Difficulté à gérer mes pulsions liées à la masturbation

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azela
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Difficulté à gérer mes pulsions liées à la masturbation

Message par azela »

Bonjour j'ai quarante un ans, je n'arrive pas(ou ne veux pas?) à contenir mes comportements dans laquelle m'entraîne la masturbation. Tout d'abord j'ai toujours vécu seul, et je n'ai jamais eu de rapport avec une femme, avec des hommes oui. Mais d'une façon général ma sexualité c'est toujours exclusivement focalisé sur la masturbation. Je n'arrive pas à imaginer une autre sexualité que celle là, j'y passe le plus clair de mon temps libre et même au delà. Je me suis toujours sentie fille et travestie depuis que je suis petite. Je suis consciente que mon travestissement a eut une part important sur mon attraction et pratique masturbatoire même au jour d'aujourd'hui. Ce qu'il m'arrive à 41 ans passé, c'est que je masturbe sans interruption. Dès que je sens que l'éjaculation et proche je m'arrête ou ralentit pour que l'excitation redescende un peu et puis je repars. Je le fait pendant plusieurs heures sur ce rythme pendant 2 à 3 heures puis m'arrête un quart d'heure/ vingt minutes, le temps d'uriner, manger ou boire, généralement guère plus puis je repars tout de go jusqu'à que je me couche tard le soir. Mon problème ce n'est pas le temps que j'y passe ou le plaisir que j'y prends qui me pose réellement difficulté mais plutôt le fait d'éprouver un plaisir à ne plus ressentir de tabous ou de gêne, à réaliser mes fantasmes que je développe pendant ses longues séances de masturbations. Une fois que j'ai une idée de fantasme, je vais me masturber en y pensant pendant une à deux semaines sans aller à l'éjaculation baignant dans l'euphorie de le mettre en pratique. Je vais m'autoriser à jouir que dans sa réalisation quoi qu'il arrive. Après avoir succombé et l'avoir réalisé je peux culpabiliser ou avoir conscience d'avoir fait quelque chose de risqué et d'atypique, d'interdit. Mais de l'autre il en ressort aussi une forte jouissance à tout ce processus et très vite une envie irrépressible de recommencer, de continuer et d'aller plus loin encore. Voilà je ne sais pas trop quoi dire de plus, ce qui me déstabilise c'est surtout l'envie d'aller plus loin et de ne plus ressentir l'envie d'arrêter, de trouver même un plaisir à ce mode de fonctionnement. Je me sens poussée par une envie de me sentir honteuse enfin je ne sais pas si cela est le mot adéquat mais c'est celui qui me vient à l'esprit.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Difficulté à gérer mes pulsions liées à la masturbation

Message par Dubreuil »

