Mon adolescence est un calvaire.

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fefe12468
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Mon adolescence est un calvaire.

Message par fefe12468 »

Bonjour à tous, j'ai besoin de conseils parce qu'actuellement je vis une période extrêmement difficile de ma vie. J'ai 17 ans et j'ai traîné avec moi deux gros problèmes, ma vie familiale et ma vie sociale.
Ma vie familiale est chaotique, pas de bonnes relations avec mon père qui ne fait que me traiter comme une personne ayant aucune capacité de comprendre. Pour des petites choses, il peu me traiter de "vaurien", "d'idiot" voir même me frapper et des coups j'en ai pris, en voyant les vieilles cicatrices sur certaines parties de mon corps. Nous sommes 3, je suis le plus grand et c'est comme si ce n'était pas ma famille, mon père est nettement plus flex avec mon frère et ma soeur, la dernière fois que j'ai rigolé avec lui remonte il y a très très longtemps. Il ne m'écoute pas et ne veut pas me comprendre, il peut me demander ce que je veux faire plus tard même si je répond, il trouvera un moyen d'e mettre du doute. Mon frère lui n'a aucun respect, cherche la provocation et si je m'agace va me trahir chez mon père et c'est moi qui suis malmené.
Ma vie sociale, c'est la même j'ai beaucoup de gens autour de moi mais très peu se préoccupe de moi.Il y a un an, je me suis dit que je devais me lancer dans la musique étant un amoureux de ça mais ne voulant pas en faire mon métier, je me suis dit que c'est comme un passe temps mais dans lequel tu taffes à fond parce que tu aimes. J'ai travaillé comme un fou, tout seul, mais pendant ces 1 an, les critiques les moqueries les insultes ont été les seuls fruits récoltés même s'il y avait un grand nombre de personnes qui aimaient. Mais le problème est que ces personnes qui me critiquaient, faisaient partie de mon entourage. Chaque nuit, je réflèchis et j'ai honte, j'ai l'impression que je me ridiculise malgré les 33k écoutes que j'ai pu faire en faisant ma passion, en la partageant seul sans que quelqu'un ne vienne me proposer son aide . Genre je vois des amis que j'ai depuis le primaire, être apprécié, encouragé mais pas moi. Depuis tout petit on m'a mis de côté, les fetes on ne m'appelle pas, les sorties, les matchs. J'ai fait une réflexion intérieure, une analyse, je ne leur ai jamais fait de mal, peut etre certains mais pas tout ce monde. Hier j'ai décidé d'arrêter cette activité et j'ai vu des gens répondre "youpi" et là en face, une humiliation totale. Je n'ai plus de confiance en moi, je peux réfléchir 1000 fois avant de mettre une story, je baisse automatiquement la tête devant les gens, je n'arrive plus à m'imposer, petit à petit je me laisse me faire engloutir par ces problèmes.
Je ne veux pas me suicider haha au contraire j'adore la vie mais parfois je me demande pourquoi Dieu m'a laissé dans cette situation, est ce que c'est pour devenir quelq'un de plus fort, avec un grand caractère?
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Mon adolescence est un calvaire.

Message par Dubreuil »

