Mon fils est homosexuel

[did]

Comment savoir si mon fils est homosexuel ?

[nicole dubreuil]

Voilà, pour vous aussi la vie change.
La TS de votre fils vous a ouvert les yeux sur la fragilité des choses et de la vie. Sur l'éphémère et la profondeur.
Sur le sens du " caché " et des apparences.

" Oser " vivre ce que l'on est, ce que l'on ressent est le premier pas vers notre équilibre psychologique et la sérénité.

Jusqu'à ce jour votre vie a été bien remplie et " en conformité " avec votre éducation et vos aspirations conscientes.
Et puis votre enfant " passe à l'acte " : au lieu d'assumer son homosexualité il assume " son passage " à un autre plan.

Il fallait sans doute cela pour vous réveiller, vous interroger, vous regarder.

Vous prenez pour des " interdits " ce qui est de l'ordre de l'inconscient. Ce qui touche à l'acceptation d'un inconscient qui est en nous, possède son propre langage et ne connait pas la censure. Qui va vers la réalisation du désir.. inconscient.

Votre fils n'obeit pas à un interdit, à un fantasme, il EST homosexuel.
Pour vous, pour savoir si vous êtes une " infidèle en puissance " ( ! ) il reste à définir, si quelque part vous ne vous identifiez pas inconsiemment à lui, croyant " qu'il obeit à des instincts débridés ", qu'il a passé outre cette fameuse barrière des interdits, alors que ce n'est pas l'homosexualité l'interdit, mais la mort.
Pour vous permettre de mettre à votre tour en acte ce qui a pu plus ou moins tramé ou été pensé, désiré parfois durant votre vie de couple

Son homosexualité vous met peut-être également en danger dans le sens où d'un seul coup il vous a fait perdre vos propres repères. Il vous déstabilise.
Pourtant vous êtes dissociée de lui physiquement et mentalement, et " la pulsion sexuelle " n'est " ni contagieuse " dans le réél ou l'imaginaire.

Vous avez maintenant près de vous - un autre -, un être qui a coupé brutalement le cordon ombilical, et que vous ne reconnaissez plus. Malgré vos efforts et pour un temps.
C'est normal, il remet en question, bien malgré vous ( et même si vous croyez tout cela bien intégré dans votre esprit ), les jugements, les certitudes et les préjugés établis.

Voici, grossièrement dit je vous l'accorde, pêle-mêle quelques réflexions sur cette " bombe " qui vient d'exploser dans votre Moi intime, dans votre égo, dans votre vie, dans votre chair.

Vous allez très très vite vous en remettre. Il n'y a là rien de traumatique et d'alarmant.
Juste pour vous la nécessité de reconsidérer vos propres envies, vos propres désirs.

* Et surtout de ne pas " déplacer " et " mélanger" votre culpabilité, celle qui vous est venue en vous croyant à tort une mère défaillante, à celle que vous cultivez maintenant face à votre désir d'être heureuse et libérée.
Bien à vous.
Nicole Dubreuil. Psy

[did]

Tout ce que vous m'avez écrit, je l'ai lu et relu... et cela me donne à reflechir sur mon devenir et sur ce que je vais décider.
En tout cas je prends conscience que ma vie ne sera désormais plus jamais ce qu'elle a été, mais comme vous le dites il faut savoir évoluer
Bien à vous
et merci

[did]

Le temps passe et moi qui croyait que ça allait se stabiliser je m'enfonce petit à petit dans la déprime, je viens de consulter car je n'arrete pas les crises de larmes quand je suis seule et des idées suicidaires me traversent parfois.
Jusque là je suis arrivée à donner le change avec mon entourage mais je sens que je ne vais pas y arriver encore très longtemps.
J'ai l'envie de tout plaquer, de disparaitre, de partir à l'étranger et ne plus jamais donner de nouvelles de moi, de changer de vie ! ce qui me retient encore c'est ma fille qui est adorable et dont je n'ai pas envie de gâcher la vie, mais pour combien de temps ...je ne sais pas
Je n'en peux plus.

[nicole dubreuil]

Le " choix sexuel " de votre fils vous a totalement déstabilisée. Jusqu'à votre structure psychique. Cette révélation a également fait écho à des douleurs anciennes liées ou non à d'autres crises identitaires.
C'est de toute façon, toujours une remise en cause inconsciente qui " culpabilise " au plus haut point les parents, même si dans la réalité ceux-ci sont totalement ouverts à la liberté sexuelle de l'autre.
Et cette réaction ainsi que les symptômes qui en découlent ressemblent à ceux d'un grave choc émotionnel.
Explication grossière, j'en conviens, qui mérite d'amples informations. Et c'est bien pour cela que je vous propose d'aller au plus vite parler de tout cela à un psy qui vous accompagnera dans la résolution de votre conflit psychique.

[Antony]

La "démission" ou la fuite n'est jamais une solution. Votre inconscient vous rattrapera toujours.
Antony

[did]

je sais bien que la fuite n'est pas une solution mais quand on ne voit pas d'autre issue, qu'on en a marre de se battre , qu'on se dit que toute manière on a atteint le fond et qu'on ira pas plus bas, qu'il faut remonter et s'accrocher : tout ça c'est facile à dire mais je peux vous assurer que ce n'est pas facile à tenir sur le long terme ! le raz le bol reprend le dessus !

[nicole dubreuil]

Etes-vous allée vous confier à un Psy ?

[did]

oui j'ai consulté un psy vendredi et il m'a anéanti !!!!!!!!!!
pour lui si mon fils va si mal c'est à cause de moi car il ne voulait pas me faire de la peine en me disant son homosexualité, il sait que je l'aime et ai essayé de l'élever dans "le droit chemin" . Ma mère m'a dit que c'était effectivement de ma faute s'il avait fait une fugue et une TS car je le laissais trop choisir sa vie (ses études par exemple) ; il faut dire que je suis fille unique et que j'ai été élevée très strictement sans avoir le droit de choisir mes études, pas le droit de sortir avec des amis , une vie toute tracée sans écarts ni fantasisie !!!!
je ne retournerai pas voir ce psy car je n'ai pas envie d'etre jugée de nouveau, je voulais une écoute pour m'aider à prendre le dessus, un conseil, pas de nouveau des reproches qui me donnent plus envie d'en finir qu'autre chose

[nicole dubreuil]

Le travail d'un psy n'est pas de juger, mais d'accompagner le patient dans ses interrogations afin de trouver une réponse supportable à sa souffrance.
Vous êtes tombée sur un crétin.
Comme il y a de mauvais boulangers il y a de mauvais psy.
A moins.. que déjà désespérée et culpabilisée vous avez entendu que les mots qui faisaient mal, et non le message qu'ils contenaient..
Je vous écris plus longuement demain.
Bien à vous.