Insécurité, schémas répétitifs, dépression

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Endevenir
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Re: Insécurité, schémas répétitifs, dépression

Message par Endevenir »

Bonjour,
Pour avoir été longtemps dans une situation analogue à la vôtre, à savoir schéma d’échec répétitif (scolaires et professionnels), blocages émotionnels, troubles de l’attention, procrastination, retards systématiques et être restée avec un potentiel en dormance sans oser/penser/me résoudre à me faire aider pendant 25 ans (entre mes 10 et 35 ans malgré un burn out au milieu et un système hormonal déréglé), je me permets de rebondir sur les conseils de Dubreuil et d’apporter un élément de mon expérience :
J’ai bientôt 40 ans et ce n’est qu’à 35 ans que j’ai commencé à chercher des solutions (énième perte d’emploi après pourtant avoir tenu 4 ans cette fois et une promotion) d’abord en dilettante et à tâtons, j’avais heureusement/malheureusement de quoi voir venir pendant un moment. Très réticente à confier mon inconscient à n’importe qui, j’ai été voir une psy « soft » pour gérer les émotions de la situation du moment et commencer à parler de mon éducation. Elle m’a conseillé la méditation, à laquelle je me suis formée quelques mois plus tard après avoir assisté à une conférence organisée par une association reconnue (la conf ne portait pas sur la méditation mais c’est en me renseignant après coup que j’ai identifié l’asso hôte de cette conf). Bref, en petit groupe durant un cycle de 8 séances 2h/semaine. Ça été extrêmement efficace dans le sens où ça a fait remonter énormément de choses : émotions et ressentis positifs, perception et attention vive et affûtée, sérénité et confiance, empathie, même mon corps et ma gestuelle ont retrouvé une fluidité de première jeunesse. Bref, mon cerveau avait fait un « reset » et c’est exactement l’intention que j’avais mise dans cet formation. J’avais cessé mes rdv psy des mois avant la méditation, l’arrêt du travail et la reprise d’activités « feel good » me suffisaient alors. Je suis juste allée la voir pour lui dire que tout allait bien. Elle m’a juste dit que si je dormais bien et que ça ne m’éloignait pas de mes proches c’était ok.

En parallèle je faisais bcp de recherches sur la psychologie, philosophie, les neurosciences, la religion, je voulais tout comprendre. J’ai repris des études à distance, en philo, pour me reconvertir dans l’enseignement ou les RH.
Mais... sans rythme imposé par un quotidien actif (sans enfant ni travail), sans soutien psy pour gérer cette remontée émotionnelle et confrontée dans mes cours aux momunents de pensée morale des siècles passés, conserver cet état d’esprit conquérant fut très difficile et je suis retombée dans des cycles de chutes et remontées successifs sur lesquels je n’avais plus la main.
Mon bas de laine diminuant, la pression de retrouver du travail me minait, je ne me sentais pas prête.
J’ai la chance d’avoir un mari aimant, discret mais pas distrait (pour le coup j’ai été bien inspirée de ne pas répéter le schéma parental le jour où j’ai dit oui), patient et très stable, mais je ne pouvais pas abuser de ses qualités plus longtemps. J’ai entamé un nouveau parcours avec une psychanalyste qui est aussi psy pour enfants, pour débroussailler l’auto-analyse dans laquelle j’étais empêtrée depuis un transfert amoureux datant de mon adolescence (un « amour vache »), j’ai retrouvé un mi-temps alimentaire pendant 6 mois, qui m’a permit d’identifier ce sur quoi je devais encore travailler et plus récemment un cdi comme responsable supply chain et qualité dans une TPE dans lequel je m’épanouis énormément, je suis responsable du planning (!!) et du coaching d’un ouvrier afin qu’il gagne en autonomie. Il y a tout à faire et à inventer, à structurer, on est dans du très concret, zéro bullshit. J’ai un patron challenging et très direct mais soutenant et qui me fait confiance. Il n’est pas immunisé contre ses propres contradictions, mais est à l’écoute de la critique diplomate et bien argumentée. Pour l’instant tous les signaux sont au vert, c’est encourageant, et quand ça menace, je sais sur quoi agir.

Mais le but de ce partage était surtout de souligner l’importance des conseils de Dubreuil pour lutter contre la procrastination, car une fois le diagnostique établi, les causes identifiées, c’est à vous de prendre le relais par vos actions quotidiennes. Car c’est par la pratique au quotidien (comme pour un sportif) que tout votre sytème (cérébral, nerveux, émotionnel...) va s’améliorer de manière durable, c’est une question d’habitudes ancrées dans le quotidien. Il n’y a pas de miracle qui tienne sur le long terme.
Trouver un job pour vous donner un cadre, un terrain de jeu pour travailler sur ce qui doit l’être, sans attendre que ce job (ou le suivant) vous apporte la satisfaction ou le feedback que « ça y est ».

