Mon neveu de 7 ans me veut pour maman

[Nomatone]

Je suis la tante d’un petit garçon de 7 ans. Sa maman (ma soeur) est assez rigide avec lui. Elle n’admet à son égard aucun commentaire négatif venant de son fils, même si ce dernier les formule sans aucune grossièreté. Elle se sent hyper blessée et dénigrée par son fils qui ne semble avoir aucune intention de blesser sa mère mais exprime néanmoins de l’agacement devant le caractère très anxieux de ma soeur.

Il demande souvent à passer du temps en tête à tête avec moi, insiste pour que sa mère ne soit pas présente.
Dès que nous sommes seuls, il se lache et exprime spontanément qu’il est très ennuyé par sa mère, qu’elle n’arrête pas de faire des commentaires et qu’il n’en peut plus, qu’il est très content de ce temps passé juste lui et moi, sans elle. Il soupire, lève les yeux au ciel, semble réellement soulagé de pouvoir dire ces paroles. Je suis très impressionnée par une telle exaspération pour sa mère à son âge, une telle jubilation de ces moments sans elle. Impressionnée mais pas étonnée car sa mère est étouffante, je dois l'admettre.

Il n’y a pas longtemps, il m'a dit qu’il aurait aimé que je sois sa mère. J’ai répondu que sa mère serait triste d’entendre un tel commentaire, il m’a fait promettre de ne rien lui dire car il ne veut surtout pas la blesser. Je m’en suis voulue de le faire culpabiliser ainsi mais sur le moment, j'avoue, je me suis sentie en empathie avec ma soeur qui aime son fils de tout son coeur. J’ai soudain pensé « Eh ben, les enfants sont bien ingrats ».
Il a demandé plusieurs fois à m’appeler « maman » quand nous sommes ensemble (ce que je refuse bien entendu, en l’assurant que comme tante il a toute mon affection et mon attention).

Il est comme cela avec moi depuis que ses parents sont séparés (plus d'un an). Pourtant je ne suis pas une tante fort présente dans sa vie.
Ses réactions me déroutent et je ne sais pas comment y répondre. Je ne veux pas lui interdire de me parler librement mais ne souhaite pas non plus le laisser s’imaginer que nous allons lui et moi créer une alliance « contre » sa mère... J'ai l'impression de vivre un conflit de loyauté.

[Dubreuil]

Elle se sent hyper blessée et dénigrée par son fils qui ne semble avoir aucune intention de blesser sa mère mais exprime néanmoins de l’agacement devant le caractère très anxieux de ma soeur.
*** Qu'en disent les adultes la concernant ? Qui donne raison à l'enfant en général ? Pourquoi cette femme est-elle anxieuse ?

Il demande souvent à passer du temps en tête à tête avec moi, insiste pour que sa mère ne soit pas présente.
Dès que nous sommes seuls, il se lache et exprime spontanément qu’il est très ennuyé par sa mère, qu’elle n’arrête pas de faire des commentaires et qu’il n’en peut plus, qu’il est très content de ce temps passé juste lui et moi, sans elle. Il soupire, lève les yeux au ciel, semble réellement soulagé de pouvoir dire ces paroles.
*** Comme cet enfant ne semble pas subir de sévices et qu'il a l'air de " bien savoir manoeuvrer son monde ", Il faut lui répondre que vous pouvez l'aider à parler de ses doléances à sa maman, mais que cela ne vous autorise pas à la remplacer. Que c'est elle qui a désiré un enfant, l'a mit au monde, et s'en occupe depuis sa naissance, pas vous.
Vous devez également parler de son comportement avec la mère, sinon l'enfant prend la place d'un manipulateur qui arrive à ses fins, et vous perdrez l'estime de votre soeur.

Vous devez éviter aussi de vous servir secrètement du chantage de cet enfant pour avoir la tentation inavouée de régler vous aussi vos comptes avec votre soeur ( c'est souvent le cas)

Répondez à cet enfant qu'il est tout à fait naturel que les enfants ne sont pas toujours très contents de leurs parents et que même sans cela il y en a qui font croire qu'ils n'ont pas de parents, ou que ce ne sont pas ceux-là !

