Je ne comprends plus rien

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Tmrw
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Je ne comprends plus rien

Message par Tmrw »

Bonjour,

Je ne sais pas trop par quoi commencer, je n'y crois pas trop mais je crois que j'ai besoin de tenter.
Appelez moi Lou, j'ai 15 ans (bientôt 16) et je suis en seconde générale.
Je me suis fait harcelé pendant plusieurs années, et cela m'a rendu vraiment mal. Je n'irais pas dire que j'étais en dépression parce que personne ne m'a jamais diagnostiqué comme tel, mais j'en suis arrivé jusqu'à m'auto-mutiler et j'ai failli faire une tentative de suicide.
Aujourd'hui, je vais mieux. Mais par moment, j'ai des sortes de "crises" où je me demande à quoi je sers etc. Lors de ces crises, je me rabaisse énormément. Et je le fais toujours face à quelqu'un. Puis petit à petit, je m'énerve et je m'attaque à la personne, et quand celle ci s'énerve à son tour, je me calme d'un seul coup et je me met à paniquer par peur de la perdre.
J'ai d'ailleurs h24 peur d'être abandonnée et je n'arrive pas à croire mon copain quand il me dis qu'il m'aime. J'en deviens parano, je n'arrive à faire confiance à personne, j'ai sans cesse peur d'être remplacée/trompée/abandonnée. Je suis aussi parano au niveau santé, j'ai sans cesse peur de tomber malade, enceinte, de mourir etc.
Je suis extrêmement susceptible, je pleure pour un rien (et spécialement quand une personne commence à légèrement hausser la voix, même si ce n'est pas contre moi) et je m'énerve facilement. Je suis rapidement vexée. A contrario, je m'emballes trop vite pour pas grand chose.
J'ai souvent de longs discours avec moi-même, certains qui me rendent heureuse d'autres qui me mettent mal. En fait, je pense à voix haute plus exactement.
D'ailleurs, je penses tout le temps. Et à chaque fois, je me met à me poser des tonnes de questions et je termine toujours avec la même, qui me torture pendant des heures par la suite : Pourquoi ? Je cherche à tout comprendre mais je n'y arrive pas, les gens me disent de laisser tomber, que c'est pas important. J'ai l'impression de devenir fou.
Un dernier point : je ne sais pas ce que je veux faire plus tard. Pour l'instant je me dirige vers la médecine mais par moment je veux être ingénieure, astrophysicienne, psychiatre, médecin généraliste, ébéniste, musicien, j'aimerais pouvoir tout faire en fait.
Je ne crois pas avoir à rajouter quoi que ce soit pour le moment, sauf s'il y a des questions.

Ps : Je me pose également beaucoup de questions concernant ma sexualité et mon orientation de genre. Pour l'instant je me définit biromantique, pansexuelle et genderfluid mais par moment, je n'aime pas ces mots. Et j'ai l'impression qu'aucune étiquette ne me correspond. D'ailleurs, pour exemple, je suis en train de me retenir de faire un paragraphe entier sur le fait que je n'aime pas le mot "étiquette".

Je vais m'arrêter là. Je n'ai pas fais de mise en page.

Merci d'avance.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Je ne comprends plus rien

Message par Dubreuil »

j'ai 15 ans (bientôt 16)
*** Et vous êtes en pleine adolescence. Il faut être patiente pour que le calme revienne peu à peu.

Je me suis fait harcelé pendant plusieurs années, et cela m'a rendu vraiment mal.
*** Vous avez subi un traumatisme très important et il est probable que c'est cela qui vous " détruise " la vie actuellement.

D'ailleurs, je penses tout le temps. Et à chaque fois, je me met à me poser des tonnes de questions et je termine toujours avec la même, qui me torture pendant des heures par la suite : Pourquoi ? Je cherche à tout comprendre mais je n'y arrive pas, les gens me disent de laisser tomber, que c'est pas important. J'ai l'impression de devenir fou.
*** Quelles sont les questions récurrentes ?

Un dernier point : je ne sais pas ce que je veux faire plus tard.
*** Normal, il est très rare de le savoir à 15 ans !
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Je ne comprends plus rien

Message par Dubreuil »

