Besoin d’aide ?

Forum adulte, aide psychologique gratuite
Fleur003
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Besoin d’aide ?

Message par Fleur003 »

Bonsoir,

Excusez moi si ce post est maladroit. Je n’ai pas l’habitude de m’exprimer ou de demander de laide mais là ça devient dur pour moi. Bon déjà j’ai des « idées noires » liées à plusieurs choses dans ma vie je pense, récente ou ancienne. Déjà j’ai honte de moi, de ma couleur de peau enfin si j’aime mon métissage mais j’ai l’impression que je ne pourrais jamais trouver une place sur terre à cause de ça, je sais qu’on me verra toujours différemment, malgré les beaux discours il y a souvent de l’hypocrisie derrière a mon sens. Enfin bon tant qu’on me respecte dans mon intégrité un minimum je ne vais pas trop m’en plaindre c’est déjà bien. Ensuite il y a tout ce qui est lié à mon enfance qui me retient, (bon divers violence j’ai pas la force de rentrer dans les détails), après je me dis qu’il y a pire. J’ai 23 ans et j’essaie de rester persévérante face à la vie, je veux le bonheur des autres, j’essaie de faire preuve de positivité, des efforts, j’aimerais pouvoir apporter aux autres ce que mon vécu et mes souffrances ma appris, mais je suis en train de perdre foi en tout ça. Après je me dis que tout le monde n’est pas mauvais et qu’il doit bien exister des personnes dans le même état d’esprit que moi mais j’y crois de moins en moins. Je me suis toujours dis que je suis pas née sur la bonne plante, je me suis jamais sentie à ma place. Je suis dégoûtée des adultes, je leurs accorde peu de confiance. Mais je sais qu’il y en a de biens aussi et je m’accroche à ça mais quand on se sent rejeté par ces memes personnes c’est dur. Donc tout ça en plus de certaines choses liées à l’enfance dont je n’ai jamais pu parler car on ne m’en a pas laissé la possibilité mais qui me font souffrir aussi font que j’ai envie d’en finir avec la vie car je vois pas le bout, je comprends pas l’intérêt d’être la sur cette planète, jai rien demandé. Je suis dégoûtée par la bassesse des gens, les coups bas. Je sais pas ce que je fous au milieu de tout ça. Je suis tres en colère contre plusieurs choses. J’aimerais leurs dire toute cette colère mais je n’en ai meme pas la force. Et aussi parce que je ne veux pas faire souffrir autrui. Mais en attendant c’est moi qu’on fat souffrir. J’ai l’impression que je m’en sortirais jamais, que je n’y arriverais jamais à la vie. Je suis tellement en colère contre tout ce qu’on ma fait subir. La foi (dans le sens religieux) c’est ce qui ma aide à avancer à certains moments mais la je n’arrive meme plus à m’y accrocher. J’ai honte de moi, j’aimerais pouvoir etre invisible la journée, disparaître, pouvoir me cacher sic pieds sous terre. Mais j’essaie d’être positive de faire des efforts. J’aurais pas du naître, à la naissance je ne respirais pas et je pense que c’était une erreur de la part de l’équipe de santé de m’avoir sauvé. J’étais pas destiné à etre la. Mais vu que je suis la et que je veux pas faire de mal à m’être proches, cest tout ce qui m’empêche de passer à l’acte. Maintenant je ne sais pas quelle solution je peux trouver pour avancer, j’en ai assez d’être terrorisé cest plus vivable, j’ai du mal à faire semblant d’être bien dans mes baskets en ce moment et j’ai peur que ça se voit

Merci pour ceux qui auront prit le temps de me lire
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Besoin d’aide ?

Message par Dubreuil »

Puisque sur ce forum vous êtes anonyme et que personne ne sait qui vous êtes, profitez-en pour parler de tout ce qui vous est arrivé, et tout ce qui vous met en colère ou vous détruit.
Ce forum appartient à celle ou celui qui veut parler de ses bonnes et mauvaises expériences, autant de fois qu'il (elle) veut.
De plus, si vous donnez des détails, d'autres internautes pourront aussi vous répondre et vous soutenir.
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PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Mediterre
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Re: Besoin d’aide ?