(Dites-vous bien que nul n'a demandé de venir au monde, que nul enfant n'est tenu d'aimer ses parents, et nul parent d'aimer son enfant, seul le respect est incontournable.)

Vers 7 à 8 ans c'est la période connue ou l'enfant prend conscience de son identité et de son indépendance, il a besoin de se trouver une place et de s'assurer qu'il est aimé et reconnu. C'est aussi le moment où il veut s'affirmer et savoir si ses parents l'aiment.
Ce petit garçon a perdu confiance en lui et dans les adultes, il se sent "abandonné " par ses deux parents qui lui avaient fait croire qu'il était le ciment de leur couple et le centre de leur préoccupations.
Il vient d'être trahi, il a bien une petite vengeance à satisfaire ! Mais vous ne devez pas en être dupe, il joue la victime avec vous, il est important que vous restiez en effet la tante et l'adulte tout en le sécurisant tranquillement. C'est de cela dont il faut lui parler, simplement, comme vous le pensez.

[Nomatone]

Elle se sent hyper blessée et dénigrée par son fils qui ne semble avoir aucune intention de blesser sa mère mais exprime néanmoins de l’agacement devant le caractère très anxieux de ma soeur.

*** Qu'en disent les adultes la concernant ?
--> Il est de notoriété publique que ma soeur est une femme au caractère très difficile. Très impulsive, elle se plaît à rechercher le conflit en permanence et pousse les gens à bout par ses commentaires qui sont une interprétation exagérée des dangers qui nous guettent dans la vie, de notre inconscience et naïveté à leur égard et des choix qu’elle prend, et surtout tente d’imposer à son entourage pour se prémunir desdits dangers.

Qui donne raison à l'enfant en général ?
--> Nous, famille, sommes exaspérée mais ne commentons pas son caractère devant l’enfant pour ne pas saper l’autorité maternelle. Je mentirais en niant qu’un certain ral-le-bol s'exprime parfois spontanément (mais nous essayons d’y couper court). En revanche, le père ne se retient pas de moquer devant témoin, et devant l’enfant, l'anxiété excessive de sa mère, pour se dépeindre, par opposition, comme un parent raisonnable.

Pourquoi cette femme est-elle anxieuse ?
--> La peur qu’elle ou ses proches puissent mourir à n’importe quel moment dans n’importe quelle circonstance (la vie). Et sans doute l’anxiété, plus précisément, est le résultat des stratégies d’évitement très contraignantes qu’elle veut mettre en place et qui se heurtent à la réalité (en termes de réalisation) ou aux autres (qui mettent le holà) et le sentiment d’insécurité ingérable, d’impuissance ou d’extrême colère qui découlent de l’échec de cette protection.

Vous devez éviter aussi de vous servir secrètement du chantage de cet enfant pour avoir la tentation inavouée de régler vous aussi vos comptes avec votre soeur ( c'est souvent le cas)
--> Oui, la tentation est présente, j’en ai conscience et je cherche l’attitude juste avec mon neveu pour ne pas céder à ce règlement de comptes qui n'aurait d'autres bénéfices que satisfaire mon égo; que le petit semble avoir déjà trouvé le moyen de flatter en me mettant en compétition avec sa mère. Mais j'ai aussi peur de sacrifier la confiance de mon neveu au désir de vivre en paix avec ma soeur (beaucoup de conflits et ruptures avec elle qui ces dernières années m'ont épuisée) et de le trahir en rapportant à sa mère nos conversations. Ma soeur n'est pas sereine, elle passera un sacré savon à son fils et mérite-t-il ce traitement dans cette période de tourmente familiale (un divorce qui tarde à se résoudre) ? Après tout, ses agissements sont le produit de son éducation. Manipulation et chantage affectif sont le modus operandi de ses parents. Certes il joue la victime avec moi mais le sentiment d'insécurité que je perçois derrière ces agissements est tout à fait réel comme vous le nommez également. Et c'est un enfant extrêmement sensible. J'étais très similaire à lui à son âge. Je rêvais que mes parents étaient des célébrités qui viendraient me chercher et m'emmèneraient vivre avec eux, très loin. Sauf que je n'avais personne avec qui partager ces fantasmes. Si j'avais pu le faire et que l'adulte en question m'avait trahi j'en serais morte de honte et de déception! Mais peut-être que cette identification m'empêche aussi de juger la situation sereinement. Dans mes propos à mon neveu je reste adulte et loyale à ma soeur. Au fond de mon coeur, j'ai envie de couvrir ma soeur de reproches pour ne pas faire franchement mieux que nos parents tout en se permettant encore, à l'âge adulte, de blâmer ma mère pour ses erreurs passées.