Continuer votre parcours psy en parallèle d’une démarche alternative comme l’hypnose, pour en gérer les effets par le dialogue et baliser les progrès. Je vous le conseille si vous ne voulez pas perdre autant de temps que moi.

Et concernant votre ami, si ne pas être trop gentil est un service qu’il vous rend, vous abrutir de critique quand vous êtes démuni est cruel. S’il y a du vrai dans ce qu’il vous dit, servez-vous en mais ne vous accablez pas des reproches de votre entourage jusqu’à la paralysie.

Bonne continuation
PtiLou
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Re: Insécurité, schémas répétitifs, dépression

Message par PtiLou »

@Endevenir : je vous remercie beaucoup pour votre réponse et votre partage de votre parcours, j'ai le sentiment que c'est possible de s'en sortir mais quand vous parler de situation analogue à la mienne vous voulez dire au niveau émotionnel et identitaire ? Une situation familiale similaire ? Vous avez réussi à dépasser tous vos démons aujourd'hui ?

Merci beaucoup également pour vos réponses pertinentes et votre analyse très subtile et pointilleuse Mme Dubreuil.

Ça fait du bien de se sentir compris mais en même temps je me sens seul et oui Mme Dubreuil je comprends ce que vous dites mais j'ai ce besoin de réassurance et de comprendre, de décortiquer et de démystifier ce qui se passe en moi et de comprendre ce qu'il m'arrive c'est une sorte de contrôle quelque part et de ne pas vouloir perdre pieds. C'est difficile vous savez, bien entendu que j'ai lu avec cœur et attention vos propos et les ai compris mais ce que je vous ai dit jute avant explique cela. En effet, je suis dans un état d’affolement mental et émotionnel. J’essaye d’avoir une vision globale de mon problème même si je sais bien que ça ne résoudra rien de cette façon.

Ce qui est déjà bien c'est que j'ai conscience des problèmes après c'est vrai que j'ai tendance à vouloir aller à droite et à gauche tellement je suis perdu et voudrais résoudre mes problèmes le plus rapidement possible tellement j'en ai souffert et que ça continue épisodiquement comme un feu qui se rallume et s'éteint puis faut dire que je suis inquiet pour mon avenir en général pris entre le passé et le futur. La perte de mon travail m'a fait certainement croire que rien ne peut marcher et fonctionner pour moi je pense que ça a été un déclencheur comme la 1ère perte de mon grand-père qui a été seulement "soignée" par magnétisme ou encore comme pour toute perturbation dans ma vie.

La dépression persistante dans le temps (qui doit certainement laisser des traces au cerveau j'imagine) n'est pas une malédiction que l'on subit toute une vie, j'imagine que c'est possible de ne pas rechuter même en en ayant fait plusieurs à répétition non ? Mon cas n'est pas désespéré ?

En faisant de l'hypnose humaniste, j'imagine que ça va faire bouger plein de choses et en traitant un sujet ça va bouger sur un autre car tout est lié je pense. Quand vous parlez de 10 séances, vous parlez pour toutes les problématiques ? Je sens que j'ai besoin de pleurer, pleurer, pleurer encore et encore.

Concernant l’étiothérapie, en fait j’ai testé une fois fin novembre. Je comptais pas en faire beaucoup peut-être encore 1 fois ou 2 et me concentrer après uniquement sur l’hypnose en plus de continuer l’analyse. Ce qu’il en est ressorti c’est qu’il y a beaucoup de colère, de peurs, de la nostalgie d’hier, s’accepter aussi, des accidents de vie que l’ostéopathe a senti dans mon corps, le super pouvoir que ma mère exerce mais aussi le deuil du fait de ne pas avoir été aimer comme j’aurais souhaité et de pardonner l’inquiétude de ma mère à mon égard et sur ma santé au début de ma vie. Accepter de pas répondre à toutes les attentes de ses parents et vice-versa.

Pensez-vous qu'il est possible que j'ai mal vécu la séparation d'avec ma mère quand on m'a mis en couveuse à ma naissance et que cela ait laissé des mémoires traumatiques inconscientes ?

Mes parents sont inquiets pour moi en ce moment je le vois et je le sais de toute façon ils ne savent pu quoi faire pour m'aider. Mon père a les yeux rouges en permanence, je leur fait de la peine. Je n'ai pas envie de rester chez eux toute ma vie, me dire que je n'aurais peut-être pas d'enfants, tout cet espoir depuis des années de m'en sortir et de voir les années passer sans avancée définitive et identitaire, de manière stable et équilibrée. Même mon père se mets à me dire que je capte pas et que je percute pas, que je suis à l'ouest, qu'il faut faire attention à ses affaires et grandir dans sa tête.

