Quand la complexité s'immisce dans une situation

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Quand la complexité s'immisce dans une situation

Message par Brainfeed »

Bonsoir à tous. Ma situation sera présentée clairement dans ce qui suit, il m'est donc inutile d'expliquer en guise d'introduction ce qui va paraître car ce serait répétitif. Le premier texte a été écrit par mes soins un jour d'août 2014, le 28 plus précisément sur un groupe Facebook de hauts potentiels. Surdoués autrement dit mais ce serait plutôt un terme employé par des personnes ne connaissant pas bien le sujet, un terme à gros buzz les limitant aux simples capacités intellectuelles potentiellement incroyables... :
Offbeat De Exitus a écrit :Bonjour à tous.
Je voulais vous expliquer brièvement ma situation.
Alors tout d'abord j'ai dix-sept ans, je suis surdoué et asperger, je suis suivi en psychiatrie depuis trois ans.
Mon père est schizophrène et je ne l'ai pas vu depuis dix ans. Ma mère a depuis que je suis petit été voir plusieurs psychiatres dont ceux de mon père pour leur demander si la schizophrénie était héréditaire. Ce à quoi ils ont répondu majoritairement qu'ils ne savaient pas.
Ma mère, par le comportement violent de mon père a depuis lors une très grande peur des maladies mentales, ce qu'on pourrait appeler une psychophobie. Elle a toujours pensé que comme j'étais différent des autres, j'étais probablement schizophrène comme mon père. Or, même si on est schizophrène, on ne l'est pas de naissance contrairement au syndrome d'asperger (autisme) et à la suréfficience intellectuelle (surdoué).
Elle a alors cru bon à mon adolescence, il y a trois ans donc, de contacter les hôpitaux psychiatriques de Lannemezan et de raconter ma situation et ses peurs à une psychiatre du pavillon des adolescents.
J'ai raté une grande partie de mon année scolaire en y allant pendant deux mois, je n'ai vu aucun intérêt à y rester à par pour le fait que je ne restait pas avec ces bandes d'abrutis qui me servaient de camarades à l'école qui ne savaient rien faire d'autre qu'embêter leur monde, surtout ceux qui étaient significativement différent au niveau du social qu'eux.
Je suis sorti au moment du brevet, je n'ai pas passé l'histoire des arts parce-qu'à ce moment là j'étais à l'hôpital et donc même en ayant eu la moyenne dans les matières que j'ai passé je ne l'ai pas eu.
Quand je suis revenu chez moi, ma mère m'enfermait dans ma chambre et enfermait ma soeur jumelle et mes petits frères et soeurs dans sa chambre à elle quand je sortais parce-qu'elle avait peur de moi. Je n'avais encore aucun diagnostique mais on m'avait prescrit 0,5 mg d'un neuroleptique, le Risperdal.
En dehors de l'hôpital j'avais un nouveau psychiatre qui était relié aux hôpitaux de Lannemezan, je lui posait toutes les questions sur moi, ce qu'il pensait que j'avais comme diagnostique, pourquoi je prenais un médicament... Je parlais à un mur, il ne répondait à aucune de mes questions et se contentait de dire que c'était étrange que je me pose toutes ces questions. Que d'habitude ses patients écoutaient ce qu'il disait et c'est tout, qu'ils ne se posaient pas plus de questions que ça.
J'ai enfin connu le diagnostique qu'il m'avait fait il y a environ un an, c'était "trouble du développement de type dysharmonie psychotique". J'ai fait mes recherches et je me suis rendu compte qu'il avait utilisé une vieille classification non reconnue ni scientifiquement ni internationalement, la CFTMEA. C'est une classification qui n'existe qu'en France, les psychoses ne sont normalement diagnostiquées que chez les adultes. On appelle mon diagnostique psychose infantile aussi. Je cite :
" Ce qui, en France, est appelé psychose infantile (autistique ou non autistique) est appelé par la communauté internationale " Troubles envahissants du développement". Ils sont appelés ainsi pour les raisons suivantes :
-- il y a, pendant la période de développement, des difficultés à construire une représentation du monde et non pas un retrait par rapport au monde.
-- il n'y a pas de délire et d'interprétation. Au contraire l'imagination est pauvre.