[Dubreuil]

Dans mes propos à mon neveu je reste adulte et loyale à ma soeur. Au fond de mon coeur, j'ai envie de couvrir ma soeur de reproches pour ne pas faire franchement mieux que nos parents tout en se permettant encore, à l'âge adulte, de blâmer ma mère pour ses erreurs passées.
*** Certes, vous analysez fort bien la situation, et êtes au fait de vos actes,, réflexions, et propos, mais qu'envisagez-vous pour déloquer la situation? ( c'était votre demande )

[Nomatone]

Dans mes propos à mon neveu je reste adulte et loyale à ma soeur. Au fond de mon coeur, j'ai envie de couvrir ma soeur de reproches pour ne pas faire franchement mieux que nos parents tout en se permettant encore, à l'âge adulte, de blâmer ma mère pour ses erreurs passées.
*** Certes, vous analysez fort bien la situation, et êtes au fait de vos actes,, réflexions, et propos, mais qu'envisagez-vous pour déloquer la situation? ( c'était votre demande )

J’ai passé un coup de fil à ma soeur, elle s’est mise en colère et m’a raccroché au nez avant que je ne puisse aborder ce sujet-là. Car il y en avait un autre qui me préoccupait tout autant au sujet de mon neveu. Où que nous allions, il recherche avidement l’attention des hommes. Si nous sommes au resto, il quitte notre table pour engager la conversation avec un inconnu à une autre table. Il se fait « copain » (d’après ses termes) avec des hommes ou des jeunes garçons plus âgés que lui (pourtant il n’est pas mûr pour son âge, tout le contraire): un balayeur dans la rue qu’il va saluer tous les jours en lui donnant son nom et des informations personnelles sur lui; il est ami avec le concierge de l’école (j’entends par là que plus que saluer, il fait régulièrement la conversation à cet homme); parle à n’importe qui dans les transports en commun etc.

Pourvu qu’il y ait un homme dans les parages, il change totalement d’attitude, fait tout pour avoir son attention et se contrefiche de nos nombreuses mises en garde. Outre le fait qu’à mon sens il risque de tomber sur une personne malintentionnée, il met aussi très souvent mal à l’aise les personnes qu’il approche par cette manière d’aborder et de confier immédiatement sur lui des choses très personnelles.
J’ai fait une sortie de quelques heures avec lui ce week-end, j’ai dû le recadrer 5 fois en 5 heures.

Bref, ma soeur m’a répondu que je voyais le mal partout, a piqué une colère et a raccroché avant que je ne puisse aller plus loin dans la conversation. Mon intervention s’arrête donc là. Je dois accepter les limites que met la mère quant aux remarques qu’elle accepte de ma part au sujet de son fils.
Quant à mon neveu, je vais suivre vos conseils: cadre sécurisant en ma présence et rappel continuel que ma soeur l’a désiré, mis au monde et élevé, non moi. Et je serai par contre moins tolérante au sujet de ses remarques grinçantes sur sa mère en ma présence.

[Dubreuil]

Il est certain que cet enfant est en carence affective très importante,(père et loi) et son comportement nécessiterait un suivi psy soutenu. La mère surtout !
Si elle ne veut pas vous entendre, écrivez-lui brièvement ce que vous souhaitez qu'elle sache au sujet de son enfant. Et ne cherchez plus un quelconque rapprochement.
Vous ne tirerez rien de bon de cette relation. Votre soeur semble ne pas être prête à se remettre en question.
Et même si cet enfant vous fait de la peine, sa structure psychique est déjà bien perturbée. Ecartez-vous de cette famille pour laquelle vous ne pouvez rien faire. A part, recadrer affectueusement, mais fermement, l'enfant quand il est avec vous.

