Je me suis perdu dans le temps

[Brindautomne]

Bonjour.

Voilà plus d'un an que j'hésite à demander de l'aide. D'habitude je suis un peu orgueilleux et fier (même si c'est un défaut) mais là je ne sais plus quoi faire.

Donc pour commencer, je suis un garçon, j'ai 20 ans et depuis toujours, j'ai très très très peur de vieillir... et de grandir. J'ai vu beaucoup de topics publiés par des personnes ayant le même problème que moi. Mais en me lisant vous comprendrez à quel point c'est devenu grave chez moi. Aussi, s'il vous plaît, ne soyez pas choqué et ne vous inquiétez pas en lisant ce que j’ai écrit. J’ai écrit énormément (à l'avance sur un document word en plus) donc n'hésitez pas à faire des pauses. J'ai tellement à dire sur mon problème que je pourrai en écrire un livre entier.

Pour faire simple, ce que j'entends par peur de vieillir et de grandir, c'est "divisé" en trois parties :

1) Physiquement : J'ai peur du jour où je vais commencer à avoir des rides, la peau qui tombe, une perte musculaire, des cheveux blancs et peut-être même une calvitie. Pour moi, la vieillesse n'est pas une chose normale, ce n'est pas la vie. Au contraire, c'est une erreur de la nature, une maladie mortelle. Outre le fait que la vieillesse mène inéluctablement à la mort, elle nous fait aussi perdre notre beauté. Sans être aussi beau que certains acteurs, mannequins ou autres stars, je suis bien comme je suis, plutôt mignon et avec pas mal de succès. Mais je ne veux pas perdre cet avantage. Le fait de savoir que je vais m'abimer au cours du temps me répugne au plus haut point. Vous allez peut-être penser que je suis trop centré sur l'esthétisme. Mais pas que ! Il y a aussi la santé, la forme physique qui va décliner. Et vous savez quoi ? Les premiers signes du vieillissement se voient à partir de 25 ans plus ou MOINS. C'est si peu... Tellement peu. On passe environ 20 ans à grandir et une fois que c'est fait on commence déjà à crever. C'est révoltant. Et surtout, c’est vrai. Je vois des personnes de mon âge, et même parfois un peu plus jeunes qui ont déjà de petites ridules d’expression autour de la bouche, des yeux et du front. Par fois ils ont déjà un début de calvitie ou quelques cheveux blancs. Je n’exagère pas, c’est la vérité ! Et je trouve ça tellement injuste. Je me plains moi, c’est vrai, mais je plains aussi les autres car je n’aime pas vieillir mais je n’aime pas non plus voir les autres vieillir, que ce soit de la famille, des amis ou de parfaits inconnus. La nature est comme ça et je n'arrive pas à l'accepter. À partir de mon âge, on serait déjà plus sensible à certaines maladies ? Les compétences physiques vont décliner ? Mais je ne peux pas... Ce n’est pas possible. Oui j'ai l'air fou en écrivant ça mais en lisant la suite vous allez comprendre que ce n'est pas qu’un simple air de folie.

2) Mentalement : Par vieillir mentalement, j’entends devenir trop sérieux. Ne plus aimer s’amuser. Ne plus rire pour un rien. Bref, devenir ennuyeux à mourir comme certains adultes. Je ne m’attarderai pas plus sur ce point car j’estime que chacun est comme il est et qu’il est tout à fait possible de devenir mature sans perdre un seul morceau de son âme de jeune. C’est ce que j’essaie de faire… s’il me reste une âme.

3) Socialement : Attention, on rentre un peu plus dans la folie. Par vieillir socialement, j’entends plutôt « grandir » du point de vue des autres. En gros j’angoisse à l’idée de ne plus être considéré comme un « gamin », un « ado », un « jeune », que ce soit par les personnes plus âgées, mais aussi par les plus jeunes. Quand j’ai eu 18 ans et que je suis devenu « majeur », je me suis aperçu que certains considéraient qu’être majeur signifie être adulte. Ma peur de vieillir s’est fortement intensifiée à ce moment-là. Je ne voulais pas être adulte. J’étais encore dans les années « teen » donc « teenager » donc adolescent. Je ne voulais pas grandir et ça me torturait l’esprit. Maintenant que j’ai atteint les 20 ans, je sais que je ne suis plus un ado, que je suis vraiment un adulte. Et pourtant je ne l’accepte pas. Je déteste aussi quand je me fais vouvoyer ou qu’on m’appelle « Monsieur ». J’ai envie d’être grossier quand ça arrive. Bref, tout ça je l’ai appelé vieillissement social parce que je trouve que ce nom correspond bien.

Donc si je résume. J’ai peur de vieillir physiquement, c’est-à-dire que mon corps et mon visage s’abiment. J’ai peur de vieillir mentalement, c’est-à-dire de devenir un vieux aigri sérieux et ennuyant (en gros). Et j’ai peur de vieillir socialement, c’est-à-dire qu’en gros j’ai un besoin pathologique d’être considéré comme un gosse. En analysant tout cela, j’ai compris que j’étais en train de devenir fou, que j’avais un problème dans ma tête.