Message par Mediterre »

Bonjour,

Je viens de lire ton histoire qui me fait vraiment pensé à la mienne, vivre pour les autres, ne pas vouloir leur faire de mal, je t'avoue que je ne m'en suis moi-même pas tout a fait sorti et il en découle une forte tristesse mais c'est déjà mieux qu'avant, mon corps porte les marques de mon désespoir passé, trace de scarification, perte d'un tympan, ainsi qu'un nombre incalculable de cicatrice caractérisant toute les fois où je me suis mis en danger volontairement. La violence psychologique à été monnaie curante envers moi et c'est, à mon sens la pire car si la violence physique se soigne plutôt bien, la douleur psychologique laisse des sequelles effroyable. Je conais cela, je connais ta souffrance et tout ce que je peux te dire c'est oui, il existe de meilleur personne sur cette terre, il existent des personnes qui t'accepterons tel que tu es, tu es encore jeune, 23 ans c'est à peu près a cet age que j'ai commencer a reprendre ma vie en main, aujourd'hui à 27 ans je n'ai toujours pas fini mon évolution, parfois je perd le fil, mais la parole est salvatrice et permet de ne pas flancher, ici tu trouve un endroit où tu n'es pas jugé mais conseillé.
Pense que la méfiance que tu donne envers d'autre est ressentie et ils agissent en conséquences, certains méritent cette méfiance mais d'autre sont peut-être comme toi, tapis dans le silence et se cachant derrière une fausse confiance en soi, pour eux ressentir cette méfiance accentue leur mal-être car ils peuvent se dire "pourquoi on me regarde ainsi alors que je n'ai rien demandé, suis-je rejeter par un simple regard sansqu'on ai pris le temps de me connaitre ?" Indirectement c'est peut-être ce que tu subis également, peut-être que certaine personne se méfie directement de toi sans justification juste par expérience personnel, et ces regard inquisiteur te feront forcément souffrir.
Ce que tu ressent d'autre le ressente également.
Je ne peux que te conseiller d'ouvrir ton coeur tu aura des déceptions certe mais tu auras des bonnes surprises, mais avant tout cela passe par l'acceptation de soi qui, je le conçois, est le plus difficile, mais qui que tu sois, quelque sois ton physique et ta couleur tu es belle et tu as ta place sur cette planète.

Amicalement

Mediterre
Fleur003
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Re: Besoin d’aide ?

Message par Fleur003 »

Bonsoir,

D’abord merci pour votre réponse bienveillante, j’avais peur de retourner sur le forum et de voir les réactions. Je vous réponds en étant un peu un plus « apaisé » qu’hier, ce qui me permet de mettre de l’ordre dans mes idées, la tension est un peu descendue. Ce qui fait qu’après j’ai un peu honte de l’état dans lequel jetais mais je ne fais pas exprès. J’ai fais des recherches pour comprendre ce qui m’arrive dans ces moments, crise d’angoisse, attaque de panique, dépersonnalisation etc ? Je me retrouve dans un peu tout à la fois, je ne comprends pas encore tout. Je suis tres sensible à deux choses : le rejet et l’échec. Ce n’est agréable pour personnes en général mais dans mon cas etre face à ca, ca peut me mettre dans une posture très difficile. Ou sinon ca peut etre si je suis face à un événement qui me remémore des souvenirs. Alors cest tres bizarre mais dans ces moments je n’arrive plus à parler, à rien faire, je peux pas m’empêcher de faire le regard des gens meme si j’essaie d’avoir lair normal et autres etc je me sens envahie par la souffrance, je suis comme tetanisé j’essaie de la cacher comme je peux mais parfois socialement ca peut etre compliqué. Ca me fait culpabiliser quand je suis comme ca mais je ne peux pas y faire grand chose pour l’instant. Dans ces moments jai besoin d’être seule dans un coin, je ne supporte pas qu’il y ai du monde autour de moi, je me sens tres oppressée. Par exemple la comme je suis à l’école -, je sais que ca craint mais je menferme dans les toilettes pour pouvoir être seule pendant la pause. Avec le temps après si je suis assez tranquille je me calme. Tout remonte à ces moments là, j’ai pleins d’images qui reviennent en tête cest tres désagréabl. Je souhaite surmonter ca. Sinon en dehors de ca au quotidien mon problème cest que je recherche toujours beaucoup d’affection mais en meme temps j’accorde tres peu de confiance aux autres ,je suis méfiante. Aussi j’ai tres peu de confiance en moi, et je peux vite me « laisser faire  » . Poser des limites cest tres compliqué pour moi et d’ailleurs j’ai l’impression de ne pas vraiment en avoir, d’être capable de tout accepter. J’aimerais évoluer sur certains points, en tout cas je fais des efforts pour mais seule ce n’est pas toujours évident de trouver toutes les réponses.

