Minijeune a écrit :Juste pour te rassurer, tu n'as pas l'air d'une folle...
Mais tu ne sembles pas vouloir voir ce qu'il se passe réellement... tu es beaucoup sur la défensive... pas dans le sens désagréable... mais dans le sens qu'on dirait que tu es beaucoup dans les mécanismes de défense... sûrement parce que tu penses que d'éviter le problème va te permettre de moins souffrir. C'est une conception super intelligente que notre cerveau nous fait croire avec une logique mentale... qui fait abstraction totalement au cerveau émotionnel... aux souvenirs, aux situations traumatiques...
Ce que je comprends, par ton silence sur les réels événements, c'est que sûrement, juste d'écrire... c'est épeurant... et je trouve que ce qui ressort c'est beaucoup une peur d'être invalidée et non- reconnue dans ta souffrance. J'imagine que ça doit faire parti de ton histoire, de ne pas avoir été écoutée ou validée dans tes émotions... ça fait parti de mon histoire en tout cas! Et ça m'a beaucoup fait souffrir!
Je ne sais pas de quelle nature sont les événements que tu as vécus... mais je peux te donner un exemple dans ma vie... la première fois que je suis venue parler ici d'abus sexuel... c'était en 2014... j'étais complètement perdue parce que j'avais eu des flash back et que je ne savais pas comment gérer ça... j'ai été pendant des années dans l'évitement du sujet... je ne voulais pas en parler... mais ma santé mentale en a pris un coup par exemple... je n'étais pas bien... je faisais des crises... sans vraiment savoir pourquoi... je gâchais ma vie... j'avais mal... mais je ne savais pas, à ce moment là, que les crises que je faisais... souvent très intenses, faisaient en sorte qu'on restait toujours en surface... on gérait la crise, les comportements dommageables... et ça prenait déjà toute la place et l'énergie... donc on n'abordait jamais le sujet de fond... c'était toujours la crise qu'on gérait... parce que je criais fort
Être pas bien psychologiquement m'a fait rentrer dans un genre de cercle vicieux... qui faisait en sorte que je faisais juste continuer d'éviter... et toutes les raisons étaient bonnes...
Si je regarde ça avec du recul...
Tout le mal que je me suis fait endurer pendant toutes ces années... comparativement à ce que je sais qu'il s'est passé réellement... c'est plus souffrant que d'affronter les problèmes... parce que ton inconscient connait la vérité... et c'est comme si tu souffrais doublement plus... juste pour éviter... ça ne fait pas de sens!!
Il en reste que souvent, il faut quand même essayer d'écouter son rythme... si on n'est pas près à parler de quelque chose, c'est peut-être parce qu'on n'est pas ssez fort psychologiquement pour y faire face...
Mon histoire d'abus...
Ça m'a pris du temps avant d'être capable d'en parler.
Ça va faire 3 ans que je suis en thérapie avec ma psychologue... et ce n'est que cette année que j'ai décidé que j'allais parler de ça... je sais que je suis capable de mieux tolérer la souffrance... donc je suis capable de survivre quand ça me brasse trop...
Mais la perfection n'existe pas... et je m'observe rester dans la censure... il se passe plein de trucs dans ma tête que je n'ose pas nommer à voix haute... et c'est con parce que j'ai confiance en ma psy... et ce que je me dis dans mon cerveau, je suis consciente que je le sais... et que ça ne le fait pas moins exister parce que ça reste dans ma tête... mais j'ai peur de m'entendre dire les choses... comme si ça les rendait réelles... comme si c'était épeurant... alors qu'il n'y a rien qui a réellement changé quand on y pense... je ne le saurais pas plus si ça sortait de ma bouche que si ça restait que dans ma tête...
En tout cas, tout ça pour dire que souvent, le mal est fait... et ça ne fait pas plus mal ou moins mal de l'affronter... et je parle de toi envers toi-même... c'est pour ça que c'est mieux parfois d'aller voir quelqu'un qui va être neutre... comme un psychologue... parce que justement, c'est quelqu'un qui ne vous jugera pas et qui ne vous invalidera pas... donc pas de crainte qu'on vous traite de folle...
Il faudrait d'abord que vous changiez cette perception que vous avez de vous, avant même que vous puissiez commencer à demander l'avis des autres!
Dès que j'ai lu ton histoire ma première réaction a été de vouloir te répondre que ma situation n'était pas aussi grave. En effet je m’apprêtais à te dire que les évènements qui pourraient être la cause de mon problème sont deux décès de mon entourage qui m'ont particulièrement touchée.
Premièrement mon grand père avec qui j'étais très proche mais disons que c'est l'ordre des choses. Le deuxième, la perte d'une amie à moi dans un accident de voiture pendant l'année ou j'étais à l'étranger ..
Mais quelque chose d’enfuie et repoussée par moi même s'est fait son chemin jusqu’à mon cerveau lors de ma lecture de ta réponse.
Un souvenir.. ou je ne sais pas trop quoi exactement plus comme une image m'est revenue en tête. Cela est déjà arrivé par le passé mais je n'ai jamais su et pu l'accepter et y croire.
C'est un sujet vraiment délicat puisque je n'ai que de bride de souvenirs dont je ne suis pas surs du tout ( parce que ça se serait passé durant mon enfance je ne peux dire quand mais jeune). Chaque fois que j'ai réfléchi à ça je n'ai pu que je résoudre à me convaincre que mon cerveau fabulait et que rien de tout ça n'était d'actuel souvenirs. Juste quelque chose créer de toute pièce par mon cerveau totalement barré. Depuis hier je ne cesse d'y réfléchir et je me dis que ça ne peut être vrai mais d'un autre coté pourquoi mon cerveau irait créer inventer des choses pareilles.
Je sais que l'on change de registre par rapport à ma première intervention
mais je n'arrive plus à le mettre de côté comme j'ai pu le faire par le passé.
J'ai honte rien que d'y penser, honte que cela soit complètement faux et d'être folle. ( peut être que c'est le cas ..).
Ton message à raviver des choses enfouies, je ne sais pas quoi faire pour y voir claire.