Un fouillis d’angoisses et de blocages

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NancyB
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Un fouillis d’angoisses et de blocages

Message par NancyB »

Bonjour à tous, je me présente Nancy, 29 ans.

Je ne sais pas vraiment par où commencer, j’aurais pu poster ce message dans plusieurs autres rubriques (dépression, angoisse...) tellement je me sens concernée, dirais-je même cernée, par toutes ces problématiques à la fois. J’avais déjà repéré ce forum avec l’idée qu’à défaut d’avoir le cran de demander de l’aide en vrai je pourrais peut être commencer par m’exprimer en ligne.

J’avais entrepris une consultation avec une psychiatre début d’année 2019. Je ne supportais plus mes crises d’angoisse et je sortais à peine d’un burn-out où j’ai bien cru y laisser ma vie. Après une énième crise et me sachant au bord de l’irréparable et en grande souffrance, j’ai appelé, pratiquement sur un coup de tête, cette psychiatre. Cela ne s’est pas bien passé de mon point de vue, je n’ai fait que pleurer, pas seulement de petites larmes par-ci par-là mais de gros sanglots au point d’être incapable d’aligner une phrase tellement j’étais submergée. J’avais l’impression de « vomir » mes larmes et ce fut insupportable pour moi. Il y avait trop de choses difficiles à raconter. J’ai retenu mes larmes sur le chemin, je les ai retenues dans la salle d’attente et incapable de les retenir à l’entrée dans le cabinet. J’entrais là avec la ferme intention de me débarrasser de tout ça, d’ouvrir les vannes, je n’avais pas mesurer les litres qu’il y avait derrière. Elle m’a invitée à m’asseoir et je me suis mise à pleurer à chaudes larmes avant qu’elle ne commence, et cela pendant une heure. Ce qui était très malaisant pour moi, c’est qu’elle me regardait sans un mot. Elle me dira à la fin de cette première séance que son travail s’articulait autour de la psychanalyse. Je suis sortie de là exténuée avec des maux de tête. Je me suis dit : « C’est le début, c’est normal de pleurer au début, c’est la première fois que je lâche tout devant quelqu’un. Je vais essayer une deuxième séance peut être que je me serais calmée et que je vais pouvoir m’exprimer plus clairement».
Deuxième séance : idem. Je rentre, je m’assois et je pleure sans arrêt. J’articule à peine quelques évènements de ma vie. Elle me regarde sans un mot. Au bout de quelques minutes de torrents pendant lesquels je suis encore incapable de répondre à ses questions, elle va me proposer d’interrompre la séance. Je ne l’ai pas ressenti comme une proposition mais plus comme une insistance. Elle m’a demandé pourquoi je pleurais, comment j’accueillais ces émotions et ce qu’elles signifiaient pour moi. Je lui ai dit que c’était la première fois que je pleurais devant quelqu’un en parlant de ça, que je m’autorisais enfin à pleurer. Pour elle, je cite, « Les émotions ne veulent rien dire » , je ne suis personnellement pas d’accord mais enfin...ce fut ma dernière séance. Je lui ai répondu que je ne continuerai pas car la façon de travailler ne me correspondait pas, j’avais besoin d’être un peu plus guidée, elle était trop passive pour moi. Devant mes deux heures de larmes, comment considérer qu’elles ne veulent rien dire ?
Je n’ai pas eu la force de chercher d’autres psychiatres avec d’autres approches, et je le regrette beaucoup. Ces deux séances m’ont envoyé dans la figure toute la souffrance que je gardais depuis des années. J’étais face à ma chape de plomb, j’ai pris conscience de l’ampleur de la tâche, du travail qu’il fallait que je fasse et j’ai eu peur. Comment en suis-je arrivée là ?

