Syndrome de l'imposteur chez une psy

Forum adulte, aide psychologique gratuite
raptor.94
Messages : 1
Inscription : 23 mars 2020, 07:57

Syndrome de l'imposteur chez une psy

Message par raptor.94 »

Bonjour,

Je me permets de me déposer ici concernant un sentiment que j'ai depuis la fin de mes études. J'ai été diplômée en septembre 2018 en psychologie clinique de l'adulte. J'ai d'abord trouvé un travail en tant que consultant en agence d’intérim mais depuis février 2019 je travaille dans un centre d'hébergement pour adulte. Nous sommes une équipe pluridisciplinaires ( assistants sociaux, éducateurs spécialisés, psychologues, assistant psycho, etc) mais faisant tous le même travail au sein de l'institution.

Même avant d'être diplômé, je me remettais constamment en question sur ma capacité à être psy. Malgré mes deux stages bien réussi, je ne suis pas satisfaite de moi, j'ai l'impression de n'être pas faite pour cela, que je n'apporte rien aux patients que je vois, et ne cesse actuellement de me comparer à mes collègues. J'ai cette impression constante que je suis moins bien qu'eux, que je n'arrive pas à amener mes patients dans un processus réflexif et d'introspection. Que finalement, mes collègues sont plus " psy " que moi.

Je n'arrête pas de me former, d'acheter des lectures scientifiques mais je me décourage rapidement en me disant " à quoi bon, tu ne sais de toute façon pas mettre les choses en place quand elles s'offre à toi". Puis, quand j'essaie de m'informer, je me rend compte que j'oublie beaucoup. Aujourd'hui, bien que diplômé, je n'arrive pas à citer les 4 types d'attachements de Bowlby et Ainsworth, ni de savoir expliquer les distinctions entre elles par exemple. Ça me rend folle car j'ai l'impression de n'avoir rien retenu (même les modèles basiques) de ma formation et donc de ne pas être légitime dans ce que je fais.

Mes collègues me renvois que je suis adéquates dans mon travail, que les patients me font confiance et sont en alliances avec moi mais j'ai l'impression de ne pas en faire assez, de coller d'avantage à l'image d'une éducatrice qu'une psychologue.
Pourtant, je suis passionnée par la psychologie, les neurosciences, l'être humain, l'anthropologie, l'histoire et tout ce qui touche de près ou de loin à l'Humain. Quand je suis en contact avec mon patient, je suis complètement dans l'instant présent avec lui et suis toujours aussi stupéfaite et curieuse d'écouter les autres. Mais d'un point de vue de l'intervention, je me sens complètement larguée et aujourd'hui, je me rend compte que je n'arrive même plus à être dans l'écoute puisque je me dis que je ne vais pas savoir aider cette personne.

J'ai consulté pendant 4 ans pendant mes études car ça me semblait légitime qu'en tant que future psy, je puisse avoir fait un travail sur moi-même. Mais aujourd'hui, je me vois mal recontacter cette personne (bien que docteur en psychologie) parce que je sais que si je parle de ce sujet, on va d'avantage avoir une discussion "entre professionnel" plutôt qu'une aide sur ma compréhension de ce mal-être.

A travers ce post, j'ai surtout besoin de savoir si ce sentiment d'imposture, je ne suis pas la seule à l'avoir, surtout dans mon domaine professionnel où j'ai l'impression de ne pas avoir droit de le ressentir. Je recherche aussi, un partage d'expérience, comment avez-vous fait pour qu'aujourd'hui vous vous sentez légitime dans ce que vous faite ?

Est-ce que me poser toutes ses questions n'auraient pas pour finalité d'arriver à la conclusion que je ne suis pas faite pour être psy ? Est-ce que j'attends qu'on me confirme cela pour que j'abandonne ce métier ? et que je puisse me dire :" j'avais raison"?
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19336
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Syndrome de l'imposteur chez une psy

Message par Dubreuil »

je ne suis pas satisfaite de moi, j'ai l'impression de n'être pas faite pour cela
*** Qu'est-ce qui vous satisferait mieux ?