Je pense avoir trouvé un hypnothérapeute et une nouvelle psychologue mais le problème c'est qu'elle fait de l'hypnose aussi mais visiblement elle en fait pas tout le temps et ses séances durent 30min donc à mon avis ça va pas avancer beaucoup même si elle à l'air plus dynamique et encline à vouloir aider de manière active en apportant des outils et explications.

Je sais que je ne suis pas fou, mais ça me perturbe et me questionne de me dire ce qui va ou ne vas pas chez moi dans ma manière de réagir, mon autonomie, ma relation à l'autre et mon appui, ma concentration et ma cognition qui s'empire je trouve, ma confiance.. J'ai le sentiment que c'est toute ma personne qu'il faut revoir et changer dans ma perception et mon fonctionnement comme dirait mon copain "je suis pommé". Il m'a rajouté du mal-être au mal-être je crois aussi également n'ayant déjà pas un grand amour de moi-même... Mais si je le quitte et que je romps, je me dis que je n'aurais pu de "guide" pour me montrer le chemin, (je remets ma vie à quelqu'un d'autre en somme) qu'il a raison sur des points sans doute puis que je vais rester avec mes problèmes et "enfant". Il est beaucoup dans le contrôle et la perfection il me semble. Mais quand j'entends que je parle pas assez, que je vois pas plus loin que le bout de mon nez, que c'est pas faute de me dire les choses et que c'est "bien fait pour ma gueule" les conneries qui m'arrivent, que j'ai le même âge mental qu'une de mes amis d'une 20aine d'années, qu'il est pas ma priorité, que je respecte pas un planning quand on doit se voir, que ce qu'il me disait ça allait m'aider à me faire une carapace avec les autres, que je n'avance à rien dans une journée, que je gère mal mon argent, que je sais pas être à l'heure... Tout est problématique à vrai dire mais soit disant qu'il faut un minimum dans la vie et que tout le monde l'a sauf moi.

Ce quelque chose qui bloque je pense c’est le fait de se retrouver seul et de l’accepter, la crainte d’être abandonné, d'échouer, de grandir qui m’a bloqué avec les études pourtant je n'avais pas autant de problèmes de mémoire et de concentration au collège et lycée c'est ça que je comprends pas y'a eu une exacerbation j'ai le sentiment. Pareil, je ne procrastinais pas. J'ai réussi à avoir mon Bac ES quand même je me demande comment parfois. J'aurais envie de refaire quelque chose comme une envie de crier, d'hurler en me disant que je peux y arriver.

Les symptômes somatiques et hypocondriaques sont apparus à chaque changement de cycle et d’étape de vie.
Pourtant, et c’est ce qui est surprenant, c’est que plus d’une fois je me suis cru guéri et avancer enfin, prendre des décisions, avoir confiance, me mettre "en danger", surmonter mes angoisses, prendre les devants, m'affirmer, mais mes réactions posent problèmes dans mon adaptation du quotidien c’est pour ça sans-doute que je vie des revers de bâton ou bien c’est une croyance erronée et non pas le fruit d’un envoûtement, enfin j’espère (rires).

Actuellement, je suis en mission intérim dans le graphisme donc ça m’aide à tenir le cap et à passer l’épisode dépressif mais je viens d’apprendre que j’allais pas être gardé certainement... d’une journée à l’autre mon humeur change en ce moment je crois que ça va mieux depuis quelques jours cependant les douleurs au dos et les larmes sont revenus aujourd'hui.

Je suis désolé j’espère ne pas vous paraître trop lourd si c’est le cas j’en suis navré mais ça fait du bien d’écrire et de partager ses inquiétudes et souffrances surtout que j'ai rien demandé comme vous me l'avez dit.
PtiLou
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Re: Insécurité, schémas répétitifs, dépression

Message par PtiLou »

Bonjour Mme Dubreuil et à ceux qui me liront, pouvez-vous me dire ce que vous en pensez par rapport à mon poste précédent s'il vous plait ?

J'ai trouvé un hypnothérapeute mais le soucis c'est que je crains que ça fasse doublon avec ma nouvelle psychologue qui va faire de l'hypnose mais ça me parait déjà long d'avance car les séances ne durent que 30 minutes et elle ne va pas en faire systématiquement.

Je ne ne voudrais pas abuser de votre gentillesse mais je suis stressé avec tout ça...

