Mon amie paie injustement le prix de mes traumatismes, comment arrêter ça ?

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Root
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Mon amie paie injustement le prix de mes traumatismes, comment arrêter ça ?

Message par Root »

Bonjour,

J'ai été victime de maltraitance par mon père dans l'enfance. Ma mère est restée passive et absente pour moi.
Je suis hypersensible.
J'ai 33 ans aujourd'hui et j'ai quasi-complètement rompu les liens avec ma famille.
Je partage la vie d'une femme depuis 12 ans, en tant que compagne heureuse et épanouie jusqu'à nos 9 ans, et en tant qu'ex-compagne/simple amie/co-locataire depuis près de 3 ans, où elle a acté notre séparation.
J'ai besoin de votre aide pour résoudre un problème insoluble : mon passé a ressurgi il y a 3 ans, alors que je faisais un burn out en plein milieu de ma thèse, mes terreurs d'enfant se sont comme réactivés tout à coup, et c'est mon amie qui les catalyse toutes, le plus injustement du monde.

Elle a toujours été un soutien pour moi, celle qui me pousse et m'épaule, quitte à me secouer un peu parfois, parce qu'elle croit en moi et parce que c'est sa méthode, "toujours se faire violence" (sic). Elle n'a pas compris que j'arrivais au bout de mes limites, que j'étais dans un état d'épuisement tel que je n'étais plus capable d'aller plus loin, d'être à la hauteur des attentes, de mes supérieurs, des miennes, des siennes. Quelque chose s'est comme brisé en moi à cet instant. Quelque chose s'est rompu. J'ai compris que je ne saurais plus satisfaire personne et je me suis écroulée. Je suis progressivement devenue prostrée de terreur, plus capable de rien, anxieuse de tout. J'ai décroché d'absolument tout, mon travail, ma thèse, mes relations sociales. Je ne sortais plus. Je m'auto-mutilais et m'infligeais des coups pour la première fois de ma vie, pour me soulager ou me punir, selon. Je pensais au suicide. J'ai été incapable de dire à mon amie que je décrochais de mon travail de thèse, j'ai commencé à lui mentir constamment pour éviter à tout prix son courroux, mais à travers elle, je sais que ce n'était pas le sien que je craignais. Je n'étais plus en mesure de la reconnaitre, de la voir pour qui elle était, je n'étais même plus en mesure de me rappeler notre relation et tout ce qu'on avait vécu. C'est comme si rien de notre vie à deux n'avait existé. J'ai l'impression d'avoir comme projeté malgré moi le fantôme de mon père sur sa personne. J'ai l'impression que tout à coup, elle l'incarnait lui. De celle que j'aimais tant, elle est brutalement devenu la personne que je craignais à tout prix, que je devais éviter de contrarier et de décevoir à tout prix, à n'importe quel prix. Elle n'était plus devenue qu'une menace. Et je ne lui renvoyais plus que de la terreur. Parfois même de la haine. La déroutant complètement et la faisant considérablement souffrir...
Parallèlement, je développais presque compulsivement un comportement qui me fait tout aussi honte mais qui seul m'apaisait de cette anxiété permanente. Le besoin de trouver refuge en ligne, sur des sites de discussions, à parler avec d'autres femmes, à chercher à les séduire et à gagner leur affection éphémère...

J'ignore si je suis folle mais j'ai l'horrible l'impression que s'est brusquement "rejoué" mon enfance au présent. Les exigences, les attentes, la menace de violence planant en permanence, la terreur d'être brutalisée, la recherche éperdue d'un refuge, de sécurité quelque part. Avec des protagonistes présents, qui n'ont rien demandé et n'y sont pour rien. Et je suis glacée d'effroi d'avoir été d'une telle impuissance et d'avoir causé autant de mal autour de moi.