Je me suis donc mis à changer certaines habitudes qui me permettraient de soulager mes trois peurs simultanément. Ces habitudes consistaient à essayer de paraitre plus jeune. Alors forcément, j’ai commencé par la crème anti-âge. Mais ce n’est pas tout. Je me prive d’énormément de plaisirs. Je me force à faire un régime très sain. Je ne vais plus au soleil. Je me force à utiliser le langage des jeunes de 15-25 ans (verlan, wesh, askip, et j’en passe des tonnes, …) alors que je ne l’utilisais pas avant. C’est stupide vous trouvez ? Bah moi aussi. Ma vie a complètement changé. Je suis encore moins heureux qu’avant et c’est devenu un véritable TOC. Mon miroir est mon meilleur ennemi, je passe plusieurs heures par jour devant.

Est-ce qu’au final je parais plus jeune ? C’est très difficile de se rajeunir quand on a que 20 ans. Surtout que j’ai un visage plutôt « carré ». Ce genre de visage plaît beaucoup (soi-disant) mais je trouve qu’il a plutôt tendance à faire plus mature. Mais la réponse à la question est tout de même un petit « oui ». Certaines personnes (pas tout le monde) me donnent un peu moins. En fait, j’ai épilé le tout petit peu de barbe que j’avais à la lumière pulsée. Oui j’ai osé. J’ai claqué énormément d’argent pour faire ça tellement que j’avais peur qu’elle pousse. Donc pas de barbe, plus une peau très bien entretenue, oui j’ai parfois l’air un peu plus jeune mais pas tant que ça. Disons que je n’ai pas encore certaines marques d’expression que certains ont depuis leurs 15 ans. Mais c’est tout.

Au cours de cette dernière année, j’ai été plutôt satisfait puisque beaucoup de gens me tutoyaient comme si j’étais pas encore adulte. Par exemple, une contrôleuse de train m’a tutoyé m’a dit « attends je vais t’aider mon grand » quand j’arrivai pas à passer mon billet sur ce fichu lecteur. Oh mais qu’est-ce que j’étais bien quand elle a dit ça. La dame de la mairie qui m’a donné ma carte d’identité après que je l’ai faite refaire aussi m’a tutoyé avant de regarder mon âge sur la carte. Et encore un moment de bonheur. Un prof de la fac qui d’habitude vouvoie les élèves m’a tutoyé et m’a clairement demandé mon âge devant tous les autres un jour. Et là c’était le nirvana pour moi. Je pourrai vous citer une dizaine d’autres événements comme ces trois-ci mais je vais pas m’étaler sur ça ce serait inutile. En tout cas mon attitude est très bizarre. Ce n’est pas normal de se complaire dans cette situation où les gens me considèrent comme un petit alors que j’ai 20 ans. Et pourtant, ça me plaît au plus haut point. Oui je suis fou.

Vous ne me trouvez pas encore fou ? Vous allez changer d’avis. L’année dernière, environ un mois avant d’atteindre les 20 ans, je suis entré dans une phase d’angoisse horrible. Pourquoi ? Parce que j’allais justement atteindre les 20 ans. Et depuis toujours, pour moi, 20 ans c’est la fin de l’enfance, c’est la fin de l’adolescence, c’est la fin de la jeunesse c’est le véritable passage à l’âge adulte (pas comme les 18 ans). Je ne pouvais pas y croire. Je me disais, « Non, je vais me réveiller, ce n’est pas possible ! C’est un cauchemar, je vais me réveiller et je n’aurai jamais 20 ans. ». Puis j’ai compris. Pour ne pas avoir 20 ans, ce n’est pas qu’il fallait se réveiller. Au contraire, c’est qu’il fallait s’endormir… et ne jamais se réveiller. Ainsi, je resterai jeune pour l’éternité. Oui, j’ai essayé de me suicider l’année dernière. J’ai fait beaucoup de tentatives en fait, mais à chaque fois je n’ai pas eu le courage d’aller jusqu’au bout, à chaque fois j’ai été lâche. Je n’ai pas réussi à sauter de la falaise à côté de chez moi. J’ai eu trop mal lorsque la lame à touché mon poignet. Je n’ai pas résisté à l’angoisse provoquée par le sac de CO2 sur ma tête. J’ai donc essayé la corde. Je l’ai mise autour de mon cou. J’ai sauté du petit tabouret. Raté. La pointe de mes pieds effleurait le sol. Pas assez pour me rattraper mais juste assez pour m’étrangler. J’agonisais. J’avais mal. J’avais peur. Je ne pouvais pas crier parce que la corde était trop serrée autour de mon coup. Je sentais le sang s’accumuler dans mon crâne qui devenait bouillant. Puis je sais pas vraiment ce qui s’est passé, peut-être l’instinct de survie mais je me suis balancé pour pouvoir mettre mon pieds sur le tabouret qui ne s’était pas trop éloigné au moment de la chute. Je l’ai glissé, je suis monté dessus pour soulager la traction sur la corde et défaire le nœud. J’ai survécu mais j’ai compris que je n’aurai jamais les couilles d’en finir une bonne fois pour toutes et que je devrai souffrir de ma folie toute ma vie. Si je vis jusqu’à 100 ans, je vais devoir souffrir le martyre (psychiquement) pendant encore 80 ans.

