Transsexuelle -> Mon fardeau est trop lourd

[Lauraly]

Bonjour, bonsoir. Ne sachant pas à qui m'adresser ni que faire, je post ici. (Cela risque d'être un long post)

Pour commencer, je suis née le 9 Octobre 1996 à Gray, mes parents m'ont appelée Jérémy, ces derniers ont divorcés alors que je n'avais que quelques mois, j'ai un frère, de deux ans de plus que moi, qui est resté avec mon père, quant à moi, je suis allée avec ma mère. Durant toute mon enfance, ma maman a énormément déménagé, je n'ai jamais eu de situation stable, de vrai amis etc... Outre cela, dès mon plus jeune age je me sentais attirée par les jouets féminins (dinette, poupées etc...) dès que j'étais chez ma cousine (qui a un an de plus que moi) je jouais avec ses jouets. Hors, je ne faisais pas la demande à ma mère d'avoir ce type de jeux. N'appréciant gère les jeux de garçons, je me contentais de laisser parler mon imagination (légos, dessins etc...). A cet age, rien de bien folichon, c'est à l’adolescence que tout à commencé. Au début de ma puberté, lorsque mon corps a commencé à se masculinisé, j'ai commencé à me détester, de plus en plus. J'ai sombré peu à peu dans une dépression que je cachais aux yeux de tous, mais ce n'était pas sans contrepartie. Je m'isolais, au collège, je n'osais pas parler aux gens de peur que l'ont vois qui j'étais en dessous de ma peau. J'étais un peu plus "avancée" que les jeunes de mon age, j'avais plus de réflexion, une certaine aisance pour analyser et agir en conséquence de ce que je constatais, c'est alors que j'ai remarqué très tôt que mon comportement était féminin, je regardais les garçons et prenait exemple sur leur comportement. Lorsque j'ai commencé à avoir des poils, un sexe qui durcissait, je me sentais de plus en plus mal, je voulais couper mon pénis. Je faisais souvent des rêves où je mutilais ce dernier. Je plongeais dans la dépression et à 12ans et demi je fis ma première tentative de suicide. J'ai tenté de me pendre, mais le support utilisé pour y attacher la corde avait heureusement cédé sous mon faible poids. A la suite de cette tentative, je fût internée et suivit. Je ne disais pas la vérité aux médecins, j'accusais des choses futiles comme étant la cause de mon mal-être (le fait de ne jamais avoir connu mes parents ensemble, le fait que ma mère ne faisait pas assez attention à moi etc...). J'avais peur, peur qu'on prenne pour une folle si je disais "je suis une fille".
Bref, à la sorti de l’hôpital, j'ai eu mon premier ordinateur, je découvrit les MMORPG (Jeux de rôles en ligne), je n'y trouvais pas réellement d’intérêt, sauf pour une chose qui devint ma rédemption, je créa un personnage féminin et me présentait en tant que tel, je parlais aux autres joueurs, en parlant au féminin, pour la première fois de ma vie, j'avais le sentiment d'agir naturellement vis à vis des autres. Je me sentais bien dans ce monde virtuel, mais dans la réalité j'étais toujours aussi isolée. Je commençais alors à faire des recherches sur internet et je découvris ce qu'était la transsexualité. Au début je n'y croyais pas, j'étais à la fois soulagée et terrifiée.
Les années passèrent, je déprimais, encore, et je passais mon temps sur ce monde virtuel où je me sentais moi même. Puis, à 15ans, je dis à ma mère que je pensais être une fille, elle me rit au nez... Je tenta une nouvelle fois de me suicider, je fini à l’hôpital, un lavage d'estomac pour retirer tout les médicaments que j'avais ingérés.
A 16ans, j'étais pour la première fois interne (dans un lycée) c'est alors que je décida de briser le silence, je me mis à m'épiler, à me maquiller, à m'habiller... De loin, on aurait pu se tromper, mais mes traits masculins était trop visibles une fois à quelques mètres de moi. J'étais insultée, jugée et j'ai même été plusieurs fois victime d'agressions physiques où j'ai manqué une fois de me faire planter par un jeune de banlieue. Mais malgré tout ça, je me sentais, pour la première fois de ma vie, heureuse. Je me fis quelque amis, mes tout premiers, qui me considéraient.
Quelques mois après, je décida de faire mon coming out auprès de ma famille. Mon père et ma mère étaient ravagés, mon frère me traitait de monstre, me frappais... Malgré tout je restais forte et j'entrepris de commencer un suivit pour commencer ma transition.
A mes 17ans, ma mère était plus dépressive que jamais et ma transsexualité était un fardeau de plus pour elle. A la suite d'une tentative de suicide de sa part, je décida de me résilier, je revint à ma position masculine, quitta mon lycée, jeta mes habits, mes cosmétiques, ma personnalité, mon identité... Je retourna à la dépression... Je m'étais sacrifiée pour ma mère...
Deux ans ont maintenant passé, deux ans où je me suis efforcée d'être masculine, deux ans où j'ai tenu bon pour essayer d'être un mec sans passer à l'acte fatal... Je suis tombée dans la drogue... puis dans la drogue dure... six mois... Aujourd'hui, je vis chez mon père, ma mère s'est exilée. J'ai commencé mon suivit, j'ai vu une endocrinologue il y a de cela un mois et demi et j'ai pris rendez vous auprès d'un psychiatre (RDV en Janvier). J'ai aussi pris rendez vous pour commencer l'épilation définitive du visage au laser.
Cependant, malgré toutes ces démarches, je ne veux pas recommencer ce que j'ai fait il y a trois ans. Je ne veux pas m'habiller, me maquiller, m'assumer, être moi même... Même si j'en meurt d'envie...
D'une part car le jugement, les insultes et les violences que j'ai subit, je ne veux pas les subir à nouveau. D'autre part pour ma famille, mon père, qui était lui aussi dépressif à trouvé une femme qui lui redonne le sourire, la nouvelle le descendrait littéralement. Qui plus est, je vis sous son toit et si il apprenais ça il me mettrais à la porte (Père paysan, campagne profonde, rien que les homos sexuels c'est tabou ici, donc la transsexualité...).

