Je me suis perdu dans le temps

Forum mélancolie
Brindautomne
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Re: Je me suis perdu dans le temps

Message par Brindautomne »

Quel genre de chose cet "autre chose" pourrait bien être et comment le trouver ? Cela a forcément un rapport avec la vieillesse non ?

Quand j'essaye de réfléchir à mon problème il me semble vraiment que c'est une peur de vieillir grandement amplifiée par le fait de ne pas avoir vécu pleinement ma jeunesse. J'ai pas l'impression qu'il puisse s'agir d'autre chose mais je peux me tromper.

Est-ce que vous avez des idées de ce que ça pourrait être, ou un domaine, quelque chose comme ça ?
Minijeune
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Re: Je me suis perdu dans le temps

Message par Minijeune »

Non, malheureusement, seul vous pouvez le trouver..
Et comment faire, c'est en allant consulter un psychologue.
Vous n'avez pas des CMP ou quelque chose comme ça qui pourrait vous permettre de faire une thérapie gratuitement?

Ça peut être plein de choses...
C'est dans l'inconscient... et il y a une raison pour laquelle c'est resté dans l'inconscient. Il faut affronter, petit à petit...

On a tous nos histoires, nos forces, nos limites... ce qui m'a blessé moi ne vous à forcément pas blessé vous... on est tous différent... c'est en parlant de vous, de vos souvenirs, de votre enfance, de ce que vous avez été en mesure de "digérer" ou pas... ce que vous avez refoulé... que vous allez être capable de mettre le doigt dessus... et le chemin n'est pas simple et rapide... ça prend du temps... mais c'est possible!
Brindautomne
Messages : 8
Inscription : 02 juil. 2020, 01:26

Re: Je me suis perdu dans le temps

Message par Brindautomne »

Salut !

Je n'ai pas de quoi consulter mais je pourrai peut-être à la rentrée, quand je réintègrerai ma chambre scolaire en cité universitaire. J'espère juste que je me serai pas foutu en l'air d'ici là.

Depuis quelques jours c'est extrêmement intense, ça n'a jamais été aussi fort. C'est parce que j'approche de mon anniversaire. Quand il sera passé, ça n'ira pas forcément mieux puisque ce problème me hante chaque jour de l'année.

Aujourd'hui j'ai pris en "secret" un médicament de ma mère pour me sentir un peu moins mal, je voulais juste passer une journée un peu meilleure puisqu'on a eu des invités aujourd'hui. Je ne sais pas du tout si c'est l'effet placebo ou si c'était véritablement l'effet du médicament mais j'étais un peu somnolent toute la journée. J'étais toujours angoissé mais c'était comme si je m'en foutait. Demain je ne recommencerai pas, je veux pas devenir addict non plus.

C'est la première fois que je poste un topic comme ça sur un forum de psychologie. Je sais pas du tout ce que je dois faire ensuite. Je voulais m'exprimer, c'est chose faite. Mais après ?

Encore merci d'avoir lu. =)
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19336
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Je me suis perdu dans le temps

Message par Dubreuil »

Si vous ne parlez pas ici de vos " deux gros chocs affectifs ", soit vous allez voir un psy et vous lui parlez à coeur ouvert et travaillez sur votre extrême sensibilité, soit vous agissez différemment en vous occupant malgré tout et très sérieusement de quelqu'un d'autre que de vous-même. De personnes en difficulté matérielle et sociale, par exemple, vous faites " le bien " autour de vous, bénévolement, pour penser à quelqu'un d'autre que vous même.
Il est inutile de parler de suicide, vous vous donnez déjà la mort chaque jour avec beaucoup de ténacité et de " jouissance " en ressassant vos symptômes.
Oui, vous vieillissez, oui vous allez encore vieillir un peu plus chaque jour et vous n'y pourrez rien. Comme chacun d'entre nous.
Vous gâchez déjà votre jeunesse en larmoyant sur votre sort, et vous donnez l'impression d'un garçon narcissique et superficiel, alors que vous souffrez d'une névrose d'angoisse.
C'est cela qu'il faut soigner.
Et tous les bons mots et l'intelligence de vos semblables n'y pourront rien. Vous seul pouvez vous venir en aide en allant consulter, voire en prenant un petit traitement thérapeutique.
D'autre part, vous avez sans doute un haut potentiel, ce qui n'arrange rien. Faites les tests nécessaires rapidement, cela sera un bon dérivatif.
Mais soit vous nous exposez un peu plus en profondeur ce que vous ne voulez pas dire de peur d'être reconnu, soit vous aller voir un psy.
Vous comprenez bien que ce forum ne peut pas cautionner votre plainte continuelle alors qu'il suffirait d'un thérapeute de visu pour vous aider à juguler votre état anxieux.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Brindautomne
Messages : 8
Inscription : 02 juil. 2020, 01:26

Re: Je me suis perdu dans le temps

Message par Brindautomne »

Bonsoir,

On peut dire que vous avez un très franc parlé, j'ai presque eu l'impression de me faire gronder. :lol: Ce n'est pas un reproche bien au contraire. Puis je pense que ça doit faire partie de votre métier de "secouer" la personne en face de vous pour lui remettre les idées en place.

