relation amoureuse ex-psy/ex-patient

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joachim
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Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par joachim »

C'est une psy diplomée et reconnue, ça n'empêche pas d'être faillible, fragile... Oui, c'est vrai, j'ai le sentiment d'avoir été trahi, 2 fois. Je l'ai ressenti lorsque nous sommes devenus amants, je ne comprenais rien, je souffrais, nous souffrions,et puis peu à peu, j'ai construit cette idée que nous nous en sortirions ensemble. Qu'à la folie et la violence incestuelles succéderait l'amour, la tendresse, le respect... Nous y sommes parvenus, dans certaines périodes d'équilibre qui n'ont malheureusement pas tenu. Je les croyais de plus en plus régulières, je nous croyais en marche vers la réussite, et puis elle n'a pas tenu face à mes prises de recul, à mes tentatives de défusion qui n'étaient ni violentes, ni excessives, je pense. Elle ne les a plus supportées. J'ai ma part dans cette histoire, je sais que j'ai mis ma thérapeute à l'épreuve lorsque tout a basculé, qu'en difficultés personnelles, elle n'a pas tenu bon face à mes solicitations. Que son histoire personnelle non réglée lui a fait rejouer sa dure enfance. Que nous avons partagé cette dure réalité d'une enfance saccagée... Peut-être la base faussée de cette relation la rendait impossible à long terme, mais je ne le crois pas. Je suis une personne tenace et patiente, résistante à la souffrance, et j'ai beaucoup progressé, y compris avec elle ; elle peut être insécure, hypersensible, impulsive, provocatrice dans la relation amoureuse lorsqu'elle va mal. Je sais qu'elle est plus fragile que moi. J'ai eu le sentiment, de manière plus consciente je crois qu'elle me trahissait une seconde fois en cassant cet espèce de pacte qui avait pour moi une valeur infinie, absolue. Elle a voulu me rendre jaloux avec le premier mec venu, pour me garder sous son aile... Je n'ai pu continuer à me soumettre, j'étais en colère, elle est partie avec lui. Je suis tombé de haut, de très haut, j'avais tellement idéalisé cette guérison commune, comme si je réparais aussi toute mon enfance. Finalement, elle a encore rejoué un passage à l'acte, elle n'a guère avancé... Quelle triste fin. In-crédulité, meurtre de l'âme, je crois que c'est vrai, j'ai tellement ressenti cela, cette angoisse absolue, cette insécurité totale face aux autres. J'ai eu envie de mourir tellement je souffrais, j'ai tenu parce que j'ai des enfants que je ne pouvais abandonner, ils ont besoin de leur père. Mais je remonte, je veux retrouver mon optimisme, ma joie de vivre, le plaisir des bonheurs simples. Je souhaitais y arriver avec elle, elle n'a pas pu, quelque-chose en elle la tire vers le malheur. Elle m'a rendu ma liberté, je vais mieux, j'ai repris une thérapie avec un homme, je veux me reconstruire, plus lucide, plus humain, plus optimiste, meilleur.
joachim
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Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par joachim »

Je ne lui en veux pas, je ne lui en voudrai jamais. Elle restera une personne qui a bouleversé ma vie, mon être. Elle m'a beaucoup appris, apporté. Avec elle, j'ai avancé, mieux compris bien des fonctionnements humains. J'ai appris à ne pas juger, à mieux comprendre ceux qui font souffrir parce qu'ils souffrent. J'ai poussé des barrières que j'avais dans la tête. Revivre cette incestualité m'a obligé à la comprendre, à rechercher au plus profond de moi, de mon histoire, pour supporter, m'en sortir. Ca ne s'est pas fait sans souffrances. Même si mon jugement peut être faussé, partial, que j'ai raté des choses, des moments dans cette relation que je n'ai pas bien comprise lorsque je la vivais, et si je pense que j'ai encore beaucoup à comprendre de la relation homme/femme, de la condition féminine, et que donc aujourd'hui, j'ai encore un peu de chemin à faire, je me sens en bonne voie. C'est peut-être pour cela que je redeviens optimiste. Je n'ai pas le choix, vais réussir à "ressusciter mon âme"...
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Orchidee
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Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par Orchidee »

Je suis contente de lire que tu as eu ta première séance. J'espère te lire un jour très bientôt "voila c'était ma dernier séance et je suis MOI,LIBRE, j'ai réussi'.
Tu vas réussir..