Je vous remercie beaucoup.
PtiLou
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Re: Insécurité, schémas répétitifs, dépression

Message par PtiLou »

Bonjour,

Actuellement, je me demande comment faire la différence entre une différence qui caractérise chaque individu dans son individualité d'un comportement problématique qualifié de troublé ? Les dires de mon copain m'ont pas mal perturbé et continuent actuellement même si il en dit moins. Il est en thérapie de son côté mais est psychorigide moi qui suis tout le contraire... J'ai parfois penser à rompre n'y arrive pas...
Même mon père se mets à me dire que je capte pas et que je percute pas, que je suis à l'ouest, qu'il faut faire attention à ses affaires et grandir dans sa tête.

Qu'est-ce qui fait que nous sommes adulte ou pas mis à part l'autonomie ?

Mon contrat intérim dans le graphisme n'a pas été renouvelé...

Je suis également en position difficile car je dois mentir à mes parents pour voir mon ami tous les 15 jours et je suis à cours je n'y arrive pu, ça devient trop difficile à supporter et stressant à chaque fois de dire que je serai pas la ce week-end.

Ce quelque chose qui bloque je pense c’est le fait de se retrouver seul et de l’accepter, la crainte d’être abandonné, d'échouer et de grandir qui m’a bloqué avec les études pourtant je n'avais pas autant de problèmes de mémoire et de concentration au collège et lycée que maintenant. Peut-être est-ce à cause du Zoloft ? J'aurais envie de refaire quelque chose comme une envie de crier, d'hurler en me disant que je peux y arriver.

Les symptômes somatiques et hypocondriaques sont apparus à chaque changement de cycle et d’étape de vie.

Peut-on réellement se sortir d'un trouble dépressif persistant ?

Concernant l’étiothérapie, en fait j’ai testé une fois fin novembre. Je comptais pas en faire beaucoup peut-être encore 1 fois ou 2 et me concentrer après uniquement sur l’hypnose en plus de continuer l’analyse. Ce qu’il en est ressorti c’est qu’il y a beaucoup de colère, de peurs, de la nostalgie d’hier, s’accepter aussi, des accidents de vie que l’ostéopathe a senti dans mon corps, le super pouvoir que ma mère exerce mais aussi le deuil du fait de ne pas avoir été aimer comme j’aurais souhaité et de pardonner l’inquiétude de ma mère à mon égard et sur ma santé au début de ma vie. Accepter de pas répondre à toutes les attentes de ses parents et vice-versa.

La nouvelle psychologue que je vois actuellement me donne des clés et des façons de faire ou de réagir pour mieux appréhender les choses mais cela fait 5 séances qui durent à peu près 30mn et elle ne m'a toujours pas fait d'hypnose.

Je réfléchis beaucoup en ce moment, résume ma situation sous forme de sujet pour avoir une vision d'ensemble :

lien familial important, deuil de l’enfance et de la fusion parentale, pris entre le passé et l’avenir, gestion des émotions difficile, nostalgie et mélancolie intenses, acceptation de la solitude et des pertes, acceptation de la fin et de la frustration puis de la mort mais aussi de l’autorité et de l’injustice, angoisse de vie et de mort, hypocondrie, acceptation du changement et de l’incertitude ainsi que du temps qui passe et de l’éphémérité, questions existentielles et trouble identitaire avec insécurité, hypersensibilité tout me touche à la moindre perturbation, haut-potentiel possible, manque de confiance en soi et d’affirmation de soi, manque d’amour de soi, acceptation de l’orientation sexuelle avec doute, culpabilité excessive s’excuser trop souvent et se justifier ou encore se braquer et pleurer avec manque de relativisme, problème avec le travail et troubles de concentration et d’attention, prise d’initiatives difficile en général, autonomie non pleine, dépendance à autrui avec prise de décision difficile, savoir dire non, trouble unipolaire dépressif persistant, blessures de l’enfance et chocs émotionnels, du mal à montrer ses sentiments amoureux, manque de dynamisme et de motivation, procrastination, anticipation négative avec croyances limitantes, tourner en rond en attendant que ça se passe en avançant pas assez vite dans ma vie, blocages émotionnels et conflits internes, inhibition et renfermement parfois, hyperphagie, ruminations sur ses problèmes ou pas, sentiment de vide intérieur et d’insatisfaction chronique, volonté de tout contrôler par liste.

