SOS!!! déni de grossesse partiel suite à relation sexuelle non consentie

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Belly89
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SOS!!! déni de grossesse partiel suite à relation sexuelle non consentie

Message par Belly89 »

Bonjour,

C'est avec un grand désarroi que je m'adresse à vous aujourd'hui.
J'ai récemment appris être enceinte suite à un rendez vous aux urgences pour douleurs abdominales.
Malheureusement, il s'avère qu'il est trop tard pour avorter. Le délai étant dépassé en France et ailleurs en Europe (où les délais sont parfois un peu plus longs).
Cette grossesse n'est absolument pas désirée et fait suite à un rapport non consenti.
Elle pose plusieurs problèmes car ma situation n'est absolument pas stable que ce soit psychologiquement (je ne me suis jamais projeté en tant que mère et me trouve bien immature pour assumer un rôle aussi exigeant) et materiellement (je vivais avec le géniteur mais je l'ai fui après avoir réalisé que c'etait un homme alcoolique, drogué, violent et instable. Je vis en sous location avec un colocataire, je n'ai plus d'emploi et comptais reprendre des études en Master avant cette nouvelle).
De même, pendant ces 5 premiers mois de déni de grossesse, il m'est arrivé de boire (plusieurs soirées, restau, apéros...) et de fumer.
J'ai conscience des potentiels dommages irréversibles causés au fœtus (syndrome d'alcoolisation foetale par ex) et ne peux m'empêcher de ressentir honte et culpabilité.
Après réflexion, je suis passé au dessus du dégoût que je ressentais à la base pour cet enfant et comprends qu'il n'y est pour rien. Mais je ne pourrais passer au dessus du dégoût que m'inspire son géniteur et je ne compte pas le mettre au courant, ne serait ce que pour ma sécurité.
Je souffre de devoir transmettre à un individu une telle histoire et ne réalise que difficilement la situation ignoble dans laquelle je me trouve et par extension, ce pauvre être.
Rien n'est stable dans ma vie et dans cette grossesse.
Je ne sais plus quoi faire, je sombre tout en tentant de tenir bon.
L'angoisse que je ressens vis à vis d'un avenir qui ne s'annonce en rien comme je l'avais espéré (le statut de mère solo qui survit me fait peur).
Et aussi la culpabilité d'être en partie "responsable" d'une entrée dans la vie aussi rude et atroce.
Je suis perdue, désespérée.

Merci de votre aide
Belly
Minijeune
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Re: SOS!!! déni de grossesse partiel suite à relation sexuelle non consentie

Message par Minijeune »

Bonsoir,
J'ai lu votre histoire et ça me touche.
J'ai moi aussi été victime d'agression sexuelle, et j'essaie de me mettre dans votre peau... puis de penser de manière détachée...

On dirait que la seule option que je vois possible et juste, serait de donner cet enfant en adoption. Parce que vous avez raison que cet enfant n'a pas demandé à venir au monde... et j'imagine qu'un enfant issu d'un viol... si je suis vraiment honnête avec la partie qui me met à votre place, en plus dans un contexte où vous ne vous êtes jamais projetée comme étant une maman, on dirait que ça me dit que vous aurez toujours un sentiment négatif envers cet enfant... il vous rappellera toujours ce que vous avez vécu ou tout ce que vous aimeriez faire, que vous ne pourrez pas faire une fois l'enfant né...

Ça ne sera pas facile, ni pour vous, ni pour le bébé...

Et il y a ces familles, qui feraient tout pour avoir un enfant mais qui ne sont pas capables, qui se tournent vers l'adoption... des familles qui accepteraient un enfant même s'il avait un handicap ou une maladie... des parents qui verraient autre chose en cet enfant qu'être le fruit d'un viol... un rejeton rejeté, certes... mais il mérite de voir, dans les yeux de son parent, de l'amour...

Et oui, les adoptions peuvent créer des troubles de l'attachement... mais si vous êtes instable et que vous savez que vous n'y arriverez pas... les problématiques que vous causerez peuvent être pires...