En revanche, j'ai bien parlé de deux chocs affectifs mais pas de deux gros chocs affectifs. J'avais précisé que ce n'était rien de dramatique, mais moi je l'avais mal vécu. Comme je l'ai dit, ce ne sont pas eux qui ont causé ni ma peur de vieillir, ni l'impression d'avoir raté ma jeunesse, ils y ont seulement bien contribué en renforçant un comportement un peu solitaire et asocial que j'avais déjà. Par contre je ne comprends pas ce qui vous fait penser que je ne me préoccupe que de moi-même. C'est même totalement faux en fait. Effectivement sur cette conversation j'ai beaucoup parlé de moi. Mais c'était le principe il me semble.

Ces derniers temps j'ai beaucoup eu le "suicide" dans ma tête, c'est vrai. Mais c'était justement la seule chose à faire pour ne pas vieillir. De toute façon, je ne le ferai jamais, j'y arrive pas. Je n'avais pas envie de mourir, mais c'était la seule façon de me soulager de cette torture mentale... et de ne pas vieillir, de ne pas devenir adulte. Je ne sais pas si je vieillis déjà actuellement (ce serait un peu triste quand même) mais en tout cas c'est l'idée de "vieillir un petit peu plus chaque jour" comme vous l'avez dit qui me plaisait pas. C'est le côté précoce de la chose qui m'effrayait. Si on vieillissait d'un coup, en 10 ans, à partir de 60 ans, ça me dérangerait moins.

Je vais raconter ces deux "chocs" mais ce n'est vraiment rien d'exceptionnel, comme je l'ai dit, c'est moi qui les ai mal vécus. Les deux ont rapport avec la scolarité.

Le premier : Avant toute chose, il faut savoir que j'ai été dans la même école pendant huit ans (elle faisait à la fois maternelle et primaire) et il faut aussi savoir que je déteste le changement au plus haut point (pas étonnant que je ne veuille pas vieillir). Donc, j'en viens au sujet. Pendant toute ma scolarité à l'école, j'étais plutôt brillant. Les professeurs m'ont demandé si je voulais sauter le CM2 mais j'ai refusé pour rester avec mes amis. Cependant, l'année suivante, ils m'ont demandé si je voulais sauter la sixième. Étant donné que toute la classe allait être éparpillée dans tous les collèges de la ville, j'ai accepté. Donc dès ma rentrée au collège, je me suis retrouvé dans un monde totalement nouveau (entre l'école primaire et le collège il y a des différences énormes), sans ami, avec des gens que je ne connaissais pas, qui étaient plus âgés que moi et qui n'acceptaient pas forcément qu'un soi-disant "petit géni" puisse bouleverser leurs éventuels classements. De plus, ce collège était privé et catholique, avec des encadrants plutôt strictes et stressants (surtout les professeurs). C'est pas fini : étant donné que je venais de sauter une classe, il fallait que je prouve ma valeur en ayant des notes au top. Bref, j'avais une pression monstrueuse sur les épaules et un stress de malade (boule au ventre et tout). J'ai pleuré tous les jours pendant presque un mois après mon entrée au collège, ce qui n'a pas arrangé la vision que les autres avaient de moi. Au cours du temps je m'y suis fait, les autres m'ont rapidement accepté (comme je l'ai dit dans un message précédent, je n'ai jamais été rejeté) mais les trois ans de collège ont quand même été une vraie torture à cause du stress (peur d'avoir des mauvaises notes, d'être puni, de décevoir, ...). Je n'avais pas un jour de cours sans être stressé. Voilà, c'est tout pour ce problème. J'insiste, si d'autres personnes avaient été à ma place, elles auraient peut-être vécu la situation bien différemment. C'est moi qui l'ai vécu comme ça.