Tu sais, Joachim, quelqu'un en souffrance, ne peut pas aider un autre, c'est se créer des illusions en croyant pouvoir le faire. On essaye par amour, mais on n'y arrive pas par fatalité, ou parce qu'on ne peut pas donner quand on est en demande.
Donner ce que tu n'as pas, ça n'arrive qu'en bourse: on vend quelque chose que l'on n'a pas encore, et on achète à crédit. MAis est ce que c'est sain?
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joachim
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Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par joachim »

Merci Orchidée, ton aide est précieuse. Je réalise mieux à quel point on ne peut aider lorsqu'on est soi-même en difficultés, et cela vaut aussi pour les professionnels, les psys... J'espère bien arriver à dire un jour que j'ai réussi. Merci encore pour ton aide et ton soutien.
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Orchidee
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Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par Orchidee »

Mais y a pas de quoi! te lire est un plaisir.
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joachim
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Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par joachim »

Six mois maintenant que j'ai vécu cette cassure, ce terrible rejet de celle qui fût ma psy pendant 7 ans avant d'être mon amante pendant 4 ans. Le temps, le travail que je fais en analyse m'ont aidé. J'ai peu à peu pris conscience de ce que pouvait être cet amour contre-indiqué, pris conscience de la violence d'une telle relation, de la destructivité qui animait ma psy-amante et dont je pouvais être la cible autant qu'elle-même, de cette forme d'emprisonnement. Je n'ai plus d'insomnies, les 12 kilos perdus au moment de la rupture, je ne les ai pas repris. J'ai retrouvé de l'énergie, je fais du sport, je ne fume plus, je redeviens plus efficace et joyeux, dans mon travail, dans ma vie de tous les jours. Mon esprit n'est plus constamment occupé par cette relation comme il l'était, à constamment surveiller son humeur, tenter de répondre à sa demande sans me perdre, exercice constant et épuisant. J'étais effectivement complètement absorbé, j'en avais perdu une part de ma liberté psychique, de mon dynamisme, de ma capacité à travailler, à avancer, à construire, même si je voulais construire avec elle, ce qui n'a pas été possible...
Et pourtant, dans cet océan de souffrance, je garde le souvenir de ces ilots, moments merveilleux ou ses yeux pétillaient d'amour, ou elle était la plus belle de toutes les femmes, ou nous partagions un bonheur immense...
Je le prends comme quelque-chose que la vie m'a donné, qui m'a obligé à regarder en moi au plus profond.
Aujourd'hui, j'étudie la psychologie, je continue mon travail analytique, je veux comprendre, encore et toujours.
Nous ne nous sommes pas revus. Je crois que je serais encore terriblement ému. Si cela devait arriver un jour c'est encore trop tôt, je le sais, je le sens.
Cette histoire me laisse penser que, après des moments difficiles, il y a toujours un moyen d'aller vers le bon, le positif, le bonheur simplement. Même si c'est difficile, long parfois, il faut garder espoir, tourner sa volonté, ses forces vers la compréhension de soi, des autres, vers la construction, la paix, la liberté et le respect.
Merci Orchidée, c'est ton petit mot qui m'a laissé penser qu'il était peut-être utile que je dise où j'en suis aujourd'hui. Peut-être laisserai-je à nouveau un message dans un an, ou peut-être plus tard, qui sait ?...
Je remercie tous ceux qui m'ont écouté, soutenu, aidé, ici et ailleurs, tous ceux qui sont agréables chaque jour, qui sourient le matin, tous ceux qui sont généreux, qui essaient de rendre la vie plus belle...
lepreppo
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Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par lepreppo »

Merci pour cette mise-à-jour.

Ton histoire nous donne de l'espoir.
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chinelle
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Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par chinelle »

Merci pour ton témoignage d'espoir joachim.
Bonne continuation !
« On ne guérit d'une souffrance qu'à condition de l'éprouver pleinement. » Marcel Proust
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Orchidee
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Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par Orchidee »

Merci pour tes nouvelles Joachim, il y a juste quelques jours, je me demandais où t'en es.
Te lire est tout simplement: MERVEILLEUX! beaucoup de leçon à tirer de ton témoignage et beaucoup d'espoir.
joachim a écrit :Et pourtant, dans cet océan de souffrance, je garde le souvenir de ces ilots, moments merveilleux (...)
Je le prends comme quelque-chose que la vie m'a donné, qui m'a obligé à regarder en moi au plus profond.
Je prends particulièrement cette phrase pour moi! Merci!

