Phobie sociale et psy

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Uriell76
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Phobie sociale et psy

Message par Uriell76 »

Bonsoir,
J'aurais juste une petite question à poser et surtout un besoin de savoir si d'autres personnes vivent la même situation et ont trouvé des outils. Je m'explique : je suis atteinte de phobie sociale et je n'arrive pas à parler ou bien je fais une crise d'angoisse lorsque je suis avec la psychologue en tcc. Du coup la thérapie n'avance pas et par contre mon moral lui descend en flèche. Du coup je pensais arrêter la thérapie. Elle perd son temps avec moi. Est ce que quelqu'un a déjà vécu ça ? Merci par avance de m'avoir lue.
Dubreuil
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Re: Phobie sociale et psy

Message par Dubreuil »

Elle ne perd pas son temps avec vous, c'est vous qui perdez votre temps soit avec elle, soit avec une technique qui ne vous convient pas.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Uriell76
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Re: Phobie sociale et psy

Message par Uriell76 »

Merci pour votre réponse. Je pensais qu'une tcc serait adaptée à mes difficultés... j'ai déjà vu un psychiatre, une psychologue et le constat est le même: je n'arrive pas à parler si ce n'est en faisant des crises d'angoisse. Donc le problème ne vient pas du type de thérapie ou du thérapeute mais bien de moi... Comment réussir à passer outre les crises d'angoisse et l'aphonie ?
Miris
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Re: Phobie sociale et psy

Message par Miris »

Bonjour,

Si tu ne peux pas parler, tu peux essayer d'écrire et de donner tes écris lors du rendez-vous. Ça permettra au moins de commencer l'échange.
Tu peux par exemple écrire que tu te sens incapable de parler pour le moment car tu fais des crises d'angoisse, mais que si tu viens c'est que tu veux aller mieux. L'important c'est de te sentir bien (ou le mieux possible) avec ton thérapeute.
Bon courage.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Phobie sociale et psy

Message par Dubreuil »

L'angoisse, ce sont des mots que l'on ne sait pas dire.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Uriell76
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Re: Phobie sociale et psy

Message par Uriell76 »

Merci miris pour votre réponse. Avec la thérapeute que j'avais pendant presque un an je n'ai fait que lui écrire durant les séances ...et ça n'a jamais pu aboutir à une verbalisation de ma part. Du coup à force de lire certains sites je me suis dit que la thérapie comportementale pourrait peut être m'aider à faire avec les angoisses et non plus à lutter contre... mais c'est peine perdue. Les difficultés que je rencontre sont les mêmes, je n'arrive toujours pas à parler et en plus j'insuiete la thérapeute qui veut appeler mon mari... en gros c'est fichu. Les mots se transforment en maux.
Uriell76
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Re: Phobie sociale et psy

Message par Uriell76 »

Désolée pour l'erreur je voulais écrire : j'inquiete la thérapeute.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Phobie sociale et psy

Message par Dubreuil »

Uriell76 a écrit :Désolée pour l'erreur je voulais écrire : j'inquiete la thérapeute.
Quelle stupidité une psy qui appelle le mari parce qu'elle est inquiète !
Vous avez à faire à une personne qui n'a aucune compétence.

Parce qu'il n'y a qu'un enseignement de base pour de multiples orientations " psys ", sortir de fac avec un diplôme ne veut pas dire que l'on peut exercer sans crainte pour soi-même, et pour les autres.
En psychologie, c'est un leurre de croire que l'on travaille d'emblée dissocié(e) de soi, avec des outils bien rodés ou des leçons bien apprises. On travaille tout d'abord avec ce que l'on est ( hait ? ) et ce que l'on devient.
Et on ne peut acquérir ce recul et cette tranquille assurance de ne pas " s'y perdre ", qu'en ayant soi-même fait sa propre thérapie.
En psychologie, faire appel à un professionnel ce n'est pas se contenter d'une réponse positive ou d'une main tendue. C'est aspirer à la totale compréhension, comme la symbiose que nous avions quand nous ne faisions qu'un, inconscient et bienheureux, dans le ventre de la mère.
Et c'est un appel à l'impossible. Un manque fondamental que nul ne peut combler.
Paradoxalement, demander de l'aide, ce peut être parfois ne pas vouloir en recevoir.
Faire constater seulement " l'état des lieux ".
Montrer combien l'on souffre, et combien cela nous rend fort et tout à la fois désespéré.
Etre triomphant et satisfait que cela soit dit, vu et entériné.
Les bénéfices secondaires de " la plainte " peuvent alors être plus gratifiants que la contrainte d'être pris à ses propres mots, d'être écouté et secouru dans les limites psychiques que nous nous étions construites pour ne pas sombrer, cette jouissance que d'être " au fond du trou ", de le faire savoir par touches délicates, ou dans la provocation morbide.
Mais pour un patient, il suffit parfois d'avoir pu s'écouter parler de son intense souffrance psychique pour se l'approprier.
Il n'y a pas d'échelon, d'escalade dans le traumatisme. Nul besoin de se dire que l'autre souffre plus ou moins que soi. Sur quels critères quantifier, mesurer la douleur, la nôtre nous suffit. Le plus dur étant souvent, non pas de la soulager, mais de nous l'attribuer.
Et pouvoir ainsi, plus tard, travailler à sa résolution, en son temps et à son rythme.
C'est en cela, par sa présence, et son écoute professionnelle, que le psy est un empêcheur de tourner en rond.