Du coup je pense à ma phobie de vieillir absolument tous les jours. Elle hante mes pensées tout le temps. Dès que je ne fais rien de particulier, immédiatement je pense à ça. Quand je me couche, j’y pense. Quand je me lève j’y pense. Quand je vois des ados, c’est pire : ça me donne envie de vomir parce que j’aurai voulu rester ado toute ma vie. Ce n’est pas de la jalousie car je n’éprouve aucune méchanceté. C’est juste comme si je voyais quelqu’un avec quelque chose que je n’ai plus : la jeunesse. Et quand je vois des gens encore plus jeunes, je ne peux m’empêcher de me dire « dans cinq ans ils prendront la place de ces ados qui eux prendront la mienne, et ainsi de suite, pour toujours ». Je n’arrive pas à m’enlever ces pensées temporelles de ma tête. Je pense à ce que le temps va me faire, à ce qu’il va également faire aux autres, je suis tout le temps en train de penser à « avant ». Je suis plongé dans mes souvenirs. Je ne sais pas vraiment quel âge j’ai dans ma tête. Des fois, je chiale tout seul dans mon coin quand j’y pense trop d’un coup. Oui, je me suis perdu dans le temps.

Je voudrai encore parler, parler et parler mais j’ai déjà trop écrit. Je suis vraiment désolé que ce soit si long. J’ai toujours gardé mes problèmes pour moi mais là c’est très différent. J’avais vraiment besoin d’en parler. Il est impossible de m’aider, on ne peut rien faire, c’est trop tard. Je ne veux pas consulter de psychologue parce que justement ça ne changerait rien. La raison de cette phobie je la connais déjà. Une certaine personne de ma famille a elle aussi horreur de la vieillesse et elle m’a monté ça dans la tête depuis que je suis tout petit. De plus, j’étais coincé pendant mon adolescence et je ne l’ai pas vécue pleinement. Donc ma peur de vieillir associée à la sensation d’avoir raté mon adolescence, ça ne pouvait me conduire qu’à ça : j’ai envie de rajeunir et de rester un ado de 15-17 ans pour toujours parce qu'à cet âge on est encore jeune physiquement, mentalement et socialement. Alors qu'au miens, bah on a déjà perdu un peu des trois.

Dans un mois, j’ai 21 ans et là je commence à péter un plomb. Je fais des allées retour dans ma chambre, je serre le crâne dans mes mains, je tremble. Mais qu’est-ce qui m’arrive ?

Je vais m’arrêter là de toute façon si quelqu’un a eu le courage de tout lire je pourrai donner d’autres détails si besoin.

Merci beaucoup de m’avoir lu, je suis complètement perdu.

[Minijeune]

Bonsoir,
Je vous ai lu et je sens beaucoup de souffrance dans ce que vous décrivez... il doit y avoir une raison pour laquelle vous ressentez cette phobie...

Vous parlez beaucoup de mort dans votre texte...
Vous parlez de la vieillesse comme une maladie mortelle... vous avez peur de devenir ennuyeux à en mourrir... vous parlez de tentative de suicide... on dirait que vous avez peur de mourrir... ne plus exister... ça me fait penser un peu à Michael Jackson et le syndrôme de Peter Pan... un peu comme lui, vous y aller de manière radicale... entre les interventions chirurgicales et l'épilation au laser, il y a une différence au niveau de l'intensité... mais j'imagine que c'est ce genre de peur qui doivent motiver les gens à passer au bistouri à ce niveau là... je ne suis pas une professionnelle, mais ca l'a comme fait un lien dans ma tête... je ne sais pas s'il est bon ou pas.

C'est clair que vous devez aller chercher de l'aide.
Vous devez apprendre que vous n'allez pas changer du tout au tout entre la veille de votre anniversaire et la journée même... vous pouvez garder votre coeur d'enfant peu importe. Bref... j'ai l'impression qu'en disant ça, je ne suis pas à l'écoute de votre souffeance, parce que ça doit être la chose la plus facile à dire à quelqu'un qui vit votre situation ...

Vous avez raison sur une chose... quand on vient au monde, on ne l'a pas demandé et oui, vivre veut dire aussi mourrir... c'est une des plus grandes certitudes de la vie... ça va vouloir dire qu'on va perdre beaucoup de capacités... tout en en gagnant vraiment plusieurs aussi... on ne sait pas ce que la vie nous réserve et c'est vrai que c'est chiant... c'est anxiogène. Et je comprends ce que ça fait de vivre avec une grande anxiété... je sais aussi c'est quoi arriver à mon anniversaire et en voir une opportunité de me suicider... pour d'autres raisons mais qui étaient reliées aussi avec mon âge... et avec un traumatisme de mon enfance... je n'étais pas capable d'avoir de relation sexuelle parce que je ne voulais pas me replacer dans un contexte traumatique... sans le savoir... et à chaque année, quand je vieillissais, je me mettais de la pression parce que je me disais que je n'étais pas normale d'être comme je suis. Et ce sentiment me donnait envie de ne plus vieillir en ayant l'impression de ne pas être à la hauteur...

