Boulimie

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Red211
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Boulimie

Message par Red211 »

Slt
J'en appelle au personne concernée par la boulimie comment faites vous pour vous en sortir je remarque que vraiment c'est devenu une habitude depuis très longtemps ( au lycée je l'avais fait j'arrête je recommence j'arrête recommence ) jai des phases anorexie ou je vais rien mange juste boire fumé la cigarette ou après prendre un repas mais je vomis directement
Ça me fait un sacrée budget nourriture presque tout mon salaire y passe j'essaye le sport mais après je vais craquer passer 2 3 jours
Quand je travaille je vais pas manger à midi ou très peu car sinon soit je vais vomir directement sans me faire vomir ou je serais capable de quitté le travail pour rentre vomir chez moi mais le soir je rentre je manger vomi
Jai essaye d'arrêté mais quand j'ai arrêt j'ai tout repris je fixe vraiment sur l'objectif de maigrir j'ai essayé les coups faim exct mais vraiment j'arrive pas à pas craquer comment vous avez arrête et repris un juste poids ?
Comment vous faites pour plus craqué y a des moments où le matin je me lève je mange directement pour vomir
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Boulimie

Message par Dubreuil »

BOULIMIE
Déjà il est très important de dissocier la boulimie de la compensation.
Cela n'a absolument rien à voir. On peut n'avoir aucune volonté, se " goinfrer " par moments quand on ne sait pas quoi faire, ou si l'on est désoeuvré, ou triste, etc.. sans que cela s'appelle de la boulimie.
La boulimie est une maladie mentale
Tout comme l’anorexie ( qui est parfois son pendant ) la boulimie est une réelle maladie psychiatrique qui ne guérit pas.
La boulimie n’est pas de manger au delà de sa faim, de manger sans faim, mais d’avoir toujours faim. Et ce n’est ni de la gourmandise ni du grignotage, la boulimie est un faux appétit.
Ce faux appétit impérieux a une partie liée avec le noyau anorexique dans un rapport d’inversion : la boulimie fait son apparition comme inversion de l’anorexie et peut former un système d’alternance.
Si les processus psychiques ne sont pas les mêmes, tout comme une addiction alcoolique, anorexique ou boulimique on reste pourtant toute sa vie fragilisée par le risque d’une rechute.
Dans la boulimie il y a toujours l’existence d’une phase préalable donnant lieu à une lutte pour repousser l’acte qui n’en finit pas moins par se produire sur le mode impulsif.
- Manger très peu, tantôt énormément.
- Justifier l’ouverture de la boite
- Vivre cette impression de faim, d’angoisse, irritable ou de malaise
- Choisir la nourriture la plus riche
- Ne pas attendre, prendre tout ce qui est à sa portée
- Manger les aliments faciles de suite
- Subir une solitude pesante
- Manger très vite
Manger c’est incorporer, garder en soi, détruire, c’est du cannibalisme.
l’avidité dépasse ce que l’on veut et ce que l’on nous donne.
En s’appuyant sur la théorie des pulsions de Mélanie klein* ( théorie fin analyse ) ces dernières ne vont plus sur la dévoration du sein mais sur tout ce qui est mangeable, la nourriture n’existant pas en elle même.
Manger est un fait social avec des normes conventionnelles : petit déjeuner, déjeuner, goûter, dîner. Ces fonctions apparemment innées sont en fait particulièrement acquises par un apprentissage primitif qui les complètent, les organisent en sensations distinctes efficaces ou totalement anarchiques pour le bébé.
La mère répond normalement aux sensations de faim de son enfant avec une nourriture appropriée, l’enfant développe l’engramme de faim et apprend ainsi à le reconnaître et à le distinguer des ses autres tensions ou besoins.
Le boulimique n’a pas de repères physiologiques, il y a confusion dans les signaux du corps. Dans des besoins identifiés la sensation de faim est très souvent absente.
Les boulimiques sont des mangeurs sans repères physiologiques, ils mangent par accès brutaux et ne sont pas particulièrement enclins à s’asseoir à table en toute convivialité.