Merci beaucoup à ceux qui me liront.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Insécurité, schémas répétitifs, dépression

Message par Dubreuil »

Bonjour Mme Dubreuil et à ceux qui me liront, pouvez-vous me dire ce que vous en pensez par rapport à mon poste précédent s'il vous plait ?
*** Désolée de mon silence, il était vraiment involontaire, j'ai dû changer d'ordinateur, je n'avais pas lu vos derniers messages ( tout comme ceux de plusieurs autres internautes. ils n'apparaissaient pas dans le bon endroit
Je vous donne une réponse dès que j'ai un peu de temps...
Et très bonne année à vous dans un dénouement heureux de ce passage existentiel douloureux.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Insécurité, schémas répétitifs, dépression

Message par Dubreuil »

La dépression persistante dans le temps (qui doit certainement laisser des traces au cerveau j'imagine) n'est pas une malédiction que l'on subit toute une vie, j'imagine que c'est possible de ne pas rechuter même en en ayant fait plusieurs à répétition non ? Mon cas n'est pas désespéré ?
*** La dépression est un état ou la personne " coule ", n'a plus d'énergie pour réagir, mais contrairement à "la mélancolie" qui est très grave et conduit sans fin au suicide tant qu'il n'est pas vraiment réalisé, dans la dépression cela est considéré comme une étape parfois nécessaire pour que la personne comprenne qu'elle a "abusé", qu'elle n'est pas toute puissante, qu'elle doit s'arrêter dans sa fuite en avant, se reposer, et réfléchir très sérieusement à reprendre sa vie en main. Et cela ne revient pas si un travail de compréhension a été fait avec un professionnel. C'est aussi pour cela qu'il faut éviter de prendre un traitement psychiatrique qui ne fait que masquer la raison de la dépression et l'aggraver plus encore par des molécules chimiques qui sont des poisons. Il faut parler, pas écraser la douleur.

En faisant de l'hypnose humaniste, j'imagine que ça va faire bouger plein de choses et en traitant un sujet ça va bouger sur un autre car tout est lié je pense. Quand vous parlez de 10 séances, vous parlez pour toutes les problématiques ? Je sens que j'ai besoin de pleurer, pleurer, pleurer encore et encore.
*** Vous commencerez par pleurer en effet, c'est une décharge émotionnelle absolument nécessaire. D'abord parce que l'on a pas forcément les mots, et aussi parce que c'est reconnaître que l'on ne va pas bien et l'accepter. Il faut reconnaître l'impact de sa souffrance pour la nommer et la guérir.

Pensez-vous qu'il est possible que j'ai mal vécu la séparation d'avec ma mère quand on m'a mis en couveuse à ma naissance et que cela ait laissé des mémoires traumatiques inconscientes ?nant
*** Il est maintenant reconnu que le foetus dans le ventre de sa maman ressent son stress. Imaginez quand à sa venue au monde il est arraché à elle et privé de son corps et de son odeur.

Même mon père se mets à me dire que je capte pas et que je percute pas, que je suis à l'ouest, qu'il faut faire attention à ses affaires et grandir dans sa tête.
*** C'est un peu tard s'il ne s'en rend compte qu'aujourd'hui § Dès votre enfance il aurait fallu que vous soyez attentivement suivi et compris pour vos troubles de l'attention. Cela vous aurait grandement évité vos troubles d'aujourd'hui, et votre état d'angoisse qui est lié à ce déficit.

Je pense avoir trouvé un hypnothérapeute et une nouvelle psychologue
*** Personnellement je vous ai proposé de ne pas faire plusieurs choses à la fois. Arrêtez de vous disperser, la thérapie humaniste en premier, par exemple, et vous irez déjà bien mieux.

comme dirait mon copain "je suis pommé". Il m'a rajouté du mal-être au mal-être je crois aussi également n'ayant déjà pas un grand amour de moi-même... Mais si je le quitte et que je romps, je me dis que je n'aurais pu de "guide" pour me montrer le chemin,
*** C'est néfaste de s'en remettre à quelqu'un d'autre. On ne commence à aller mieux que quand on accepte de comprendre qu'il n'y a que nous qui savons ce qui est bien pour nous.
C'est l'indépendance qui aide à se trouver et à évoluer. Aller se questionner en thérapie est mille fois plus positif que de croire son amoureux ou son voisin qui ne connait rien de la psychologie et vous dit savoir ce qui est bien pour vous. Ce n'est pas votre liberté ni votre désir, tout cela lui appartient, et c'est trompeur et dangereux.

Il est beaucoup dans le contrôle et la perfection il me semble. Mais quand j'entends que je parle pas assez, que je vois pas plus loin que le bout de mon nez, que c'est pas faute de me dire les choses et que c'est "bien fait pour ma gueule" les conneries qui m'arrivent, que j'ai le même âge mental qu'une de mes amis d'une 20aine d'années, qu'il est pas ma priorité, que je respecte pas un planning quand on doit se voir, que ce qu'il me disait ça allait m'aider à me faire une carapace avec les autres, que je n'avance à rien dans une journée, que je gère mal mon argent, que je sais pas être à l'heure... Tout est problématique à vrai dire mais soit disant qu'il faut un minimum dans la vie et que tout le monde l'a sauf moi.
*** Fuyez-le ! Bouchez-vous les oreilles ! De quel droit se place-t-il en juge et en censeur !

