Pour être clair, je ne crois pas qu'il soit immature d'exprimer ponctuellement ses émotions, ses ressentis ou ses sentiments, ni à les manifester spontanément, du moment qu'on est capable d'en reprendre le contrôle.Dubreuil a écrit : Dire-pour-oublier...
" Ce qui est certain, c'est que vous n'êtes pas la première ni la dernière jeune femme à prendre vos jambes à votre cou parce qu'un garçon trop immature vous sort un "je t'aime" trop précoce et inapproprié."
*** Mais pourquoi est-ce "immature" d'exprimer ponctuellement ses émotions, ses emballements, d'être précoce et immature en paroles amoureuses ? Pour abonder dans le sens de Loneliness, vous condamnez bien des élans, des sensations, c'est aussi important de se lâcher, de croire, d'exprimer, d'espérer entendre la pareille, non ?
Je dis cela parce que vous le répétez plusieurs fois.
Un bébé qui pleure ne se contrôle pas. Il est contrôlé par l'émotion jusqu'à épuisement ou assouvissement. (Ça)
Un enfant capricieux ne se contrôle pas. Il est contrôlé par un désir, une frustration, une émotion, jusqu'à ce qu'un adulte le raisonne (renforcement du Surmoi) ou assouvisse son caprice (renforcement de la toute puissance du Ça).
Plus tard, la société attend des pré-ados, ados et adultes qu'ils soient capables de se maîtriser mieux que n'en sont capables les enfants ou les bébés. (Surmoi autonome)
La manifestation spontanée d'émotions et de sentiments positifs est mieux accueillis, mais on ne va pas aller faire des bisous et des câlins à tous les passants qu'on croise.
La manifestation des émotions négatives sont moins bien accueillis, mais elles peuvent servir à mieux communiquer.
Dans un cas comme dans l'autre, on laisse ces émotions se manifester, mais si elles dépassent la ligne rouge, on en reprend le contrôle, on les modère.
Ce qui me fait parler d'immaturité dans le contexte des premiers "aveux d'amour", c'est qu'il sont exprimés sans avoir l'expérience qui permet de se rendre compte de l'impact que cela peut avoir : ne pas se rendre compte qu'on va mettre la pression sur l'autre qui va prendre peur ou se sentir pris(e) en otage par la peur de nous blesser ; qui va douter de ses propres sentiments si elle en avait qui germaient ; ou qui va se culpabiliser d'avoir déclenché en nous cet emballement, etc.
Et quand un garçon, au bout d'une semaine, va prématurément lâcher un "je t'aime" à la fille dont il est tombé amoureux (car il ne l'aime pas, il est amoureux, c'est pas pareil) : il lui dit et lui laisse entendre quoi exactement ?
Il espère quoi ?
Qu'y a-t-il derrière ce "je t'aime" ?
Que veut-il vraiment dire dans le conscient et l'inconscient de celui qui le lâche ? Quel enjeu cela représente-t-il pour lui ?
Et comment cela va-t-il résonner dans le conscient et l'inconscient de celle qui va l'entendre ? Et quel enjeu cela va-t-il représenter pour elle ?
Avec un peu plus de maturité (ou d'expérience) on sait et on se doute de l'impact que pourrait avoir sur l'autre ce "je t'aime" lâché trop tôt (edit j'avais écris "trop top" ) ou avec trop peu de nuance et de retenue. Et les erreurs qu'on a fait ados, on les évite adultes.
Il ne s'agit donc pas de nier ce que l'on ressent : on peut en ressentir toute l'énergie et se laisser porter par elle, en moduler l'expression et la manifestation avec nuance, douceur, charme, sans nécessairement en perdre le contrôle ou tout lâcher d'un coup comme pour se décharger d'un poids.
Et puis, dans le cas du second "amoureux" de Ul36, ce qui me fait insister sur l'immaturité que je lui suspecte et attribue, c'est le fait qu'elle dise :
Personne n'est sensé s'énerver lorsque l'on dit non !
Moi j'y vois là un capricieux : je t'ai dis "je t'aime", tu ne m'as pas fuis, donc maintenant tu m'appartiens et tu dois te comporter comme je me l'imaginais quand je t'ai dis "je t'aime", sinon je fais ma colère et je te fais du chantage affectif.il m'a fait comprendre que je devais lui rendre les faveurs.