Le deuxième : Au collège, j'ai finalement réussi à faire mes preuves comme beaucoup de monde (trop de monde) l'attendait. Si bien que ma très chère mère voulait absolument que j'aille dans un lycée d'exception. Mon grand frère y était allé avant moi : c'est un lycée militaire. Il fallait passer un concours pour y aller. Mais moi je ne voulais pas y aller. Ma mère m'a donc dit "passe le concours, juste pour mesurer tes capacités et si tu veux pas y aller, tu n'iras pas". Je suis tombé dans le panneau. J'ai passé le concours, je l'ai réussi. Et le jour des résultats, elle m'a dit "bon eh bien, maintenant que tu as eu le concours, tu vas y aller à ce lycée". Je me suis senti trahi, et surtout très en colère. Je suis donc finalement bien allé dans ce lycée. Encore un gros changement. Internat, dormir avec des gens que je connais pas, discipline militaire, obligation de se couper les cheveux (ce point là a été le pire je pense) et j'en passe. Je dormais plus, je mangeais plus, je buvais plus. J'étais frustré, déçu et terriblement en colère. Je ne pouvais pas choisir ma propre destinée alors qu'on m'avait promis que je pourrai ne pas y aller si je ne voulais pas. Encore une fois, je chialais tous les jours, si bien que ça a "touché" les bonnes personnes et au final, j'ai pu quitter ce lycée au bout d'une semaine, pour aller dans un lycée totalement normal. Vous vous dites sûrement "bah de quoi tu te plains si ça n'a duré qu'une semaine ?". Cette histoire n'a duré qu'une semaine, mais elle m'a marqué longtemps. Pendant plusieurs mois je me suis réveillé en croyant que j'y étais encore. Voilà, ça a nettement participé à mon "renfermement" sur moi-même. Si on ne peut faire confiance à sa propre mère, à qui peut-on faire confiance ? Je ne suis pas devenu paranoïaque, mais pendant un court moment je doutais de tout le monde (c'est passé maintenant).

Ces deux histoires ne m'ont pas changé radicalement, elles ont juste renforcé ce que j'étais déjà : renfermé, associal et solitaire, ce qui, je pense, est vraiment pas très bon quand on est adolescent. De ce fait, je n'avais pas beaucoup d'amis, je sortais pas ou très peu, j'étais tout le temps seul. C'est de là que vient l'impression d'avoir raté ma jeunesse et cette impression d'avoir raté ma jeunesse amplifie ma peur de vieillir en peur de grandir.

Pourquoi dites-vous que je me plains continuellement ? De quoi pourrai-je me plaindre ? Personne sur ce forum ne va arriver avec sa baguette magique et m'empêcher de vieillir... Il ne m'est donc d'aucune utilité de me plaindre. À mon sens, ce ne sont pas des plaintes, j'essaie juste de décrire au mieux mon problème et de répondre aux questions qui m'ont été posées pour m'aider.

Désolé pour ce long message encore mais c'est la partie où j'ai décris les "chocs" qui est très longue.

Edit : j'ai vu que vous aviez posté un deuxième message mais il n'y est plus, j'ai pas eu le temps de bien assimiler toutes les notions dont vous avez parlé sur le cerveau. :x
Minijeune
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Inscription : 06 janv. 2014, 00:47

Re: Je me suis perdu dans le temps

Message par Minijeune »

En fait, je crois que ce qui est important, c'est de savoir que vous pouvez écrire ce que vous voulez, mais il sera difficile pour le lecteur ou les modérateurs de vous suivre si vous nous amenez dans une impasse... rien à faire, juste arriver à la conclusion que vous avez un problème et que vous avez des envies suicidaires...

Si vous voulez avancer par contre... vous aurez tout l'appui que vous aurez besoin.

Puis, ne pas faire de liens entre ces deux "événements sans importance" et votre peur de veillir... c'est un peu fermer les yeux sur la situation...

Je me sens un peu interpellée par votre histoire.
Avoir un grand potentiel, et que des gens importants qui en abusent... vous ne pensez pas que vos parents vous ont poussé à aller dans ces milieux scolaires parce qu'ils avaient besoin de vos prouesses pour augmenter leur estime d'eux-même... en fait, je parle de moi ici. Toute ma vie, j'ai senti qu'on profitait de moi parce que j'avais beaucoup de potentiel, à plusieurs niveaux. On m'a poussé dans des sports, alors que je n'étais pas heureuse... mais j'étais talentueuse... si je m'exprimais, si je disais que je me sentais anxieuse, que je n'avais pas envie, on me faisait vivre beaucoup de violence psychologique. De l'indifference, une menace relationnelle, une menace d'abandon affectif... et plus je grandissais, plus je savais que je developpais d'autres compétences dont mes parents pouvaient utiliser à pousser plus loin...

Quand je suis allée à l'université, non pas pour moi... j'ai développé un genre de TOC. J'allais toujours voir le portail étudiant pour voir si j'avais des nouvelles notes... espérant avoir des 100%... pour pouvoir les rapporter à mon père... pour sentir que j'avais une valeur. Mais je suis devenue tellement souffrante... et quand je me suis rendue compte qu'on avait des attentes que je continue à la maîtrise et au doctorat... j'ai voulu me bousiller pour ne pas que personne ne puisse profiter et abuser de mon potentiel...

Je sais que c'est une des grandes blessures de ma vie...
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19336
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Je me suis perdu dans le temps

Message par Dubreuil »

Vos " deux chocs " sont des traumatismes importants.
Ne les dépréciez pas, ce sont eux qui aliment aussi votre peur " de grandir ", de vieillir.
Qu'allez-vous faire ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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