Il y a beaucoup de domaines de ma vie où ça ne va pas, pour ne pas dire tous, même si je reste persuadée que tout est lié.
La famille : je la vois comme le point de départ. Elle est pour moi un lieu de souffrance. Mes parents ont divorcé quand j'étais jeune. Je ne m’étalerai pas dessus : affaire très compliquée et peu commune je pense. J’ai grandi dans ma famille paternelle, famille que j’ose qualifier de dysfonctionnelle voire toxique. J’ai pris beaucoup de distance avec eux aujourd’hui, je n’assiste plus tellement aux repas et évènements familiaux. Je m’y sens très mal a l’aise. Période d’anorexie à l’adolescence, allez savoir comment mais elle a cessé, je n’ai plus de problèmes avec la nourriture.
Vie sociale : je n’ai jamais été complètement seule mais sans vraiment d’attaches amicales solides non plus. Avec le recul, je me rends compte que c’est moi qui mettais fin à mes relations amicales ou alors je ne faisais rien pour les entretenir.
Ma vie amoureuse est inexistante depuis de nombreuses années. J’ai vécu une histoire d’amour très jeune, en primaire, pendant deux ans. Il m’avait trompée, ça a été un vrai choc pour moi, je me souviens avoir été blessée au plus profond de moi ce jour-là, avoir senti comme un coup de poignard dans le cœur. Je me demande si ma peur d’être en couple ne viendrait pas de là. A l’adolescence, j’ai eu de petits flirts mais j’ai toujours reculée quand il fallait officialiser ou aller plus loin. Depuis, et y compris à l’université, plus rien. Sur le coup, je fuis, mais l’instant d’après je regrette avec l’idée que « mince, il me plaisait ». Une angoisse profonde m’empêche d’avancer à ce niveau là et je ne sais pas ce que c’est.
Quant à ma vie professionnelle, je passe un concours, j’ai fait des études pour cela et je n’y arrive pas non plus. Cela fait plusieurs fois que je le passe sauf que je n’arrive pas à travailler. Impossible de me concentrer, de réfléchir. Je n’arrive pas à mémoriser. Depuis un certain nombre d’années mon cerveau est en pause, tout est confus dans ma tête. Là aussi bizarrement j’angoisse à l’idée de l’obtenir et d’entrer dans le métier que j’ai toujours voulu faire. Pourtant c’est une vocation, j’ai envie d’y aller mais j’angoisse, je ne me sens pas à la hauteur. Comment ai-je fait pour obtenir un master dans ces conditions ? Je me le demande encore, parfois j’ai l’impression d’être un imposteur.

Je me rends compte d’une chose : j’ai peur, affreusement peur...de tout. Peur d’échouer et de réussir ; d’avoir des amis et de ne pas en avoir ; d’avoir des relations amoureuses et de ne pas en avoir ; de voyager et de ne rien faire ; de la solitude et d’être entourée etc ... Du coup, je ne fais rien, je rêve ma vie à la place et ça me désole. Je me sens capable de rien. Je me retourne vers le passé et je constate avoir perdu déjà pas mal d’années, ce qui me rend très triste et angoissée. Est-ce possible d’avoir peur de vivre ?

Je pourrais étaler encore beaucoup de choses qui ne vont pas mais je ne veux pas faire trop trop long (ça l’est déjà!).
J’approfondirai peut être certaines parties dans des rubriques appropriées: mon burn-out, les violences psychologique intra-familiales, mes problèmes relationnels etc...
Ma question générale est : quel type de praticien me faudrait-il pour gérer tout ce fouillis  qu’est ma vie? Cela ressemble-t-il à une dépression ? Je ne sais pas quel est le point de départ, le principal problème. Quelle type de thérapie envisager? J’angoisse tellement à l’idée de revoir toutes ces larmes et de ne pas arriver à parler comme je le voudrais.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Un fouillis d’angoisses et de blocages

Message par Dubreuil »

, « Les émotions ne veulent rien dire »
Vous avez consulter un MEDECIN psychiatre, pas un psychologue clinicien
L'un fait taire les émotions avec des médicaments, tandis que l'autre les fait sortir par les mots ( et les larmes ), avant de proposer une analyse adaptée à la personne.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Un fouillis d’angoisses et de blocages

Message par Dubreuil »

Deuxième séance : idem. Je rentre, je m’assois et je pleure sans arrêt. J’articule à peine quelques évènements de ma vie. Elle me regarde sans un mot. Au bout de quelques minutes de torrents pendant lesquels je suis encore incapable de répondre à ses questions, elle va me proposer d’interrompre la séance. Je ne l’ai pas ressenti comme une proposition mais plus comme une insistance. Elle m’a demandé pourquoi je pleurais, comment j’accueillais ces émotions et ce qu’elles signifiaient pour moi. Je lui ai dit que c’était la première fois que je pleurais devant quelqu’un en parlant de ça, que je m’autorisais enfin à pleurer.
*** C'est en effet un travail analytique.