J'ai été une enfant qui a été parentifiée... j'étais une adulte avant mon temps, et quand j'ai compris que j'avais un manque affevtif à l'intérieur de moi à cause de tout ça, je suis tombée dans l'autre extrême... je me suis mise à régresser... je voulais me faire prendre en charge, qu'on prenne soin de moi, me déresponsabiliser... je ne voulais plus assurer ma sécurité... et j'ai gâché ma vie plusieurs années à rester dans ce pattern... je n'ai rien construit et j'ai beaucoup souffert... je me suis réveillée à 30 ans, et j'ai décidé que j'allais avancer en thérapie...

La psychiatrie est remplie de pièges infantilisants.
Mais parfois, ça peut être nécessaire d'en consulter un si on a besoin de médication.

Mais un psychologue pourrait vous aider... c'est certain. Si vous voulez aller mieux!!

[Brindautomne]

Bonjour. Je vous remercie pour votre réponse, ça fait du bien de savoir que l'on est écouté.

Je n'ai parlé de ce problème qu'à deux personnes seulement de mon entourage et elles aussi m'ont parlé du syndrome de Peter Pan. Je ne m'y connais pas du tout en psychologie et je ne sais pas exactement en quoi consiste ce syndrome à part ce que j'en ai lu sur wikipédia. Et ça correspond sur pas mal de points, sauf au niveau de ma relation avec mes parents, j'ai au contraire envie de me libérer d'eux plutôt que de rester chez eux éternellement (je m'entends vraiment très mal). L'idée de la mort ne m'effraie pas tant que ça bizarrement. C'est plutôt la décadence associée à la vieillesse qui me fait peur et surtout le fait que cette décadence commence très tôt. Concernant le bistouri, oui effectivement je compte bien faire de mon mieux pour m'entretenir le plus longtemps possible avec des interventions relativement simples (je ne dépasserai jamais le peeling et les masques hydratants). Mais je ne ferai jamais d'opérations aussi lourdes que celles de Michel Jackson car je trouve que : 1) Le résultat est parfois extrêmement moche. 2) Les personnes qui sortent de ces opérations ne ressemblent plus du tout à celles qu'elles étaient au départ alors que c'était censé uniquement les rajeunir un peu, moi je veux rester moi-même, je me convient comme je suis.

Mais tout ça n'est qu'une partie du problème. Effectivement j'ai peur de vieillir et de m'abimer, c'est vrai. Mais ça va au delà de ça. Je préfèrerai carrément rajeunir de deux ou trois ans pour rester "ado". Comme ça non seulement je ne serai pas "abimé" mais aussi je resterai "jeune", "gamin" du point de vue des autres pour ne pas paraître "has been" et ce pour aucune génération. Ouais en fait, je crois que vous m'avez permis de décrire exactement le problème : "J'ai peur d'être dépassé, démodé, rouillé, disfonctionnel." Pas dans le sens où je veux être le meilleur, au contraire je sais bien que je ne le suis pas. Mais il faudrait plutôt me comparer à un ordinateur qui aurait peur d'être mis à la poubelle puisque de nouvelles générations arrivent. Mais là, ça rejoint ce que vous avez dit sur une éventuelle peur de la mort. Pourtant c'est pas vraiment ce que je ressens, le fait de mourir un jour je l'accepte.

Désolé j'ai l'air de radoter mais en fait j'ai énormément de mal à m'exprimer concernant mon problème. Peut-être parce que je ne le comprends pas moi-même à 100%. Mais si je pouvais résumer, je dirais : "Je ne veux ni vieillir ni grandir car d'une part j'ai peur de la décadence physique (rides, faiblesse, mocheté, ...) associée à la vieillesse et d'autre part j'ai également peur d'être considéré comme dépassé, vieux et adulte par les gens et ce quelque soit leur génération, bref, de ne plus être un d'jeuns en gros. Et ce problème est très fortement aggravé par la sensation d'avoir gâché une partie de ma vie.". Là je pense que mon résumé est bon.

Là où mon histoire rejoint la votre, c'est quand vous dites que vous avez une impression d'avoir gâché une partie de votre vie et que d'une certaine manière vous avez essayé de rattraper le temps perdu. Est-ce que je me trompe ? Si cela ne vous dérange pas, est-ce que vous pourriez donner un peu plus d'explications sur la façon dont vous avez essayé de vous en sortir ?

Sinon oui, je souffre beaucoup. Il y a pourtant des gens qui souffrent de choses vraiment très concrètes et très graves comme la perte d'un proche, la rupture amoureuse, ou la maladie grave. Moi je n'ai jamais rien eu de tout ça, je devrai en être reconnaissant envers la vie. Et pourtant je souffre pour quelque chose qui est soi-disant "normal" (même si ça ne l'est pas pour moi). Donc j'ai un peu honte je dois avouer et c'est pour ça que j'en parle peu à mon entourage.