On ne choisit pas ses parents. On ne choisit pas ses enfants. Et nul enfant n’est obligé d’aimer ses parents, et nul parent n’est obligé d’aimer son enfant. Seul le respect de part et d'autre s'impose.
Il y a une marge immense entre le désir d'enfant et l'enfant que l'on met au monde.
Nul n'est préparé à partager. Nul n'est prêt devant " la différence ". Nul ne peut savoir " avant " ce qu'il adviendra " après " de son désir, de ses fantasmes, de ses émotions qu'elles soient positives ou de rejet.
" Faire un enfant ", c'est FAIRE. Et c'est tout.
Faire un enfant pour certaines femmes, c'est ne plus jamais s'en remettre, parce qu'il vivait dans le désir et le fantasme, mais n'était pas " à faire " dans le conscient. Il faut être prêt(e) pour avoir un enfant.
Difficile d'avoir ce recul terrible de se dire que nous n'avons pas demandé à venir au monde de tel ou tel individu. Que l'on a été " tiré " du ?.. on ne sait pas d'où l'on vient. Mais on sait que l'on est porteur de caractéristiques génétiques qui ont racine bien au delà du père et de la mère. Nous sommes issus de la mémoire du monde, des mondes, de l'univers. Nous avons toutes les peines et les joies de l'humanité en nous. Nous sommes infini et universel, chacun (e ).
Nous sommes le lien entre le passé et le devenir.
Bien autre chose que fils ou fille de. Voulu ou renié.
Bien autre chose qu'enfant désiré ou banni.
Nous sommes cela, certes , mais nous sommes tellement plus attendus et complets ailleurs.
Qu'est-ce qu'un désir d'enfant ? Certainement pas une pensée " altruiste " ( on ne met pas un enfant au monde pour qu'il souffre et meurt ) mais un " élan " sexuel. La réponse à l'espèce.
Et viennent s'y greffer " le leurre " du futur parent qui " rêve " son enfant futur. Réel, symbolique, imaginaire.
Dans certains pays on met un enfant au monde et il appartient à la communauté.
On n'appartient qu'à soi.
On ne peut qu'être SEUL en soi, même accompagné, même aimé. Cela semble en effet bien plus confortable d'avoir une maman attentive et présente. Mais si le fait d'en avoir une change la destinée de certains, ce n'est pas toujours dans leur " bon sens ", et d'autres vivent sans et leur vie n'en est pas moins belle, bonne et " réussie ".
Même foetus, nous sommes déjà " indépendants. Et pourtant tributaires " des émotions et sentiments de notre génitrice.
Et cela pourrait être jugé comme injuste et affolant.
Que dire quand on vient au monde, petite fille " inconnue " pour la mère, et face à une autre inconnue. L'une est toute puissante, l'autre est totalement dépendante.
L'amour inné pour l'enfant est une fadaise. Et si l'enfant pouvait tout petit fuir à toutes jambes des bras de certains parents il le ferait sans état d'ême.
L'enfant est un faire-valoir, un objet de jouissance, un objet de troc, un chantage, une victime désignée pour se venger.. etc.. En chacun de nous il y a le pire et le meilleur. A échelle réduite, les parents peuvent passer par toutes ces étapes.. l'enfant est un formidable moyen exutoire.
Parler de l'amour inné de la mère est bon moyen de rassurer tout le monde. Le meilleur argument des diffamations contre les pères ( par ex. ) Et de perversion des liens par les services sociaux, magistrats, etc.. en culpabilisant à vie, à la fois parents et enfants.
Et c'est du lien qui va se tisser entre ces deux êtres que va " se mettre au monde " le bébé qui va grandir, évoluer, penser.
La maman met " physiquement " au monde son enfant. Il est considéré comme " son bien ", " sa chose ". Le bébé vit en symbiose ( par la force de la vie et des choses ) avec elle. Et il n'a aucune chance de s'en sortir, de s'éveiller " au monde " c'est à dire à un autre monde que celui où le maintient cette femme.
Pourtant on dit ; mettre AU monde, pas mettre A SOI.
Et puis, enfin, il va enfin et " POUR DE VRAI " venir AU monde pour la seconde fois, quand le père ou une tierce personne viendra faire " coupure " dans ce lien mortifère. L'enfant va grandir, acquérir la parole et dire Non. Et ce non, parallélement à la venue d'un tiers le libère du joug maternel. Il est enfin au monde.
Nous n'avons pas tous la même vie, nous n'avons pas tous la même chance, nous n'avons pas tous les mêmes envies, besoins, désir. Nous sommes fortement conditionnés par notre langue, notre pays, nos lois, nos croyances, etc..
Tout à revoir, refaire, repenser, redire.. parce que nous sommes libres en nous-mêmes, seuls, et uniques. Il n'y pas LA VERITE, mais notre vérité, acquise au fur et à mesure de nos expériences, et il y a également " notre vérité " dans nos croyances à la mère. Au père.
Cependant, nous sommes séparé d'eux. Ensemble parfois, mais séparés. Donc vivant.
Toute la question est là.
Et tout le travail de l'enfant qui grandit est de " tuer symboliquement " père et mère pour s'assumer et être indépendant.
S'il n'a pas assez " reçu " dans l'enfance, c'est une chose. Mais s'il en a fait son combat, sa colère, ses revendications, sa violence ou ses rancoeurs, c'est autre choses.
On ne peut pas revenir en arrière. Ni pour nous, ni pour l'autre.
On ne peut qu'essayer d'avancer avec ce que l'on a reçu. En prenant le temps de le " reconnaitre, de l'accepter ", c'est ce que l'on fait en thérapie.
Et ce bagage qui nous a été donné s'ajoute à ce que nous " en sommes " devenu. Pour en tirer le meilleur parti et laisser derrière nous ce qui ne nous appartient pas. A savoir les erreurs, les manques, les tortures mentales et/ou physiques, imposés par nos géniteurs. On garde le meilleur. On sait que l'on est " ailleurs ".
On sait que ce qui nous a manqué ne nous sera jamais rendu. Mais que ce que l'on se donne à soi-même de réflexion, de respect, de tolérance, d'attention, d'amour, nous est pour toujours acquis.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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