Voilà, à mon grand regret je ne suis pas habilitée à vous répondre, en considérant mon manque d'empathie et ce que je n'ai pas encore lu pour vous aider à gérer vos pulsions liées à la masturbation.
En effet, cela ne me donne aucun droit à tenter de vous "éveiller" à une autre façon de penser.
Après avoir trouvé mes diplômes dans des barils de lessive, et depuis mon exercice de psy en HP, et en cabinet libéral, je n'ai jamais rencontré un cas aussi complexe et délicat que le vôtre.
Et est-ce que l'on peut faire une thérapie sur internet ?
Non, car en tout premier lieu, la thérapie en ligne n'est quasi pas pratiquée par les psys.
Très peu de psychologues ou de psychiatres pratiquent cet outil souvent proposé par des professionnels au profil parfois douteux.
Alors, avant de vous laisser séduire par certains arguments chocs qui peuvent être avancés, ou une facilité évidente, prenez le temps d'une réflexion.
De plus en plus de sites vous déploient des trésors de séduction et d'imagination pour vous inviter à vous engager dans des séances de thérapie en ligne. Si des contacts en ligne peuvent se justifier dans certaines situations ( déplacement à l'étranger, impossibilité de quitter le domicile, handicap, tout premier contact pour se renseigner, etc. ), la thérapie en ligne reste injustifiée.
Il est probablement possible d'envisager des diagnostics ou pré-diagnostics médicaux par téléphone, ce qui d'ailleurs se fait déjà au niveau de certains services de garde afin de mieux dispatcher les patients (médecin de garde, urgences). Cela signifie-t-il pour autant qu'il faille se passer d'une visite chez le médecin ?
Pour faire du bon boulot avec un psychologue, il faut être motivé. Nous pourrions le paraphraser comme suit : il faut absolument se bouger. Se rendre chez un psychologue, c'est également s'exposer, prendre un risque. Là aussi se mesure la motivation au changement.
Le travail à distance n’est souvent rien moins qu'une manière de ne pas s'engager, de ne pas s'exposer, et finalement de ne pas aller mieux.
La question du cadre, essentielle, se trouve également mise à mal. Le cadre est beaucoup plus difficile à poser si vous êtes chez vous, interrompu, et qui sait aussi, ce cadre n'intéresse peut-être tout simplement pas le "professionnel" qui vous répond.
Toute personne ayant des connaissances minimales en communication vous le dira: un aspect essentiel du contact entre deux personnes est lié à la communication non verbale. ( présence de l’interlocuteur, émotions, etc… ) Toutes ces informations, webcam ou pas webcam, sont beaucoup moins disponibles, dans un sens comme dans l'autre (patient psy et psy patient).
La thérapie à distance n’existe pas, ce sont des entretiens, rien de plus.
Vérifiez qui se trouve au bout du fil ou derrière l'ordinateur. Quelle est sa formation? Appelez-vous une personne spécifique au profil et à la formation bien définie, ou un numéro d'appel général vous parlant, par exemple, de professionnels certifiés ( ce qui ne veut, soyons très clairs, absolument rien dire ) vous répondant anonymement ?
Un cadre clair est-il fixé? Des durées précises envisagées? Une ponctualité respectée? Comment saurez-vous si votre interlocuteur semble 100% présent dans l'entretien? Si quelqu’un n’est pas à côté de lui et fait des recherches sur vous ? Si on ne se moque pas de vous en profitant des détails que vous donnez, etc, etc…
Alors, prudence ! Méfiance ! Intelligence !
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Difficulté à gérer mes pulsions liées à la masturbation

Message par Dubreuil »

