J'ai 16 ans, j'ai envie de mourir, je n'arrive plus à avancer

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josephine
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J'ai 16 ans, j'ai envie de mourir, je n'arrive plus à avancer

Message par josephine »

Bonjour,
Je m'appelle Joséphine, j'ai 16 ans et j'écris aujourd'hui car j'ai l'intention de mourir. Vous pourrez croire à une crise d'adolescence, mais ce n'est pas le cas. Je ne m'entends pas du tout avec mes parents, je ne peux plus leur adresser la parole sans me faire critiquer. J'ai l'impression d'être étrangère avec eux ainsi qu'avec mes frères et soeurs. Mes opinions ne sont jamais débattus et j'ai souvent l'impression d'être invisible.
Au lycée, je fais mine que tout va bien et personne ne remarque rien. Mais depuis quelques temps, je ne mange quasiment plus et je ne dors plus du tout. J'ai de plus en plus de mal à sourire pour faire croire que tout va bien. J'ai honte de ma situation.
Il y a trois ans, une professeur d'histoire a noué un lien très fort avec moi, si bien que dans mon Coeur c'st devenu ma mère. Elle m'a soutenu, elle m'a accompagnée et m'a même sauvée d'une tentative de suicide. Mais elle a à mon plus grand désespoir quitté le lycée cet été, et désormais je n'arrive plus à avancer. Avant, je tenais le coup car je savais qu'elle était là pour me soutenir mais maintenant je n'ai plus personne. Je pense à elle chaque jour de ma vie, c'est comme ma mère. Je ne travaille plus du tout, j'ai des notes méprisables dans toutes les matières. Je passe mes nuits à pleurer. J'aimerais tellement pouvoir retrouver le sourire, mais l'espoir s'envole peu à peu. Aussi, je me mutile les bras (c'est un sujet assez compliqué à aborder pour moi). Je me sens mal dans ma peau, je suis à longueur de journée stressée ou paniquée, angoissée, sans raison. Au lycée, je suis terrorisée. Je ne sais pas si quelqu'un d'autre connaît cette situation d'avoir une boule au ventre tout le temps, d'avoir l'impression de ne jamais pouvoir s'exprimer. Je n'ai absolument pas confiance en moi et les gens me le rappellent tous les jours. C'est pourquoi je pense que mourir est l'unique solution, d'autant plus que je n'ai pas d'argent pour consulter.
Voili voilou vous connaissez ma vie désormais,
Bonne journée
Tristana—
Messages : 276
Inscription : 23 déc. 2019, 22:59

Re: J'ai 16 ans, j'ai envie de mourir, je n'arrive plus à avancer

Message par Tristana— »

Plusieurs parties de votre message me paraissent intéressantes :

- la prof d'histoire

Quelle place a votre mère dans votre vie pour que vous en veniez à vous accrocher à une autre figure maternelle ?

Est-elle présente pour d’autres membres de votre famille ? Si oui, ont-ils des difficultés particulières ?

- Ces marques sur vos bras

Je ne sais pas ce qu’en dira Mme Dubreuil si elle passe ici. Pour moi, c’est notamment la volonté de marquer votre lien avec votre prof et une angoisse sous-jacente de la perdre.

- L’angoisse

Elle a toujours une raison, même si on peine à la trouver. Vous vous demandez qui vous êtes peut-être, parce que vos parents ne vous ont pas donné assez d’assurance.

- Le manque de confiance

Avec ce qui a été écrit précédemment, c’est une réponse logique.
Les autres « vous le rappelle tous les jours » dîtes-vous. Est-ce que votre façon de vous tenir et de regarder les autres vous paraissez assurée ? Vous êtes plutôt avachie ou les épaules dégagées ? Plutôt souriante ou maussade ?
Regardez vous les gens dans les yeux ?
Avez-vous de la répartie ? Ou avec eux aussi ne trouvez-vous pas votre place ?

- Le manque d’argent

C’est courant à 16 ans.
Peut-être pouvez-vous bénéficier de la mutuelle de votre père ou de votre mère et vous diriger vers un psychiatre. Je me souviens avoir bénéficié de celle de ma mère jusqu'à l’âge adulte.