Mon père est décédé il y a 1 an et demi et c’était tres compliqué avec lui. J’ai ressenti du choc, de la tristesse quand j’ai appris ca mais je ne savais pas quoi en penser, je ne savais si j’étais légitime de pouvoir faire un deuil ou me sentir triste au vu de la situation. C’était tres bizarre. D’un cote je ne sais pas pourquoi j’ai pensé ça mais dans me tête il y a eu cette phrase qui m’a dit « ta vie peut enfin commencer », mais je culpabilisais de penser ça. Après pendant l’année qui a suivi ça été dur pour moi mais je ne saurais pas mettre les mots dessus ou expliquer. Bon il avait l’addiction à l’alcool, les violences et tout ce qui va avec etc. Il était en plus tres manipulateur, il prenait du plaisir à nous faire mal, et quand il y arriverait et qu’il voyait qu’il avait réussi il était tres content et disait « je vous ai bien eu encore une fois ». Les insultes racistes et autres aussi, j’oserais meme pas répéter c’était vraiment ignoble parfois. Et puis du coup ily avait aussi la violence physique mais moi ca allait encore c’était surtout ma mère, quand il a essayé de l’étrangler plusieurs fois quand jetais petite j’appelais la police. Et par exemple pour revenir aux adultes je leurs en veut un peu parce que je trouve qu’ils nous ont pas vraiment protégé a ces moments (enfin ce nest pas que ca qui fait que parfois j’aime pas trop les adultes il y a d’autres exemples mais bon ce serait long de tout raconter) mais bon après peut etre que ma mère voulait pas, enfin du coup quand ca se passait ils nous faisaient dormir dehors dans la voiture le temps que lui se calme à la maison. Et puis il etait un peu pervers enfin c’était un peu bizarre mais bon il y a pire que moi franchement. C’était pas non plus horrible. Parfois il etait gentil aussi, il avait ses bons côtés et il a eu une enfance qui n’était pas facile aussi, et du coup je ne sais pas quoi penser de la situation, je ne sais plus où donner de la tête quand je pense à tout ca. Il etait complètement fou parfois. Mais je ne lui en veut pas trop mais le problème cest que pour moi parfois cest compliqué dans les moments où ca va pas trop, ca me donne vraiment l’impression que je n’ai pas du tout les ressources en moi pour avancer. Et j’ose pas en parler car je n’ai pas envie qu’on me catégorise de fragile ou de vulnérable parce que je sais que je peux etre courageuse aussi. Aussi cest pas facile de reconnaître quelqu’un en qui on peut faire vraiment confiance, parce que confier tout ca à quelqu’un meme si cest un psychologue pour moi cest vraiment prendre le risque de lui donner les clés de pouvoir nous faire mal. Je sais pas si tout s’est amélioré avec le temps mais déjà par rapport à quand jetais au collège par exemple je trouve que j’ai déjà plus de contrôle sur mes réactions car je pense que jai commence à faire les liens sur pourquoi je suis comme ca, jai cette personnalité. Ça m’évite de juste subir

Ensuite dans la vie de tous les jours tout cela à des répercussions (bon j aurais encore d’autres choses à raconter mais ce serait long ), en plus quand je vois le comportement de certaines personnes ca me dégoûte meme si je sais qu’on est pas « dans le monde des bisounours » ca reste difficile quand meme d’accepter la méchanceté ou la jalousie (pour le peu de choses que je parviens à me construire à la sueur de mon front) des gens parfois. Après je sais que moi non plus je ne suis pas parfaite et je peux pas prétendre dire que je suis un modèle de vertu, mais bon au moins je sais que jesssaie de faire au mieux pour les autres ou déjà de pas leurs faire mal, dire des méchancetés, messes basses etc. Mais bon enfin bref j’essaie d’avancer et je cherche des solutions déjà pour aller mieux. J’essaie de rester positive, il y a encore d’autres choses mais cest pas facile de tout mobiliser en une fois comme ça et puis de tout dire meme si cest anonyme je ressens quand meme de la gêne et de la honte cest plus fort que moi