Si vous décidez de le garder, allez consulter... et rapidement. Justement pour vous équiper le mieux possible pour être capable de répondre aux besoins affectifs et physiques de l'enfant. Prenez l'aide que vous avez autour de vous...

Je me sentirais de la même manière que vous si j'étais dans votre situation... et sûrement que je me jugerais, en quelque part, de penser à donner mon enfant... et ça créerait sûrement une blessure à tout jamais si je le donnais... des femmes peuvent penser toute leur vie à un avortement qu'ils ont vécu et au bébé qui n'est pas né... si le bébé sort de soi... ça doit être encore plus éprouvant parce qu'il est tangible... mais parfois, c'est peut-être moins pire ça que de garder l'enfant, ne pas être capable de s'en occuper, consciemment ou pas... et qu'il finisse trimballé dans les services sociaux...

Je suis désolée pour vous, que vous vous retrouviez dans cet impasse.
Dubreuil
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Re: SOS!!! déni de grossesse partiel suite à relation sexuelle non consentie

Message par Dubreuil »

Vous pouvez également consulter l'annuaire des Etablissements d'accueil mère-enfant, pour trouver un logement et des aides matérielles et psychologiques dans votre région ( si vous habitez la France )

" L’accueil mère-enfant " a pour objectif d’aider les femmes enceintes ou les mères isolées accompagnées d’enfants de moins de trois ans et qui ont besoin d’un soutien matériel et psychologique, dans le but d’éviter les abandons d’enfants.
C’est en vertu de l'article 221-2 du Code de l'Action Sociale et Familiale, que chaque département doit disposer de structures d'accueil pour ces femmes.

Les femmes accueillies peuvent être hébergées en foyer collectif ou dans un réseau d'appartements et contribuent financièrement à leur prise en charge (le plus souvent grâce à l'allocation de parents isolés, l'API). Cette participation prend la forme d'un forfait unitaire ou peut être calculée en fonction des ressources de la personne. Cet hébergement permet aux mères de bénéficier d'une formation professionnelle adaptée, de rechercher ou d'exercer un emploi. La durée du séjour des femmes est initialement prévue pour une période de 6 mois renouvelable, avec un maximum de 3 ans.

Il est également évident que chaque situation est unique, et peut être résolue avec vous avec l'assistante sociale de votre quartier, l'Assistance à l'Enfance de votre département.
Vous avez également des écoutes téléphoniques pour les femmes en détresse, des consultations et prises en charge gratuites d'urgence dans les CMP

Courage.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: SOS!!! déni de grossesse partiel suite à relation sexuelle non consentie

Message par Dubreuil »

JE NE VEUX PAS D'ENFANT

" Faire un enfant ", c'est faire. Et c'est tout.
Qu'est-ce qu'un désir d'enfant ? Certainement pas une pensée " altruiste " - on ne met pas un enfant au monde pour qu'il souffre et meurt - mais d’abord une pulsion, la réponse à l'espèce. Et viennent s'y greffer " le leurre " du futur parent qui " rêve " son enfant futur. Réel, symbolique, imaginaire.
Faire un enfant pour certaines femmes, c'est ne plus jamais s'en remettre, en rester malade psychiquement toute sa vie. Parce que cet enfant représente bien autre chose, la précipite dans une résurgence de sa propre problématique psychique. Ou encore, parce que cet enfant vivait dans le désir et le fantasme, mais n'était pas " à faire " dans le conscient. Homme ou femme, il faut être prêt(e) pour avoir un enfant.
Difficile de se dire que nous n'avons pas demandé à venir au monde de tel ou tel individu. Mais on sait que l'on est porteur de caractéristiques génétiques qui ont racine bien au-delà du père et de la mère. Nous sommes issus de la mémoire du monde, des mondes, de l'univers. Nous avons toutes les peines et les joies de l'humanité en nous. Nous sommes infini et universel, chacun (e ). Nous sommes le lien entre le passé et le devenir. Bien autre chose que fils ou fille de. Voulu ou renié. Bien autre chose qu'enfant désiré ou banni. Nous sommes cela, certes. Mais tellement plus attendus et complets ailleurs.