Cordialement.
Rachinette
Messages : 153
Inscription : 20 juin 2019, 18:40

Re: J'ai 16 ans, j'ai envie de mourir, je n'arrive plus à avancer

Message par Rachinette »

Et si vous essayez d'affirmer que ce que vous êtes, vos opinions...
Ne vous laissez pas piétiner parce qu'on vous a ignorer. Faites de votre vécu une force, et vous serez peut-être moins souvent désespérée. Il faudra peut-être du temps.
Ne pensez pas qu'il faudrait toujours vous mettre sur un piédestal, mais vous pouvez trouver une place, si vous décider d'être combattante.
Dans la vie, il y a parfois des coupes très durs, mais heureusement qu'on peut relever la tête.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: J'ai 16 ans, j'ai envie de mourir, je n'arrive plus à avancer

Message par Dubreuil »

Comment se fait-il que vous ne puissiez pas contacter votre prof d'histoire si vous avez été si proches ? N'avez-vous pas une adresse ? Un téléphone? Un moyen de la revoir ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Nikomatik
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Re: J'ai 16 ans, j'ai envie de mourir, je n'arrive plus à avancer

Message par Nikomatik »

Bonjour Joséphine,
Je constate que plutôt que mourir, vous avez fait la démarche de poster votre message sur ce forum : ce qui démontre une sérieuse volonté de vivre! :D

Je vois aussi que ce qui a fait déborder le vase (et vous a poussé à écrire) concerne votre situation familiale. Vous avez le sentiment de ne pas être suffisamment prise en compte et acceptée telle que vous êtes (vous parlez des reproches que vous adressent vos parents). Vous souffrez de ne pas trouver votre place dans votre famille (vous vous sentez invisible dites-vous).

Il semble enfin que vous ruminez des pensées et des émotions negatives en rapport avec votre vie au lycée. C’est à dire votre vie d’il y a un mois puisque nous sommes confinés depuis mi mars. Ce qui vous préoccupe actuellement est votre vie de famille, vous penserez au lycée quand le temps sera venu d’y retourner.

Pour conclure, je tiens à vous assurer que vous pouvez vous exprimer et être entendue : ce message en est la preuve!

Prenez soin de vous.

Nikomatik
josephine
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Inscription : 04 avr. 2020, 17:11

Re: J'ai 16 ans, j'ai envie de mourir, je n'arrive plus à avancer

Message par josephine »

Dubreuil a écrit : 06 avr. 2020, 00:09 Comment se fait-il que vous ne puissiez pas contacter votre prof d'histoire si vous avez été si proches ? N'avez-vous pas une adresse ? Un téléphone? Un moyen de la revoir ?
Bonjour,
Je n'ai aucun moyen en effet de la contacter, nous étions très proches mais au sein du lycée. Alors aujourd'hui, j'ai le sentiment malheureux que je n'ai plus d'espoir de la revoir ni de la contacter. Croyez-bien que c'est quelque chose qui me bouleverse de plus en plus..
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19349
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Re: J'ai 16 ans, j'ai envie de mourir, je n'arrive plus à avancer

Message par Dubreuil »

