Ancien héroïnomane, peur de rechuter ...

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kerald
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Inscription : 14 oct. 2018, 19:24

Ancien héroïnomane, peur de rechuter ...

Message par kerald »

Bonjour,

J'ai la trentaine.
Je prenais de l'héroïne dans le passé, et j'ai arrêté brutalement suite à un déménagement.
Une amie m'a sorti de cet enfer en me proposant de m'héberger.
Pas de traitement de substitution. En revanche, je vois une psychologue/psychanalyste, car j'ai beaucoup de choses à régler ...
Ma vie est une lutte permanente contre ce sentiment de frustration, de colère que j'éprouve au quotidien, accompagné de plus ou moins de souffrance.
Sans compter les pensées négatives vis à vis de moi.
Je me bat pour régler mes problèmes, et c'est très difficile.

J'ai repris mes études il y'a quelques années déjà. Ça se passe..
Je suis considéré comme un "bon" étudiant, malgré toutes mes lacunes et difficultés venant de mon instabilité psychologique et émotionnelle.

Par contre, depuis cette rentrée, je sent quasi quotidiennement l'odeur de l'héroïne en cours.
Il y'a des consommateurs parmi les étudiants de ce groupe.

Au début, les premières semaines, sentir cette odeur ne me faisait pas grand chose. Une odeur de brune, bien âcre et tenace...
Puis petit à petit je me suis surpris à la humer quand elle était là, en repensant à tout ce soulagement artificiel que l'héroïne promet..

Et la, dernièrement, pendant un cours de 2 heures. La première heure, nickel, mais au début de la 2è, l'odeur apparaît ..
Je n'arrivais plus à me concentrer malgré mes efforts et mon intérêt pour le sujet, j'ai remarqué que j'avais les mains moites, et des sueurs froides, le coeur qui battait drôlement vite...
Quand j'ai demandé à mon voisin si il sentait une odeur, il m'a fait remarquer que je tremblais.
J'ai eu très peur.
Ça m'a mis le cerveau et les nerfs à vifs. Ces sensations que j'avais réussi à oublier sont revenues à la charge.
Je suis allé à la médecine de la fac, et ils doivent me donner des nouvelles là, en début de semaine.

Le lendemain, j'ai ressenti l'odeur le matin, et à la pause déjeuner je me suis effondré à l'idée de passer plusieurs heures durant l'après midi dans une salle avec ces gens là.
J'avais beaucoup de mal à garder une consistance, je suis allé voir les profs pour leur en parler et les informer d'un problème de drogue dans ce groupe.
Ils étaient plusieurs dans le bureau. Ils sont maintenant au courant... et je peut quitter un cours si jamais je me sent mal.

Ça me pourri la vie. J'ai l'impression qu'ils ont remarqués ma nervosité à leur proximité, et qu'ils viennent vers moi maintenant.
Peut être que je suis parano, mais je me défend. J'ai peur de craquer. C'est juste là. C'est facile. C'est quelques mots. Ça retire la douleur.
J'ai aussi très peur de perturber un trafic dont je ne connais pas l'étendue, avec les conséquences qui peuvent en découler.........

Je ne sais pas quoi faire ...
C'est la première fois depuis que je n'en prends plus que je suis confronté à cette situation, et je ne sais pas comment la gérer ...
Ma psy m'aide, mes amis m'aident, les profs me soutiennent, mais rien ne semble me calmer ou atténuer ma panique car je me sent en danger.

Peut être que votre avis, où votre analyse de la situation, pourront élargir mes perspectives. En tout cas, ça me fait du bien d'en parler..
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Ancien héroïnomane, peur de rechuter ...

Message par Dubreuil »

Commencez par changer de place, et de groupe, si vous le pouvez. Mais… osez retourner voir les profs et demandez qu'une circulaire soit mise dans l'enceinte de l'établissement pour un rappel à l'ordre concernant les substances illicites, avec venue de la police sur les lieux.
l'héroïne dans un Etablissement scolaire, même en fac, est tout aussi grave que de porter une arme blanche sur soi. Et un Directeur à la tête d'un établissement suspecté de trafic de drogue sait très vite comment faire pour ne pas être inquiété !
Après votre intervention, il se peut fort bien qu'une vigilance s'installe de suite chez les profs et la direction pour faire cesser les délits.
Si cela ne cesse pas, commencez à demander autour de vous l'avis des autres étudiants. Contactez les associations qui oeuvrent contre ce genre de chose dans le milieu scolaire. Ecrivez aussi une lettre " suivie " ( où vous n'êtes pas obligé de mettre votre vrai nom et adresse ) au Recteur en expliquant votre cas, et ajoutez que vous ne souhaitez porter préjudice à personne, mais suivre tranquillement la scolarité à laquelle vous avez droit.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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