Bon comme jai dis je pense qu’il manque pleins d’éléments mais bon, ,merci encore

Bonne soirée

Dubreuil a écrit : 28 juin 2021, 20:17 Puisque sur ce forum vous êtes anonyme et que personne ne sait qui vous êtes, profitez-en pour parler de tout ce qui vous est arrivé, et tout ce qui vous met en colère ou vous détruit.
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Fleur003
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Re: Besoin d’aide ?

Message par Fleur003 »

Mediterre a écrit : 29 juin 2021, 09:47 Bonsoir ,

Je te remercie beaucoup pour ces mots très doux et rassurants, que je vais garder quelque part pour moi. Je ne sais pas ce que je peux te répondre de mieux. Ça me fait du bien de savoir que je ne suis pas seule à traverser ça. Et ça redonne espoir. Je vais essayé de suivre ton conseil et de m’ouvrir un peu, même si ce n’est pas facile. Ton analyse sur la méfiance envers l’autre est intéressante pour moi et c’est vrai que je n’avais encore jamais vu les choses sous cet angle.

Un grand merci à nouveau pour ces mots qui apaisent et je te souhaite aussi en retour le meilleur pour toi

Amicalement aussi



Bonjour,

Je viens de lire ton histoire qui me fait vraiment pensé à la mienne, vivre pour les autres, ne pas vouloir leur faire de mal, je t'avoue que je ne m'en suis moi-même pas tout a fait sorti et il en découle une forte tristesse mais c'est déjà mieux qu'avant, mon corps porte les marques de mon désespoir passé, trace de scarification, perte d'un tympan, ainsi qu'un nombre incalculable de cicatrice caractérisant toute les fois où je me suis mis en danger volontairement. La violence psychologique à été monnaie curante envers moi et c'est, à mon sens la pire car si la violence physique se soigne plutôt bien, la douleur psychologique laisse des sequelles effroyable. Je conais cela, je connais ta souffrance et tout ce que je peux te dire c'est oui, il existe de meilleur personne sur cette terre, il existent des personnes qui t'accepterons tel que tu es, tu es encore jeune, 23 ans c'est à peu près a cet age que j'ai commencer a reprendre ma vie en main, aujourd'hui à 27 ans je n'ai toujours pas fini mon évolution, parfois je perd le fil, mais la parole est salvatrice et permet de ne pas flancher, ici tu trouve un endroit où tu n'es pas jugé mais conseillé.
Pense que la méfiance que tu donne envers d'autre est ressentie et ils agissent en conséquences, certains méritent cette méfiance mais d'autre sont peut-être comme toi, tapis dans le silence et se cachant derrière une fausse confiance en soi, pour eux ressentir cette méfiance accentue leur mal-être car ils peuvent se dire "pourquoi on me regarde ainsi alors que je n'ai rien demandé, suis-je rejeter par un simple regard sansqu'on ai pris le temps de me connaitre ?" Indirectement c'est peut-être ce que tu subis également, peut-être que certaine personne se méfie directement de toi sans justification juste par expérience personnel, et ces regard inquisiteur te feront forcément souffrir.
Ce que tu ressent d'autre le ressente également.
Je ne peux que te conseiller d'ouvrir ton coeur tu aura des déceptions certe mais tu auras des bonnes surprises, mais avant tout cela passe par l'acceptation de soi qui, je le conçois, est le plus difficile, mais qui que tu sois, quelque sois ton physique et ta couleur tu es belle et tu as ta place sur cette planète.

Amicalement

Mediterre
Dubreuil
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Re: Besoin d’aide ?

