Mère solo d'un enfant issu d'une relation non consentie

[Belly89]

Bonjour,

Je publie ce message à la suite d'un autre publié il y a quelques mois sur ce même site.

J'y expliquais qu'à la suite d'un rapport sexuel non consenti, j'étais tombée enceinte et que la découverte de cette grossesse s'était faite trop tardivement pour avorter.

J'y expliquais également ma situation précaire niveau logement (j'avais fuit l'homme qui m'a mise enceinte) et mon désir de reprendre des études de master (avant la découverte de la grossesse à plus de 5 mois).

Aujourd'hui, mon enfant a trois mois et je m'y suis fortement attaché, seulement, un mal être inouï continue de m'habiter concernant cette situation injuste.

Malgré un suivi avec une assistante sociale, je vais devoir attendre longtemps avant d'espérer avoir un logement social.

De même, mes ambitions professionnelles se trouvent réduites à néant.
Je ne suis plus toute jeune (28 ans) et la carrière espérée (du moins celle que j'imaginais) me semble maintenant inatteignable du fait de l'incompatibilité du statut de mère solo (d'un enfant en bas âge) avec le marché du travail actuel (contraintes horaires ect).

J'éprouve une sensation terrible de gâchis et de sacrifice mortifère.

À cela s'ajoute une culpabilité vis à vis de mon enfant.
Culpabilité de ne pas pouvoir lui offrir un environnement stable, serein bref un départ dans la vie du bon pied.

Culpabilité de devoir penser la confier ou non à l'aide sociale pour lui offrir le meilleur (réflexion dramatique cela va s'en dire mais qui n'est que le reflet cruel de la misère sociale dans laquelle je suis plongée).

Et enfin, culpabilité de ne pouvoir vivre cette maternité en dehors de cette violente ambivalence.
Parce que oui, j'aime cette enfant et ne pourrai finalement pas m'en séparer.

J'essaie de lâcher prise, d'accueillir la vie avec son lot de surprises, d'inattendu.
De ne pas me fermer, rester créative.
Faire le deuil de ces rêves pour peut être en trouver d'autres au tournant...

Mais que c'est difficile !
L'impression de devoir étouffer tout le potentiel créateur, la vie en soi...
La maternité seule ne me comblera pas, je le sais, je l'assume.

J'écris ici pour me libérer d'un "fardeau" difficile à porter seule et peut être trouver dans d'autres mots, d'autres parcours, la lumière qu'il m'est si difficile de trouver actuellement .


Merci de m'avoir lu!
Ps: je suis suivie depuis plusieurs mois par une psy de pmi faute de moyens pour l'instant.

[Dubreuil]

Aujourd'hui, mon enfant a trois mois et je m'y suis fortement attaché, seulement, un mal être inouï continue de m'habiter concernant cette situation injuste.
*** Même si vous n'en avez pas tous les symptômes n'oubliez pas que vous êtes dans la période du baby-blues.

Malgré un suivi avec une assistante sociale, je vais devoir attendre longtemps avant d'espérer avoir un logement social.
*** Ne pouvez-vous pas vivre en co-location avec une autre maman en difficulté, ou une toute autre personne étant dans une situation similaire à la vôtre ?

De même, mes ambitions professionnelles se trouvent réduites à néant.
Je ne suis plus toute jeune (28 ans) et la carrière espérée (du moins celle que j'imaginais) me semble maintenant inatteignable du fait de l'incompatibilité du statut de mère solo (d'un enfant en bas âge) avec le marché du travail actuel (contraintes horaires ect).
*** Si vous trouvez une colocation, vous pourriez trouver des arrangements.
Et n'y a-t-il pas aussi des foyers-mères-enfants qu'une assistante sociale pourrait vous proposer ? Des mamans travaillent et les enfants sont gardés par les autres mamans.

J'éprouve une sensation terrible de gâchis et de sacrifice mortifère.
*** Il ne faut pas vous enfermer dans cette croyance stupide. Rappelez-vous que ce n'est pas la vie que vous aviez choisie !

À cela s'ajoute une culpabilité vis à vis de mon enfant.
Culpabilité de ne pas pouvoir lui offrir un environnement stable, serein bref un départ dans la vie du bon pied.
*** Mais si, cela va venir, mais il faut tout de même un peu de temps. Votre traumatisme injuste est très récent, et c'est avec votre psy que vous allez pouvoir relativiser et déculpabiliser.

Culpabilité de devoir penser la confier ou non à l'aide sociale pour lui offrir le meilleur (réflexion dramatique cela va s'en dire mais qui n'est que le reflet cruel de la misère sociale dans laquelle je suis plongée).
*** Non, battez-vous, ne la confiez pas à l'aide sociale ! C'est vous la maman, ce n'est pas à des inconnus de l'élever ! Trouvez absolument un autre moyen.

L'impression de devoir étouffer tout le potentiel créateur, la vie en soi...
La maternité seule ne me comblera pas, je le sais, je l'assume.
*** Non, la maternité n'a jamais été un moyen de " combler " la femme, personne ne peut combler nos sensations de vide existentiel !
Personne. Et ce n'est le destin de personne. Sinon, c'est de la manipulation, de la perversion.
Et c'est justement dans ce vide que peut advenir la résilience, le désir, la créativité.