mettre à jour, comprendre, et enlever les couches successives de notre « bétonnage » accumulé depuis l'enfance.
- Non, j’ai trop peur de craquer, de ne plus pouvoir me retrouver, ça risquerait de me faire éclater !
- Il y a beaucoup d'interrogations dans cette peur de craquer, cette angoisse de vous morceler d'une autre partie de vous-même.
- Peut-être, mais si créer c’est faire acte de réparation sur moi-même, je ne le veux pas.
- En thérapie, la « réparation » c'est le renouement d'une dissociation psychique, quand la partie qui a occulté le traumatisme fait comme si la partie ravagée n'existait pas : - « Je suis coupé en deux, moitié mort d'un côté, moitié vivant de l'autre ».
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Re: Il était une fois ...

Message par ashwagandha »

Dubreuil a écrit : 29 oct. 2020, 10:26 "- Bon, je vais vous le dire.
« Bon, je vais vous le dire. ».

Ca me fait penser à ma dernière séance , quand il m'a dit , bon vous voulez que je vous le dise ?

Moi qui regarde toujours par la fenêtre en séance , comme si je voulais m'échapper .
J'aime bien ma fenêtre , et pourtant quand je regarde cette fenêtre , je regarde rien , j'ai le regard dans le vide alors que dehors ça bouge , ça vie .
Encore une fois cette sensation en écrivant ces mots , dehors c'est vivant ça bouge , dedans c'est mort .

Si je regarde par la fenêtre c'est que j'ai envie de sortir , envie de vivre , mais pour le moment je suis simplement entrain de regarder la vie qui passe , ma vie .
Mais au moins tant que j'ai envie , c'est que je suis en vie .

C'est entre autre pour cette raison que je n'aime pas le divan et que je n'y vais pas . Je préfère mon fauteuil , il me permet de voir la fenêtre , de rester droit , d'être soutenu . Je me sens plus en sécurité assis sur le fauteuil que allongé sur le divan . Comme si sur ce divan je ne pouvais pas me défendre , pas réagir .
Comme allongé sur son lit de mort …

Je l'ai donc regardé , quoi ? me dire quoi ? Non j'ai pas besoin , je sais .
Et c'est reparti le tsunami , que j'ai contrôlé mais qui devient de plus en plus incontrôlable , j'ai à nouveau tourné la tête , pour prendre une respiration , j'ai senti la mort à l'intérieur de moi quand il a dit ça . J'ai vraiment senti que je ne pouvais pas gérer , c'était au dessus de mes forces d'aller plus loin sur ce sujet à ce moment .
Et pourtant depuis le début je ne fais que répéter , de toute façon je sais ce qu'elle m'a fait .
Depuis le début j'attends qu'il me le dise alors que finalement , je dois bien me rendre à l'évidence , je ne suis pas prêt à l'entendre . Ca n'a aucun sens .
Oui ça n'a aucun sens ce qu'elle m'a fait .

Je me suis posé la question la dernière fois , pourquoi toutes ces grimaces ces derniers temps .
J'ai l'impression depuis plusieurs séances , à chacun de mes mots il s'étouffe , à chacun de mes mots je le vois très bien il a besoin de prendre une grande respiration . Une bouffée d'oxygène comme je le fait avec ma fenêtre .

Je lui demanderai la prochaine fois , sûrement qu'il s'entraîne pour le concours d'apnée .
Dubreuil
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Re: Il était une fois ...

Message par Dubreuil »

C'est étonnant que vous ne rebondissiez pas sur mes propositions. Elles étaient choisies pour vous, elles traitaient de votre questionnement, et
elles avançaient des pistes de réponse.

Côté apnée de votre psy, il a peut-être de l'asthme ? Un rhume ? Une allergie ? ( à ce que vous dites ? )
Il porte le masque ?
Sinon, il est dans un contre-tranfert... et ce que vous dites, lui parle.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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