Ce quelque chose qui bloque je pense c’est le fait de se retrouver seul et de l’accepter, la crainte d’être abandonné
*** Si vous pensez cela, c'est que c'est déjà fait, vous vous êtes déjà senti " abandonné " dans la conduite possessive et mortifère de votre maman. Vous n'existez pas hors d'elle.. Donc, pourquoi avoir peur puisque c'est de l'abandon déjà vécu dont vous souffrez !

J'aurais envie de refaire quelque chose comme une envie de crier, d'hurler en me disant que je peux y arriver.
*** Comme le petit garçon qui voudrait se rebeller contre sa mère étouffante qui ne l'entend pas.
Mais vous avez grandi, vous êtes un homme maintenant, c'est à cela qu'il faut penser.

Pourtant, et c’est ce qui est surprenant, c’est que plus d’une fois je me suis cru guéri et avancer enfin, prendre des décisions, avoir confiance, me mettre "en danger", surmonter mes angoisses, prendre les devants, m'affirmer
*** Bien sûr, vous êtes en capacité de vous extraire de tout cela, mais comme vous restez vivre dans le même lieu, avec les mêmes personnes, le découragement revient aussitôt. C'est logique.

Actuellement, je suis en mission intérim dans le graphisme donc ça m’aide à tenir le cap et à passer l’épisode dépressif mais je viens d’apprendre que j’allais pas être gardé certainement... d’une journée à l’autre mon humeur change en ce moment je crois que ça va mieux depuis quelques jours cependant les douleurs au dos et les larmes sont revenus aujourd'hui.
*** On comprend que "vous en ayez plein le dos !"
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Insécurité, schémas répétitifs, dépression

Message par Dubreuil »

Qu'est-ce qui fait que nous sommes adulte ou pas mis à part l'autonomie ?
*** C'est justement l'autonomie !

Je suis également en position difficile car je dois mentir à mes parents pour voir mon ami tous les 15 jours et je suis à cours je n'y arrive pu, ça devient trop difficile à supporter et stressant à chaque fois de dire que je serai pas la ce week-end.
*** Si voir votre ami est indispensable, vous équilibre et vous apporte du bonheur, "mentir" par confort peut se comprendre. Mais si vous n'en retirez aucun bienfait, c'est déprimant. Et inutilement culpabilisant.

Ce quelque chose qui bloque je pense c’est le fait de se retrouver seul et de l’accepter, la crainte d’être abandonné, d'échouer et de grandir qui m’a bloqué avec les études pourtant je n'avais pas autant de problèmes de mémoire et de concentration au collège et lycée que maintenant. Peut-être est-ce à cause du Zoloft ?
*** Oui, entre autre. Et de vos contraintes affectives qui envahissent votre esprit.

La nouvelle psychologue que je vois actuellement me donne des clés et des façons de faire ou de réagir pour mieux appréhender les choses mais cela fait 5 séances qui durent à peu près 30mn et elle ne m'a toujours pas fait d'hypnose.
*** Tant mieux !
Mais enfin pourquoi ne comprenez-vous pas que c'est encore un moyen de rester dépendant de quelqu'un d'autre ?
Pour l'instant, seule l'hypnose humaniste pourrait respecter votre individualité et votre désir CONSCIENT de vous en sortir.

Je réfléchis beaucoup en ce moment, résume ma situation sous forme de sujet pour avoir une vision d'ensemble :
lien familial important, deuil de l’enfance et de la fusion parentale, pris entre le passé et l’avenir, gestion des émotions difficile, nostalgie et acceptation du changement et de l’incertitude ainsi que du temps qui passe et de l’éphémérité
*** Beau jeu de mot : éphéméride, et effet mérité.
Vous avez super bien décrit vos problématiques.. Alors maintenant vous savez quoi faire !
MAIS UNE SEULE CHOSE A LA FOIS !
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
PtiLou
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Re: Insécurité, schémas répétitifs, dépression

Message par PtiLou »

Bonjour Mme DUBREUIL,

Je me permets de revenir vers vous pour vous exposer ou j'en suis actuellement.
Âgé bientôt de 28 ans, j'ai continué la thérapie avec la psychologue que j'avais commencé à voir et qui fait de l'hypnose Ericksonienne. Elle travaille sous forme de petits films et de rêves face aux situations et/ou émotions problématiques. Je préférais m'en référer dans un premier temps à un psy qui pratique l'hypnose.