Aujourd'hui je suis sorti avec des amis. On est allés dans un centre commercial. J'ai pas arrêté de penser à mon problème toute la journée et mes amis se sont rendus compte que j'allais pas bien (je suis très expressif dans ma gestuelle). Bien évidemment je leur ai rien dit. Mais j'arrêtai pas de me dire : "Mais regarde, tu sors avec des potes, comme tous les gens de ton âge. Qu'on ai 15, 17, 20 ou 23 ans ça change pas grand chose à ce niveau-là. T'as juste pris un peu de retard, c'est tout. Puis 20 ans c'est encore très jeune, c'est le meilleur âge à ce qu'on dit." Mais rien n'y faisait. J'essayais de me rassurer moi-même mais ça ne marchait pas. Je craque et je n'arrive pas à m'en sortir, je n'arrête pas de me demander si ça va durer toute ma vie. Là c'est vraiment intense, je ne dors plus très bien et je manque d'appétit. J'ai peur que les gens s'en rendent compte.

Malheureusement j'ai pas les moyens de consulter une psychologue régulièrement. Parce qu'au point où j'en suis, une fois par mois ce serait insuffisant

En tout cas merci de votre réponse et désolé pour le temps que j'ai mis à répondre (j'avais très peur de revenir sur le sujet en fait mais j'ai réussi au final). ça fait du bien de parler à quelqu'un, même si on ne se connait pas.

[Minijeune]

Ce qui m'intéresse de connaitre...
C'est de savoir quelle partie de votre vie avez-vous gâché? Ça allait comment quand vous étiez ado!?
Comment ça se passait avec les amis, avec les adultes? J'ai déjà entendu le terme adulescent. Des adultes qui justement veulent rester ado, et garde une attitude d'adolescent... souvent à cause de la pour des responsabilités qui viennent avec la vie adulte...

Vous, ça semble plus physique... comme une dismorphophobie... la peur de la forme de votre corps... encore une fois, je ne suis pas une professionnelle... la peur que votre corps soit laid...?

Vous me demandez ce que j'ai fait pour essayer de m'en sortir... je pourrais dire malheureusement que dans le cours de ma vie et de mon cheminement, je pense que j'ai fait plus de choses pour entretenir ma problématique que de la régler... pourquoi? Parce que j'avais des bénéfices secondaires à continuer et à rester régressée... une petite fille. Et le système réagissait d'une façon pour comme encourager cette place là...

Bref! Je me suis mis en échec x 1000.
Puis ça ne fait pas longtemps que je prends vraiment soin de moi, en étant en mesure de réaliser des trucs d'adulte, en me positionnant pour construire des choses plutôt que les détruire. Je vis en ce moment plus de bénéfices à bien fonctionner, parce que je suis fière de ce que je fais, plus que de fonctionner avec un statut de malade... et d'avoir de l'attention de l'extérieur...

Mais j'ai tout fait pour essayer de gâcher ma vie.

Puis un jour, j'ai décidé d'aborder ce que je ne voulais pas aborder et qui me laissait dans la crise... et tant que je restait dans la gestion de crise, je ne me permettais pas de travailler sur ce qui me faisait vraiment mal... je ne faisais qu'agir et maintenir la tension qui ne me permettait pas de travailler sur rien.

Ça n'a pas eté facile de parler de mon traumatisme... de m'entendre dire des choses que je ne voulais pas entendre ou faire face... mais d'agir pour le mieux, de décider de sortir les gens qui m'avaient fait du mal... pour assurer une protection de moi à moi... ça l'a été le premier pas... puis ensuite, ça l'a été de continuer à parler en therapie... continuer à travailler sur moi... et ça non plus, c'est pas facile... mais je me rapproche de plus en plus de ce à quoi j'espérais... ce que je voulais vraiment pour moi...

[Brindautomne]

La partie de ma vie que j'ai l'impression d'avoir gâchée, c'est mon adolescence, ce qui correspond à peu près à la tranche d'âge 13-19 ans (ou 18 ans pour ceux qui maintiennent que majeur = adulte) et d'autre part ma vie actuelle, de jeune adulte. Pourquoi ? Il faudrait que je raconte ma vie entière pour être clair et ça risquerai d'ennuyer plus d'un lecteur. Mais pour faire simple, je vais dire que j'ai toujours été vraiment très différent des autres au niveau émotionnel, affectif et intellectuel. J'avais de ce fait énormément de mal à me faire des amis. Je n'ai jamais été rejeté ni bizuté, les gens ont toujours été normaux avec moi. Le problème venait de moi. Je n'arrivais pas à aller vers eux et à maintenir des liens d'amitié fort, que ce soit au collège, au lycée, en colonies de vacances, ... Du plus tôt que je me souvienne, j'ai toujours été comme ça, même quand j'étais vraiment tout petit (l'âge de la maternelle et du primaire). Ainsi, je n'ai vraiment pas profité de mon adolescence. Je suis très rarement sorti avec des amis (j'en ai très peu), je n'ai jamais rien fait de super amusant et de quoi garder des souvenirs extra-ordinaires. Je n'ai aussi jamais eu de copine pendant mon adolescence alors que j'aurai vraiment voulu en avoir une. Je n'ai jamais connu ce qu'est l'amour adolescent. Voilà donc, c'est un ensemble de choses qui font que j'ai l'impression d'avoir très sérieusement gâché ma vie. De plus, juste avant l'adolescence puis au tout début de celle-ci, j'ai eu deux chocs affectifs qui n'ont vraiment pas participé à améliorer ce problème. Le premier à détruit la carapace "psychique" (whouah quelle jolie métaphore) que j'avais et le second m'a détruit moi-même. Je pourrai en parler sans problème mais j'avoue que j'ai un peu peur qu'on me reconnaisse si jamais quelqu'un de mon entourage passait sur ce site, ce qui semble tout de même peu probable. Depuis toujours j'ai aussi des TOCs (quand je dis que je suis fou c'est vraiment pas une blague), et ça non plus ça n'aide pas à la sociabilité.