J'ai consulté un psychologue il y a plusieurs mois, qui m'a diagnostiqué un trouble de stress post-traumatique lié à mon passé de maltraitance. Il m'a accompagné et m'a pratiqué une séance d'IMO (intégration par les mouvements oculaires). Les choses vont partiellement mieux, la peur ne m'habite plus continuellement, j'ai gagné en confiance, j'ai réussi à reprendre mes projets professionnels, mais... rien ne s'est arrangé dans mes rapports avec mon amie.
Je continue parfois encore d'être "aveugle" à sa personne, de voir en elle une menace imprécise, de projeter sur elle une haine qui ne lui revient pas. Ca me plonge dans l'effroi de blesser à ce point l'être que j'aime, de lui causer autant de souffrance et d'en être à la fois aussi impuissante.
Je me tourne vers vous car mes consultations psy tournent en rond et ne m'apportent pas de solutions pour sortir d'un tel degré de confusion.
Je ne sais plus quoi faire. Si vous le pouvez, je vous remercie de tout coeur de bien vouloir m'aider. Quelles solutions ai-je hormis sortir de sa vie pour la protéger de moi et de mes démons du passé ? Comment cesser de projeter malgré moi autant de crainte et de haine sur elle, qui ne la concernent en rien ? Comment sortir d'une telle impuissance ? Est-ce qu'affronter mon véritable bourreau du passé résoudra toute la confusion que je lui porte ? N'est-ce alors que de la profonde lâcheté de ma part ?

Merci de tout coeur par avance...
Vincent3
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Re: Mon amie paie injustement le prix de mes traumatismes, comment arrêter ça ?

Message par Vincent3 »

C'est un peu par crainte de ce genre de choses que j'évite les relations trop étroites avec les autres...
On ne peux pas faire porter nos traumatismes aux autres ou les partager avec eux, on ne peux faire que les exprimer et ensuite ça peux effectivement crée une réaction chez l'autre.
Vous pensez que vous projetez quelque choses de vôtre père sur elle, mais si c'était pas plutôt sur la mère ?
En disant que vous faites du mal à vôtre amie en lui faisant porter vos traumatismes, ça veux dire que vous l'atteigner, et si vous auriez aussi voulu atteindre de la même manière cette mère passive et absente car sont indifférence vous faisait souffrir et que vous lui en vouliez, ou alors vous auriez souhaité que vôtre mère réagisse comme vôtre amie ?
Attention, attention, attention, je suis peut-être à l'ouest, j'essaie juste de comprendre...et je risque de me faire reprendre...
Dubreuil
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Re: Mon amie paie injustement le prix de mes traumatismes, comment arrêter ça ?

Message par Dubreuil »

Une séance de IMO est totalement inutile si vous ne poursuivez pas une thérapie adaptée aux traumatismes psychiques. Ou des entretiens en psychothérapie analytique, ou encore des séances d'hypnose humaniste.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Mon amie paie injustement le prix de mes traumatismes, comment arrêter ça ?

Message par Dubreuil »

Une séance de IMO est totalement inutile si vous ne poursuivez pas une thérapie adaptée aux traumatismes psychiques. Ou des entretiens en psychothérapie analytique, ou encore des séances d'hypnose humaniste.


L'HYPNOSE HUMANISTE

En l'espace de quelques années seulement, l'hypnose thérapeutique a gagné ses lettres de noblesse. Désormais bienvenue dans les hôpitaux et les maternités (où on l'utilise pour lutter contre la douleur, par exemple), les patients font également appel à elle en complément de traitements allopathiques, dans le cadre de certaines pathologies : fibromyalgies, cancer, sclérose en plaques...
Si l'hypnose thérapeutique la plus connue reste l'hypnose ericksonienne (du nom de son fondateur, Milton H. Erickson), des « variantes » existent : c'est le cas de l'hypnose humaniste.

1-Pendant une séance, on est 100 % réveillé
C'est « la » différence principale qui existe entre l'hypnose ericksonienne et l'hypnose humaniste : pendant une séance d'hypnose humaniste, la personne reste 100 % consciente. On parle même de « conscience augmentée » !
« Les fondateurs de l'hypnose humaniste ont fait une expérience très simple, raconte Louis Monnier. Ils ont essayé de « réveiller » une personne se trouvant déjà dans un état « normal » (ou « état ordinaire de conscience »), en utilisant les techniques habituellement employées en hypnose ericksonienne. » Surprise : la personne est entrée dans un état de transe un peu différent, caractérisé par une conscience d'elle-même plus importante.
« Concrètement, alors que pendant la transe ericksonienne, on se sent un peu pâteux, un peu engourdi, pendant une transe humaniste, on se sent au contraire en pleine forme. Comme si on venait de se réveiller ! »

