Je vais à Paris, et j'ai déjà envie de rentrer! J'angoisse!

[lilyj99]

Bonjour!

À chaque fois que, pour une raison X ou Y, je me rends à Paris, j'angoisse.
Pourtant, je n'y vais jamais dans la contrainte: c'est pour des week-ends entre amis pour un concert, pour l'aéroport international, ... que des sorties à première vue sympas. Demain, je dois m'y rendre, et j'ai vraiment peur.

Je suis hypersensible, et je sais que quelques-unes des raisons pour lesquelles j'ai du mal à apprécier Paris, c'est le "trop". Je m'explique: vous pouvez m'y emmener les yeux bandés et je ressens qu'il y a ce trop-plein d'informations, de stress, de gens, de soucis, de pollution, de bruit... Au-delà de la vie sociale, la ville elle-même ne me semble pas avoir de limites géographiques. Je n'ai absolument aucun repère.

Demain, j'y vais pour me construire mon avenir. Je rêve de percer dans la comédie, et ce que j'ai trouvé de mieux... est à Paris. (Yuhu!) (Eh oui, en région, on est un peu lésé à ce niveau...) Je rêve juste d'un tremplin, d'un bon piston, pour m'y lancer et m'y améliorer -pourquoi pas à plein temps, on peut rêver.

Bien sûr, je n'angoisse pas 24h/24. Mais à la longue, je péterai un plomb.

J'aimerais comprendre cette angoisse, l'accepter, et surtout trouver les outils pour m'aider à me sentir mieux facilement même si je n'aime pas. Je ne veux plus me rendre malade.

Pouvez-vous m'aider, s'il vous plaît?
Merci infiniment! Bonne soirée!

[Minijeune]

Bonjour,
Je crois que votre anxiété pourrait être causée par plusieurs facteurs. Avez-vous déjà entendu parler des phobie sociale ou de l'agoraphobie? J'imagine qu'à Paris, il y a plus de gens que la région d'où vous habitez? Comment vous sentez-vous dans les foules?

Sinon, ça peut être un comportement acquis aussi... quelle était la réaction de vos proches, quand vous étiez jeune, par rapport à l'idée d'aller en ville.

Je ne suis pas européenne...
Je suis québécoise et je vis en banlieu de Montréal, qui est assez une grande métropole. Quand j'étais jeune, je détestais aller à Montréal parce que mes parents étaient super stressés. Ma mère nous disait de bien barrer les portes, au cas où qu'un itinérant veuille rentrer dans la voiture à une intersection. Elle nous disait de ne pas prendre le métro, que c'était dangereux... qu'on ne savait jamais sur qui on pouvait tomber...

J'en ai fait de l'anxiété... j'ai développé une phobie de la ville. Quand j'étais ado, on commençait à vouloir sortir en ville, prendre l'autobus... et j'avais un sentiment intérieur que si jamais j'y allais, il allait m'arriver quelque chose. Ça a pris du temps avant que je me sente bien, et j'ai dû m'exposer à la ville pour apprendre que ce n'était pas tant plus dangereux que peu importe où... et que les itinérants n'étaient pas méchants souvent... et quand je me suis mise à conduire, ça m'a aussi pris du temps avant d'aller en ville. Mais maintenant, je ne ressens plus cette peur intense...

Vous devriez trouver le déclencheur et travailler avec un psychologue en cognitivo-comportemental... pour vous désensibiliser... surtout si ça vous crée une souffrance significative et que ça vous empêche de réaliser vos rêves.

[lilyj99]

Bonjour !
Merci beaucoup pour votre réponse; ça m'a touché qu'on prenne le temps.

J'y ai pensé, mais ce n'est pas de l'agoraphobie. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'on se sente merveilleusement bien coincé dans une foule, mais je ne panique pas (sauf si la foule elle-même s'est créée de la panique).
Je n'ai pas peur de sortir en ville, quoique ma ville est plus petite que Paris, mais elle reçoit beaucoup de passage et de touristes, et parfois sur les trottoirs, c'est compliqué.

Non, c'est vraiment un ressenti très désagréable; un brouhaha de pensées, de gens, de bruit, d'odeurs...

Quand j'étais petite et qu'on allait en ville avec mes parents, c'était dans un but (médecin, shopping) et à une heure préférentielle (le matin) quand c'est tranquille. Mais c'était plutôt une réaction de ma mère assez rigide. "Comme ça, c'est fait. Ensuite on est tranquille."

Contrairement à elle, je n'ai pas peur du danger de la capitale. Je ne le soupçonne même pas.
Et pourtant, j'ai beaucoup voyagé sur d'autres continents toute seule !

Oui, merci beaucoup. C'est ce déclencheur que je dois chercher.

Par curiosité, vous habitez en métropole aujourd'hui ?

[lilyj99]

Je me sens obligée de rajouter que même en rêve, quand je vais à Paris, je me retrouve toujours coincée. Je ne sais jamais comment rentrer. Je marche marche marche, prends tous les trams et métros, et je ne trouve jamais mon train de retour.
Je m'imagine toujours toute petite dans des rues immenses, et je me sens automatiquement perdue.

[Minijeune]

Bonjour!
Non, je n'ai jamais habité en ville. Ce n'est pas que ça m'aurait dérangé en tant que tel... c'est juste que les loyers sont plus dispendieux et je n'ai jamais étudié à Montréal, ou travaillé sur l'îles. J'ai des amis qui y demeurent et la vie de quartier est très chouette. Chaque quartier a son cachet, sa personnalité on dirait. J'aime bien m'y rendre, manger dans des petits restos locaux, marcher dans les parcs!

Je vis en banlieue pour l'instant. Mais je ressens un certain besoin de m'en aller loin. Je ne sais pas si c'est une question de survie, vu que la covid a frappé fort en ville et dans les environs... j'attends des nouvelles pour un emploi dans le Nord-du-Québec. À 17h00 de voiture de la ville, près de la nature... pour travailler auprès des premières nations. Comme si j'avais besoin de revenir aux sources. Cet espèce d'exode est expérimenté par vraiment beaucoup de gens ces temps-ci on dirait.

[lilyj99]

Je comprends tout à fait ce qui vous pousse à vous en aller, et aller vers plus de "simplicité" et de nature. Effectivement, le virus a remis des boulons en place, on va dire. Je pense que vous allez vers quelque chose de bien; ça vous ressemblera mieux et peut-être que ça vous aidera.
Enfin, je ne vous connais pas ! Mais je sais que ce genre de volontés est d'ordinaire bien fondé et inhérent à notre nature. Et le confinement a demandé à se recentrer, on a dû trouver beaucoup de choses en soi qui nous ont changé dehors. Alors... bon courage !

[Dubreuil]

Re: Je vais à Paris, et j'ai déjà envie de rentrer! J'angoisse!
Cela fait déjà du temps depuis votre post !
Je viens juste de le lire ce matin.
Je pense simplement à votre titre avec le mot PARIS. Et je me demande bien ce qui a motivé vraiment votre venue à Paris, les raisons profondes, voire même inconscientes, comme un PARI à tenir, ou des PARIS à vivre... Et la déception de ne pas y arriver, la sensation d'échouer, etc...
Car vous dites avoir déjà beaucoup voyagé, donc " PARIS " semble être pour vous comme un " challenge " où quelque chose, ou quelqu'un vous freine indiscutablement.