Quand vous dites que ça semble plus physique, c'est vrai. Je n'ai jamais accepté le fait de grandir. Quand j'ai commencé à avoir quelques poils par-ci par-là, j'ai commencé à être vraiment très complexé. Les autres garçons les montraient avec fierté dans les vestiaires tandis que moi je rasais tout. On me demandait "t'as toujours pas de poils ?" et je préférais dire non plutôt que de dire qu'ils étaient juste rasés, même si ma pilosité était et est toujours relativement faible. D'ailleurs je n'ai toujours pas accepté et je continue à me raser et m'épiler de A à Z. Malgré tout, j'aime mon corps comme il est actuellement, et je suis très bien dedans, malgré ces poils que j'essaie tant bien que mal d'accepter (ou d'enlever). Mais la peur de la vieillesse fait que j'ai peur que mon corps devienne laid effectivement.

Donc pour faire plus simple et pour essayer de "décortiquer" une fois encore ce problème que je ne comprends pas pleinement moi-même, je dirai que :
1) De base, je n'acceptais pas de grandir, de changer, de devenir progressivement adulte. Mais maintenant j'ai extrêmement peur de vieillir, c'est à dire que mon corps s'abime et devienne laid avec le temps comme vous l'avez dit.
2) J'ai l'impression d'avoir raté, complètement ou presque, une partie de ma vie qu'était l'adolescence.
3) Le petit 2 amplifie le petit 1 à la puissance 1000. Cela fait d'une part que la peur de grandir et de vieillir est devenue totalement insupportable et d'autre part qu'à cette peur de grandir et de vieillir s'est ajoutée une envie de régression, de rester ado et d'avoir 15/17 ans dans mon corps et mon esprit pour toujours.
Dites-moi s'il vous plait, si je me suis bien expliqué cette fois : à la base il y a un premier problème A qui s'est fait amplifier par un deuxième problème B pour au final former un troisième problème C qui est en somme le très mauvais mélange des deux autres.

J'ai vraiment honte. C'est débile de vouloir rester gamin quand on a 20 ans. Mais je suis comme ça c'est tout. J'arrête pas de me dire que je suis encore très jeune et que l'adolescence, j'étais encore dedans il y a un an. Mais ça suffit pas. J'ai peur de l'avenir et je regrette d'avoir raté mon passé. Peur, regret, colère. J'ai mal dans mon crâne. Si mal que j'ai envie de me l'éclater contre un mur pour ne plus souffrir.

Si j'ai bien compris, vous avez affronté vos peurs pour vous en sortir ? Je serai obligé de les affronter de toutes manière. Le temps se chargera de me rappeler qu'il n'y a aucune solution à mon problème. Et j'ai vraiment peur d'être torturé psychologiquement tous les jours de ma vie. Depuis un mois à peu près je suis vraiment au bord du gouffre. Je dors très mal, j'arrive plus à bien manger puis j'ai cette angoisse chronique et j'ai peur que ça dure. Toute chose dans la journée me ramène à mon problème. Des gens que je voit grandir. Des gens que je voit vieillir. Des générations qui disparaissent. D'autres qui apparaissent. Fichu temps, arrête-toi et laisse mois respirer.

J'aimerai bien continuer de vivre et de profiter des choses qui me plaisent mais là j'y arrive plus. J'aimerai que tout s'arrête. J'ai l'impression que ce n'est pas qu'une simple de dépression. C'est comme si quelque chose marchait pas comme il faut dans ma cervelle.

Encore désolé pour cet énorme message...

[Minijeune]

Bonjour,
Êtes-vous allé lire dans la partie du forum confiance en soi, dans le post urgent, c'est le tournant de ma vie. Mme Dubreuil a écrit un post qui pourrait peut-être vous aider à voir plus clair. Au niveau de l'image et du fait de vouloir rester jeune.

Avec tout ce que vous racontez, je vous conseillerais vraiment d'aller consulter un professionnel et de vous investir dans une thérapie. Il y a des moyens de pouvoir voir des spécialistes gratuitement.

Il y a quelque chose qui me questionne...
Vous essayez vraiment de structurer vos écrits... par point, en essayant d'expliquer et même de sur-expliquer tout... comme si vous aviez justement peur qu'on ne vous comprenne pas ou qu'on vous juge... et vous n'expliquez pas les cause de votre malaise, pensant que ça dérangerait le lecteur, alors que vous n'en savez rien... j'imagine que c'est douloureux pour vous de vous rappeler ces moments difficiles... mais souvent, c'est là où se cache la source de la problématique...