Ah oui, j'oubliais ! En parlant d'empathie, c'est un peu pointu, mais j'espère que vous y reconnaitrez mon mépris légendaire !
Pour le praticien, il importe de comprendre que le fait de rencontrer et d’accorder de la reconnaissance, compte bien plus que le projet de résoudre quoi que ce soit. Cela compte bien plus que de chercher à apaiser. La volonté d’apaiser serait même une maladresse extrême, car elle reviendrait à vouloir faire taire ce qui attend écoute et reconnaissance.
Rencontrer et non chercher à apaiser, voilà ce qui compte. L’apaisement suit naturellement cette reconnaissance, mais on ne peut commencer par la quête de cet apaisement. Vouloir apaiser met de la gravité et de la superficialité, alors que rencontrer met de la légèreté et de la profondeur.
La rencontre se fait par le tact et le contact. Rappelons-nous que l’empathie est initialement Einfühlung (tact psychique). De ce tact émerge la chaleur humaine, la reconnaissance, et surtout le fait d’être touché (feeling). La réjouissance authentique du praticien vient du fait qu’il « est touché ». Je rappellerai la différence fondamentale entre le fait « d’être touché » et celui « d’être affecté » : on est touché par l’individu, on est affecté par son problème ou son histoire. Selon la direction où le praticien porte son attention, il sera soit touché, soit affecté. Comme nous l’avons déjà vu s’il est affecté il ne peut produire d’effet thérapeutique… il risque même d’être déstructurant et d’aggraver ce qu’il prétend résoudre…, la thérapie en devient insatisfaisante et surtout interminable. S’il porte son attention vers le sujet, si il est touché par le fait que celui-ci manifeste une part de lui, il aboutit spontanément à cette réjouissance, si nécessaire à l’effet thérapeutique.
Et pour faire plus simple... LES PSYS NE SONT PAS LA POUR CHOUCHOUTER LES PATIENTS
Ce que l'on perçoit maintenant, et de plus en plus de la part des psys, ce sont des promesses de confort et de bien-être frisant parfois l’injonction.
Ces discours naissent des transformations sociétales: culture du self-care et du «soi» tout seul qui donnent une société horizontale… en perte de liens et de sens. Paradoxalement, en culpabilisant tous ceux qui n’arrivent pas à aller bien, être «normés», «performés», et cela génère chez beaucoup de la culpabilité, de la frustration et, donc, du mal-être.
C’est en effet beaucoup plus facile d’aller vers une promesse de confort ! Mais celle-ci n’est qu’un escamotage, car en réalité dans une thérapie cocooning on apprend à aller bien sans savoir pourquoi on va mal.
Le mode d’emploi qu’on n’y apprend ne peut durer qu’un temps. Car l’on y dénie ce mal-être et ce non-sens qui font partie de notre condition humaine.
Quand un tsunami se produit, on se cogne au «hors-sens». La psychanalyse, elle, propose de «faire avec», de savoir quoi faire de ce non-sens qui parfois surgit dans nos vies. Cela, c’est pérenne.
Dans l’éthique même de la psychanalyse, il est demandé à l’analyste de renoncer à toute position de maîtrise, voire de savoir, car nous faisons du «sur-mesure», chaque analysant étant orienté vers sa plus grande singularité. C’est elle seule qui relance son désir. Concernant le cadre, le fait que les fauteuils soient souvent distants les uns les autres ou que l’analyste soit assis derrière le divan retire tout support du regard. Les modalités d’une séance, tenue ou pas par «l’horloge», nous amènent parfois à interrompre de manière rude l’analysant. Quant au coût financier des séances, il nous empêche aussi d’être dans la gentillesse. Tous ces éléments permettent sans aucun doute de bousculer gentiment le patient. Cela seul l’aide à se construire autrement.
En même temps, beaucoup parlent de l’empathie nécessaire pour réparer les ravages de la froideur de certains psychanalystes…
Personnellement, même si certains de mes confrères n’ont pas cherché à être aimables, je m’inscris en faux contre cette idée reçue d’une froideur fréquente! Moi, je parle, je suis chaleureuse avec les personnes que je reçois. Mais je ne suis certainement pas dans l’empathie.
Pourquoi? Parce que l’empathie étymologiquement signifie à la fois «souffrir avec l’autre», ce qui serait dangereux dans le cas d’une séance ; ou encore «se mettre à la place de l’autre», ce qui est à la fois impossible et impliquerait qu’on n’accueille pas cette personne dans sa singularité. Il y a un risque de «miroir» dans l’empathie qui empêche le rapport dissymétrique entre patient et analyste.
Alors, se garder de la «fureur de guérir».
Savoir que nous ne sommes pas là pour «chouchouter» les patients ; que ce n’est pas en visant le «mieux-être» qu’on va l’atteindre.
Enfin, le psychothérapeute ne doit être ni un «sachant», ni un «gourou». En psychanalyse, celui auquel on suppose du savoir, c’est le patient lui-même.
Car iI faut toujours se méfier des bonnes âmes qui veulent le bien d’un autre… essentiellement selon leur propre définition de ce qui est bien !
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Marie Luce
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Inscription : 22 août 2021, 23:31

Re: Difficulté à gérer mes pulsions liées à la masturbation

Message par Marie Luce »

Pour ce qui est des thérapies en ligne il me semble que la psychologue Christelle Albaret a fondé la clinique « E santé ». Je ne sais pas si j’ai le droit de citer une thérapeute. Je ne fais pas sa publicité, je n’ai pas tester ses prestations.

Je suis d’accord avec vous globalement sur le fait qu’une thérapie nécessite une rencontre au sens le plus noble du terme. Et s’engager à distance biaise la relation.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Difficulté à gérer mes pulsions liées à la masturbation

Message par Dubreuil »

Azela... dans ma réponse :
***1) Voilà, à mon grand regret je ne suis pas habilitée à vous répondre, en considérant mon manque d'empathie et ce que je n'ai pas encore lu pour vous aider à gérer vos pulsions liées à la masturbation. En effet, cela ne me donne aucun droit à tenter de vous "éveiller" à une autre façon de penser.
Après avoir trouvé mes diplômes dans des barils de lessive, et depuis mon exercice de psy en HP, et en cabinet libéral, je n'ai jamais rencontré un cas aussi complexe et délicat que le vôtre...
Je pense que vous avez saisi que c'était en réponse à vos propos quelque méprisants et suffisants à mon égard.
Je pense que se sentir frustrée et dérangée dans ses bénéfices secondaires par les réponses d'un professionnel est une excellente chose. Je souhaite qu'après lecture de mes réponses vous en ayez compris ma démarche.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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