Pour elle, je cite, « Les émotions ne veulent rien dire »
*** C'est là où je suis surprise. Son approche étant exactement ce qu'il en est de la psychanalyse, il se peut qu'elle ai ajouté autre chose que vousn'avez pas compris ou entendu...
Car en psychanalyse, ce ne sont pas les faits ( les symptômes ) qui sont importants, mais le pourquoi des faits ( La réponse qui est donné par les émotions qui font souffrir, mais qui masquent le raison de ces émotions )
C'est peut-être en ce sens qu'elle vous a répondu ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Un fouillis d’angoisses et de blocages

Message par Dubreuil »

Il y a beaucoup de domaines de ma vie où ça ne va pas, pour ne pas dire tous, même si je reste persuadée que tout est lié.
La famille : je la vois comme le point de départ. Elle est pour moi un lieu de souffrance. Mes parents ont divorcé quand j'étais jeune. Je ne m’étalerai pas dessus : affaire très compliquée et peu commune je pense. J’ai grandi dans ma famille paternelle, famille que j’ose qualifier de dysfonctionnelle voire toxique. J’ai pris beaucoup de distance avec eux aujourd’hui, je n’assiste plus tellement aux repas et évènements familiaux. Je m’y sens très mal a l’aise. Période d’anorexie à l’adolescence, allez savoir comment mais elle a cessé, je n’ai plus de problèmes avec la nourriture.
Vie sociale : je n’ai jamais été complètement seule mais sans vraiment d’attaches amicales solides non plus. Avec le recul, je me rends compte que c’est moi qui mettais fin à mes relations amicales ou alors je ne faisais rien pour les entretenir.
*** Il se peut que vous souffriez d'un syndrome abandonnique. ( regardez sur internet ) et revenez nous dire ce que vous en pensez.

Quant à ma vie professionnelle, je passe un concours, j’ai fait des études pour cela et je n’y arrive pas non plus. Cela fait plusieurs fois que je le passe sauf que je n’arrive pas à travailler. Impossible de me concentrer, de réfléchir. Je n’arrive pas à mémoriser. Depuis un certain nombre d’années mon cerveau est en pause, tout est confus dans ma tête. Là aussi bizarrement j’angoisse à l’idée de l’obtenir et d’entrer dans le métier que j’ai toujours voulu faire. Pourtant c’est une vocation, j’ai envie d’y aller mais j’angoisse, je ne me sens pas à la hauteur. Comment ai-je fait pour obtenir un master dans ces conditions ? Je me le demande encore, parfois j’ai l’impression d’être un imposteur.
*** Lisez sur internet : " Le syndrome de l'imposteur ", et revenez nous en parler.

Ma question générale est : quel type de praticien me faudrait-il pour gérer tout ce fouillis  qu’est ma vie? Cela ressemble-t-il à une dépression ?
*** Avez-vous pu parler à quelqu'un des raisons de votre burn-out ?

Si vous le souhaitez, commencez par nous parler un par un et en détail de vos principaux sujets de douleur morale. Vous aurez des réponses qui pourront certainement vous aider à voir un peu plus clair dans les rebondissements dramatiques de votre vie.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Endevenir
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Re: Un fouillis d’angoisses et de blocages

Message par Endevenir »

Pour elle, je cite, « Les émotions ne veulent rien dire », je ne suis personnellement pas d’accord
Le lui avez-vous dit ?
Ou au moins cela a-t-il eu pour effet de stopper vos larmes ?
survivant60000
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Re: Un fouillis d’angoisses et de blocages

Message par survivant60000 »

Vu ma situation je suis loin de pouvoir donner des conseils.

Mais je t'envoie tout mon soutien, tu vas t'en sortir j'en suis certain.

Force à toi.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Un fouillis d’angoisses et de blocages

Message par Dubreuil »

Je me permets d'insister sur la réponse de cette psy : « Les émotions ne veulent rien dire »
*** C'est là où je suis surprise. Son approche étant exactement ce qu'il en est de la psychanalyse, il se peut qu'elle ai ajouté autre chose que vous n'avez pas compris ou entendu...
Car en psychanalyse, ce ne sont pas les faits ( les symptômes ) qui sont importants, mais le pourquoi des faits ( La réponse qui est donné par les émotions qui font souffrir, mais qui masquent le raison de ces émotions )
C'est peut-être en ce sens qu'elle vous a répondu ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
NancyB
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Inscription : 31 déc. 2020, 15:32

Re: Un fouillis d’angoisses et de blocages

Message par NancyB »

Bonsoir, tout d’abord merci pour vos réponses.

