Forum amitié/mal être

Forum ado
Solall
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Forum amitié/mal être

Message par Solall »

Bonjour, je m'adresse d'abord à vous parce que je ne sais pas si je veux aller voir un psychologue en vrai. Je ne sais pas si mon problème est suffisamment important alors je vous en parle d'abord. Voilà, je me présente, je suis un ado de 17ans, je suis très certainement hypersensible et mes amis compte vraiment beaucoup pour moi. (Ma famille est très présente avec moi et nous sommes très proche). Vous voyez le lien ? C'est à dire que je suis très préoccupé par rapport à tout ce qu'il se passe avec mes amis. On s'entend super bien, et tout est excellent quand je suis avec eux. Je sais que cela peut vous paraître hyperbolique, mais je ne pourrais pas vivre sans mes amis. Pour vous dire clairement mon problème, je porte beaucoup trop d'attention à mes amis, à telle point qu'à la fin d'une soirée avec eux (par exemple), je ne suis pas bien du tout les deux jours suivants. Je me sens seul, mes amis me manquent, j'ai l'impression qu'il y a un vide en moi et je commence à beaucoup réfléchir sur mon futur. Il faut savoir que je suis un ado qui ne veut pas spécialement grandir, par peur de ne pas voir mes amis et ma famille plus tard. Donc je commence à me dire que je ne verrai plus mes amis, que nos différentes études nous éloigneront, etc etc.

Le fait que j'ai si peur de les perdre, de plus les intéressés, de plus les voir. Le fait qu'ils soient si important pour moi, et que je ne pourrai pas vivre sans eux. Le fait que ce n'est pas que des mots mais que ça me pèse vraiment. Ou que je suis limite en dépression après une longue semaine sans eux est peut-être dû à mon passé. Il faut savoir qu'en 5eme, lorsque je suis parti en voyage scolaire, j'ai été harcelé par ceux qui étaient censé être "mes amis". L'harceleur principal a continué plusieurs semaines et mois après jusqu'à ce que mes parents aient menacé de porter plainte après que la cpe de mon collègue n'ait rien fait. Cet événement m'a vraiment bouleversé et ma traumatisé. Je ne sais pas si cette peur de manque de mes amis est du à cet événement mais voilà.

C'est un gros texte ! Je ne sais pas si vous pourrez m'aider, je ne sais pas si bous avez compris mon problème déjà !😂 Enfin voilà, je porte beaucoup trop d'importance à mon amitié et cela me mets dans des états très étrange, est ce que cela est dû à de l'hypersensibilité ? Est ce que c'est normal que je sois limite en dépression ? Enfin voilà, j'espère que quelqu'un pourra m'éclairer, merci à vous !
Au revoir et à bientôt j'espère.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Forum amitié/mal être

Message par Dubreuil »

Pour vous dire clairement mon problème, je porte beaucoup trop d'attention à mes amis, à telle point qu'à la fin d'une soirée avec eux (par exemple), je ne suis pas bien du tout les deux jours suivants. Je me sens seul, mes amis me manquent
*** Cela peut sembler paradoxal, mais en accordant beaucoup d'intérêt à vos amis, vous ne vous en accordez aucun. Vous n'avez aucune idée de votre valeur personnelle, vous ne savez pas vraiment qui vous êtes, vous vivez par procuration. Vous êtes dans l'âge de la recherche de sa personnalité, et c'est quand vous saurez exactement ce que vous voulez et ne voulez pas dans votre vie, quand vous aurez vos propres goùts et vos propres avis sans avoir besoin d'être approuvé par d'autres ( qui n'ont pas forcément raison ) que tout ira mieux.

Ou que je suis limite en dépression après une longue semaine sans eux est peut-être dû à mon passé. Il faut savoir qu'en 5eme, lorsque je suis parti en voyage scolaire, j'ai été harcelé par ceux qui étaient censé être "mes amis". L'harceleur principal a continué plusieurs semaines et mois après jusqu'à ce que mes parents aient menacé de porter plainte après que la cpe de mon collègue n'ait rien fait. Cet événement m'a vraiment bouleversé et ma traumatisé. Je ne sais pas si cette peur de manque de mes amis est du à cet événement mais voilà.
*** Ce que vous décrivez est en effet un traumatisme. Et cela devrait se soigner facilement avec quelques entretiens en thérapie adaptée.
Mais votre solitude anxieuse pourrait venir de plus loin encore, de votre petite enfance, de votre éducation. Avez-vous des souvenirs d'avant vos 5 ans ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Forum amitié/mal être

Message par Dubreuil »