J'espère te relire un de ces jours!
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joachim
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Re: relation amoureuse ex-psy/ex-patient

Message par joachim »

Aujourd'hui, je vais bien, et j’ai envie de témoigner de ce qui m’est arrivé et qui est proprement incroyable. A la suite de cette rupture brutale et très douloureuse avec mon ex-psy devenue mon amante, je suis allé voir un autre psy, un homme, diplomé, comme je l’ai dit plus haut. Les choses se sont plutôt bien passées au début, même si je me sentais plutôt dépendant de ces moments réguliers d’analyse, dépendant de cet homme en fait, qui me renvoyait des choses interessantes sur l’amour, les femmes, ma relation passée. Peut-être avait-il pris une figure de bon père pour moi. Et puis peu à peu, sa position a changé. Il devenait désagréable avec moi, et là où il me renvoyait auparavant l’erreur, et même la faute professionnelle de mon ex-amante, la maltraitance à laquelle elle m’avait soumis, il s’est mis à me charger de toutes les responsabilités. Je devenais le mauvais dans l’histoire. Tout ce qui était arrivé était de ma faute. Mais cela n’était pas dit avec détachement, il s’énervait parfois au point que je commençait à avoir envie d’arrêter. J’ai compris un jour qu’ils étaient devenus amants. Nous sommes dans une petite ville... Lorsque j’ai voulu en parler, il n’a pas géré du tout, s’est mis dans une rage folle et est devenu violent, me bousculant, me provoquant, m’insultant, m’humiliant, m’appelant à la bagarre. Je n’ai pas voulu me battre. Peut-être pour deux raisons ai-je pensé depuis : la première, c’est que cet homme m’a remis à la place de l’enfant maltraité qui ne pouvait répliquer à son père et j’étais comme paralysé, la seconde, c’est que j’ai pensé un moment qu’il ne fallait pas que je l’agresse, que j’étais dans son cabinet, et que ce serait moi le responsable, le coupable. De toutes façons, j’étais réellement paralysé, choqué par une violence si soudaine.
Je ne peux pas dire que j’ai été dans une grande forme psychologique les jours qui ont suivi. Mais maintenant, cela va mieux. J’ai décidé de me débrouiller seul, de ne plus être sous l’emprise de qui que se soit. Et curieusement, je me sens de plus en plus léger et vivant. Je continue mes études de psychologie, je cherche des réponses. Je me dis qu’il doit être bien difficile de faire le métier de psy, d’écouter tous les jours des gens qui vont mal pendant des années. N’y a-t-il pas une haine du patient parfois, qui peut surgir brutalement lors d’une mauvaise passe, dans un passage à l’acte violent ? Le contre-transfert semble parfois bien délicat à gérer. Qu’ai-je donc pu renvoyer à ces psys d’eux-même ? Un psy de ce site peut-il m’éclairer un peu sur ce qui s’est joué ? Au fond, je sais que j’aime toujours cette femme, malgré tout cela, pour ces moments merveilleux passés avec elle, parce qu'elle ressemble tant à ma mère. Je n'y peux rien, mais je dois rester éloigné, me protéger. Je ne sais si elle a voulu me faire du mal, si elle a voulu avoir un lien indirect avec moi, étant actuellement probablement incapable de construire un lien positif et direct, qui a manipulé qui dans cette histoire, lui, elle, les deux ? Sont-ils conscients de ce qu’ils ont fait ? Je ne me vois pas les contacter, ni lui, ni elle pour en discuter. Je m'expose, je crois à du déni, peut-être à de la violence. Ils doivent résoudre ce problème eux-même.
Quoi qu’il en soit, cet épisode m’a aidé encore un peu plus à évoluer. Je n’éprouve ni haine, ni ressentiment. Je me dis que ces personnes doivent beaucoup souffrir elles-mêmes. Cela suscite en moi de la compassion, de l’empathie. On n’inflige pas cela si l’on va bien. Psy est un métier bien délicat, bien difficile, je crois. Pour ne pas vivre cela tragiquement, je me dis que j'ai participé à une immense pantalonade ! L'humour, c'est encore un bon remède à la morosité.
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