Mme Dubreuil : Oui je savais que je consultais un psychiatre (et donc un médecin), c’est ce que je cherchais justement pour avoir des médicaments pour calmer mes crises d’angoisse, c’est le souhait principal que j’ai formulé par téléphone. Je ne savais pas, avant de la voir, que son travail était d’orientation psychanalytique. Comme je l’ai dit, je l’ai su à la fin de la première séance et je me suis dit qu’une seule séance ne suffirait pas pour savoir si j’étais à l’aise ou pas donc j’ai décidé d’en faire une deuxième.
De plus, elle m’a dit (je ne sais plus si c’est à la fin de la première ou de la deuxième séance) qu’elle considérait que je n’avais pas besoin de médicaments. J’ai accepté : c’est elle le professionnel. Elle ne m’a pas dit pourquoi je n’en avais pas besoin et j’admets ne pas avoir demander d’explication non plus. Lorsque j’ai arrêté j’ai pensé qu’elle allait m’orienter vers un autre professionnel ou vers une thérapie plus guidée. Mais visiblement je me suis trompée d’interlocuteur, je pensais qu’un psychiatre pouvait orienter vers un autre professionnel/une autre thérapie si le patient n’était pas à l’aise avec le travail proposé par le psychiatre ou si le psychiatre considérait que la prise de médicament n’était pas nécessaire au patient. J’aurais dû consulter un psychologue clinicien.
Concernant la phrase qui m’a marquée : « Les émotions ne veulent rien dire », oui elle a ajouté autre chose après, je ne me souviens plus. A ce moment là, j’étais noyée dans mes larmes. Pleurer dans le bureau d’un médecin et entamer une thérapie que j’aurais dû/je voulais entamer depuis des années déjà : pour moi je venais de faire un pas énorme. Sur le coup donc je l’ai assez mal pris, ça m’a un peu refroidit mais au vu de l’explication que vous me donnez sa remarque est logique.

Je commence à lire pas mal de choses sur les deux syndromes que vous évoquez. Les deux me parlent énormément. Dès que quelqu’un se rapproche de moi pour une relation amicale ou amoureuse, je laisse la relation commencer à s’installer puis je la stoppe. Dès que « ça va trop loin » je panique et je ne donne plus de nouvelles ou je me renferme, ce qui les fait fuir évidemment. J’imagine qu’on va me mentir, me faire du mal, qu’on va me tromper et que je ne vais pas le voir...pire que je vais le découvrir un jour à tout hasard. Avec les hommes en particulier, je ressens cette angoisse physiquement dans le ventre. J’ai envie, il me plaît mais l’angoisse est là et elle surpasse tout. Devant mon inaction, il laisse tomber, s’en va et au fond de moi je regrette. Je n’arrive pas à sortir de ce schéma.
Pour mon niveau d’étude c’est pareil, comment ai-je réussi à obtenir le master que je voulais avec des capacités intellectuelles à l’arrêt depuis l’adolescence ? C’est un mystère pour moi, d’autant plus que l’environnement familial était très lourd, il l’a toujours été. Personne n'a fait d'études dans ma famille, scolairement je me suis débrouillée seule depuis toujours mais j'étais très à l'aise, pas besoin d'aide à la maison pour m'expliquer. Je donnais des cours à mon petit frère, mes grands cousins. Une chose m'a pesée à l'école: la pauvreté culturel de mon milieu, moi qui suis très curieuse en plus. Puis une licence que j’ai obtenue de justesse, je commençais à m’effondrer sérieusement cette année-là. Peut être la chance ou alors il n’y a jamais eu de capacités du tout. Entrée au master, admissible à l’oral du concours (je me demande encore comment j’ai fait car impossible de travailler) et je n’y suis pas allée, j’étais ko.

Je me souviens du début des crises d’angoisse, je ne savais pas ce que c’était. Je me réveillais la nuit transpirante, je tremblais et pleurais du matin jusqu’au soir avec des pensées suicidaires. Je m’enfermais dans ma chambre. J’en veux à mon père qui a vu qu’il se passait quelque chose et qui n’a rien fait. Autant j’ai réussi à cacher pas mal de choses, autant là c’était évident que je sombrais.
Je suis allée voir mon médecin traitant chez qui je me suis effondrée, c’est elle qui a posé le diagnostic de burn-out. Prise de sang, prescription de fer dont je manquais apparemment et puis rien. Alors j’ai fait une grande erreur, j’ai laissé couler. « Ça va passer après tout » , et puis le plus gros est passé en effet. Elles étaient moins fortes, plus supportables. Je me suis dit « Ben c’est bon, il est parti ». Je ne comprenais pas pourquoi l’on disait d’un burn-out qu’il devait être « traité » par un professionnel, je comprends mieux. Il n’est pas parti du tout, il est tapis dans un coin. Je sens qu’il pourrait refaire surface. Il m’a déchiré l’âme, je n’étais plus la même personne après. J’étais au plus mal-comme j’ai pu le lire je ne sais où à propos du burn-out et c’est très juste : « toutes les cellules du corps sont épuisées »- mais j’avais pris conscience de beaucoup de choses après : ma famille, mon comportement social qui me causait la solitude, mes rêveries où je m’enfermais etc...ce n’était pas la vie mais la survie, de toute évidence quelque chose n’allait pas chez moi. Je n’ai plus reparlé à qui que ce soit de ce burn-out, y compris à moi-même.