Le deuxième point qui me questionne... c'est le fait que pour moi, l'adolescence rime avec puberté... l'arrivée des changements dans votre corps... les poils, le changement de carrure, la voix qui change... etc.
Donc vous dites vouloir rester un adolescent, mais vous rejetez une grande partie de ce que c'est être un ado... alors on dirait qu'une partie de moi se questionne à savoir si vous ne souhaitez pas être encore plus jeune que ça... rester à l'étape où vous avez vécu les événements que vous parlez mais que vous ne voulez pas décrire peut-être...? Il arrive que des traumatismes soient la cause d'une stagnation dans un stade de notre développement.

Mais on dirait que j'ai une autre question... qui se pose mais qui peut faire réagir... et encore là, je ne porte aucun jugement par rapport à ça... mais comment vous sentez-vous par rapport au fait que vous êtes un garçon... vous savez qu'il y a plusieurs personnes qui vivent avec ce qu'on appelle une dysphorie de genre... le sexe attribué à la naissance ne concorde pas avec l'identité de genre de la personne... vous pourriez vivre beaucoup de détresse en ne vous sentant pas dans le bon corps... sans nécessairement vouloir être une femme... il y a des gens qui ne se sentent ni homme, ni femme aussi. Quand on est gamin, il n'y a pas vraiment de différence entre le corps d'une fille et d'un garçon, mis à part les organes génitaux... à la puberté, autant les gars que les filles vivent ces changements qui peuvent faire réagir... surtout lorsqu'on a l'impression que notre corps ne représente pas l'image de ce qu'on aimerait projeter... je lance des hypothèses mais ça reste que des hypothèses... j'ai reçu plusieurs formations dans le cadre de mon emploi sur la communauté LGBTQ+ et je sais que les souffrances que vous semblez ressentir sont souvent aussi partagés par les gens issus de cette communauté...

Ma psychiatre a déjà questionné mon orientation sexuelle ouvertement et je me rappelle que ça m'avait vraiment fâché parce que je la trouvais vraiment à côté de la track... alors j'espère que ça ne vous choquera pas ma question.

[Brindautomne]

Re bonjour !

Merci de m'avoir indiqué ce topic que j'irai lire sans attendre. Mais avant cela je voulais d'abord répondre à toutes vos questions.

Tout d'abord au niveau de la consultation avec une professionnelle. J'y pense de plus en plus en effet, mais j'ai pas les moyens financiers (je ne suis qu'étudiant pour le moment) et je n'ose vraiment pas demander de l'aide à mes parents. Ils sont un peu eugénistes et n'aiment pas les gens différents (en langage plus courant, ça s'appelle des con*ards). Là où ça devient comique c'est que ma mère a elle aussi de gros problèmes psychologiques, tout comme moi, sa mère, et sa grand-mère quand elle était vivante. Il y a peut-être une part d'hérédité dans cela mais ça ne m'étonnerait pas que ça se transmette plutôt par "apprentissage".

Effectivement j'ai parlé de deux événements qui m'ont pas vraiment aidé dans mon enfance. Mais comme je l'ai dit, ils n'ont fait que renforcer mon côté solitaire qui lui-même à "gâché" cette partie de ma vie. Sans ces événements, j'aurai quand même développé mes phobies, seulement ça serait un peu moins fort ou ce serait arrivé plus tardivement. Aussi, je tiens à le dire, ce sont deux choses qui peuvent arriver à n'importe qui. Elles ne sont pas graves du tout, il n'y a pas de mort, pas d'horreur ou quoi que ce soit. Je les ai seulement très mal vécues.

Dans votre question suivante, vous m'avez demandé comment j'avais vécu la puberté et si je ne souhaitai en réalité pas être encore plus jeune qu'un ado. Alors, effectivement, je n'avais pas accepté les poils. Et je ne les aime toujours pas. En revanche, j'ai totalement accepté ma nouvelle taille, ma nouvelle voix, mon nouveau visage et je les aime bien. Comme je l'ai dit, je suis bien dans mon corps et il me plaît. Quand ma puberté à commencé, c'est vrai que je ne l'acceptais pas trop, mais c'était surtout au niveau des poils, le reste, ça allait. Là où ça ne va pas du tout en revanche, c'est vraiment la vieillesse. Je suis un peu frustré de ne pas arriver à m'expliquer correctement. Physiquement, je me sens bien, 20 ans, c'est bien. Je ne veux pas vieillir pour ne pas perdre ce bien être physique et esthétique. En ce sens, mon problème est simple. Là où ça devient compliqué, et je peux comprendre vos questions, c'est lorsque je dis que j'aimerai redevenir ado. Si 20 ans c'est bien, pourquoi vouloir redevenir ado, surtout que c'est que quelques années de moins ? C'est là que le petit 2 et le petit 3 de mon message précédent intervient. J'ai raté mon adolescence et j'aimerai bien la rattraper en gros. C'est pour ça que la peur de vieillir se transforme carrément en "j'aimerai bien rajeunir de 3 ans pour rattraper le temps perdu".

