Haine

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modus_tollens
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Haine

Message par modus_tollens »

Bonjour, aucune idée de si parler sur un forum du style en ligne m'aidera, mais voilà.

Ça fait longtemps que je suis mal dans ma peau. À vrai dire, je ne sais pas si je me suis déjà senti véritablement bien, avec ma vie, mon entourage, ou globalement en société...
J'ai encore aujourd'hui des souvenirs à mes 3/4 ans ou je m'enfermais pour pleurer le fait que je ne voulais pas être qui j'étais, tout petit je rêvais, dans la croyance d'un potentiel changement d'identité du tout au tout, j'imaginais devenir une fille, tout avec un fond de conscience qui me laissait savoir que je suis obligé de rester qui je suis. Et quand bien même, je ne savais même pas si je me serais senti mieux avec tout ça.

J'ai aujourd'hui près de 17 ans, et voilà près de tout ce temps que je vis sans vraiment de sens à ma vie et j'y imagine beaucoup de sens.
Je ne sais pas vivre en société, déjà à l'école maternelle, tout le monde, enfants comme adultes me trouvaient étranges, probablement du fait que mes parents ne m'ont jamais appris comment me comporter avec les autres, mon éducation a même été très négligée et laxiste, je suppose, en partie du fait que je suis un enfant non désiré. Jamais le moindre de mes parents ne m'a montré comment sympathiser avec des gens, comment engager une conversation et à chaque fois que je fais face à ce qui, encore aujourd'hui est un problème, je ne sais pas m'y prendre. Je suis une piteuse imitation de ce que j'observe, quelqu'un qui se modère dans tout, de peur de mal faire, et finit par déranger.
En tout ce temps d'existence, je n'ai personne que je considère comme ami, j'ai pourtant considéré, apprécié, voir aimé bien des gens, mais ils me fuient. Tous mes rapports sociaux se sont toujours fait au travers de camarades de classe. Je me suis pourtant toujours montré dévoué auprès des gens, mais les gens avec lesquels j'ai pu passer du temps ne m'aiment jamais en retour. Chaque année scolaire se finit par une période ou je vois disparaître tout mon entourage, je n'ose jamais les recontacter, mais quand j'en revois, j'ai l'impression qu'ils m'évitent ou quand ils s'approchent c'est pour se moquer de moi.
Assister à tous ces comportements ne m'aide pas. Je n'en retiens aucune leçon. Je ne sais jamais si je me déteste de plus en plus ou si je déteste de plus en plus le genre humain.
Il y a, environ 6 ans, lorsque je venais d'entrer dans un collège privé où j'ai fini renvoyé, je me suis mis à réaliser que toute cette déception, cette tristesse que j'endurais, je ne voulais plus me les reprocher à moi même, et j'ai commencé à admettre que la faute venait des autres. Je me sens alors supérieur à tout le monde, en intelligence, les psychologues que je voyais petit me disaient haut potentiel, j'ai sauté une classe et n'ai jamais révisé le moindre cours de ma vie, mais à cause de mauvaises expériences chez des psychologues causées par ma mère que je perçois comme une tortionnaire aujourd'hui, je les méprise. En fait, je méprise tout ce qui m'entoure, je me suis mis à remarquer tous les défauts de tout ce qui existe et les mépriser pour ceci, peut être pour intérieurement ne pas trop me rabaisser, toujours est-il que tout ce que je ne jugeais pas comme fondamentalement bon devenait méprisable pour moi, et avec le temps, tout ce mépris, la bêtise humaine, m'ont fait transformer ce que je percevais comme une supériorité de ma part est devenu de la haine. Je déteste tout, je déteste tout le monde, moi qui fut un temps pensais me tuer, aujourd'hui serais plus enclin à tuer mon entourage. J'ai l'impression que tout le monde me veut du mal ou agit dans ce sens sans le vouloir, et même sans la volonté, le mal se fait.
Je réalise qu'à chaque fois que dans ma vie j'ai eu la sensation qu'on me portait de l'attention, je fondais en larmes, je ne sais même pas si j'en aurais voulu ou non, je ne crois en rien, hormis ce fait qui m'est arrivé peu de fois (probablement aucune au cours des 4 dernières années) je reste stoïque, je suis inexpressif au quotidien et petit à petit, j'envoie les gens balader à tout contact social.
Seulement, aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir besoin d'avancer dans ma vie, je n'y vois pas de sens, de but, je n'y prends pas aucun plaisir, ou du moins aucun durable, et je suis encore putain de capable de demander de l'aide, je me demande quel abruti je suis. désolé pour l'incohérence de mon message, mais j'ai besoin de l'exprimer quelque part, je n'ai confiance en personne, le genre humain me répugne, si personne ne me lit, cela me va. Je n'arrive plus à organiser ma pensée, cela fait 1h que je suis sur ce message et je ne sais pas quoi dire, je sais que tout doit être en désordre et je m'en excuse. pardon, désolé si vous avez à lire ça
Tristana—
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Re: Haine