Message par Dubreuil »

J’ai fais des recherches pour comprendre ce qui m’arrive dans ces moments, crise d’angoisse, attaque de panique, dépersonnalisation etc ? Je me retrouve dans un peu tout à la fois, je ne comprends pas encore tout.
*** Tout cela est dû à ce que vous avez subi enfant de la part des adultes. Vous ne saviez pas et ne pouviez pas réagir, ni vous défendre. Maintenant que votre réflexion s'est affinée et que les souvenirs reviennent, vous savez que ce danger est passé, mais vous subissez le retour des chocs émotionnels, c'est normal. C'est un processus de guérison très difficile à supporter parfois, c'est pour cela que certaines personnes vont consulter un psy qui aide à prendre du recul en comprenant que la honte ne doit pas nous envahir parce que nous ne sommes pas responsable de ce que nous ont fait les autres.

je me sens envahie par la souffrance, je suis comme tetanisé j’essaie de la cacher comme je peux mais parfois socialement ca peut etre compliqué. Ca me fait culpabiliser quand je suis comme ca mais je ne peux pas y faire grand chose pour l’instant. Dans ces moments jai besoin d’être seule dans un coin, je ne supporte pas qu’il y ai du monde autour de moi, je me sens tres oppressée. Par exemple la comme je suis à l’école -, je sais que ca craint mais je menferme dans les toilettes pour pouvoir être seule pendant la pause.
*** C'est une manière positive de reprendre le contrôle et de trouver du calme pour avoir la force de continuer.

Aussi j’ai tres peu de confiance en moi, et je peux vite me « laisser faire  » . Poser des limites cest tres compliqué pour moi et d’ailleurs j’ai l’impression de ne pas vraiment en avoir, d’être capable de tout accepter. J’aimerais évoluer sur certains points, en tout cas je fais des efforts pour mais seule ce n’est pas toujours évident de trouver toutes les réponses.
*** Peut-être avez-vous subi des sévices sexuels dans votre enfance. Dans tous les cas vous avez eu de grandes frayeurs où vous vous êtes sentie totalement impuissante.

Mon père est décédé il y a 1 an et demi et c’était tres compliqué avec lui. J’ai ressenti du choc, de la tristesse quand j’ai appris ca mais je ne savais pas quoi en penser, je ne savais si j’étais légitime de pouvoir faire un deuil ou me sentir triste au vu de la situation.
*** Certains adultes ne sont pas prêts à être des parents. L'enfant est rarement une priorité, et coucher une seule fois et d'un seul coup avoir cette responsabilité est totalement injuste et disproportionné.
Nous venons souvent au monde "par hasard", et pour les géniteurs comme pour les enfants c'est catastrophique. Certains n'ont pas la possibilité d'assumer ce qu'ils n'ont pas souhaité, ou encore ils sont très vite dépassés par la situation.

C’était tres bizarre. D’un cote je ne sais pas pourquoi j’ai pensé ça mais dans me tête il y a eu cette phrase qui m’a dit « ta vie peut enfin commencer »
*** C'était enfin le début d'une délivrance, la possibilité d'être libérée de ce que votre père vous faisait subir par son caractère ou ses actes. C'est une réflexion intelligente et saine qui veut dire que vous devenez indépendante et mature. Tout le monde pense cela en grandissant. Et c'est absolument utile et nécessaire pour devenir adulte.

Mais je ne lui en veut pas trop mais le problème cest que pour moi parfois cest compliqué dans les moments où ca va pas trop, ca me donne vraiment l’impression que je n’ai pas du tout les ressources en moi pour avancer.
*** Ce n'est pas à l'enfant de protéger ses parents, dans la logique des choses c'était à votre père de vous protéger. Vous ne pouviez pas avoir les ressources auxquelles vous pensez aujourd'hui, puisqu'il ne vous les avait pas apprises !

Et j’ose pas en parler car je n’ai pas envie qu’on me catégorise de fragile ou de vulnérable parce que je sais que je peux etre courageuse aussi.
*** Personne n'est "fort" d'un seul coup, et cela ne veut rien dire. Pour aller mieux il faut d'abord accepter que l'on va mal. Il n'y a que comme cela que l'on saura pourquoi et que l'on pourra savoir comment aller mieux !
Tout le monde est fragile et vulnérable en étant enfant. Certains réagissent en se mettant une carapace, d'autres y arrivent moins bien, et ce n'est pas une question de courage. On peut être courageux en fuyant, comme en affrontant le danger, l'important c'est de savoir pourquoi on agit ainsi, et si c'est bon pour nous.