Et maintenant la troisième question. Alors, oui j'ai été un peu surpris par la question parce que c'est bien la première fois qu'on me le demande. Mais en aucun cas je n'ai été choqué, vexé, fâché, etc. Je pense que c'est ce que j'ai dit sur les poils qui vous a fait pensé cela. Je me rends compte de mon erreur. En fait, je n'aurai jamais dû parler de que j'ai dit sur ma non-acceptation de la puberté car ça a rendu flou mon discours et je comprends encore une fois votre questionnement. En fait, je pense que ça n'a aucun lien avec ma phobie de vieillir. C'est quelque chose de totalement à part qui est désormais terminé. Et je corrige ce que j'ai dit car je me rends compte que j'ai exagéré : ce n'est pas la puberté que je n'avais pas accepté, mais uniquement les poils, je trouvais ça ni très beau ni très propre. Sinon j'acceptai tout à fait le reste, à savoir la musculature, le visage et même la voix. Mon problème c'est vraiment le suivant :
1) J'ai peur de vieillir car je ne veux pas perdre mon physique actuel (que ce soit l'esthétique ou la forme physique).
2) J'ai l'impression d'avoir raté mon adolescence à cause de moi-même, de ma personnalité et de divers événements qui n'ont rien amélioré.
3) Le 1 et le 2 n'ont strictement rien à voir au niveau de leur cause. C'est simplement que l'association des deux fait que rester à 20 ans éternellement ne me suffirait pas. Pour me satisfaire il faudrait m'enlever encore 2 ou trois années pour rattraper le temps perdu. Je veux bien insister sur le fait qu'au début ce sont deux problèmes totalement indépendants au départ, même si ils entrent tous les deux dans le domaine de l'âge !!!
Du coup pour revenir à votre question : Je me sens très bien en temps que garçon et pour rien au monde je changerai. Et ne vous inquiétez pas, je ne suis pas du tout vexé de la question. Mais ça prouve juste que j'ai du mal à m'exprimer. Je devrai presque dessiner mon problème (sauf que je dessine très mal).

1) Peur de vieillir + 2) Impression d'avoir rater son adolescence = 3) Je deviens complètement fou !

La journée passe, aujourd'hui j'ai essayé de penser à autre chose. ça marche que 5 minutes cette technique...

Merci encore de votre réponse. Je vais lire ce topic que vous m'avez indiqué et j'y répondrai soit en éditant ce message, soit lors de ma prochaine réponse.

[Dubreuil]

Depuis toujours j'ai aussi des TOCs (quand je dis que je suis fou c'est vraiment pas une blague), et ça non plus ça n'aide pas à la sociabilité.
*** En aucun cas, avoir des tocs veut dire que l'on est " fou "
C'est justement lutter contre quelque chose que l'on ignore et qui est resté enfoui dans l'inconscient. C'est simplement l'ignorance du pourquoi de nos tocs qui nous alarment

[Brindautomne]

Je veux bien vous croire, surtout que vous êtes spécialiste. Mais des fois (souvent) j'ai l'impression que ça tourne pas bien rond dans ma tête. Puisqu'on parle de TOC et de peur de vieillir, pourquoi pas donner l'exemple de ce que j'ai eu aujourd'hui. Ce matin, dans le bus, un type de mon âge à peu près, peut-être même moins, s'est assis juste devant moi. J'ai remarqué que malgré son jeune âge, il avait déjà quelques cheveux blancs éparpillés au sein de sa chevelure noire. Ce n'était pas une décoloration artificielle ni rien d'autre que ce soit puisqu'il n'y en avait vraiment pas beaucoup, quelques dizaines tout au plus. Cela ne m'a pas surpris car j'ai déjà vu des gens commencer à avoir des cheveux blancs très jeunes. Mais ça a déclenché mes "TOC" et toute la journée je n'ai pas pu m'empêcher de regarder mes cheveux à chaque miroir que je croisais, je stressais, je me demandais si ça allait pas m'arriver à moi aussi un de ces jours. Bref, ça m'a gâché la journée pour pas grand chose.

Non, je ne me sens pas très sain d'esprit quand ce genre de situation m'arrive.

J'ai lu votre sujet "RESTER JEUNE" comme me l'a conseillé Minijeune. C'est très exactement ce qui m'arrive et ça décrit parfaitement ma peur de vieillir, avec pour cause la sacralisation de la jeunesse et tout et tout. Mais pourquoi ça m'arrive si tôt alors que je suis encore censé être dans cette jeunesse (j'ai que 20 ans quoi).

Merci encore pour l'écoute !

[Minijeune]

Un trouble de santé mentale peut être très envahissant... mais ça ne veut pas dire pour autant que vous êtes fou... vous souffrez! C'est différent! La folie, ce n'est pas d'avoir mal et que notre cerveau tente de nous faire survivre d'une certaine manière...

Le temps que vous passez en compulsant... ou en ayant des pensées obsédantes...
Vous évitez de penser à autre chose...
Et un jour, c'est cet autre chose que vous découvrirez...
Il y a toujours une fonction comportementale derrière un trouble... le trouble n'est pas fou... le trouble est seulement le symptôme...