-- les neuroleptiques, qui ont permis à tant d'adolescents ou d'adultes psychotiques de sortir de leurs délires n'ont pas d'action sur la symptomatologie de l'autisme et des troubles envahissants du développement.
Quelques psychiatres français, qui deviennent minoritaires, s'entêtent à ne pas adopter la classification internationale et sa terminologie, et continue à appeler les troubles envahissants du développement, psychose."
Vous trouverez plus d'informations ici ainsi qu'ailleurs : http://www.autisme-france.fr/offres/fil ... 1042_3.pdf
Dans des temps normalement reculés, les autistes étaient considérés psychotiques. Ce qui est hélas toujours le cas en France. Les parents de psychotiques infantiles deviennent donc parents d'adultes autistes.
En fin janvier de cette année, j'ai demandé d'aller à l'hôpital à mon psychiatre pour prouver à ma mère que je n'étais pas psychotique en espérant trouver là-bas un psychiatre censé.
C'était une psychiatre et je suis resté là-bas pendant deux semaines. Elle a bien compris ce que j'essayais de dire et a bien voulu m'aider à dire à ma mère que non, je n'étais pas comme mon père, c'est à dire pas schizophrène. Je voulais plus, je voulais sortir de tout ça mais faire comprendre à ma mère que je n'étais pas comme elle pensait que j'étais était déjà une grande étape.
Elle n'a rien voulu entendre, ne comprenait pas ce que la psychiatre lui disait et était très contradictoire, sa peur n'était pas fondée et donc ça rendait son discours illogique. Qu'elle considère que je n'étais pas malade et tout son monde s'écroulait.
Le lendemain, j'ai vu la psychiatre pour la dernière fois. Elle m'a dit qu'elle pensait que j'avais un fonctionnement autistique et que j'avais un haut potentiel intellectuel, que ça se confirmerait probablement par la suite.
J'ai quitté l'hôpital et je suis retourné en cours. J'ai dit à mon psychiatre que je voulais aller au CRA et il a rédigé une lettre pour leur expliquer le peu qu'il savait de moi, c'est à dire ce que lui avait raconté ma mère accompagnée de ses peurs. Que je pensais être autiste. Je ne lui avait pas dit que je me pensais aussi haut potentiel.
Je suis en famille d'accueil thérapeutique depuis ma seconde, chez la première famille où j'ai été ça s'était très mal passé. Je ne m'entendait pas du tout avec ces personnes qui mangeaient régulièrement à la pizzeria et au macdo, qui mettaient la télévision trop fort, qui parlaient fort avec un fort accent du sud, qui me traitaient comme un malade mental et un bon à rien et qui me donnaient plein de règles restrictives qu'on donnerait à un enfant de cinq ans.
J'ai changé de famille d'accueil en terminale car la dame de la première était en arrêt maladie. Les gens chez qui je suis encore aujourd'hui la semaine sont calmes. Ils ont toujours dit que j'étais agréable, que j'avais un comportement exemplaire, qu'il n'y avait pas de problèmes avec moi mais sur ce que je vais vous raconter après, ils ne m'aident pas du tout et ce qu'ils disent ne m'arrange pas.
J'ai eu mon bac à la fin de l'année scolaire. Ma mère a dit à mon psychiatre qu'elle allait m'envoyer chez mon père que je n'ai pas vu depuis dix ans pendant les vacances pour qu'il me paye mes études supérieures car il n'avait jamais rien fait pour moi et qu'il serait temps qu'il en fasse un peu. (Je vis dans un monde de fous et c'est peut-être votre cas aussi, ne vous étonnez pas de ce que je vous raconte).
Mon psychiatre a réagi en voulant me placer définitivement en famille d'accueil et en famille d'accueil provisoire les weeks-ends et pendant les vacances parce-qu'il jugeait dangereux les intentions de ma mère. L'équipe organisée autour de moi ont dit à ma mère que si elle ne signait pas mon placement, ils allaient faire un signalement. Ma mère a dit qu'elle allait signer et donc toute l'équipe a tout organisé. Au dernier moment, le moment où il fallait signer, elle ne l'a pas fait sans prévenir personne avant. Tout a donc été abandonné.
Le début de mon année scolaire à l'IUT commence bientôt et il me fallait un logement pour le week-end parce-que ma famille déménage loin de la ville où je vais faire mes études. (Il n'y a d'ailleurs plus grand chose dans la maison). Ma mère m'a trouvé une chambre pas loin de mon université où d'autres jeunes vivront dans d'autres chambres mais avec une grande salle dont la cuisine commune à tous.