J'étais content, j'ai repris des études en communication pour un M1, j'ai réussi à me faire des amis et à nouer des liens, j'ai perdu le premier emploi mais en ai retrouvé un autre ou ça se passe bien, j'ai pu dire la vérité à mes parents sur ma relation avec ce garçon ce qui a été bien pris et entre nous ça se passe mieux. J'avais repris confiance en moi et je ressentais un bien-être. J'ai réussi à me détacher des mes parents et à être distant en mettant des limites avec eux. J'avais pris un appartement lors de ce premier emploi en alternance même si ça n'a pas fonctionné. J'ai repris l'appartement de ma sœur à 30mn de chez mes parents car c'est là que j'ai retrouvé une entreprise à l'aide d'un prof. Le travail me plait et je pensais au moment présent et m'inquiétais pas trop de l'avenir et de la suite. J'avais même de nouvelles pistes sentimentales, des projets (réussir en entreprise et formation, voir pour une licence pro dans le social éventuellement, être heureux en amour, faire de nouvelles rencontres amicales, s’inscrire dans des associations (sport, théâtre, bénévolat…), prendre des cours de chant, faire plusieurs castings..).

J'ai réussi à m'affirmer davantage, à dire non aux autres, à prendre du recul et de la distance, à être plus conscient des choses et ancré dans le moment présent, à gérer mes émotions, à prendre des initiatives et des décisions plus éclairées. Je constatais encore un sentiment de vide parfois et revenais chez mes parents le week-end pour ne pas éprouver le sentiment de solitude.

Pourtant, avec l'hypnose Ericksonienne j'avais le sentiment d'avoir enfin compris que pour être heureux il fallait être positif et y croire. En adoptant ce comportement là des choses positives pouvaient arriver (j'ai pu participer à des projets artistiques de figuration de films).

Cependant, après 1 an et demi d'améliorations et d'un nouveau départ je constate une rechute depuis le 12 mai dans un état de paroxysme émotionnel de nouveau avec un état dépressif. Ma psy m'a dit que c'était normal et qu'une thérapie ce n'était pas linéaire il peut y avoir des rechutes, que l'hypnose fonctionne par "couches" et que ce n'est pas pour ça que ça ne fonctionnera pas définitivement sur le long terme. C'est normal selon vous ?

J'ai eu dernièrement un rdv avec une conseillère CIO car je voulais en parallèle du M2 faire une licence pro à distance dans le social elle me l'a déconseillé, elle m'a dit que ce n'était pas en courant après plusieurs lièvres que j'aurais du travail, que ce n'est pas à 35 ans que je pourrais encore me dire de changer d'orientation à un moment faut travailler. Un cataclysme s'est produit et m'a ramené à mes difficultés ainsi qu'à mes affects dépressifs d'autant que j'étais confiné chez mes parents car j'avais le Covid. Je pensais pourtant être quelqu'un d'autre et avoir vaincu plein de choses avec l'hypnose.

J'ai alors eu le sentiment que tout était trop dur pour moi, que je n'y arriverai pas de toute façon et que c'était peine perdu. Je me suis demandé si j'aimais vraiment ce que je faisais, si j'y arriverai tout en remettant en question ma personne et ce que j'avais comme problèmes psychologiques.
J'ai commencé à ruminer le fait que j'avais toujours pas de travail fixe (que j'en aurais peut-être pas à la fin du M2) et que je n'étais pas si heureux avec mon copain. Je me retrouve avec le même problème en lien avec l'avenir professionnel que j'ai eu en BTS et en licence également.

J'ai ressenti à nouveau un sentiment de danger face à la vie et peut-être d'engagement sur son chemin, des questions existentielles, un sentiment d'insécurité, qu'est-ce que je veux vivre et attends de la vie, le sentiment d'être seul face à soi-même abandonné de devoir se structurer seul, ne pas réussir à accepter l'impermanence de la vie et l'incertitude, ma dépendance affective aux autres, à penser aux expériences négatives professionnelles en lien avec mes difficultés de concentration et d'attention, aux râteaux amoureux, à mon copain pas toujours sympa, aux refus que j'ai pu prendre, aux critiques reçues plus jeune... Ce sentiment d'être malchanceux à tous les niveaux de la vie avec des larmes de voir que les autres à côté avancent sur tous les sujets de la vie et moi c'est comme bloqué mais pourquoi ? C'est une sorte d'auto envoûtement ? Je n'arrive pas à prendre des décisions éclairées et mes comportements ne sont donc pas adaptés ?