[Corentin24]

En effet, c'est surtout la mère qui nécessite un suivi. On sent que l'enfant tient encore à sa mère et souhaite qu'elle change, qu'elle ressemble un peu plus à vous. Il est clairement en manque d'affection.

[Nomatone]

Il est certain que cet enfant est en carence affective très importante,(père et loi) et son comportement nécessiterait un suivi psy soutenu. La mère surtout !
Si elle ne veut pas vous entendre, écrivez-lui brièvement ce que vous souhaitez qu'elle sache au sujet de son enfant. Et ne cherchez plus un quelconque rapprochement.
Vous ne tirerez rien de bon de cette relation. Votre soeur semble ne pas être prête à se remettre en question.
Et même si cet enfant vous fait de la peine, sa structure psychique est déjà bien perturbée. Ecartez-vous de cette famille pour laquelle vous ne pouvez rien faire. A part, recadrer affectueusement, mais fermement, l'enfant quand il est avec vous.

L’enfant se sent effectivement mal-aimé et pourtant ses parents l’inondent littéralement d’amour. « Je t’aime mon fils », « Maman et papa sont très fiers de toi » toutes les trois phrases, des encouragements pour tout ce qu’il entreprend, des applaudissements pour tout ce qu’il fait, du temps passé avec lui pour les loisirs, les devoirs. Des câlins au réveil, au coucher, entrée, plat, dessert.

Ce que je pense, moi, c’est que cet enfant s’est senti exceptionnel dans le cocon familial. En grandissant, il se rend compte que le « reste du monde » n’est pas ébahi devant sa personne, commence à soupçonner ses parents d'exagérer ses qualités, doute de leur sincérité et dans le même élan de sa valeur. Il cherche anxieusement à reproduire dans le regard de parfaits inconnus la dévotion exprimée par ses parents.
Est-ce qu’il y a insécurité? Oui, celle dont il a hérité par l’histoire familiale car ses parents eux, ont réellement manqué d’amour. Oui, car séparation, craquelé le cocon d'amour. Oui, car la vie ne manque pas d'ironie, l'enfant laisse étonnamment indifférent malgré tous ses efforts pour plaire (ou peut-être pour cette raison qui lui ôte tant sa spontanéité).

Même aujourd’hui, séparés, ses parents ne tarissent pas d’effort pour mon neveu, organisent des moments de trêve familiale et sorties à trois pour préserver son équilibre durant la séparation.

Quand je pense à lui, finalement, ce n’est pas le mot carence mais excès et surcharge qui me viennent à l’esprit. Je pense qu’il a plus d’amour que son ego n’est capable d'en porter. A moins que l’amour, devenu adoration et dévoration, cesse d’être de l’amour...
Mais une mère peut-elle entendre cela? N’est-ce pas la pire chose aux oreilles d'une mère? Ton fils tu l’aimes tellement qu’il en devient insatiable et veut être aimé de tous sans distinction.

Pourquoi me prendre la tête? Mon neveu grandira infatué de ses « mérites » et finira par trouver une femme qui le hissera sur son piedestal et l’admirera comme ma soeur admire son père.
J’espère seulement qu’il ne lui arrivera pas quelques bricoles jusqu’à ce qu’il accède à la groupie de son existence.

Quant à moi, je vais tranquillement me mêler de ce qui me regarde au lieu de déchaîner sur moi la foudre. Parce qu’après, je n'ai personne pour me faire des câlins-câlins-bravo et me consoler de l'humiliation d'être engueulée comme une m***

[Dubreuil]

Juste une information : le trop d'amour "pathologique" fait partie d'une carence.

[Nomatone]

Juste une information : le trop d'amour "pathologique" fait partie d'une carence.

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Merci pour vos interventions.