dois-je lui reparler??

[tana.pu]

bonjour,

je ne sais pas si je veux reparler à mon psy, parler de mon passée me rends tellement pas bien et en faite je veux plus du tout lui parler mais je veux à la fois parler avec lui parce que je pense que je fais un erreur en fermant les yeux sur mon passé. et quand je veux lui écrire je ne sais même pas quoi lui dire. Peut-être parce qu'il n'y a rien à dire et que ça doit se finir ainsi? je sais pas. je sais pas quoi penser. tout se contredit dans ma tête. je, je, je sais pas c'est tout.

je sais que c'est à moi de trouver les bonnes réponses mais je n'en trouve aucune je veux laisser tomer toutes ces questions et le meilleur moyen de plus me poser toutes ces questions c'est de ne plus lui parler ou pas.

je ne me comprends plus.

[Minijeune]

Bonjour,
Je reviens d'un rendez-vous avec ma psychologue, et je suis un peu dans un dilemme qui ressemble au vôtre,à ce que je peux en comprendre de mon côté d'écran.

La semaine dernière, j'ai été capable d'aborder le sujet de la sexualité avec elle, disons que c'est un terrain rempli d'explosif et je ne me sens pas bien nornalement, après avoir parlé du sujet. Je me suis rendue compte que cette semaine, malgré tout ce que j'avais pu vivre, de positif, de négatif, j'ai passé près d'oublier notre rencontre... et je n'arrivais pas à remettre en scène ma rencontre de la semaine dernière... je la vois normalement les vendredis matins,mais parfois, je dois la voir le jeudi matin... et c'est dans deux bureaux différents. Il y a un bureau que je préfère, lui d'en bas... parce que c'est majoritairement dans ce bureau là que je suis ma thérapie depuis plus de 3 ans déjà. Je me suis rendue compte qu'il y avait une certaine résistance en moi aussi cette semaine. Cette incapacité de remettre en place ma rencontre de la semaine dernière, en essayant de retrouver le sujet que j'avais pu parler, sans résultat. J'ai passé proche d'oublier de mettre mon cadran pour ce matin. C'est en regardant mon agenda et en voyant ce qu'il s'était passé dans ma semaine que les choses me sont revenues... mais ce fut vraiment difficile pour moi d'y accéder.

J'ai, moi aussi, vécu un traumatisme... et ça m'a pris près de deux ans pour être en mesure d'aborder le sujet, toujours avec beaucoup de difficultés... et une peur immense que ça va prendre toute la place et que je ne serai pas capable de retrouver mon équilibre par la suite.

J'ai abordé le sujet avec elle ce matin. De cette incapacité que mon cerveau avait de revenir aux propos de l'autre semaine... et de ce que ça voulait dire... mais en même temps, j'ai exprimé mon besoin de ne pas aller trop vite, de ne pas aller trop vite, de ne pas me faire violence.

Elle m'a demandé si j'étais capable de penser à ce que j'aurais besoin pour me sentir plus en sécurité. Puisque ça fait plus de 3 ans que je la vois à toutes les semaines, ou presque, elle m'a parlé du rituel important lors des séances... et c'est vrai que ça se passe souvent de la même manière... et c'est vrai que le bureau est un espace sécuritaire. J'ai confiance en ma thérapeute, parce que je sais que je peux aborder tous les sujets que je veux... et qu'elle est très professionnelle... et que le genre de relation qu'on a est positive. Elle ne me force jamais à aborder un sujet... de toute manière, c'est moi qui choisis les sujets de conversation... elle ne me pose pas de question par rapport aux événements de la semaine précédente, mais je sais qu'elle interagit avec moi en fonction du chemin que je prends. Je n'ai jamais senti que j'étais forcée de parler de choses qui me font peurs, ou qui me rendent fébrile... je peux aussi bien ne pas en parler, ou de simplement dire que je ne me sens pas assez solide pour parler de tel ou tel sujet.

Elle me disait que peut-être que j'avais besoin de me créer un rituel aussi pour après mes rendez-vous. Comment me faire du bien, d'être douce envers moi-même. Elle m'invite aussi à me réfugier dans une partie calme et securitaire de mon cerveau quand je sens que ce que j'ai dit me ramène en quelque part où j'ai vraiment mal. Avec une mémoire traumatique, quand j'ai teop mal, je sais que je peux dissocier... donc je veux faire attention... parce que souvent, quand je suis dissociée, je peux avoir plusieurs comportements dommageables... qui ont ruiné ma vie pendant longtemps.

Aujourd'hui, elle m'a fait voir que maintenant, j'arrive de plus en plus à voir les signes avant de dissocier, et d'agir pour m'aider à passer à travers le moment difficile et rester connectée à mes émotions et tout ce qu'il se passe dans mon corps et ma tête... mais il y a 3 ans, je n'étais pas comme ça... j'étais très explosive et j'ossillais entre l'évitement et les acting out.

À présent, je suis plus capable d'affronter...
Mais comme aujourd'hui, il y a des choses que je n'étais pas capable de m'entendre dire... donc je ne l'ai pas dit, même si je savais... et quand je me suis sentie mal... je lui ai dit que j'avais besoin de revenir dans mon safe place... et je me suis mise à parler de trucs positifs... parler de mon petit filleul... parler de moments heureux, ou de moments zens... et ça fait du bien. Ça vient apaiser quelque chose. Et ça me permet de garder moindrement mon équilibre!! Et d'avoir moins peur, la prochaine fois, d'être toute à l'envers ou de penser que je n'ai pas le choix d'aborder des sujets... et que de toute façon, je ne serai pas capable de bien réagir par la suite.

J'espère que mon histoire pourra vous permettre de voir que c'est possible... et que vous avez le droit, en tout temps, de mettre vos limites où vous avez envie ou besoin des mettres.
Courage!

[Dubreuil]

je sais que c'est à moi de trouver les bonnes réponses
*** Non, ce sont les bonnes questions que vous devez vous poser ! Les réponses vous les avez, ce sont les douleurs morales que votre passé vous procure.

[tana.pu]

merci pour votre aide. Je réfléchie beaucoup à ce que vous m'avez dit.

[Dubreuil]

et quand je veux lui écrire je ne sais même pas quoi lui dire. Peut-être parce qu'il n'y a rien à dire et que ça doit se finir ainsi
*** Rien n'est fini et ne finira si vous ne parlez pas. Au contraire le mal-être intérieur ne pourra qu'amplifier. Vous ne savez pas quoi lui écrire parce que vous êtes sans doute dans un traumatisme qui s'est passé dans votre enfance ou après, ou encore dans une série de faits ou de paroles qui vous traumatisent maintenant.
Il n'y a pas de mots à écrire parce que ce sont des émotions, et que les émotions ne passent pas dans l'intellect et la raison, elles se vivent ou se subissent malgré nous, brutes, et sans décodage si nous n'avons pas un professionnel qui nous propose des pistes.
Et parfois, il suffit de lui dire quelque chose que l'on avait jamais osé dire pour en guérir !
Avec votre psy, commencez à parler d'un événement qui vous a rendu malheureuse, et à partir de là, laissez-vous parler, tout simplement. Le travail du psy c'est d'écouter ce qui se dit pour en retenir " des liens " avec d'autres récits que vous continuerez à lui expliquer.
En thérapie, rien de ce que dit le patient est anodin.