Message par Tristana— »

Vous jetez une bouteille à la mer et esperez un échange avec un parfait inconnu qui l’ouvrira.

J’ai ouvert le message.

A mon avis, le fait de se sentir rejeter par ses pairs vient du fait d’avoir été indésirable de la part de ses parents.
modus_tollens
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Re: Haine

Message par modus_tollens »

Je ne pense pas centrer quoi que ce soit autour de mes parents, si avoir été indésirable. Ils m'ont apporté de l'attention, mais n'étaient pas prêts ni des personnes capables d'avoir un enfant, encore aujourd'hui, la discipline manque chez moi, et j'ai grandi avec peu de manières, malgré le fait qu'ils se montraient comme me portant de l'affection. Au contraire, chez moi, j'ai toujours été mis sur un piédestal, on me complimentait sans raison et j'ai toujours eu horreur de ça, on ne m'a jamais fait m'améliorer, on me disait de me complaire dans ma médiocrité, qui n'était que de l'imitation. J'ai l'impression de n'y avoir juste rien appris, il me manque beaucoup de bases et ainsi, les gens autour de moi se moquent sans chercher à comprendre, et quand je demande autour si on peut m'aider pour changer, rien ne vient, j'ai l'impression que personne ne veut m'aider, que je suis indésirable, parce que dès l'origine, j'ai semblé étrange.
Tristana—
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Inscription : 23 déc. 2019, 22:59

Re: Haine

Message par Tristana— »

Je me sens bien impuissante.
Désolée si je suis hors sujet.

Si vous attendez que « les autres » vous aident vous n’obtiendrez rien. C’est direct mais c’est un constat. Que voulez-vous qu’ils fassent ? Ils ne sont pas dans votre tête ni dans votre corps !
Vous voudriez qu’ils vous épaulent pour quoi ?
Faire ressentir à une personne non formée son malaise c’est aller directement dans le mur.
Seuls les professionnels de santé peuvent répondre à cette demande. Je reconnais qu’ils ne sont pas tous compétents mais ils sont formés pour ÇA. Ce ne sont pas des amis mais des alliés thérapeutiques.
Bien sûr l’amitié peut participer au bien être mais il faut impérativement éviter de faire part de son malaise à l’autre !
Je ne dis pas cela pour vous faire la morale mais parce que je m’approche de la quarantaine et qu’il s’agit d’une erreur que je ne referai plus !
Et je n’endosserai plus le rôle inverse car je n’ai pas la carrure pour.

L’adolescence est parfois une étape difficile à passer où on se questionne.
Et si vous n’aviez pas besoin d’autrui pour évoluer ?! ;)

Peut-être que Mme Dubreuil aura une réponse qui vous satisfera plus que la mienne.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19336
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Re: Haine

Message par Dubreuil »

l"]tout petit je rêvais, dans la croyance d'un potentiel changement d'identité du tout au tout, j'imaginais devenir une fille, tout avec un fond de conscience qui me laissait savoir que je suis obligé de rester qui je suis.
*** Et où en êtes-vous aujourd'hui ?