Vous avez tenu le coup d'avril à juin, ce qui prouve que vous êtes courageuse et volontaire.
Avez-vous cherché votre prof d'histoire sur face book ? Sinon vous sentez-vous un peu plus mature aujourd'hui ? Pourquoi n'iriez vous pas parler de tout cela dans un CMP ? C'est gratuit et confidentiel.
On ne choisit pas ses parents. On ne choisit pas ses enfants. Et nul enfant n’est obligé d’aimer ses parents, et nul parent n’est obligé d’aimer son enfant. Seul le respect de part et d'autre s'impose.
Il y a une marge immense entre le désir d'enfant et l'enfant que l'on met au monde.
Nul n'est préparé à partager. Nul n'est prêt devant " la différence ". Nul ne peut savoir " avant " ce qu'il adviendra " après " de son désir, de ses fantasmes, de ses émotions qu'elles soient positives ou de rejet.
" Faire un enfant ", c'est FAIRE. Et c'est tout.
Faire un enfant pour certaines femmes, c'est ne plus jamais s'en remettre, parce qu'il vivait dans le désir et le fantasme, mais n'était pas " à faire " dans le conscient. Il faut être prêt(e) pour avoir un enfant.
Difficile d'avoir ce recul terrible de se dire que nous n'avons pas demandé à venir au monde de tel ou tel individu. Que l'on a été " tiré " du ?.. on ne sait pas d'où l'on vient. Mais on sait que l'on est porteur de caractéristiques génétiques qui ont racine bien au delà du père et de la mère. Nous sommes issus de la mémoire du monde, des mondes, de l'univers. Nous avons toutes les peines et les joies de l'humanité en nous. Nous sommes infini et universel, chacun (e ).
Nous sommes le lien entre le passé et le devenir.
Bien autre chose que fils ou fille de. Voulu ou renié.
Bien autre chose qu'enfant désiré ou banni.
Nous sommes cela, certes , mais nous sommes tellement plus attendus et complets ailleurs.
Qu'est-ce qu'un désir d'enfant ? Certainement pas une pensée " altruiste " ( on ne met pas un enfant au monde pour qu'il souffre et meurt ) mais un " élan " sexuel. La réponse à l'espèce.
Et viennent s'y greffer " le leurre " du futur parent qui " rêve " son enfant futur. Réel, symbolique, imaginaire.
Dans certains pays on met un enfant au monde et il appartient à la communauté.
On n'appartient qu'à soi.
On ne peut qu'être SEUL en soi, même accompagné, même aimé. Cela semble en effet bien plus confortable d'avoir une maman attentive et présente. Mais si le fait d'en avoir une change la destinée de certains, ce n'est pas toujours dans leur " bon sens ", et d'autres vivent sans et leur vie n'en est pas moins belle, bonne et " réussie ".
Même foetus, nous sommes déjà " indépendants. Et pourtant tributaires " des émotions et sentiments de notre génitrice.
Et cela pourrait être jugé comme injuste et affolant.
Que dire quand on vient au monde, petite fille " inconnue " pour la mère, et face à une autre inconnue. L'une est toute puissante, l'autre est totalement dépendante.
L'amour inné pour l'enfant est une fadaise. Et si l'enfant pouvait tout petit fuir à toutes jambes des bras de certains parents il le ferait sans état d'âme.
L'enfant est un faire-valoir, un objet de jouissance, un objet de troc, un chantage, une victime désignée pour se venger.. etc.. En chacun de nous il y a le pire et le meilleur. A échelle réduite, les parents peuvent passer par toutes ces étapes.. l'enfant est un formidable moyen exutoire.
Parler de l'amour inné de la mère est bon moyen de rassurer tout le monde. Le meilleur argument des diffamations contre les pères ( par ex. ) Et de perversion des liens par les services sociaux, magistrats, etc.. en culpabilisant à vie, à la fois parents et enfants.
Et c'est du lien qui va se tisser entre ces deux êtres que va " se mettre au monde " le bébé qui va grandir, évoluer, penser.
La maman met " physiquement " au monde son enfant. Il est considéré comme " son bien ", " sa chose ". Le bébé vit en symbiose ( par la force de la vie et des choses ) avec elle. Et il n'a aucune chance de s'en sortir, de s'éveiller " au monde " c'est à dire à un autre monde que celui où le maintient cette femme.
Pourtant on dit ; mettre AU monde, pas mettre A SOI.
Et puis, enfin, il va enfin et " POUR DE VRAI " venir AU monde pour la seconde fois, quand le père ou une tierce personne viendra faire " coupure " dans ce lien mortifère. L'enfant va grandir, acquérir la parole et dire Non. Et ce non, parallélement à la venue d'un tiers le libère du joug maternel. Il est enfin au monde.
Nous n'avons pas tous la même vie, nous n'avons pas tous la même chance, nous n'avons pas tous les mêmes envies, besoins, désir. Nous sommes fortement conditionnés par notre langue, notre pays, nos lois, nos croyances, etc..
Tout à revoir, refaire, repenser, redire.. parce que nous sommes libres en nous-mêmes, seuls, et uniques. Il n'y pas LA VERITE, mais notre vérité, acquise au fur et à mesure de nos expériences, et il y a également " notre vérité " dans nos croyances à la mère. Au père.
Cependant, nous sommes séparé d'eux. Ensemble parfois, mais séparés. Donc vivant.
Toute la question est là.
Et tout le travail de l'enfant qui grandit est de " tuer symboliquement " père et mère pour s'assumer et être indépendant.
S'il n'a pas assez " reçu " dans l'enfance, c'est une chose. Mais s'il en a fait son combat, sa colère, ses revendications, sa violence ou ses rancoeurs, c'est autre choses.
On ne peut pas revenir en arrière. Ni pour nous, ni pour l'autre.
On ne peut qu'essayer d'avancer avec ce que l'on a reçu. En prenant le temps de le " reconnaitre, de l'accepter ", c'est ce que l'on fait en thérapie.
Et ce bagage qui nous a été donné s'ajoute à ce que nous " en sommes " devenu. Pour en tirer le meilleur parti et laisser derrière nous ce qui ne nous appartient pas. A savoir les erreurs, les manques, les tortures mentales et/ou physiques, imposés par nos géniteurs. On garde le meilleur. On sait que l'on est " ailleurs ".
On sait que ce qui nous a manqué ne nous sera jamais rendu. Mais que ce que l'on se donne à soi-même de réflexion, de respect, de tolérance, d'attention, d'amour, nous est pour toujours acquis.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
josephine
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Re: J'ai 16 ans, j'ai envie de mourir, je n'arrive plus à avancer