2 - On peut travailler sur tous les problèmes... ou presque
« L'objectif de l'hypnose humaniste, c'est surtout de stimuler les mécanismes d'auto-guérison du corps, de l'âme et de l'esprit. De comprendre tous les « nœuds » qui nous empêchent de fonctionner correctement, puis de les démêler »
Bien sûr, l'hypnose humaniste ne traite pas les problèmes mécaniques (fractures, arthrose, ostéoporose, tendinite, maladie virale...). En revanche, elle peut soulager la douleur et même aider à renforcer les défenses immunitaires de l'organisme pour favoriser la guérison. « On utilise aussi l'hypnose humaniste pour le développement personnel et le coaching professionnel : c'est une approche thérapeutique qui permet de mieux gérer ses émotions et son comportement. » Ou encore de trouver l'amour, de réussir sa carrière, de résoudre un conflit familial...
Cependant, l'hypnothérapeute précise quand même que « l'hypnose ne se substitue à aucun avis ni traitement médical. Les traitements en cours ne peuvent et ne doivent être suspendus que sur recommandation expresse du corps médical, même si vous constatez une amélioration au cours ou après vos séances d'hypnose. Les troubles psychologiques graves relèvent du domaine de la psychiatrie et ne peuvent, en aucun cas, être traités par l'hypnose. »

3 - « Les symboles, c'est le langage de notre inconscient ». C'est là qu'intervient l'anamnèse : cette longue discussion préliminaire permet à la personne de bien comprendre le contexte de sa problématique, afin de pouvoir se la représenter de façon symbolique pendant la phase d'hypnose. En clair, il s'agit de répondre à la question : « votre mal-être, vous le décririez comment ? » Ça peut être une boule noire, des piquants, une flamme brûlante... « C'est exactement la même chose que dans les contes de fées : le loup représente le masculin sauvage, par exemple. En langage symbolique, cela traduit une peur, une blessure... »
Ensuite, l'hypnothérapeute réutilise ces symboles pour nous permettre de communiquer avec notre « moi intérieur » : il s'agit alors de modifier (de « soigner ») ces représentations intérieures pour aller mieux... en profondeur !

4 - C'est le patient qui fait tout le travail
« Lorsque vous faites une séance d'hypnose ericksonienne, vous laissez les clés de votre inconscient à l'hypnothérapeute : vous êtes plutôt passif.
En hypnose humaniste, c'est l'inverse : c'est vous qui agissez. L'hypnothérapeute n'est qu'un guide, chargé de vous ouvrir les portes de votre esprit. »
Concrètement, c'est un peu comme un voyage intérieur : par la parole, l'hypnothérapeute guide la personne dans différents environnements imaginaires et symboliques, mais c'est cette dernière qui va réaliser mentalement certaines actions pour résoudre son problème.
Mieux encore : après 1 ou 2 séances, la personne peut réutiliser ce qu'elle a appris pour continuer à changer par elle-même. C'est l'autohypnose !

5 - Ça se rapproche de la méditation de pleine conscience
« L'état de conscience augmentée que l'on atteint lors d'une séance d'hypnose humaniste est proche de celui que l'on expérimente pendant une séance de méditation de pleine conscience ».
L'objectif n°1 de l'hypnose humaniste est d'amener la personne à prendre conscience d'elle-même, en lui permettant de communiquer avec son inconscient et sa conscience supérieure (ou conscience majuscule)
D'après Louis Monnier, « notre esprit, notre corps est comparable à une maison. Quand on ne la regarde pas, le temps fait son œuvre : elle se fissure, se ternit. En revanche, il suffit de porter son attention sur cette maison, en conscience, pour qu'elle commence à s'auto-réparer ».
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Root
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Re: Mon amie paie injustement le prix de mes traumatismes, comment arrêter ça ?

Message par Root »

Je vous remercie, cher Vincent3, d'avoir pris le temps de me lire et pour votre bienveillance.
Je suis d'accord avec vous, nos relations avec les autres n'ont pas à pâtir de nos blessures passées. J'en suis la première désolée. J'imagine qu'une guérison est possible et qu'elle relève de notre responsabilité exclusive. Merci d'avoir partagé votre réflexion.
Root
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Re: Mon amie paie injustement le prix de mes traumatismes, comment arrêter ça ?