La façon de manger du boulimique va à l’encontre de l’idée de nutrition, il s’agit d’une affaire de désir, ce par quoi on tend a rétablir des signes liés aux premières expériences de satisfaction.
Si la mère est perdue dans ses problèmes personnels et ramène à elle tous les faits et gestes de son enfant, par ex : quand il pleure elle a mal, quand il ne mange pas il lui est hostile quand il mange c’est pour lui faire plaisir, si ses réponses ne sont pas appropriées, si elle néglige, inhibe, force ou entérine indistinctement tous les messages de l’enfant, celui-ci est dans la plus grande confusion.
Plus tard il sera incapable de faire la différence entre faim et non faim. D’où la peur de mourir de faim de l’obèse.
L’aliment est associé à l’excitation du besoin qui amène le souvenir de la satisfaction, c’est ce qu’on appelle le désir.
La satisfaction orale est une satisfaction érotisée, celle du plaisir de jouir du lait.
La suralimentation est un retournement auto-érotique lié à la perte de l’objet, une régression vers la « sexualité » orale.
Normalement perdre le sein c’est le désirer. Il y a donc une différenciation de fait entre le lait et le sein. Dans la boulimie il n’y a pas d’objet perdu ( le lait ) car le lait et la satisfaction-jouissance ne font qu’un, la fonction reste uniquement sur elle-même.
Il n’y a pas le deuil de la symbiose, il n’y a pas de séparation donc pas de désir de retrouver.
Le désir va rester sur la nourriture.
Ne pas manger ou manger trop sont toujours les signes d’une recherche de limites.
La boulimie se vit comme un refuge, un fonctionnement désespéré dans la confrontation avec la réalité chez des sujets qui se débattent avec l’incertitude des frontières entre l’intérieur et l’extérieur, entre leurs pensées et celles des autres, entre le rêve et la réalité.
Dans la normalité, ce qui est associé à l’excitation du besoin amène le souvenir de cette satisfaction et on la désire à nouveau, c’est le désir. L’aliment est associé à l’excitation du besoin, et le souvenir de la jouissance procurée ramène le désir.
Dans la boulimie il n’y a pas de vie possible quand il n’y a pas de nourriture, on ne peut que mourir. Il n’y a pas de recul entre le lien du désir créé par le manque, et la différenciation entre l’objet et la satisfaction. On ne peut donc que manger.
De même que la nourriture ne nourrit pas, qu’elle n’a pas de goût, la sexualité n’a pas de désir.
Chez la personne boulimique la suralimentation est une masturbation. Une régression à la première sexualité qui était orale
Entre ce qui se perd et n’est pas perdu, le sein érotisé qui est soi, et ce qui ne peut pas se retrouver puisque c’est là, il n’y a pas de deuil possible
Manger est la nécessité de retourner avant la parole sans avoir besoin de la parole pour exister.
Pour éviter le déplaisir la nourriture est alors considérée comme seule désirable, on tourne en rond sans l’autre, on s’auto récupère pour ne jamais se perdre.
La boulimie est entre la négation du plaisir, et la tentative du plaisir, pour ne pas aller vers la réalité.
Le boulimique jouit seul, il se donne ce souvenir érotisé, il jouit de lui.
Le corps ignoré fuit, laissé à l’abandon. Il y a une distorsion du fait de cette manipulation, les anorexiques ne se voient pas maigres, les obèses ne se voient pas maigrir.
Manger pour le boulimique c’est comme une hallucination, le passage de la bouche pleine d’aliments à une bouche pleine de mots. Mais la bouche reste vide.
Le manque est nommé par la bouche qui n’en parle pas et l’engouffre.
Manger c’est ne rien dire, le discours du plaisir est parfait, les mots y perdent leur sens, on ne cherche plus les mots, la nourriture les habitent. Tout ne devient que besoin sourd, machinal, comportementaliste, sans travail, sans objet ni désir
Manger c’est transgresser un interdit, on est gros, on ne doit pas manger, on se fait honte et on fait honte aux autres, alors on mange quand même en sachant que ce n’est pas ce que l’on désire, et on se punit de manger en mangeant
Si on mange on nie tout, donc on mange tout. Jusqu’à ce que l’on ne puisse rien retrouver, que l’on ne voit plus rien, que ça n’existe pas.