JE N'AIME PAS LES ENFANTS

En terme général, l’amour est " une maladie ", un délire, qui camoufle son véritable but dans la vie. C’est un phénomène biologique dû à une production d’hormones, touché, odorat, ouïe… que notre cerveau induit au corps pour qu’il s’accouple à un autre corps afin de perpétuer l’espèce humaine. Notre esprit nous berce alors de désir et d’illusion quant au réel sens de nos sentiments, dus tout d’abord à cette trop forte dose d’hormones provoquant un " égarement " du corps, et de l’esprit.
L’amour pour les enfants peut être un moyen d’éviter sa propre « dépression » envers un autre « sujet » inaccessible. Il temporise, freine, console, cadre, parce que l’enfant est « facile à séduire » et ne demande souvent qu’à répondre au désir de l’autre.
Sans risque, il stimule, rassure, réconforte, répare, etc…
Aimer les enfants c’est se permettre son propre épanouissement en faisant alors l’économie de la « pathologie de l’amour », avec sa passion, ses blessures narcissiques, sa souffrance abandonnique, son retour brutal sur terre quand l’autre ne nous aime plus, ne nous donne plus une image « aimable » de nous-même, etc…
Penser à l’enfant dans le terme-bateau, « aimer les enfants », c’est trouver à point nommé une nécessité de penser à un autre plus qu’à soi-même. Adhérer et déboucher par maîtrise de ses pulsions vers une moralité, une raison logique dirigée, induite, éviter ainsi le « néant affectif ». C’est faire acte de bonté, de bienveillance tout d’abord envers soi-même, mettre en scène une « normalité » reconnue par les autres, dont nous attendons, ou recevons, assentiment, intérêt, gratitude.
Aimer les enfants c’est légitimer sa place dans une société tournée vers la justification affective.
Mais c'est aussi ce rendre compte que dans tout cela la place de l’enfant y est infime.
Mais puisque c’est « humain », au moins le savoir, le vivre, et le dire.

LA PLACE DE L'ENFANT CHEZ SES PARENTS ( psychanalyse )

L’enfant est « ailleurs », cet autre est « hors de nous », la psychanalyse nous l’apprend, et nous le présente « nu », dépouillé de nos affects qui l’engluent.
En qualité d'analyste, c'est en avoir pris acte simplement, honnêtement, humblement.
Dire que l’on aime ce que l’on ne connait pas, ce que l’on atteint pas, c’est sans intérêt, parce que l’on ne parle bien que de ce que l’on ne connait pas. Alors que pour chacun d’entre nous, une fois dépassée la réponse qui faisait souffrir nos questionnements ( symptômes), la connaissance n’est pas à se justifier, elle ne se parle pas, elle est acquise,
Ce serait un peu comme l’amour : « Je t’aime-moi-non-plus », je t’aime parce que tu me renvoies une image « aimable » de moi. Alors je m’aime comme tu me vois, et je me leurre de t’aimer à travers l’image que j’ai de moi. Mais qui nous appartient pas, ni à toi, ni à moi.
C’est là qu’est la place de l’enfant, dans cet entre-deux où je ne l’aime pas puisque je n’y suis pas.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: SOS!!! déni de grossesse partiel suite à relation sexuelle non consentie

Message par Dubreuil »

Minijeune post a écrit :
On dirait que la seule option que je vois possible et juste, serait de donner cet enfant en adoption. Parce que vous avez raison que cet enfant n'a pas demandé à venir au monde... et j'imagine qu'un enfant issu d'un viol... si je suis vraiment honnête avec la partie qui me met à votre place, en plus dans un contexte où vous ne vous êtes jamais projetée comme étant une maman, on dirait que ça me dit que vous aurez toujours un sentiment négatif envers cet enfant... il vous rappellera toujours ce que vous avez vécu ou tout ce que vous aimeriez faire, que vous ne pourrez pas faire une fois l'enfant né...