Message par josephine »

Dubreuil a écrit : 29 juin 2020, 23:32 Vous avez tenu le coup d'avril à juin, ce qui prouve que vous êtes courageuse et volontaire.
Avez-vous cherché votre prof d'histoire sur face book ? Sinon vous sentez-vous un peu plus mature aujourd'hui ? Pourquoi n'iriez vous pas parler de tout cela dans un CMP ? C'est gratuit et confidentiel.

Bonjour,
J'ai tenu le coup en effet, même si c'est vraiment difficile de jour en jour. J'ai cherché partout où je pouvais trouver un moyen de la recontacter, et je n'ai rien trouvé, j'avoue que c'est particulièrement bouleversant de réaliser que je l'ai peut-être perdue à jamais. Honnêtement, je pense pouvoir dire que j'ai réfléchi, mais je ne pense en revanche pas que mature soit le mot. J'ai l'impression de ne pas avancer, et j'avoue, même si c'est difficile à dire, que les idées noires se multiplient. Je sais que un CMP pourrait peut-être m'aider, mais deux problèmes sont face à moi: premièrement, je sais que même si c'est confidentiel, mes parents finiront par être au courant, et je préfère mourir plutôt qu'ils n'apprennent quelque chose. Le deuxième problème est que à plusieurs reprises, j'ai tenté d'y aller, mais j'angoisse devant la porte, je n'arrive pas à la passer, et rentre donc chez moi ensuite. J'avoue que j'ai peur de ne pas avoir la force d'y retourner.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: J'ai 16 ans, j'ai envie de mourir, je n'arrive plus à avancer

Message par Dubreuil »

Malheureusement personne ne le fera à votre place.
C'est vous qui voyez.
Concernant cette prof d'histoire, quantité d'élèves recherchent leurs camarades, ou anciens profs, sur face-book,
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: J'ai 16 ans, j'ai envie de mourir, je n'arrive plus à avancer

Message par Dubreuil »

*** Encore immature, car à 16 ans, on ne peut pas prétendre être mature !
Et pour vos propos qui montrent cette immaturité :
" Je sais que un CMP pourrait peut-être m'aider, mais deux problèmes sont face à moi: premièrement, je sais que même si c'est confidentiel, mes parents finiront par être au courant, et je préfère mourir plutôt qu'ils n'apprennent quelque chose.
Le deuxième problème est que à plusieurs reprises, j'ai tenté d'y aller, mais j'angoisse devant la porte, je n'arrive pas à la passer, et rentre donc chez moi ensuite. J'avoue que j'ai peur de ne pas avoir la force d'y retourner.
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