J'ai aujourd'hui près de 17 ans, et voilà près de tout ce temps que je vis sans vraiment de sens à ma vie et j'y imagine beaucoup de sens.
*** La vie n'a que le sens qu'on lui donne. Soit par l'éducation reçues et les notions inculquées, soit par un intellect porté sur la philo, la psycho, la religion, etc... Il n'y a pas de vérité. Il y a notre ( ou nos ) vérités. Mais le mieux reste à savoir que le sens n'a pas de sens parce que nous ne maîtrisons absolument rien, si ce n'est la façon dont nous tirons des " leçons " de notre passé.

Je ne sais pas vivre en société, déjà à l'école maternelle, tout le monde, enfants comme adultes me trouvaient étranges, probablement du fait que mes parents ne m'ont jamais appris comment me comporter avec les autres, mon éducation a même été très négligée et laxiste
*** Vous êtes grand maintenant, et intelligent, vous êtes tout à fait en capacité de faire " votre propre éducation " ! En réfléchissant, en vous instruisant...

Je suis une piteuse imitation de ce que j'observe, quelqu'un qui se modère dans tout, de peur de mal faire, et finit par déranger.
*** C'est commun à beaucoup de personnes qui n'ont pas confiance en elles. Cela démontre aussi une grande sensibilité, et peut devenir un bel atout.

En tout ce temps d'existence, je n'ai personne que je considère comme ami, j'ai pourtant considéré, apprécié, voir aimé bien des gens, mais ils me fuient. Tous mes rapports sociaux se sont toujours fait au travers de camarades de classe. Je me suis pourtant toujours montré dévoué auprès des gens, mais les gens avec lesquels j'ai pu passer du temps ne m'aiment jamais en retour.
*** Oui, là il faut apprendre à ne pas s'interesser " au retour " du bien que l'on fait. Soit on le fait parce que cela nous fait plaisir A NOUS de faire plaisir, soit on ne fait rien. C'est mieux, parce que personne ne se ressemble et ne reçoit un bienfait comme son voisin !

Chaque année scolaire se finit par une période ou je vois disparaître tout mon entourage, je n'ose jamais les recontacter, mais quand j'en revois, j'ai l'impression qu'ils m'évitent ou quand ils s'approchent c'est pour se moquer de moi.
*** Ils se moquent comment ?

Assister à tous ces comportements ne m'aide pas. Je n'en retiens aucune leçon. Je ne sais jamais si je me déteste de plus en plus ou si je déteste de plus en plus le genre humain.
*** Cela vous apprend que vous n'aurez pas vos ami(e)s dans ce genre de cercle ! De plus, vous êtes encore très jeune, chacun se cherche.

Il y a, environ 6 ans, lorsque je venais d'entrer dans un collège privé où j'ai fini renvoyé, je me suis mis à réaliser que toute cette déception, cette tristesse que j'endurais, je ne voulais plus me les reprocher à moi même, et j'ai commencé à admettre que la faute venait des autres.
*** Pourquoi renvoyé ?

Je me sens alors supérieur à tout le monde, en intelligence, les psychologues que je voyais petit me disaient haut potentiel, j'ai sauté une classe et n'ai jamais révisé le moindre cours de ma vie, mais à cause de mauvaises expériences chez des psychologues causées par ma mère que je perçois comme une tortionnaire aujourd'hui, je les méprise.
*** Pfuitt, cela ne veut rien dire le mépris ! Rien ne le justifie et vous êtes surtout frustré et déçu par vous-même.
Et si vous êtes à haut potentiel, l'incompréhension générale accentue votre solitude.
C'est un mauvais moment à passer. Utilisez-le pour évoluer, vous instruire, apprendre, plus tard vous brillerez pour de bon, et vous ne rechercherez plus l'approbation des médiocres.

Je réalise qu'à chaque fois que dans ma vie j'ai eu la sensation qu'on me portait de l'attention, je fondais en larmes, je ne sais même pas si j'en aurais voulu ou non, je ne crois en rien, hormis ce fait qui m'est arrivé peu de fois (probablement aucune au cours des 4 dernières années) je reste stoïque, je suis inexpressif au quotidien et petit à petit, j'envoie les gens balader à tout contact social.
*** Vous êtes très sensible avec beaucoup de potentialités inexploitées en vous. Ca viendra, mais é v ol u e z !!!
Courage !