Aussi cest pas facile de reconnaître quelqu’un en qui on peut faire vraiment confiance, parce que confier tout ca à quelqu’un meme si cest un psychologue pour moi cest vraiment prendre le risque de lui donner les clés De pouvoir nous faire mal.
*** Franchement, le psy se fiche totalement de vos clés, son travail est de vous aider à trouver VOS PROPRES RESSOURCES, dans ce que vous êtes et à votre rythme. Qu'est-ce que vous voulez que cela lui fasse que vous soyez ceci ou cela, ce n'est pas son histoire, il n'a pas fait vocation de sauver le monde, mais de l'écouter. Et c'est d'être enfin écouté qui guérit. Lui, ce qu'il souhaite, c'est vivre sa propre vie en étant payé à la fin de la séance, et d'oublier ce que vous lui avez dit jusqu'à la prochaine fois, (c'est pour cela qu'il prend des notes) parce qu'il est formé pour ne pas profiter du malheur des autres, ni d'en être détruit. Et vous pouvez arrêter vos entretiens dès que vous le souhaitez !
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Dubreuil
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Re: Besoin d’aide ?

Message par Dubreuil »

LA HONTE

Honte de soi, de son histoire, de son image, de ses origines ou, tout simplement de situations vécues, le sentiment de honte se vit, malheureusement, le plus souvent dans le silence. On s'en cache autant qu'on la cache. Pourtant, seule sa verbalisation permettrait de s'en défaire.
La honte est une émotion universelle qui possède sa propre physiologie et ses caractéristiques. Rougissement de la peau, regard baissé, nuque courbée, la honte se caractérise aussi par un sentiment d'indignité, des pensées d'infériorité et de dévalorisation. Elle est le sentiment ressenti lorsque nous, nos actes, notre identité, ne correspondent pas aux normes du groupe auquel nous appartenons, ou souhaiterions appartenir.
Emotion assassine, elle contribue à couper des autres, celui ou celle qui la ressent.
La honte peut, cependant, s’avérer être une émotion socialement utile, car elle, ou plutôt la volonté de l'éviter, nous pousserait à bien nous tenir dans le groupe, à en respecter les règles afin d'en être acceptés ou, tout simplement pouvoir y demeurer. La honte, selon des études menées, posséderait aussi quelques conséquences positives. En effet, des études ont révélé qu'elle rendrait notre interlocuteur plus indulgent et plus enclin à nous aider.
Il est essentiel, dans un premier temps, de savoir distinguer la honte de la pudeur et de la culpabilité. Si ces dernières, la pudeur et la culpabilité, ont, elles aussi, une utilité sociale, leurs conséquences, contrairement à la honte, ne menacent en rien l'intégrité de la personne. Comme l'écrit le psychiatre Tisseron dans son livre « Vérités et mensonges des émotions », « la pudeur protège, la culpabilité sociabilise, la honte désoriente. »
Lorsque le sentiment de honte est expérimenté, ce sont les trois piliers de l'identité, que sont l'estime de soi, l'affectivité et l'intégration dans le groupe, qui se retrouvent menacés.
L'estime de soi, car la honte se transforme en miroir déformant, au travers duquel la personne se perçoit, faisant d'elle une personne indigne d'amour. Une personne habitée par un sentiment d'être perpétuellement en faute. La honte tue toute chance de cultiver une bonne estime de soi. Elle l’entache un peu plus à chaque fois, pour finir par la faire disparaître.
La honte menace tout autant l'intégration sociale que l'affectivité, car ce sentiment provoque, non seulement une rupture avec l'environnement, mais surtout avec soi-même. Au cours de son développement, l'individu, bénéficiant d'un environnement aimant et sain, développe un partenaire privilégié intérieur, qui fonctionne à l'image d'une mère aimante et bienveillante. C'est ce partenaire intérieur qui permet à chacun d'établir ce que l'on nomme le « dialogue intérieur ». Ce dialogue intérieur nous permet le plus souvent de relativiser, d'analyser et de comprendre les expériences que nous vivons, mais aussi d'y faire face avec un certain aplomb. En résumé, c'est cette capacité au dialogue intérieur qui donne à chacun la sensation d'être maître de son monde. Or, la honte brise le contact avec ce qui sert de support à ses émotions, son partenaire intériorisé. ». Avec ce dialogue intérieur tranquillisant devenu impossible, la personne se retrouve privée de support intérieur et, par conséquent, de sécurité interne. Elle devient alors vulnérable, une proie facile pour toutes sortes d'abuseurs. Incapable d'entretenir un dialogue intérieur bienveillant, le sujet n'a d'autre choix que d'aller chercher cette consolation à l'extérieur, ou de se replier sur lui-même. Ainsi, dans des situations d'humiliation, le sujet voit son estime personnelle voler en éclats. Avec un dialogue intérieur apaisant rompu, il est enclin à donner le pouvoir à celui qui vient de le placer plus bas que terre, adoptant ses repères et ses croyances. On comprend pourquoi beaucoup de victimes d'abus finissent par croire qu'elles ne méritent pas mieux ! Car c'est ainsi que pensent leurs abuseurs !
La logique intellectuelle nous amènerait à penser que ces personnes n'ont aucune raison de ressentir de la honte, puisqu'elles ne sont pas à l'origine de l'abus subi. Pourtant, c'est bien ce sentiment de honte qui leur interdit, le plus souvent, de dénoncer l'abus ou même de se défendre. Dans son livre « La force des émotions », le psychiatre Christophe André avance des hypothèses formulées par des chercheurs en ce qui concerne cette honte ressentie par les victimes. L'individu intégrerait les notions d'autonomie et de contrôle comme faisant partie de sa dignité. Dans les situations d'abus, le sujet se voit privé de sa capacité de se défendre, de faire face à la situation, la honte s'installerait alors, car cette impuissance ressentie serait à l'encontre des valeurs de dignité humaine. Le sujet se retrouve honteux de n'avoir pas su se défendre !

