Boulimie ou hyperphagie ?

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Meiko
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Boulimie ou hyperphagie ?

Message par Meiko »

Bonjour à toutes et à tous,

Ma démarche est un peu une bouteille à la mer... Depuis que j'ai 10 ans je souffre de ce que j'appelle vulgairement "des pulsions de remplissage". Quand je suis triste, que j'ai une émotion un peu trop forte, que je m'énerve, bref, quelque chose de négatif, dans les minutes qui suivent, j'ai besoin de manger. Je sais faire la distinction entre "faim" et "envie de manger". Là, c'est un besoin, et si je ne le fais pas rapidement, ça devient très très difficile à faire passer.
Je viens d'avoir 30 ans et ça pourrit toujours la vie. 20 ans à me remplir de tout ce que je trouve dans les placards et le frigo quand quelque chose ne va pas.
J'ai été plus ou moins tranquille avec ça de mes 17 ans à mes 19 ans. J'avais un poids que je qualifierai de normal pour mon petit 1m64. Suite à un choc émotionnel, j'ai pris une vingtaine de kilos en 3 mois. Je ne faisais que manger par frustration, par sensation de vide. Et évidement que du gras et/ou du sucré, car c'est la seule drogue que mon cerveau réclame quand je ne vais pas bien.
J'ai eu le déclic de les perdre un mois plus tard, et j'y suis arrivée.
Mais depuis environ un an, après des petites crises passagères mais raisonnables, j'ai complètement perdu pied.
J'ai repris quasiment tout le poids que j'avais perdu et je me demande si et comment ça va s'arrêter. Les pulsions sont atroces, quand quelqu'un me parle, je ne pense qu'à ça. Même si je fais autre chose pour détourner mon attention, ça revient encore plus fort.
Je n'ai pas de balance chez moi, volontairement. Et quand je dois monter sur celle du médecin, c'est une épreuve, je détourne les yeux. Mon gyneco m'a dit il y a quelques semaines "il va falloir se bouger". Si c'était aussi simple...
Avant hier, je suis restée bloquée dans une robe, dans la cabine d'essayage d'un magasin... C'était un 40, taille qui m'allait encore très bien il y a quelques mois. La vendeuse a dû venir m'aider à l'enlever. On a eu un mal fou à me faire sortir de là. Je n'ai, je crois, jamais eu aussi honte de ma vie. Je vois que j'ai pris mais je ne sais pas combien (et je ne suis pas certaine d'avoir envie de le savoir), et j'évite le plus possible mon reflet. Sinon, c'est garanti, je me mets à pleurer. Et à être triste. Ce qui déclenche une nouvelle crise, et je mange sans m'arrêter.
Ma libido est partie depuis des mois, mon envie de sport également, moi qui étais redevenue sportive il y a quelques années.
J'en suis là, à 30 ans, à subir des troubles alimentaires qui m'empoisonnent la vie...
Si quelqu'un se reconnaît dans ce que je dis, ou peut m'aider, même avec des mots, ça me ferai sans doute un peu de bien.

Prenez soin de vous
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Boulimie ou hyperphagie ?

Message par Dubreuil »

Pesez-vous. Décidez du nombre de kilos que vous voulez perdre, faites-vous ensuite plaisir mais retrouvez votre modération. N'hésitez pas à aller consulter un Professionnel dans une technique très douce (hypnose humaniste par exemple) pour lui parler de vos traumatismes passés. C'est là qu'est la raison de votre absolue nécessité de 'vous consoler", vous "dorloter" en vous remplissant de "douceurs" auxquelles vous croyez ne pas avoir droit.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Boulimie ou hyperphagie ?