J'ai eu sans arrêt des déceptions, des schémas répétitifs quant à mes difficultés psychologiques qui m'ont amené entre 2005 et aujourd'hui à entre 8 et 10 épisodes dépressifs (perte de mon grand-père en 1er, crainte de faire du mal à mes parents, crainte de mourir d’une maladie urinaire en 2008 dépression, obsession dépressive sur l’homosexualité de 2010 à 2012, dépression au moment des études supérieures d’être agressé avec phobie sociale, dépression en 2014 avec hypocondrie avec croyance d’empoisonnement de ma mère, dépression en 2018 au retour d’un séjour agréable à la montagne, dépression en 2019 avec les dires de mon copain quelques mois, dépression en 2020 après licenciement du travail).
Je ne veux pass finir avec l'AAH sans rien construire chez mes parents. Je ne veux pas passer à côté de ma vie.

Cette impression finalement que je me bats depuis des années dans une lutte perpétuelle interminable qui me mène au final à pas grand chose.
Tous ces événements passés : rejets, moqueries, harcèlement, décès de mon grand-père culpabilisant, avoir failli mourir noyé, anorexie mentale ensuite, oubli de mes parents une fois en primaire, abandon d'amis au collège, troubles de l'attention, dépendance affective, une naissance prématuré, des difficultés scolaires, TOCS de propreté, hypocondrie et phobie sociale dans le supérieur et évitement par manque de confiance,...) ont étés le théâtre d'un sentiment d'insécurité avec dépression cela bien souvent à des étapes charnières.

C'est comme si la machine se mettait d'un seul coup en panne telle un yoyo, comme si je construisais les bâtisses d'un mur petit à petit et que d'un seul coup tout s'écroule comme un découragement et les affects dépressifs reviennent, pourquoi ? Je ne m'autorise pas à être heureux ? C'est ce vide existentiel ? Je n'accepte pas le changement et la fin des choses ? C'est ma vision de la vie qui pose problème ? Une crainte sous forme de pulsion de vie et de mort ? Je vois la vie comme un danger ? C'est le travail le problème ou plutôt l'enjeu que ça représente ? Je ne me vois pas encore comme un homme ? C'est ce que la magnétiseuse me disait, cette peur de grandir. Encore hier j'avais les larmes aux yeux en pensant au temps qui passe, aux étapes de la vie. Une séance d'hypnose dernièrement pour aller réconforter mon enfant intérieur m'a fait pleurer.

Pour vous c'est uniquement de l'angoisse ce que je vie ou c'est également des troubles émotionnels/affectifs, c'est la confiance en moi et en la vie, des troubles identitaires, des troubles du comportement ?

Ma psy actuelle me dit que ce sont des problèmes de repères internes et de certitudes basales qui font défauts chez moi. Elle m'a dit vous alliez mieux vous vous provoquez cet état en remuant les choses mais c'est que ce n'est pas entièrement guéri ? Par rapport à ce que j'énonce plus haut, j'allais quand même sans doute mieux. Je ne comprends pas pourquoi ça retoque à ma porte comme ça ?
J'ai le sentiment que je ne sais pas vivre en fait...

Est-ce que je dois demander à ma psychologue de faire une pause sur ses séances d'hypnose et faire à la place de l'hypnose humaniste, en étant honnête avec elle ? Est-ce que ça va me permettre de me débarrasser une bonne fois pour toute de la dépression ? Continuer l'hypnose avec ma psy pour contrer les résistances si c'est de cela dont il s'agit ? J'ai peur qu'il n'y ait pas d'issues pourtant certains sont schizophrènes, bipolaires et arrivent quand même à construire leur vie.

Je vous remercie d'avance et veuillez m'excuser pour mes répétitions, je cherche à comprendre.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19332
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Insécurité, schémas répétitifs, dépression

Message par Dubreuil »

L'hypnose humaniste n'a rien de commun avec l'hypnose que vous pratiquez en ce moment. L'une vous maintient dans le passé, l'autre vous propulse dans l'avenir.
Prenez contact avec Mme Glise qui vous expliquera très simplement.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
PtiLou
Messages : 26
Inscription : 04 mai 2012, 23:57

Re: Insécurité, schémas répétitifs, dépression

Message par PtiLou »

Je vous remercie Mme Dubreuil, je vais prendre contact avec Mme Glise.
Que faut-il que je fasse avec ma psychologue, lui parler de cette forme d'hypnose en espérant ne pas la vexer ?
Continuer à faire des entretiens mais a arrêter les séances d'hypnose avec elle. Ne pas lui dire et faire les 2 ne servirait à rien j'imagine, tel est mon problème...
Et selon vous, qu'est-ce qui coince encore chez moi ?
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