Mon psychanalyste est parti pour toujours

[Ancolie33]

Je me sens très mal. Je suis (j'étais) en thérapie depuis 4,5 ans.
Je me sens cassée de l'intérieur. Je pleure beaucoup. J'ai appris la nouvelle tout à fait par hasard.

Je suis tétanisée, peur de ne pas m'en sortir sans lui. Il m'a pourtant donné la majeure partie des clés vers l'autonomie. Dois-je me tourner vers quelqu'un d'autre ? J'avoue ne pas être prête à le faire. Continuer cette fin de thérapie avec un généraliste est-il conseillé ?

J'ai besoin de votre aide pour savoir que faire pour surmonter ce deuil, car c'en est un, on partage beaucoup en 4,5 ans.

Merci beaucoup, je me sens trop seule et j'ai trop mal.

[Dubreuil]

Bonsoir,
oui allez le plus rapidement possible " continuer " votre thérapie en choisissant une personne dans les mêmes qualifications que lui.
Ce qui vous arrive est très douloureux et éprouvant, et vous devez en parler de suite..
Le transfert doit être géré par un tiers pour que le bien qu'il vous a fait soit acquis.
Courage.
Bien à vous.

[Ancolie33]

Merci pour votre réponse qui m'a fait prendre un rv. Il est fixé à mercredi prochain, je me sens toujours autant déchirée. Pas simple à gérer.

[Dubreuil]

Courage, vous irez mieux progressivement. C'est un traumatisme qui s'ajoute sans doute à d'autres traumatismes subis. Il faut du temps pour intégrer le fait que l'on reste vivant quand les êtres auxquels on tient vous quittent plus ou moins brutalement.
C'est dans le " transfert " que vous aviez accordé à cet analyste ( ce qu'il représentait pour vous comme écho à l'image d'une autre personne ) que vous puiserez votre " renouement " avec la vie qui se poursuit et vous apportera la consolation et l'apaisement.
Votre chemin continuera à s'ouvrir devant vous..

[Ancolie33]

Je pense qu'il y a d'une part une tristesse immense car ce Monsieur a su me laisser le temps de dire, à mon rythme. Petit à petit, des semblants de confiance en moi sont revenus. C'est encore chancellant, mais je m'accroche.
Il m'a laissée trouver les clés pour dénouer beaucoup de noeuds.

D'autre part, je ressens un énorme sentiment d'abandon. J'ai l'impression d'être bien égoïste en disant cela. Mais je pense que cela remet en question un autre abandon plus ancien, de là, les doutes, la perte de confiance, les "tu n'y ariveras pas", "tu n'es pas capable".

De la culpabilité de n'avoir pu être présente aux funérailles car à l'étranger.

Ce sont un tas de pensées qui s'entrechoquent de toutes part.

Par contre, je ne comprends pas trop bien ce "transfert" dont vous parlez.

Merci d'être là,

[Dubreuil]

[quote="Ancolie33"

D'autre part, je ressens un énorme sentiment d'abandon. J'ai l'impression d'être bien égoïste en disant cela. Mais je pense que cela remet en question un autre abandon plus ancien, de là, les doutes, la perte de confiance, les "tu n'y ariveras pas", "tu n'es pas capable".
Par contre, je ne comprends pas trop bien ce "transfert" dont vous parlez.

[Ancolie33]

Je comprends mieux. Merci.

Nuit morcelée et rêve répétitif. Je sais que ce n'est peut-être pas le bon endroit pour le dire ici, mais cela fait partie de ce qui vient de se passer, je suppose.

Dans le tout premier, j'imagine qu'il est allongé par terre, dans un bois, le médecin qui vient constater le décès s'approche puis a un mouvement de recul. Je me suis réveillée, c'est mieux ainsi, je préfère ne pas avoir vu ce qu'il a dû voir.

Dans les suivants, c'est moi qui m'étouffe dans des glaires (désolée si j'écoeure). A chaque fois je me relève, me remets, et ça recommence.

Pour le reste, les larmes se sont un peu calmées ce matin. Mais je me sens toujours en miettes.

[Ancolie33]

Pour le premier rêve, est-ce que je m'interroge sur la façon dont il est décédé ? Je ressens du tragique, mais aussi quelque chose d'écoeurant que je refuse de voir. Si cela se rapporte à ma propre histoire, je ne comprends pas trop en reliant les deux faits.

De l'écoeurant, oui, il y en a eu, mais c'est très loin et pas du même ordre. Mais je dirais que cet "écoeurant" rejoindrait plus les rêves répétitifs dans lesquels je m'étouffe.
est-ce que cela pourrait aussi dire que j'ai encore des choses sur le coeur et qui doivent encore sortir tout simplement ?

Ça s'entrechoque un peu dans ma tête.

[Jeannette]

Ce pourrait être un bon sujet de discussion lors de ton prochain RdV avec ce nouvel analyste. Une façon de "faire connaissance".
Mais c'est très projectif de ma part.

[Dubreuil]

Mais je dirais que cet "écoeurant" rejoindrait plus les rêves répétitifs dans lesquels je m'étouffe.

Très prosaïquement je me poserai également 2 questions d'ordre très basiques :
- Est-ce que je n'ai pas trop mangé le soir et que je n'ai pas eu de reflux gastriques qui aient pu être " imagés " ? - Cela ne met pas en cause le côté onirique, l'inconscient se sert de tout..
- Est-ce que je ne suis pas enrhumée, est-ce que je ne suis pas allergique, etc..
Je sais que cela peut paraître quelque peu farfelu, mais le corps " vit " pendant notre sommeil et envoie des signaux, pour dire que lui aussi il aimerait bien que l'on prenne soin de lui, ex : On se réveille en faisant un rêve très violent, le coeur bat à toute vitesse, mais en fait on fait une crise de tachycardie déclenchée par une hyperthyroïdie.. on rêve que l'on a une envie de vomir terrible, on se réveille, plus rien ! Mais quelques jour après, on apprend que notre vésicule biliaire est dans un triste état.. on rêve que l'on étouffe mais on a fait une apnée respiratoire ( bénin, mais spectaculaire ) etc, etc.. Et bien sûr, en médecine chinoise chaque heure de la nuit correspond à un organe, si le rêve est pénible c'est qu'il faut " soigner " cet organe !