Abandonner un enfant est un acte très courageux
*** L'adoption est une très grave décision. Etre suivis " mère/enfant dans une structure ou " une aide spécialisée " me paraît moins barbare psychiquement autant pour la mère que l'enfant. Plus tard, cela évitera une culpabilité parfois insupportable pour la maman, et de graves séquelles abandonniques pour l'enfant. Pris en charge par les services sociaux, il aura au moins un nom, une mère, une raison de vivre. Et la maman le verra selon ses possibilités, ou son désir ( famille d'accueil ) en gardant tous ses droits.

Ça ne sera pas facile, ni pour vous, ni pour le bébé...
Et il y a ces familles, qui feraient tout pour avoir un enfant mais qui ne sont pas capables, qui se tournent vers l'adoption... des familles qui accepteraient un enfant même s'il avait un handicap ou une maladie... des parents qui verraient autre chose en cet enfant qu'être le fruit d'un viol... un rejeton rejeté, certes... mais il mérite de voir, dans les yeux de son parent, de l'amour...
Et oui, les adoptions peuvent créer des troubles de l'attachement... mais si vous êtes instable et que vous savez que vous n'y arriverez pas... les problématiques que vous causerez peuvent être pires...
*** Personne ne peut prévoir l'avenir. Il peut y avoir le pire, mais aussi le meilleur.
Personne n'appartient à personne, un enfant vient " au monde ", il n'y vient pas " pour quelqu'un, et la façon dont il y est arrivé, est toujours indépendante de la volonté, des fantasmes, ou des traumatismes de ses géniteurs.

Si vous décidez de le garder, allez consulter... et rapidement. Justement pour vous équiper le mieux possible pour être capable de répondre aux besoins affectifs et physiques de l'enfant. Prenez l'aide que vous avez autour de vous...
*** surtout pour VOUS, pour exprimer votre détresse, porter plainte contre le viol, faire le lien avec votre propre histoire, faire bien la part des choses, vous pouvez être seulement " un passeur " et la vie propre de cet enfant est peut-être une vie destinée à un but qui vous dépasse... TOUT EST POSSIBLE
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: SOS!!! déni de grossesse partiel suite à relation sexuelle non consentie

Message par Dubreuil »