Message par Dubreuil »

MAIGRIR
La méthode Apfeldorfer en pratique

1 - Retrouver les sensations alimentaires
La stabilité des réserves énergétiques (et donc du poids) est finement régulée par ces sensations.
La faim témoigne d'une légère hypoglycémie et intervient lorsque les calories du repas précédent ont été consommées. Il faut donc manger sans retenue lorsqu'on a faim.
Le rassasiement se fait sentir lorsque l'aliment qu'on est en train de manger n'apporte plus de plaisir : c'est le signal qu'on en a suffisamment mangé par rapport à nos besoins.
La satiété correspond à toute la période succédant à un repas où on n'a plus faim. Manger durant cette phase n'est pas souhaitable.
Si l'on s'en tient à ces sensations, il n'y a aucune raison de grossir quoiqu'on mange. Car lorsqu'on choisit un plat plus riche, par exemple un cassoulet, la faim est longue à revenir. Et inversement, si on se contente d'une salade, on a rapidement besoin de remanger.
Les régimes classiques, qui imposent des menus et des quantités précises à certains moments de la journée, peuvent faire disparaître cette mécanique de régulation totalement inconsciente. En effet, lorsqu'on évite de manger entre les repas ou qu'on s'impose de manger à midi, on ne tient plus compte de la faim…qu'on finit par ne plus ressentir. Revers de la médaille, on court le risque de ne plus ressentir le rassasiement et d'avoir du mal à s'arrêter de manger : on se met à manger plus que nécessaire et par conséquent à prendre du poids.
Le Dr Apfeldorfer propose de nombreux exercices destinés à retrouver les sensations alimentaires : par exemple, pour retrouver la faim, sauter le petit-déjeuner pendant plusieurs jours de suite. Il faut aussi apprendre à distinguer la faim de l'envie de manger. Enfin, retrouver la sensation de rassasiement implique de prendre les repas dans de bonnes conditions : détendu, sans occupation simultanée (travailler, regarder la télé), dans un climat convivial, etc.

2 - Faire la paix avec les aliments
Lorsqu'on a tendance à grossir, on essaie de supprimer les aliments les plus énergétiques : chocolat, pâtisseries, plats en sauce, saucisson selon les goûts. Bien qu'ils fassent très envie, leur consommation apporte davantage de culpabilité que de plaisir… si bien qu'on en mange encore plus par stress.
Pour rompre ce cercle vicieux, le Dr Apfeldorfer propose là encore divers exercices pour démontrer que ces aliments ne font pas plus grossir que la salade lorsqu'on les consomme en respectant ses sensations alimentaires. Par exemple, remplacer un repas complet par l'un de ces aliments tabous.

3 - Gérer ses émotions
Il arrive à tout le monde de manger sur le coup des émotions : un bon repas entre amis ou une pause chocolat en solo permet de restaurer l'équilibre émotionnel. La consommation d'aliments porteurs d'émotions positives permet d'augmenter les neuromédiateurs du bien-être ou de réduire les hormones du stress comme le cortisol. Ces prises alimentaires qui fournissent parfois plus de calories que les besoins n'ont pas de conséquence sur le poids lorsqu'elles demeurent occasionnelles.
Néanmoins, certaines personnes, de moins en moins tolérantes aux émotions, adoptent peu à peu un comportement alimentaire inapproprié. Le Dr Apfeldorfer propose de s'interroger sur les émotions qui déclenchent les prises alimentaires et de mettre en place d'autres stratégies pour mieux les supporter. Différentes techniques peuvent être utilisées : thérapie comportementale, d'orientation psychanalytique, approche corporelle ou émotionnelle.

4 - Améliorer l'estime de soi
Le manque de confiance en soi peut induire le désir d'un corps parfait et les restrictions qui vont de pair. De plus, être mince ne suffit pas à se sentir bien dans sa tête. Le Dr Apfeldorfer recommande une approche psychothérapeutique parmi celles indiquées ci-dessus, qui permettra de se réconcilier avec soi-même.

Efficacité de la méthode Apfeldorfer
Manger selon ses sensations alimentaires permet de perdre du poids si on mangeait au-delà de ses besoins par absence de rassasiement. Ne plus manger systématiquement en réponse aux émotions facilite également l'amaigrissement.
En revanche, le Dr Apfeldorfer insiste sur la notion de set-point, ce niveau de consigne des réserves graisseuses, spécifique à chacun, qui conditionne le poids d'équilibre. Il n'est pas donné à tous de stabiliser un poids bas, correspondant aux critères actuels de minceur ou même aux recommandations médicales ( indice de masse corporelle inférieur à 25).
De plus, le set-point peut se dérégler à la hausse en cas de surconsommation calorique. Chez certaines personnes, les cellules graisseuses continuent à se multiplier à l'âge adulte, ce qui entraîne une résistance à l'amaigrissement et confère à l'obésité un caractère irréversible.
Au total, le Dr Apfeldorfer ne promet en aucun cas de retrouver un "poids idéal". Mais, sa méthode permet de stabiliser durablement le poids atteint ou au moins de ne pas continuer à grossir.