Je n'arrête pas de me former, d'acheter des lectures scientifiques mais je me décourage rapidement en me disant " à quoi bon, tu ne sais de toute façon pas mettre les choses en place quand elles s'offre à toi".
**I* Vous lisez, votre inconscient enregistre, mettre ensuite en place ( de l'intellect à la technique ) demande du temps.
Si la " clinique " vous affole un peu, c'est tout simplement que pour l'instant vous seriez mieux dans un véritable cadre, comme de la psycho comportementale, ou PNL, etc... là où vous avez des techniques bien définies…

Puis, quand j'essaie de m'informer, je me rend compte que j'oublie beaucoup.
***Faites confiance à votre intuition ! On s'en fiche des 4 types d'attachement, vous travaillez avec votre feeling. Justement, il faut oublier ce que l'on sait pour se rendre vraiment disponible à l'autre.

Mes collègues me renvois que je suis adéquates dans mon travail, que les patients me font confiance et sont en alliances avec moi mais j'ai l'impression de ne pas en faire assez, de coller d'avantage à l'image d'une éducatrice qu'une psychologue.
***Quelle importance si cela leur convient ?
ce qui semble vous manquer c'est LA COMPREHENSION DU SILENCE EN THERAPIE. Le patient ne peut évoluer si vous vous taisez, si vous ne cherchez pas à le rassurer, mais si vous le laissez parler, QU'IL S'ECOUTE parler, c'est comme cela qu'il peut d'abord SE comprendre.

Pourtant, je suis passionnée par la psychologie, les neurosciences, l'être humain, l'anthropologie, l'histoire et tout ce qui touche de près ou de loin à l'Humain. Quand je suis en contact avec mon patient, je suis complètement dans l'instant présent avec lui et suis toujours aussi stupéfaite et curieuse d'écouter les autres. Mais d'un point de vue de l'intervention, je me sens complètement larguée et aujourd'hui, je me rend compte que je n'arrive même plus à être dans l'écoute puisque je me dis que je ne vais pas savoir aider cette personne.
*** Alors faites un doctorat et devenez enseignante en psycho !

J'ai consulté pendant 4 ans pendant mes études car ça me semblait légitime qu'en tant que future psy, je puisse avoir fait un travail sur moi-même. Mais aujourd'hui, je me vois mal recontacter cette personne (bien que docteur en psychologie) parce que je sais que si je parle de ce sujet, on va d'avantage avoir une discussion "entre professionnel" plutôt qu'une aide sur ma compréhension de ce mal-être.
*** Demandez à faire une SUPERVISION avec un psy que vous ne connaissez pas si vous n'avez pas envie de revoir votre thérapeute.
Mais une chose est sûre, c'est que vos n'avez jamais fait d'analyse, sinon vous ne seriez pas dans ces inquiétudes.
Votre thérapie personnelle est donc loin d'être terminée. Courage !

Est-ce que me poser toutes ses questions n'auraient pas pour finalité d'arriver à la conclusion que je ne suis pas faite pour être psy ? Est-ce que j'attends qu'on me confirme cela pour que j'abandonne ce métier ? et que je puisse me dire :" j'avais raison"
*** Les réponses sont en vous, vous n'en aurez connaissance qu'en reprenant votre thérapie ( avec un autre psy car tout cela a du être bien léger ) il faut aller jusqu'au bout de votre thérapie, que vous vous sentiez " prête " et légitime !
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Tristana—
Messages : 276
Inscription : 23 déc. 2019, 22:59

Re: Syndrome de l'imposteur chez une psy

Message par Tristana— »

Le doute fait avancer ;)
Et à mon avis c’est parce que vous êtes justement une très bonne psychologue !
Je le lis juste entre les lignes :)
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19336
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Syndrome de l'imposteur chez une psy

Message par Dubreuil »

Le doute fait avancer ;)
Et à mon avis c’est parce que vous êtes justement une très bonne psychologue !
Je le lis juste entre les lignes :)

*** C'est un peu surréaliste tout ça.
Je dirais plutôt qu'une fois les encouragements de rigueur épuisés,( surtout par des non professionnels qui ne peuvent pas être initiés ) ) il faut tout de même savoir qu'une psy " en fonction " ne peut pas être dans un doute constant.
Soit elle s'est donné les moyens d'assurer ( sa propre thérapie, stages, séminaires, etc ) soit elle fait un break pour réfléchir plus sérieusement à son avenir.
Elle a la possibilité d'aller de suite consulter un superviseur. C'est à lui, et seulement à lui qu'elle doit exposer tout cela.
Donc stop. Avant que ce post devienne une mascarade. Ou un vaudeville. Merci.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir à « Forum adulte »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 46 invités