L'ANOREXIE
En pathologie, la mère de l'enfant anorexique est en général une mère " étouffante ", ou " indifférente " qui ne cherche pas à savoir qui est son enfant. Elle pense qu'il est comme elle le croit, ou comme elle le veut. Et elle se sent " trahie " quand elle voit que ce dernier lui démontre qu'il est différent.
L'enfant qui reçoit ces messages ne sait plus où commence et où finit l'intrusion de la mère, où commence et où finit l'image de son propre corps. Il ne sait plus faire la part des choses.
Et un jour où l'autre, pour se défendre il pense inconsciemment qu'il ne sera jamais assez maigre, jamais assez " rien ", pour se soustraire du regard " étouffant " de cette femme.
Pour les adolescentes par exemple, à côté du cliché des gravures de mode, la jeune fille cherche un moyen de s'émanciper, de s'échapper du carcan maternel, et l'anorexie semble être l'une des meilleures façons de " sortir du corps de sa mère " sans avoir à s'opposer verbalement à elle. Ce qui veut à peu près dire ceci :
- Je sais ce que je veux être, mais toi tu en as peur. Tu n'es pas dans l'amour de me laisser me démarquer de ton propre désir, tu veux que je sois ce que tu désires pour moi. Alors en ne mangeant plus ce que tu veux que je mange, ou même ce que j'aimerai manger, je me soustrais à toi-même si je dois en mourir ! Car je t'aime tant que je vais en mourir.
Comme la mère s'est emparée de tout son être, qu'elle a tout touché, calculé, qu'elle cherche à tout contrôler, l'adolescente anorexique doit absolument trouver " LE RIEN ", cette absence de tout. Et dans ce rien ( manger ) dans cet espace vierge symbolique elle va essayer de se reconnaitre !
Elle fait en sorte que son corps devienne absent du réel, absent du regard de la mère. Elle s'amenuise, elle cherche la possibilité d'exister hors du désir pathologique d'incorporation de la mère. Elle recherche " le rien."
La jeune ado devrait investir un autre territoire de vie, mais elle ne peut se séparer de sa famille que sur des malentendus ( mal(s) entendus ) car il n'ya plus d'épanouissement possible dans le champ d'influence des parents.
La culpabilité lui vient parce que son corps semble n'appartenir qu'à ses parents. Et dans le même temps l'absence du regard des parents sur son quotidien déclenche chez lui une panique indicible, les angoisses de séparation avec l'environnement familial, et la mère en particulier sont incontrôlable. Elle ne peut, elle ne sait plus vivre sans le regard mortifère de la mère.
Les adolescentes sont dans l'incapacité de décrypter leurs propres ressentis, et convaincues de ne pouvoir quitter la cellule familale elle refusent la phase d'identification adolescente, le changement corporel hormonal et farouchement nié ( seins, fesses, formes )
En maîtrisant les besoins de leur corps elles abolissent la domination de l'autre sans remettre en question les liens qui les unissent. C'est une façon de résoudre le problème mais qui emprunte une voie ne menant à " RIEN ", donc brutalement dit, à la mort.
Tout désir vit de l'idée qu'il y a un manque et qu'il faut le combler.
Mais combler " le vide " est une utopie, l'humain survit à la mort justement parce qu'il ressent le manque. Etre comblé c'est donc arrêter le désir, et dans l'anorexie la vérité brutalement assénée arrête le questionnement nécessaire à la maturation de la personne.
L'adolescente ( ou adolescent ) n'a pas de " poids " dans le regard de la mère : - Tu es mon objet complet. C'est moi qui sait ce qui est bon pour toi, alors crois-moi sur parole, si je décide pour toi, si je prends ton espace et ta parole c'est pour ton bien."
De ce fait l'anorexique avale symboliquement sa mère, ses désirs et ses certitudes. Elle les avale jusqu'à enfin décider de s'en libérer, à en vomir, jusqu'à en mourir.
Elle se force à vomir cette mère qui habite son corps sans la/le reconnaitre différent(e) d'elle, qui refuse de la voir vivant(e) libre et autonome.
La mère projette sur son enfant son " idéal " du Moi. Dans l'inconscient de la mère l'adolescent(e) est resté(e) cet enfant qui n'est jamais sortie ( symboliquement ) de son ventre, et qui NE DOIT PAS en sortir. Elle l'accapare et le retient dans ses injonctions d'amour :
- Je t'aime trop, il faut que tu manges pour faire plaisir à maman, sois ce que je veux que tu sois.
De son côté l'anorexique cherche sans cesse à déjouer la projection, ex pour une adolescente :
- Maman tu m'as dessiné comme ça, mais moi je vais trahir ton dessin ( ton dessein ). Ton dessein de me faire mourir puisque tu ne peux pas supporter que je sois moi. Tu dis à tort que tu m'as voulue mais moi je te réponds que non tu ne m'auras pas. Je vais me soustraire à ton regard,à ton désir, je vais me redessiner moi-même comme je le veux, et surtout comme tu ne peux pas supporter que je sois ! Ta grande peur c'est que je meurs, mais au moins c'est là où tu ne pourras pas m'accompagner, alors je vais vers la mort, je la frôle, je joue avec elle, je la nargue, et je te sais enfin impuissante ! Tu ne sais plus comment faire ni quoi dire pour me remettre en toi !
Tu ne sais plus comment faire encore une fois pour m'éteindre, me tuer toi-même si tu le décidais puisque c'est toi qui dit m'avoir donné la vie. A force de trop mauvais amour tu n'as plus de pouvoirs sur moi et quand je maigris je gagne le combat !