L’hypersensibilité n’est pas un diagnostic, c’est une caractéristique qui doit s’interpréter dans un cadre plus large, en tenant compte de la personne dans sa globalité. Cela est dû la plupart du temps du temps a des problèmes de cognition qui se soignent par la TCC ou les TIP.
Il est parfois difficile de s’adapter à ce monde trop bruyant, que vous percevez rempli d’égoïsmes et d’autres doubles intentions.
Les personnes hypersensibles peuvent percevoir ce que les autres ne perçoivent pas, et le vivre si intensément que le monde leur présente alors un éventail de réalités qui échappent aux autres.
D’une certaine façon, elles portent des «lunettes invisibles» qui leur font voir le monde différemment, avec un coeur plus ouvert, mais aussi plus vulnérable.
les personnes hypersensibles disposent d’un cerveau émotionnel doté d’une grande empathie. Ils sont pleinement orientés vers la «sociabilité» et l’union avec leurs semblables.
En d’autres termes, les processus cérébraux des personnes hypersensibles se traduisent par une surexcitation dans les zones neuronales relatives aux émotions et à l’interaction.
Elles sont capables de déchiffrer et de deviner les sentiments des personnes qu’elles ont en face d’elles. Mais, dans le même temps, elles ont à gérer un problème très simple… les autres ne font pas preuve de la même empathie. Il y a donc un déséquilibre évident entre la sensibilité des personnes hypersensibles, et celles des personnes qui ne le sont pas. «Elles se considèrent comme étant différentes».
Les chercheurs ont exposé ces personnes à différents stimuli, afin d’observer l’activité biochimique qui s’opère dans les différentes structures cérébrales.
Les résultats ont été très concluants, et plus particulièrement à deux niveaux :
1) Les neurones miroirs
Ils remplissent une fonction sociale, étant surtout présents chez les humains et chez les primates.
Situés dans le cortex frontal inférieur du cerveau et très proches de la zone du langage, les neurones miroirs sont plus particulièrement liés à l’empathie et à notre capacité à capter, traiter, et interpréter les émotions des autres.
Chez les personnes hypersensibles, leur activité est continue et très marquante depuis l’enfance.
2) L’insula
L’insula est une petite structure cérébrale logée très profondément dans notre cerveau. Située dans le cortex insulaire, elle est liée au système limbique, une structure basique dans nos émotions qui nous apporte cette vision plus subjective et plus intime de la réalité.
C'est en quelque sorte «le siège de la conscience», puisqu’elle réunit la majeure partie de nos pensées, intuitions, sentiments et autres perceptions de tout ce que l’on peut vivre.
Cette étude montre également qu’en plus d’être réceptives aux stimuli visuels liés aux visages humains et aux émotions, les personnes hypersensibles sont également très réactives à de nombreux stimuli physiques, tels que les lumières intenses ou les sons forts.
Cela active chez elles les structures cérébrales relatives à la douleur.
Les personnes hypersensibles ont une façon de ressentir et de comprendre le monde qui passe par un système neurosensoriel plus pointu, plus fin. Ce n’est pas ce qu’elles ont, mais c’est ce qu’elles sont.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Forum amitié/mal être

Message par Dubreuil »

Pour chacun, le quotidien peut être rythmé par des angoisses passagères, des phobies qui se manifestent, etc. Mais d'autres passent plus inaperçues et ont pourtant des conséquences bien plus importantes sur notre vie et son bon déroulé. C'est ce qu'explique dans son dernier livre, Les quatre peurs qui nous empêchent de vivre, le psychologue-clinicien Eudes Séméria. Invité mardi de Sans rendez-vous, sur Europe 1, il présente ces quatre peurs : la peur de grandir, de s'affirmer, d'agir, et d'être seul.

La peur de grandir
Cette peur s'explique notamment par la découverte de la réalité de l'âge adulte, souvent fantasmé quand on est enfant. Cette vie, "on l'imagine un peu sur les schémas de l'enfant, on se dit qu'on va faire ce qu'on veut. L'enfant est sans limite", explique Eudes Séméria. Or, ajoute-t-il, "devenir adulte, c'est se heurter à des limites et les accepter".
Et quand on prend conscience de ces limites, "on prend aussi conscience des limites existentielles", ce qui provoque une nouvelle peur. Ces limites existentielles sont "la mort, la solitude, le sens (quel est le sens de ma vie ?) et la responsabilité". Tant de choses auxquelles auxquelles nous n'avons pas à penser, enfant.

Ces peurs trouvent souvent leur origine dans l'enfance. Par exemple, les insomniaques reproduisent le cas d'un enfant qui n'arrive pas à faire ses nuits. "Ils sont encore dans cette peur de s'arrêter, car aller se coucher, c'est être seul, dans le noir, confronté à ses peurs existentielles."
Autre exemple, les troubles de l'alimentation peuvent parfois trouver leurs origines dans une peur de devoir assumer son corps d'adulte. Dans le cas de l'hyperphagie, par exemple, "manger sans limite est une manière de rester dans son immaturité", tandis que l'anorexie va être "le refus d'un corps qui est toujours trop grand et gros, comme si on acceptait pas ce développement qui menait à la vie d'adulte".