Les avantages :
L'approche du Dr Apfeldorfer est particulièrement adaptée pour les personnes qui présentent des troubles du comportement alimentaire, tout particulièrement des prises alimentaires excessives et incontrôlables : compulsions ou boulimies.
Elle peut être recommandée à tous ceux qui entretiennent de mauvais rapports avec les aliments : puisqu'il est essentiel de se nourrir, autant retrouver le plaisir de manger et pouvoir manger de tout. Les séances dédiées à la dégustation permettent de ressentir quel est le goût des aliments, de savoir si on les apprécie réellement et de discerner à partir de quelle quantité ils sont moins agréables à consommer, c'est-à-dire le moment où il faut s'arrêter.
La méthode permet de s'affranchir de contraintes inutiles, telles que : " Je ne dois pas manger entre les repas", " Je ne dois pas sauter de repas", " Tous les repas doivent être équilibrés", " Je ne dois rien laisser dans l'assiette", etc.
Enfin, le Dr Apfeldorfer a le mérite de ne pas promettre un objectif pondéral irréaliste et d'expliquer pourquoi certaines personnes sont faites pour être plus rondes que d'autres.

Les inconvénients :
Les différents exercices proposés ne sont pas forcément compatibles avec le traitement diététique de certaines pathologies : diabète, hypercholestérolémie, hypertension artérielle...
Par exemple, remplacer un repas par des pâtisseries pour comprendre qu'elles ne font pas grossir risque d'élever la glycémie (taux de sucre sanguin) et de déséquilibrer un diabète. Et s'il s'agit de saucisson, l'apport de graisses et de sel est excessif pour une personne qui a un taux de cholestérol ou une tension élevés. Même si les régimes thérapeutiques sont plus souples qu'autrefois, la consommation trop fréquente de certains aliments peut s'avérer incompatible avec la santé.
Certaines personnes ne parviennent pas à retrouver leurs sensations alimentaires ou les perdent à nouveau. Ainsi, certains qui parviennent à maigrir grâce au retour de la faim et du rassasiement, reprennent le contrôle mental de leurs prises alimentaires dans l'espoir de perdre encore plus de poids : en reperdant la régulation naturelle de leurs apports alimentaires, ils courent le risque de regrossir.

* Gérard Apfeldorfer est cofondateur du Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids ( GROS). Les professionnels de santé membres du GROS s'engagent à ne pas proposer des méthodes moralisatrices ou interdictrices à leurs patients en surpoids.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Boulimie ou hyperphagie ?

Message par Dubreuil »

La THERAPIE HUMANISTE
( ou l'hypnose humaniste )


*** En l'espace de quelques années seulement, l'hypnose thérapeutique a gagné ses lettres de noblesse. Désormais bienvenue dans les hôpitaux et les maternités (où on l'utilise pour lutter contre la douleur, par exemple), les patients font également appel à elle en complément de traitements allopathiques, dans le cadre de certaines pathologies : fibromyalgies, cancer, sclérose en plaques...
Si l'hypnose thérapeutique la plus connue reste l'hypnose ericksonienne (du nom de son fondateur, Milton H. Erickson), des « variantes » existent : c'est le cas de l'hypnose humaniste.