*** L’hypersensibilité n’est pas un diagnostic, c’est une caractéristique qui doit s’interpréter dans un cadre plus large, en tenant compte de la personne dans sa globalité. Cela est dû la plupart du temps du temps a des problèmes de cognition qui se soignent par la TCC ou les TIP.
Il est parfois difficile de s’adapter à ce monde trop bruyant, que vous percevez rempli d’égoïsmes et d’autres doubles intentions.
Les personnes hypersensibles peuvent percevoir ce que les autres ne perçoivent pas, et le vivre si intensément que le monde leur présente alors un éventail de réalités qui échappent aux autres.
D’une certaine façon, elles portent des «lunettes invisibles» qui leur font voir le monde différemment, avec un coeur plus ouvert, mais aussi plus vulnérable.
les personnes hypersensibles disposent d’un cerveau émotionnel doté d’une grande empathie. Ils sont pleinement orientés vers la «sociabilité» et l’union avec leurs semblables.
En d’autres termes, les processus cérébraux des personnes hypersensibles se traduisent par une surexcitation dans les zones neuronales relatives aux émotions et à l’interaction.
Elles sont capables de déchiffrer et de deviner les sentiments des personnes qu’elles ont en face d’elles. Mais, dans le même temps, elles ont à gérer un problème très simple… les autres ne font pas preuve de la même empathie. Il y a donc un déséquilibre évident entre la sensibilité des personnes hypersensibles, et celles des personnes qui ne le sont pas. «Elles se considèrent comme étant différentes».
Les chercheurs ont exposé ces personnes à différents stimuli, afin d’observer l’activité biochimique qui s’opère dans les différentes structures cérébrales.
Les résultats ont été très concluants, et plus particulièrement à deux niveaux :
1) Les neurones miroirs
Ils remplissent une fonction sociale, étant surtout présents chez les humains et chez les primates.
Situés dans le cortex frontal inférieur du cerveau et très proches de la zone du langage, les neurones miroirs sont plus particulièrement liés à l’empathie et à notre capacité à capter, traiter, et interpréter les émotions des autres.
Chez les personnes hypersensibles, leur activité est continue et très marquante depuis l’enfance.
2) L’insula
L’insula est une petite structure cérébrale logée très profondément dans notre cerveau. Située dans le cortex insulaire, elle est liée au système limbique, une structure basique dans nos émotions qui nous apporte cette vision plus subjective et plus intime de la réalité.
C'est en quelque sorte «le siège de la conscience», puisqu’elle réunit la majeure partie de nos pensées, intuitions, sentiments et autres perceptions de tout ce que l’on peut vivre.
Cette étude montre également qu’en plus d’être réceptives aux stimuli visuels liés aux visages humains et aux émotions, les personnes hypersensibles sont également très réactives à de nombreux stimuli physiques, tels que les lumières intenses ou les sons forts.
Cela active chez elles les structures cérébrales relatives à la douleur.
Les personnes hypersensibles ont une façon de ressentir et de comprendre le monde qui passe par un système neurosensoriel plus pointu, plus fin. Ce n’est pas ce qu’elles ont, mais c’est ce qu’elles sont.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Haine

Message par Dubreuil »

Une petite piste sur " le sens "...

" Le sens c’est une énorme arnaque ! On ne devrait pas faire dire n'importe quoi aux mots, si il y a du sens c'est qu'il est déjà trop tard. Cet univers absurde où la mise en sens ne tient qu’à une décision du réel quant à lui-même, cette nécessité de donner un sens à tout, ce non-sens en recherche de sens, donner du sens à sa vie, tout ça, quoi, pour moi c’est du n’importe quoi ! Moi je génère du sens juste à partir de là où je me trouve, et avec qui je suis. Plus jeune je sniffais des objets carrément comme un tic, aujourd'hui encore, quand j’angoisse, que j’ai perdu le sens des choses, que je ne sais plus qui je suis, je mets mon odorat en alerte sur moi-même, sur des personnes, des objets, ça me permet de relier, de ré-apprécier une antériorité à mon présent. J'ai écrit un truc comme ça, sur le sens, « passé ou régressé, qui peut donner sens à l'univers, le rapt grossier du présent fuit vers l'avenir, notre condition humaine est peut-être antérieure à ce que nous étions demain ».
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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