« Formuler sa honte, c'est déjà la maîtriser ! », écrit le psychiatre André au sujet de la honte. Car si la honte désocialise, désoriente, il est essentiel de relancer le dialogue, de faire en sorte que la honte n'ait pas une chance de gagner la partie, en coupant l'individu de son environnement. Lorsque une honte est ressentie, il est essentiel de réinstaurer un dialogue avec l'extérieur pour pallier à la rupture de ce dialogue intérieur bienveillant.
En verbalisant l'émotion de notre passé, la honte cesse d'être un vestige morbide pour devenir un appel à la reconnaissance. Lorsque la honte se fait sentir, il est utile de choisir un interlocuteur neutre et bienveillant avec qui dialoguer ( un psy ) afin que ce dernier puisse offrir ce que la honte empêche : un regard accueillant et chaleureux sur son histoire, sur soi-même.
Car « la honte non dite accompagne le glissement vers une indignité toujours croissante, tandis que la honte revendiquée constitue le plus sûr rempart contre le risque d'envahissement. » (André)

Le sentiment de honte est pénible et angoissant à vivre, alors, il n'est pas rare que la honte se dissimule derrière d'autres manifestations, telle une immense ambition ou bien un ego survalorisé.
Il est aussi possible de projeter sa honte sur un tiers, à coup d'humiliation, ou sur un fait de notre histoire, sur un aspect de notre identité. Mais une chose est certaine, elle ne disparaît jamais, elle demeure tapie dans l'esprit et continuera de se manifester sous différentes formes.
Comme l'écrit le psychiatre Tisseron, « si les situations de honte peuvent facilement être oubliées, ses conséquences, elles, ne le sont jamais. Elles subsistent sous la forme de destruction et de fixations qui perturbent à jamais la vie psychique et relationnelle de celui qui en a été un jour marqué. » Ainsi en va-t-il de ce sentiment d'être perpétuellement en faute qui ne serait que la mise en scène de sa honte ressentie passée.
Il est donc primordial d'identifier la honte issue de traumatismes passés, d'accepter de la mettre à découvert en la partageant avec un interlocuteur de confiance et empathique, afin de s'offrir une chance d'en guérir. Car ce n'est pas la honte qui tue à petit feu, mais le silence auquel elle condamne.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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