1-Pendant une séance, ON EST 100 % REVEILLE
C'est « la » différence principale qui existe entre l'hypnose ericksonienne et l'hypnose humaniste : pendant une séance d'hypnose humaniste, la personne reste 100 % consciente. On parle même de « conscience augmentée » !
« Les fondateurs de l'hypnose humaniste ont fait une expérience très simple, raconte Louis Monnier. Ils ont essayé de « réveiller » une personne se trouvant déjà dans un état « normal » (ou « état ordinaire de conscience »), en utilisant les techniques habituellement employées en hypnose ericksonienne. » Surprise : la personne est entrée dans un état de transe un peu différent, caractérisé par une conscience d'elle-même plus importante.
« Concrètement, alors que pendant la transe ericksonienne, on se sent un peu pâteux, un peu engourdi, pendant une transe humaniste, on se sent au contraire en pleine forme. Comme si on venait de se réveiller ! »

2 - On peut travailler sur tous les problèmes... ou presque
« L'objectif de l'hypnose humaniste, c'est surtout de stimuler les mécanismes d'auto-guérison du corps, de l'âme et de l'esprit. De comprendre tous les « nœuds » qui nous empêchent de fonctionner correctement, puis de les démêler »
Bien sûr, l'hypnose humaniste ne traite pas les problèmes mécaniques (fractures, arthrose, ostéoporose, tendinite, maladie virale...). En revanche, elle peut soulager la douleur et même aider à renforcer les défenses immunitaires de l'organisme pour favoriser la guérison. « On utilise aussi l'hypnose humaniste pour le développement personnel et le coaching professionnel : c'est une approche thérapeutique qui permet de mieux gérer ses émotions et son comportement. » Ou encore de trouver l'amour, de réussir sa carrière, de résoudre un conflit familial...
Cependant, l'hypnothérapeute précise quand même que « l'hypnose ne se substitue à aucun avis ni traitement médical. Les traitements en cours ne peuvent et ne doivent être suspendus que sur recommandation expresse du corps médical, même si vous constatez une amélioration au cours ou après vos séances d'hypnose. Les troubles psychologiques graves relèvent du domaine de la psychiatrie et ne peuvent, en aucun cas, être traités par l'hypnose. »

3 - « Les symboles, c'est le langage de notre inconscient ». C'est là qu'intervient l'anamnèse : cette longue discussion préliminaire permet à la personne de bien comprendre le contexte de sa problématique, afin de pouvoir se la représenter de façon symbolique pendant la phase d'hypnose. En clair, il s'agit de répondre à la question : « votre mal-être, vous le décririez comment ? » Ça peut être une boule noire, des piquants, une flamme brûlante... « C'est exactement la même chose que dans les contes de fées : le loup représente le masculin sauvage, par exemple. En langage symbolique, cela traduit une peur, une blessure... »
Ensuite, l'hypnothérapeute réutilise ces symboles pour nous permettre de communiquer avec notre « moi intérieur » : il s'agit alors de modifier (de « soigner ») ces représentations intérieures pour aller mieux... en profondeur !

4 - C'est le patient qui fait tout le travail
« Lorsque vous faites une séance d'hypnose ericksonienne, vous laissez les clés de votre inconscient à l'hypnothérapeute : vous êtes plutôt passif.
En hypnose humaniste, c'est l'inverse : c'est vous qui agissez. L'hypnothérapeute n'est qu'un guide, chargé de vous ouvrir les portes de votre esprit. »
Concrètement, c'est un peu comme un voyage intérieur : par la parole, l'hypnothérapeute guide la personne dans différents environnements imaginaires et symboliques, mais c'est cette dernière qui va réaliser mentalement certaines actions pour résoudre son problème.
Mieux encore : après 1 ou 2 séances, la personne peut réutiliser ce qu'elle a appris pour continuer à changer par elle-même. C'est l'autohypnose !

5 - Ça se rapproche de la méditation de pleine conscience
« L'état de conscience augmentée que l'on atteint lors d'une séance d'hypnose humaniste est proche de celui que l'on expérimente pendant une séance de méditation de pleine conscience ».
L'objectif n°1 de l'hypnose humaniste est d'amener la personne à prendre conscience d'elle-même, en lui permettant de communiquer avec son inconscient et sa conscience supérieure (ou conscience majuscule)
D'après Louis Monnier, « notre esprit, notre corps est comparable à une maison. Quand on ne la regarde pas, le temps fait son œuvre : elle se fissure, se ternit. En revanche, il suffit de porter son attention sur cette maison, en conscience, pour qu'elle commence à s'auto-réparer ».
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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