La psychanalyse permet au patient la compréhension de ses comportements non accessibles au raisonnement, parce qu'inconscients, provoquant chez lui des symptômes de mal-être plus ou moins préoccupants ( dépression, névrose, état borderline... )
La psychanalyse ne fait pas de promesses fallacieuses, elle n’a pas le leurre de la guérison ni un paradis à proposer, on s’y présente nu pour apprendre à ne compter que sur soi-même, avec sa volonté et son courage pour affronter le mal qu’on nous a fait, et tenter de maîtriser le feu qui alimente nos pulsions.
Mais aussi pour s'en remettre, s'en relever, se réparer. Se découvrir unique, libre de soi et de ses désirs.
Dans son livre " La technique psychanalytique ", Freud conseille une analyse didactique à tout futur analyste afin d'apprendre à connaître ce qui est en lui, et acquérir ainsi des " impressions, et des convictions qu'aucun ouvrage, aucune conférence n'eussent été capables de lui donner ".
Il dit également que :
" Toute personne sachant apprécier le prix de la connaissance et de la domination de soi ainsi acquises, continue ensuite à s'analyser et reconnaît de bon gré qu'elle ne cesse jamais de découvrir en elle-même, comme en autrui, des éléments nouveaux.
Au contraire, le psychologue qui aura négligé de se faire psychanalyser en sera puni, non seulement par son incapacité à dépasser un certain niveau de connaissance en analysant ses patients, mais par le risque encore plus grave de nuire à autrui. Car il cèdera facilement à la tentation d'attribuer à ses propres particularités qu'il perçoit obscurément, une valeur scientifique générale, jetant ainsi le discrédit sur la psychanalyse et induisant ainsi les patients en erreur ".

C'EST CE QUE FAIT VOTRE SOI-DISANT PSY !

C'est à ses connaissances psychologiques passant tout autant par la théorie que la pratique, au vécu de sa propre analyse, de ses propres " résistances " , de ses propres victoires, qu'un être peut prétendre en aider un autre, dans sa mesure, sa dimension, dans son originalité, son unicité.
Le " moi-je " de l'analyste, en tant qu'individualité, se doit tout d'abord d'être appréhendé, connu, accepté, habité le plus pleinement possible, compris enfin, pour devenir réceptif à l'autre, sensible à un dialogue tendant le plus possible vers une authenticité, lui permettant alors, et seulement, une véritable écoute, un véritable échange, un accompagnement efficace, si telle se présente la demande de son patient.

Étymologiquement, psychologie signifie science de l'âme.
Cette science a connu ses prémices au XVIe siècle, son développement au XIXe et son plein essor au XXe. Son objet est l'étude du comportement humain sous tous ses aspects psychiques, normaux ou pathologiques.
La psychologie est l'étude des comportements et des activités des êtres vivants. Pour atteindre ses objectifs, elle fait appel à différentes méthodes scientifiques : observations, études de cas, expérimentations.
Il parait évident à chacun de boire et de manger pour se maintenir en vie. Il apparaît tout aussi évident de s'occuper du bon fonctionnement de son psychisme pour maintenir en vie son équilibre mental.
Dès l'enfance nous étudions des matières propres à nous faire découvrir le monde où nous vivons, la terre, les animaux, le fonctionnement de notre corps, celui des végétaux... quoi de plus naturel que d'étendre nos connaissances à ce qui se passe dans notre esprit, à comprendre les mécanismes de nos pensées, de nos rêves ?
L'étude de notre psychisme et l'utilisation des moyens proposés pour l'appréhender relève d'une curiosité naturelle et légitime.
Si " faire de la médecine " permet de soigner d'emblée le corps du patient, " faire de la psychologie " permet juste d'ouvrir la porte de la salle d'attente.
Etre chirurgien ( par ex ) c'est apprendre et pratiquer un art " exact " sur un matériau connu et répertorié. Pratiquer la psychologie, c'est apprendre que si il y a bien un langage de l'inconscient, le seul moyen de le comprendre c'est d'abord de passer soi-même sur la table de travail.
On ne peut pas faire l'économie de se connaitre au moins un minimum de l'intérieur, si on veut prétendre accompagner l'autre dans la richesse et la mouvance de son originalité.

RAPPELEZ DONC CELA A VOTRE PSY.....
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Uriell76
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Re: Phobie sociale et psy

Message par Uriell76 »

Bonsoir,
Merci pour votre réponse Madame. J'aime l'idée qu'un psy soit un empêcheur de tourner en rond. Je croyais que c'était ce que je cherchais justement. Arriver à voir d'autres voies que celles que je vis. Vous dites aussi que demander de l'aide ce peut être parfois ne pas vouloir en recevoir. Serait ce la raison pour laquelle je ne peux parler à la psy? En tout cas cela m'interroge. Peut on provoquer une crise d'angoisse pour se protéger de ce que l'on demande? Si j'ai réussi à prendre rendez vous avec une psy pourquoi tout détruire ? Parce que je n'y suis pas prête ? Le serais je un jour.... Je travaille auprès d'enfants atteints de déficience mentale et de trouble envahissant du développement. Comment être à peu près sûre de ne pas être nocive pour eux? Dois je changer de métier? Pourtant j'aime ce que je fais, je me sens utile mais le suis je vraiment où est ce juste une façade ? J'ai fait un burnout out ( selon mon médecin) l'année dernière, je ne vais pas rester en arrêt maladie toute ma vie... il faut que je me bouge, que je cherche des solutions et quand je pense en avoir trouvée ( avec la psy en tcc, avec vous Mme Dubreuil ) je mets tout en échec (crise d'angoisse, aphonie et avec vous je n'ai pas réussi non plus). Est ce que l'hypnose serait une technique plus appropriée et un moyen d'arrêter cette fuite systématique ? Merci beaucoup.
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