Endevenir : je ne lui ai pas dit que je n’étais pas d’accord car trop submergée, tout était confus dans ma tête. Il n’y avait que des larmes, rien ne les a stoppées d’ailleurs.

Survivant60000 : merci beaucoup, ça fait toujours plaisir !

Maintenant, comment trouver la force de refaire un pas vers un professionnel avec des ruminations incessantes et l’angoisse de se retrouver face à soi-même.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Un fouillis d’angoisses et de blocages

Message par Dubreuil »

a passer après tout » , et puis le plus gros est passé en effet. Elles étaient moins fortes, plus supportables. Je me suis dit « Ben c’est bon, il est parti ». Je ne comprenais pas pourquoi l’on disait d’un burn-out qu’il devait être « traité » par un professionnel, je comprends mieux. Il n’est pas parti du tout, il est tapis dans un coin. Je sens qu’il pourrait refaire surface. Il m’a déchiré l’âme, je n’étais plus la même personne après

*** Pourtant ce n'est pas d'un burn-out dont vous souffrez actuellement.
Bien sûr, vous êtes en proie a un épuisement nerveux, mais qui dépasse de loin le burn-out.
La grande différence entre le burn-out et la dépression sévère, c'est dès que la personne ne travaille plus dans le lieu où elle a été harcelée, elle se remet assez vite de ses troubles psychiques, elle relativise, et commence à aller mieux, à se démarquer du traumatisme, à le surmonter avec du calme, une vie tranquille loin des stress subis.
Dans la dépression, l'angoisse ne s'amenuise pas, le passé " antérieur " au harcèlement refait surface et envahit tout le présent qui perd son sens et impacte l'instinct de vie.
Et ce sont les traumatismes de votre enfance non parlés, non pris en charge, non compris, non soignés, qui nourrissent vos accès d'angoisse.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
NancyB
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Inscription : 31 déc. 2020, 15:32

Re: Un fouillis d’angoisses et de blocages

Message par NancyB »

Bonsoir, un moment que je n'ai pas écrit, pas le moral en ce moment, l'angoisse revient ces temps-ci, ruminations et mauvais sommeil.

Oui, je me rends bien compte que cela dépasse le burn-out, il a été pour moi le déclencheur, une prise de conscience de tout ce que j'avais gardé au fond de moi. La tristesse, l'angoisse, la procrastination, une certaine fatigue, une lenteur etc... ont en effet perduré après. C'est bien à la suite d'un harcèlement qu'il s'est déclenché, un harcèlement dans la sphère familiale.
D'ailleurs, je crois savoir pourquoi ça ne va pas bien depuis quelques jours: j'ai prévu d'aller voir mon père pendant les prochaines vacances scolaires et donc de côtoyer ma famille qui habite les alentours. Je ne m'en étais pas rendu compte jusque-là, je ne comprenais pas ce qui déclenchait mes ruminations et mes angoisses, mais en fait à chaque fois que je dois me retrouver proche d'eux je ne vais pas bien quelques jours avant. Sauf que je ne veux pas m'éloigner de mon père, le reste de la famille c'est déjà fait mais mon père non. Ces derniers temps, je me sens "clouée" par l'angoisse, comme si j'avais l'esprit "sidéré" et je cogite sans arrêt sur ce qui pourrait se passer en les croisant.

Vous me parlez de "dépression sévère": ça fait peur dit comme ça! J'ai lu pas mal de choses dessus et ça semble correspondre à ce que je traverse depuis des années. La thérapie choisie doit-elle plus correspondre à la "pathologie" en elle-même? Ou à la personnalité du patient? Je ne vois pas vers quelle thérapie me diriger. Les thérapies qui s'appuient sur "l'art" m'attirent, en particulier l'écriture, et en même temps parfois je me dis qu'un traitement médicamenteux serait peut être utile aussi.
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