Il fallait donc savoir si j'étais capable de me débrouiller tout seul dans cette chambre le week-end. Un éducateur est venu ce matin dans ma famille d'accueil pour me poser des questions et évaluer en quelque sorte mon degré d'autonomie. Je lui ai dit que j'étais capable de tout faire mais que ma famille d'accueil avait tendance à confondre autonomie et prendre soin de moi. On ne va pas par exemple dire à une fille qui s'habille "mal" ou qui ne se maquille pas qu'elle n'est pas autonome.
Je lui ai aussi dit que quand je lisais ou que j'étais sur l'ordinateur j'avais tendance à délaisser tout le reste mais que je faisais le nécessaire pour vivre correctement. Il m'a ensuite laissé tranquille pour poser des questions à ma famille d'accueil. J'ai dû partir car ils ne voulaient pas que j'assiste à leur discussion. Je pense que comme elle l'a déjà dit, elle a dû lui dire qu'elle ne me voyait pas vivre dans un appartement tout seul à me débrouiller sans personne. Et que comme elle me l'avait déjà dit, les hommes ne savaient pas bien faire le ménage et tout de toute façon... (Je ne suis pas du tout d'accord avec elle sur ce point là).
L'éducateur est parti et j'ai attendu le taxi jusqu'à 15h30 pour qu'il vienne me prendre. Je suis venu chez moi, là où je suis actuellement et j'ai attendu ma mère. Elle m'a expliqué que mon ancien psychiatre qui a maintenant changé de département en laissant toute cette histoire derrière lui avait décidé que je serais sous tutelle à mes dix-huit ans, dans quatre mois donc. Que je n'aurais pas un centime à moi, que je devrais lui demander de l'argent si je voulais m'acheter un croissant. Que si j'avais une copine il faudrait lui demander son avis et si j'avais le droit de la voir ou pas. Que je n'aurais le droit de me marier que sur la décision du tuteur. Que si j'avais un enfant je n'aurais aucun droit sur lui et qu'il serait placé en famille d'accueil ou en foyer et plein de choses inadmissibles comme ça qui portent gravement atteinte à mes droits.
Ma mère était très en colère mais moi je gardais mon sang froid, je réfléchissais à comment me sortir de là. Moi qui a dix-sept ans avait déjà la vie gâchée. Je ne me voyais plus vivre dans ce monde rempli par la bêtise des uns et des autres.
J'ai trouvé trois principales solutions :
- Me suicider, ce qui est l'alternative la plus rapide et la plus simple à mettre en place bien que radicale.
- Faire appel aux médias, à Internet, au gouvernement ou je ne sais quoi pour me sortir de là.
- Attaquer de front, essayer d'expliquer à l'organisation de soin déjà mise en place ce que je pensais de tout ça bien que ce soit inutile parce-que de toute façon on ne m'écoute pas, ma logique est donc elle-même inutile dans cette situation là. Me révolter et aller en hôpital psychiatrique pour la majeure voire la totalité de ma vie en espérant que le monde change un minimum et évolue.
J'ai grandement besoin de vos avis, je ne sais plus quoi faire et ma vie va être anéantie même si elle l'était déjà en partie.
- Je veux savoir si vous pensez tout comme moi que ma situation n'est pas ce qu'il faudrait qu'elle soit. Si elle est injuste...etc.
- Je veux savoir si vous ne mettez pas en doute ce que je dis.
- Je ne veux pas savoir si vous me pensez "fou" car je sais que je ne le suis pas et ça me suffit. Je pense moi-même que la société est malade.
J'ai besoin de tout ce qui est en votre pouvoir pour m'aider par le biais d'Internet. Merci.


Alors voilà, comme vous pouvez le voir, j'ai une situation un peu compliquée mais pas excessivement compliquée. Je voulais aussi vous faire partager les commentaires que j'ai reçu dans cette publication sont les miens. Mon personnage est en celui d'Offbeat De Exitus. Un nom que j'ai choisi pour cause d'anonymat sur Facebook mais je suis devenu un peu moins paranoïaque tout à l'heure en mettant une photo de moi. (J'ai eu quelques antécédents de profils bizarres voulant m'arnaquer sur Facebook, ce qui explique mon anonymat maintenant exonéré pour ce qui est de la photo).

Vous me retrouverez dans mon prochain message qui sera sujet des commentaires à ce texte que j'ai écrit le 28 août.
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