SE MUTILER, SE FAIRE MAL

Se mutiler c'est se punir.
Se mutiler c'est se sentir coupable de ne pas être celle ou celui que l'on pense que les autres voudraient que l'on soit.
C'est se dire que l'on déçoit. Que si on est violenté(e), grondé(e), humilié(e) c'est qu'on le mérite et que c'est bien fait pour nous. Et on en rajoute parce que l'on s'en veut de supporter cela et d'être à la fois aussi méprisable.
Se mutiler c'est faire un temps que la douleur physique soit plus forte que la douleur morale.
Se mutiler c'est au moins faire ce que l'on veut sur soi et de soi, " on a pas décidé de notre naissance, on peut au moins décider de notre souffrance."
Se mutiler c'est jouir. D'une certaine façon, se donner du plaisir.
Se mutiler c'est se punir d'avoir l'impression de n'être rien pour l'autre, de ne pas être aimé(e), ni apprécié(e), ni entendu(e).
C'est ne pas trouver les bons mots à dire aux bonnes personnes, et de les faire sortir avec le sang. Comme faire sortir sa colère sans faire de mal à l'autre.
C'est aussi avoir des idées de meurtre, de " mauvaises " pensées sur celui ou celle qui nous empêche de vivre, de parler, d'évoluer, et d'avoir trouvé ce seul moyen pour ne pas aller encore plus mal.
Enfant, adolescent, c'est savoir que nous sommes dépendant de l'adulte, de l'autre, des autres, et qu'il faut ravaler la colère et sa haine, attendre, toujours attendre pour être libre.
C'est avoir envie de secouer l'autre en lui disant tout le mal qu'il nous fait, tout le mépris que l'on a pour lui, et tout l'amour qu'on lui voue.
Chaque fois que vous vous mutilez vous appelez à l'aide. Ce sont des tentatives de suicide pour résoudre à tout jamais ce que l'on ne sait pas exprimer, mais qui, quand on se fait du mal physiquement, cesse un temps de nous faire du mal moralement.
Si on se punit sans savoir pourquoi, c'est que dans son enfance on a cru être méchant et mériter que l'on ne soit pas aimé comme on voulait. Et comme on ne peut pas exprimer sa colère de ne pas être aimé, comme on ne peut pas en vouloir à ses parents ou autre, comme ils sont plus forts que nous, qu'ils sont tout-puissants, et que ce serait encore pire si ils savaient qu'on leur veut du mal parce qu'ils ne nous aiment pas, alors on se fait du mal à soi.
On se punit de ne pas savoir se rendre " aimable ".
Un peu comme si l'on se disait :
- C'est bien fait pour toi si on ne t'aime pas, tu ne mérites pas qu'on t'aime, allez prends ça, et encore ça !
Et bien sûr que ce n'est pas de la faute de l'enfant.
Bien sûr que ce sont les adultes qui sont violents et imposent à l'enfant leur bêtise, leur injustice, des coups ou mauvais traitements psychologiques !
Mais l'enfant croit que c'est normal, que c'est de sa faute, qu'il le mérite.
Alors il se punit d'être puni.
L'automutilation est due à beaucoup d'éléments propres à chaque personne, mais il en ressort toujours qu'elle se pratique sous le coup d'une grande souffrance morale, d'une intense culpabilité ou d'une croyance erronée basée sur des sévices psychiques ou corporels infligés par autrui et qui ont fait croire au sujet qu'il n'était pas digne d'être aimé, parfois même de vivre.
L'automutilation est également associée au masochisme extrême ou la jouissance de se faire mal, pour se punir d'une faute jugée impardonnable, est à un moment donné plus forte que la douleur physique et morale. Le sujet en éprouve alors une paix intérieure de quelque durée, jusqu'à ce qu'il se sente obligé de recommencer.
( Vous pouvez rencontrer ces symptômes psychiatriques, par exemple dans la religion catholique où des " saints " sont décrits comme se flagellant afin de se punir d'avoir eu des gestes ou des pensées impures. )
Le masochisme est très difficile à " guérir ", car il a souvent son écho avec une jouissance sadique provoquée par une autre personne, ou retournée contre le sujet lui-même, par lui-même.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Je ne comprends plus rien

Message par Dubreuil »

ETAT DE STRESS POST TRAUMATIQUE

Les troubles psychiques spécifiques liés aux traumatismes sont liés à des mécanismes de sauvegarde exceptionnels, psychologiques et neurobiologiques, déclenchés lors d'un stress extrême et du risque vital que génère le traumatisme. Ces mécanismes sont responsables d'une déconnection du circuit de réponse au stress entraînant une mémoire traumatique, une dissociation avec anesthésie affective et physique.

Angoisse réactionnelle
Difficulté d’anticipation se traduisant par la nécessité de ne plus réfléchir, cela risquant de lui rappeler l’impact émotionnel.
Troubles dissociatifs post traumatiques ( LHT )
Troubles de la mémoire et de la concentration
Sentiment d’être spectatrice de sa vie
Banalisation de son état de victime
Sentiment de vide
Troubles d’hyperactivation neurovégétative

Déni de reconnaissance
C'est la position de l'entourage, d'un médecin, de la famille, du tribunal, qui loin de prendre en compte le premier impact traumatique ( les photos en ligne ) l’entérine aujourd'hui coupable de se plaindre à nouveau de son agression ( camarades de classe, ancien petit ami ).
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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