Message par Root »

Dubreuil a écrit : 26 sept. 2020, 19:25 Une séance de IMO est totalement inutile si vous ne poursuivez pas une thérapie adaptée aux traumatismes psychiques. Ou des entretiens en psychothérapie analytique, ou encore des séances d'hypnose humaniste.
Je vous remercie, chère Madame Dubreuil, pour vos pistes précieuses.
Arf, je comprends en vous lisant que je suis loin d'avoir réalisé le travail suffisant pour être libérée de mes traumatismes et qu'ils continuent de ressurgir dans mon présent, nuire à ma relation... Je m'en doutais assez, bien que mon psy (CMP) m'avait fait un peu progressée (pouvoir parler de ces violences pour la première fois, me libérer du poids de la honte, recevoir une écoute profondément bienveillante, retrouver un peu d'estime de soi, etc.) mais semblait être un peu arrivé au bout de son accompagnement... Je vais explorer d'autres pistes thérapeutiques, je suis vraiment résolue à devenir la femme libre que je suis vraiment et à ne surtout plus blesser la personne que j'aime avec ce qui ne la concerne pas. Je ne manquerai pas de me renseigner davantage sur l'hypnose humaniste. Merci de tout coeur pour vos éclairages.
Minijeune
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Re: Mon amie paie injustement le prix de mes traumatismes, comment arrêter ça ?

Message par Minijeune »

Bonsoir,
Si je peux me permettre, peut-être un avis un peu différent, mais pas sur toute la ligne...
En fait, je crois aussi que nous avons la responsabilité de travailler sur nous par rapport à nos blessures du passé... et que personne, sauf soi-même, a un pouvoir de réparation...

En même temps, pour ce que je sais, on reproduit parfois des patterns relationnels... comme si notre inconscient voulait nous refaire vivre des émotions, des feeling... jusqu'à temps qu'on arrive à vraiment passer à travers... ou parfois, on ne sait vraiment pas pourquoi, mais on est poussé intérieurement à aller vers des gens qui peuvent nous faire du mal, juste parce que nous ne savons pas qu'on peut mériter du positif... on pense qu'on a vécu de la merde, parce qu'on est de la merde... et qu'on ne vivra jamais autre chose...

Moi, ce qui me questionne... c'est en quoi est-ce que vous pensez que c'est positif pour vous que vous habitiez avec votre ex... depuis 3 ans... alors qu'elle vous a laissé... dans un moment où vous reviviez des moments très difficiles...

Si je peux me permettre... j'avais 25 ans quand j'ai eu mes premiers vrais flash back d'abus que j'ai vécu de la part de mon père... et ça m'a complètement renversé... on ne choisit pas les moments où les démons refont surface... parfois, notre esprit a même oublié... mais l'important dans tout ça, pour ne pas que le traumatisme se répète, c'est se respecter... y aller à son rythme... on ne peut pas se forcer à faire face à des trucs que notre esprit n'est pas capable d'assimiler... dans ces cas, on reproduit la violence... et on reproduit le traumatisme au lieu de passer à travers...

Mais quand la personne, surtout si vous avez été avec elle pendant 9 ans, ne comprend pas les limites et vous force à affronter des trucs... elle reproduit aussi le pattern de violence... elle vous laisse... sûrement parce que vous n'avez pas gérer les choses comme elle voulait que vous le fassiez... mais vous restez avec elle, 3 ans après... alors qu'elle vous a abandonné... peut-être en faisant sentir que c'était vous le problème...

Si vous êtes en post-trauma... ce n'est pas votre faute... vous n'êtes pas responsable de ça... et ce n'est pas vous qui êtes responsable... ce n'est pas vous qui êtes la fautive... et vous n'êtes pas responsable du fait que vous avez fait un burn out... et de faire un burn out, ce n'est pas de faire vivre ses choses aux autres. Vous aviez le droit de ne pas bien feeler. Et avoir de l'aide...

La chose que vous avez besoin de faire pour vous... c'est de repérer les personnes qui ont agi comme votre père, ou comme votre mère... et de vous entourrer de personnes bienveillantes.
Root
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Re: Mon amie paie injustement le prix de mes traumatismes, comment arrêter ça ?

Message par Root »

Chère Minijeune, je n'ai pas les mots pour vous remercier...
De m'avoir lu déjà et pour le son de cloche un peu différent que vous m'apportez.