L'anorexie est donc une mise en acte de rébellion envers la mère. Un long et terrible passage à l'acte ( la mort ) distillé pour se défendre, pour pouvoir à la fois haïr et adorer cette mère hyper-protectrice et totalement rejetante.
C'est un " passage à l'acte " ( cette mort annoncée et distillée ) qui lui apporte une jouissance ( symbolique ) dans la sensation euphorisante qu'elle peut à sa guise maîtriser sa faim, dompter son corps. Les crampes d'estomac lui rappellent qu'elle est vivante et qu'elle domine enfin une situation qui parle d'un corps où la mère ne peut plus intervenir.
L'anorexique cherche à se donner du poids dans une volonté farouche de ne correspondre qu'à ses propres exigences. Elle se forge un Moi tout puissant, en fait elle met en acte son symptôme. Et dans l'extérieur d'elle même elle va travailler assidûment à interpeller, choquer, provoquer le regard de sa mère.

L'anorexie, comme la boulimie seraient donc du côté des addictions.
Dans ces deux propos il faut considérer que ce ne sont que des " constatations " psychologiques et que chaque personne est unique, et va de ce fait ne pas présenter tel ou tel symptôme, mais le fil conducteur ( à mon sens ) reste le même, il ne faut ni négliger l'aspect métabolique ( structure physique/psychique ) ni l'aspect psychologique.
Le corps et l'esprit sont une globalité, si " le corps " présente un dysfonctionnement, l'esprit en est affecté, et si c'est l'esprit, cela provoque de graves somatisations.
Des chercheurs en neurosciences viennent de lever le voile sur le mécanisme qui régule l’appétit chez les patients souffrant d’anorexie.
Selon eux, les malades ignoreraient la sensation de la faim, alors que leur cerveau serait complètement déréglé et que les structures cérébrales « régissant normalement la récompense gustative et la régulation de l’appétit » seraient totalement inversées.
Pour en arriver à ces conclusions, ils ont suivi 26 femmes anorexiques, 25 boulimiques et 26 femmes qui n’avaient aucun trouble alimentaire. Toutes ont passé un IRM alors qu’elles buvaient de l’eau sucrée, ce qui a permis aux scientifiques d’observer les différences de réactions au niveau des connexions neuronales situées dans la zone qui régule l’appétit.
Chez les volontaires atteintes de boulimie et d’anorexie, les clichés IRM ont mis en évidence des altérations de la matière blanche chargée, en temps normal, de transporter l’information entre l’hypothalamus et le cerveau.
Ils ont également noté que l’hypothalamus ne remplissait plus son rôle. Au lieu de recevoir les signaux de la faim, il les envoie lui-même. Le circuit étant détourné, les signaux se perdent et la sensation de faim est perturbée, voire ignorée.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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