JE N'AI PAS CHOISI DE VENIR AU MONDE

On ne choisit pas ses parents. On ne choisit pas ses enfants. Et nul enfant n’est obligé d’aimer ses parents, et nul parent n’est obligé d’aimer son enfant. Seul le respect de part et d'autre s'impose.
Il y a une marge immense entre le désir d'enfant et l'enfant que l'on met au monde.
Nul n'est préparé à partager. Nul n'est prêt devant " la différence ". Nul ne peut savoir " avant " ce qu'il adviendra " après " de son désir, de ses fantasmes, de ses émotions qu'elles soient positives ou de rejet.
" Faire un enfant ", c'est FAIRE. Et c'est tout.
Faire un enfant pour certaines femmes, c'est ne plus jamais s'en remettre, parce qu'il vivait dans le désir et le fantasme, mais n'était pas " à faire " dans le conscient. Il faut être prêt(e) pour avoir un enfant.
Difficile d'avoir ce recul terrible de se dire que nous n'avons pas demandé à venir au monde de tel ou tel individu. Que l'on a été " tiré " du ?.. on ne sait pas d'où l'on vient. Mais on sait que l'on est porteur de caractéristiques génétiques qui ont racine bien au delà du père et de la mère. Nous sommes issus de la mémoire du monde, des mondes, de l'univers. Nous avons toutes les peines et les joies de l'humanité en nous. Nous sommes infini et universel, chacun (e ).
Nous sommes le lien entre le passé et le devenir.
Bien autre chose que fils ou fille de. Voulu ou renié.
Bien autre chose qu'enfant désiré ou banni.
Nous sommes cela, certes , mais nous sommes tellement plus attendus et complets ailleurs.
Qu'est-ce qu'un désir d'enfant ? Certainement pas une pensée " altruiste " ( on ne met pas un enfant au monde pour qu'il souffre et meurt ) mais un " élan " sexuel. La réponse à l'espèce.
Et viennent s'y greffer " le leurre " du futur parent qui " rêve " son enfant futur. Réel, symbolique, imaginaire.
Dans certains pays on met un enfant au monde et il appartient à la communauté.
On n'appartient qu'à soi.
On ne peut qu'être SEUL en soi, même accompagné, même aimé. Cela semble en effet bien plus confortable d'avoir une maman attentive et présente. Mais si le fait d'en avoir une change la destinée de certains, ce n'est pas toujours dans leur " bon sens ", et d'autres vivent sans et leur vie n'en est pas moins belle, bonne et " réussie ".
Même foetus, nous sommes déjà " indépendants. Et pourtant tributaires " des émotions et sentiments de notre génitrice.
Et cela pourrait être jugé comme injuste et affolant.
Que dire quand on vient au monde, petite fille " inconnue " pour la mère, et face à une autre inconnue. L'une est toute puissante, l'autre est totalement dépendante.
L'amour inné pour l'enfant est une fadaise. Et si l'enfant pouvait tout petit fuir à toutes jambes des bras de certains parents il le ferait sans état d'ême.
L'enfant est un faire-valoir, un objet de jouissance, un objet de troc, un chantage, une victime désignée pour se venger.. etc.. En chacun de nous il y a le pire et le meilleur. A échelle réduite, les parents peuvent passer par toutes ces étapes.. l'enfant est un formidable moyen exutoire.
Parler de l'amour inné de la mère est bon moyen de rassurer tout le monde. Le meilleur argument des diffamations contre les pères ( par ex. ) Et de perversion des liens par les services sociaux, magistrats, etc.. en culpabilisant à vie, à la fois parents et enfants.
Et c'est du lien qui va se tisser entre ces deux êtres que va " se mettre au monde " le bébé qui va grandir, évoluer, penser.
La maman met " physiquement " au monde son enfant. Il est considéré comme " son bien ", " sa chose ". Le bébé vit en symbiose ( par la force de la vie et des choses ) avec elle. Et il n'a aucune chance de s'en sortir, de s'éveiller " au monde " c'est à dire à un autre monde que celui où le maintient cette femme.
Pourtant on dit ; mettre AU monde, pas mettre A SOI.
Et puis, enfin, il va enfin et " POUR DE VRAI " venir AU monde pour la seconde fois, quand le père ou une tierce personne viendra faire " coupure " dans ce lien mortifère. L'enfant va grandir, acquérir la parole et dire Non. Et ce non, parallélement à la venue d'un tiers le libère du joug maternel. Il est enfin au monde.
Nous n'avons pas tous la même vie, nous n'avons pas tous la même chance, nous n'avons pas tous les mêmes envies, besoins, désir. Nous sommes fortement conditionnés par notre langue, notre pays, nos lois, nos croyances, etc..
Tout à revoir, refaire, repenser, redire.. parce que nous sommes libres en nous-mêmes, seuls, et uniques. Il n'y pas LA VERITE, mais notre vérité, acquise au fur et à mesure de nos expériences, et il y a également " notre vérité " dans nos croyances à la mère. Au père.
Cependant, nous sommes séparé d'eux. Ensemble parfois, mais séparés. Donc vivant.
Toute la question est là.
Et tout le travail de l'enfant qui grandit est de " tuer symboliquement " père et mère pour s'assumer et être indépendant.
S'il n'a pas assez " reçu " dans l'enfance, c'est une chose. Mais s'il en a fait son combat, sa colère, ses revendications, sa violence ou ses rancoeurs, c'est autre choses.
On ne peut pas revenir en arrière. Ni pour nous, ni pour l'autre.
On ne peut qu'essayer d'avancer avec ce que l'on a reçu. En prenant le temps de le " reconnaitre, de l'accepter ", c'est ce que l'on fait en thérapie.
Et ce bagage qui nous a été donné s'ajoute à ce que nous " en sommes " devenu. Pour en tirer le meilleur parti et laisser derrière nous ce qui ne nous appartient pas. A savoir les erreurs, les manques, les tortures mentales et/ou physiques, imposés par nos géniteurs. On garde le meilleur. On sait que l'on est " ailleurs ".
On sait que ce qui nous a manqué ne nous sera jamais rendu. Mais que ce que l'on se donne à soi-même de réflexion, de respect, de tolérance, d'attention, d'amour, nous est pour toujours acquis.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Minijeune
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Re: SOS!!! déni de grossesse partiel suite à relation sexuelle non consentie