Il est très difficile pour moi de ne pas culpabiliser des répercussions que mes difficultés psy peuvent avoir sur mon amie. Notamment parce que je suis fortement "encouragée" à culpabiliser. C'est ainsi qu'elle fonctionne. De façon manichéenne. Lorsqu'on comment une faute, on est entièrement et exclusivement coupable. On se flagelle, on se repent et on trouve une façon de se rattraper. Pas de place pour la bienveillance, d'ailleurs toute bienveillance est de la complaisance... Il est vrai que je suis loin de voir les choses comme ça...
S'agissant de ma situation, je pense aussi que je ne suis pas coupable d'avoir traversé une période de fragilité extrême qui a "réveillé" de vieux traumatismes. Je suis d'accord avec le fait que ça n'est pas de ma faute, que je n'avais aucun contrôle là dessus et que je méritais simplement de recevoir de l'aide... Il est vrai aussi que j'ai vécu de façon terrible la façon dont mon amie a réagi, en me poussant toujours plus, en me brusquant, en n'écoutant pas mes appels de détresse... Je l'ai vécu comme une brutalité et effectivement, comme une sorte de "répétition" de mes traumatismes... Je vous remercie de tout coeur pour votre bienveillance et votre empathie. C'est extrêmement apaisant pour moi de vous lire.
Effectivement, j'ai commencé à aller mieux à partir du moment où j'ai été à l'écoute de moi-même, où je me suis apportée ce dont j'avais besoin, du temps, du repos, de la sécurité, de la bienveillance et un accompagnement psy... Aujourd'hui, je suis debout, mais effectivement, je l'ai tenu à l'écart de tout ce processus parce qu'elle ne le comprenais pas... A partir de là, vous avez raison, que nous reste-il à partager...

Dans ce post, je cherchais une solution à un problème mais peut-être que ce problème était mal posé dès le départ.
Je sais que je suis responsable de lui avoir fait subir des choses qui ne la concernaient pas, qu'elle ne méritaient pas et je m'en veux pour ça. Mais je sais aussi que je n'avais aucun pouvoir là-dessus, que j'ai subi et souffert moi-même. Et... je sais aussi qu'elle a une part de responsabilité dans tout ça, même faible, bien qu'elle ne soit coupable de rien non plus et pensait faire au mieux pour moi... Finalement c'est tragique pour tout le monde.

Vous parlez de la répétition inconsciente de schémas relationnels dans nos vies pour nous permettre de dépasser des choses qui nous ont profondément marqués... Je ne peux qu'abonder... Je ne crois pas qu'être en couple avec une personnalité dominatrice, directive, un peu virulente, intransigeante, soit quelque chose qui me corresponde... Ca n'est pas ce que j'incarne moi-même, loin de là, et ça n'est pas ce que je veux non plus... Même si pendant longtemps, elle incarnait une grande protection pour moi...
Peut-être avez-vous raison, peut-être qu'inconsciemment, le rôle de cette relation, de ces choix, était de me permettre d'exorciser une fois pour toute mon passé traumatique d'enfant terrorisée et brutalisée par un père tout-puissant. Et probablement qu'à présent je dois partir, prendre cette décision... Vous me demandez pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt, à raison encore. Je crois que j'étais tout simplement incapable de partir jusque-là, que je n'en étais pas prête. Je me suis énormément investie dans cette relation, j'y ai projeté beaucoup d'espoirs, un futur... Je suis restée accrochée à tout ça pendant 3 ans... Il m'a fallu le temps d'accepter d'en faire le deuil. Je crois aussi que j'étais très dépendante d'elle, que notre relation s'était construite comme ça. Il m'a fallu le temps d'un long travail pour gagner en indépendance émotionnelle. J'avoue qu'il y a enfin quelques scrupules. Je ne veux pas être celle qui l'abandonne, qui part refaire sa vie, qui la "punit"... Je sais que c'est une vision assez immature des choses...

Minijeune, merci de tout coeur.
Je vous remercie de m'avoir partagé votre vision des choses, vos mots ont énormément résonné en moi.
Je me sens un peu plus libérée de ma culpabilité, de mes choix et mes engagements passés. Je dois probablement retournée consulter, je le sais, pour être pleinement libérée de mes traumatismes, mais je sens que j'ai fait du chemin et que je ne suis plus très loin...

Je vous souhaite énormément de courage, vous m'apparaissez comme une femme brillante et pleine de ressources, je vous souhaite que tout aille pour le mieux.
Vincent3
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Inscription : 14 sept. 2020, 09:50

Re: Mon amie paie injustement le prix de mes traumatismes, comment arrêter ça ?

Message par Vincent3 »

Vous avez cette générosité d'écouter ce que les autres on à dire...vous êtes vraiment sur le bon chemin...courage pour la suite !
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