Pour conclure -> A l'heure actuelle, je suis impatiente de pouvoir commencer les hormones, mon corps me dégoute, lorsque je me lave, que je vais aux toilettes je n'ose ni toucher, ni regarder ce que j'ai entre les jambes... Je suis psychologiquement à bout, je n'en peux plus de jouer un rôle chaque jour, je suis comme bloquée. Le suivit psychiatrique est long et je n'ai plus de patience, chaque soirs, lorsque je rentre du lycée/de stage, je m'écroule sur mon lit et je fond en larmes... Je perd l’appétit, je me sens mourir à petit feu... Je me sens mal dans mon corps, dans mon statu, dans mon quotidien, je ne peux être moi, laisser parler mes sentiments... Je n'arrive même pas à exprimer avec exactitude tout ce qui se passe... Mais chaque jour, j'ai des crises, j'ai envie de me faire mal, alors que je hais ce genre de choses... J'ai envie de détruire ce corps... Agir chaque jours comme un homme, alors que je n'en suis pas un.. je ne peux plus le supporter.. J'ai des pensés très obscures parfois, mais je sais que je ne passerais pas à l'acte, je ne veux pas mourir avant même d'être née...
Si je viens à vous aujourd'hui c'est parce que je souffre depuis trop longtemps, je me sens effondrée, j'ai en même mal physiquement, comme si je portais quelque chose qui faisais des dizaines de fois mon poids... Je ne sais plus quoi faire, je me sens mal, je pleur sans arrêt... J'arrive plus à attendre... Je sais qu'il ne me reste plus qu'à attendre... Que c'est la seule chose à faire... J'ai envie de mourir sans vouloir passer à l'acte... Je ne sis pas si vous comprenez le sentiment que j’essaie de communiquer, de la souffrance à en perdre la raison, c'est ça que je ressens... Aidez moi s'il-vous-plait... Comment puis-je rendre l'attente moins douloureuse ?... Avez-vous une solution ? Les seuls moments où je me sens passablement bien c'est quand je fume de l'herbe, mais cela fais plusieurs semaines que je n'en ai plus... (je sais bien que c'est débile...) Merci de m'avoir lue...

[Dubreuil]

Il me semble que vous devriez concentrer votre énergie sur un déménagement loin de votre ville et de toutes les personnes qui vous connaissent. Je pense que ce n'est qu'à partir de là que vous vous permettrez d'être vous-même et de tout faire pour le finaliser.
Partir avec bien sûr, un travail en vue pour pouvoir vous loger et vivre au mieux le quotidien.
Partir avec ce prétexte de travail, sans plus parler d'autre chose avec les personnes qui ne le supportent pas.
Par internet ^prenez ( si ce n'est déjà fait ) contact avec des personnes qui sont dans le même espoir que vous, et celles qui y sont arrivées. Ce tissu d'amies vous donnera du courage.
Tenez nous au courant de vos bonnes nouvelles !