La peur de s'affirmer
La deuxième peur identifiée par l'invité d'Europe 1 est la peur de s'affirmer, d'occuper une case, un rôle dans la société. Or, selon lui, "il faut se mettre dans une case, ne serait-ce que pour avoir la possibilité d'en changer". "C'est la peur de déclarer qui on est plutôt que rester dans la position de l'enfant qui est floue." Car, les enfants, eux, "vivent dans l'indétermination" et il est parfois tentant de rester dans cet état.
Cette peur de s'affirmer se traduire par l'auto-dévalorisation et le fameux syndrome de l'imposteur. "Si j'accepte mes réussites, ça me fait sentir que j'existe, et ça m'engage", explique Eudes Séméria. Or, "quand on pas quitté l'enfance, on a peur de s'engager".
Mais comment sortir de ce refus de l'affirmation ? On peut déjà commencer par changer sa relation avec ses parents, en apprenant a être avec eux d'adulte à adulte, conseille le psychologue. "Ce sont vos parents qui vous ont déterminé comme enfant à la naissance (…) il faut sortir de ce statut et donc trahir cette loyauté absolue qui va devenir une loyauté relative."
Car beaucoup de jeunes adultes peinent à sortir de cette loyauté absolue, par exemple en hésitant à s'engager pleinement dans une relation sentimentale, par peur de "trahir" ses géniteurs.

La peur d'agir
La peur d'agir, elle aussi, remonte à l'enfance. "Cela se rapporte à une action un peu vide dans laquelle on se met quand on est petit, et qui n'engage à rien", quand à l'inverse, agir, "c'est déjà s'engager sur la ligne droite de la vie qui mène à la mort", indique Eudes Séméria.
"Quand on ne veut pas agir, on entraine des réactions comme la procrastination ou la rumination", poursuit l'invité d'Europe 1, et on a tendance à déléguer ses choix aux autres. Mais "il ne faut pas que ce soit systématique", prévient Eudes Séméria. "Si vous déléguez sans arrêt, vous ne vivez pas votre vie."
Plus concrètement, cette peur d'agir peur se retrouver dans les relations sentimentales, quand on guette l'approbation de ses parents avant de s'engager en couple, tandis que d'autres vont sans cesse demander de l'aide à leur conjoint pour les tâches administratives. "Pour les comptes, les finances, il ne faut absolument pas déléguer au conjoint", indique Eudes Séméria. "C'est une demande infantile et c'est ce qui détruit la plupart des couples."

La peur d'être seul
"Quand l'enfant vient au monde, il ne peut survivre que s'il ne s'attache à un adulte", rappelle l'invité d'Europe 1. "Mais pour continuer sa vie, après, il faut se détacher, prendre conscience qu'on est seul dans sa tête, et le supporter, le dépasser."
Ces personnes qui ont peur d'être seules auraient paradoxalement du mal à dire "je t'aime", selon ce spécialiste, qui explique : "C'est encore une question de loyauté. Il s'agit de ne pas trahir ses parents, son origine, sa base de sécurité."
Pour mieux gérer cette peur d'être seul, Eudes Séméria donne une règle en trois points, notamment pour prendre du champ vis-à-vis de ses parents: "Pas de plainte, pas de conseil, pas de reproche". Soit trois choses "qui entretiennent une relation fusionnelle, et presque un harcèlement". Par exemple, une jeune femme de 30 ans qui appellerait sa mère tous les jours, "si elle enlève la plainte, les conseils et les reproches, qu'est ce qui reste ? Quelque chose de beaucoup plus authentique, qui nous sort de ce ronronnement qui nous enferme dans la relation
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Solall
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Re: Forum amitié/mal être

Message par Solall »

Je n'ai pas vraiment de souvenirs d'avant mes 5ans, mais je pense me souvenir que j'étais un enfant heureux. Je n'ai pas de souvenirs traumatiques en lien avec mes problèmes, où qui pourrait causé mes problèmes actuels.

Concernant l'hypersensibilité, je me reconnais dans votre description. C'est à dire que quand vous parlez d'une personne qui est doté "d'un coeur plus ouvert" et "d'une grande empathie", je me vois là dedans. De plus, "orientés vers la «sociabilité» et l’union avec leurs semblables", être capable "de déchiffrer et de deviner les sentiments des personnes qu’elles ont en face d’elles", etc etc, toutes les idées que vous décrivez là, je les perçois comme au fond de moi. J'ai comme l'impression que vous êtes en train de me d'écrire. De même avec les "lumières intenses ou les sons forts" j'ai du mal à voir quand il fait beau, et je suis très vite angoissé quand il y a des sons fort qui apparaissent vite à côté de moi, par exemple quand un camion passe à côté de moi, ou quand je vais à côté d'une cascade. Mais ce n'est pas le cas quand vous parlez d'une personne qui arrive à regarder le monde d'une autre façon, ou alors je n'en n'est pas conscience.

Concernant les différentes peurs, je vais de suite aller lire ce livre qui m'a l'air très intéressant. Je reconnais 2 des 4 peurs, la peur de grandir, parce que même si je sais que l'expérience adulte est une expérience très intéressante, génial, on fait nos études, on devient autonome, on fait la fête avec nos amis etc etc, mais j'ai quand même peur de grandir. Et la deuxième peur, celle d'être seul, parce que je ne peux pas imaginer me retrouver seul un jour, sans familles, ni amis.

J'en profite pour vous remercier de m'accorder de votre temps. Merci beaucoup.
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