Message par Minijeune »

Dubreuil a écrit : 23 oct. 2020, 00:54 Vous pouvez également consulter l'annuaire des Etablissements d'accueil mère-enfant, pour trouver un logement et des aides matérielles et psychologiques dans votre région ( si vous habitez la France )

" L’accueil mère-enfant " a pour objectif d’aider les femmes enceintes ou les mères isolées accompagnées d’enfants de moins de trois ans et qui ont besoin d’un soutien matériel et psychologique, dans le but d’éviter les abandons d’enfants.
C’est en vertu de l'article 221-2 du Code de l'Action Sociale et Familiale, que chaque département doit disposer de structures d'accueil pour ces femmes.

Les femmes accueillies peuvent être hébergées en foyer collectif ou dans un réseau d'appartements et contribuent financièrement à leur prise en charge (le plus souvent grâce à l'allocation de parents isolés, l'API). Cette participation prend la forme d'un forfait unitaire ou peut être calculée en fonction des ressources de la personne. Cet hébergement permet aux mères de bénéficier d'une formation professionnelle adaptée, de rechercher ou d'exercer un emploi. La durée du séjour des femmes est initialement prévue pour une période de 6 mois renouvelable, avec un maximum de 3 ans.

Il est également évident que chaque situation est unique, et peut être résolue avec vous avec l'assistante sociale de votre quartier, l'Assistance à l'Enfance de votre département.
Vous avez également des écoutes téléphoniques pour les femmes en détresse, des consultations et prises en charge gratuites d'urgence dans les CMP

Courage.
Woww!! Ici, au Québec, il n'y a pas ce genre de ressources. On en retrouve pour les mères adolescentes, ou les jeunes mères, âgées de 16 à 25 ans...

En fait, je crois que j'étais tellement dans les émotions, par rapport à mon propre vécu, et celui de ma meilleure amie qui n'a jamais accepté sa grossesse et qui a tenté de se suicider en mettant en danger son bébé âgé de 3 mois... qui a fait en sorte que j'ai réagi sans vraiment penser à ce que mon avis pouvait apporter comme conséquence... c'était un avis, pas assez nuancé à mon goût quand je me relis. Ça parle de mon propre désir d'avoir des enfants plus tard, avec une peur de ne jamais pouvoir être adéquate... parce que je n'ai pas eu des parents qui m'ont aimé... donc j'ai peur de faire perdurer la roue et de faire du mal plus que du bien... et donc, l'idée de donner mon enfant si je tombais enceinte était quasiment salvateur pour moi... plus que l'idée d'avoir un enfant et de ne pas être parfaite... mais en fait, aucun parent n'est parfait... et parfois, les parents les "plus préparés" ou ayant le sentiment d'être les plus préparés sont les moins équipés... parce qu'ils ne se remettent jamais en question... qu'ils ne seraient pas en mesure de voir ce qui pourrait aider ou faire du mal à leur enfant...

Tandis que vous semblez avoir cetauto-critique par rapport à vous et votre situation. La vérité c'est que vous devez écouter botre petite voix intérieure. Peut-être que de discuter avec une travailleuse sociale pourrait vous aider à savoir ce que vous voulez faire... en prenant une décision par vous et pour vous!

Désolé d'avoir fait un genre de déplacement ou une projection dans votre histoire... je suis personne pour dire ce que vous devriez faire, surtout pas de faire comme si c'était la seule option de valide ou possible!

Je vous souhaite beaucoup de courage en ces temps difficiles!
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