Peur de ma relation à la nourriture et à mon corps

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anthinea
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Peur de ma relation à la nourriture et à mon corps

Message par anthinea »

Bonjour à tous,
Je me présente , attention PAVÉ.
femme à haut potentiel de 40 ans (diagnostiquée à 21 ans) qui souffre d’une forme de dysmorphophobie :
Je ne me « VOIS » pas dans le miroir. Je n’ai une réelle perception que de mon visage.
C’est sûrement dû au fait que j’ai entendu pendant min enfance que j’étais belle ( une poupée aux yeux bleus) et que ma petite sœur était super bien gaulée, que ma mère a toujours été très mince et très à cheval sur cette silhouette.
Je n’ai été formée qu’en première , j’ai eu un vrai corps de petite fille très longtemps (1m33 33 kilos en sixième, des remarques sur mon corps destructrices a l’adolescence « toi, pas de rose tu n’en ai pas une » lors de la journée de la femme en TROISIEME donc niveau féminité, on passera.
Ce rapport au corps m’a été ( inconsciemment) douloureux.
Dès que ma poitrine a poussé, elle a BIEN poussé on va dire. 😂
Et, s’en est suivi une sorte de craquage à la fac : j’ai tellement eu du mal à accepter mon corps de gamine que quand mon 90D a poussé et que les hommes l’ont vu, j’ai grave vrillé. J’ai beaucoup été séduite par le désir de l’autre, et je pensais bêtement le partager.
À cette époque là, j’étais pulpeuse. Une taille 40 , on va dire. Pas mince, mais ça me gênait pas. Je me « voyais » pas donc et je séduisais donc.
J’ai rencontré mon chéri et tout s’est calmé.
Toujours aucune vision de mon corps, mais des yeux de l’amour qui se portent sur moi.
Une réflexion de ma belle mère m’a interpellée : «  elle perdra sa graisse de bébé »
Belle mère du même style que ma mère.
Mais, toujours ces yeux de l’amour donc je le « VOIS » pas grosse.
21 ans : Dépression ! Diagnostiquée HPI.
Crises d’hyperphagie Quand je suis seule, je commande deux pizzas géantes rien que pour moi , avec la carte étudiante j’ai droit à un double menu au macdo, je le mange !
Je grossis mais le « VOIS » pas. Les pantalons sont mal coupés, ont rétréci au lavage. Tout ça, tout ça.
Je tombe enceinte et là ça commence !
Vu le suivi : je suis pesée et le chiffre tombe !
71 kilos pour 1m61 !
Mon chéri est interpellé par le chiffre et moi, moi je c panique !
Je réalise que je suis «  grosse » !
Mais, bon, je suis enceinte donc, ça va c’est bon !
J’ai une bonne fourchette mais rien de catastrophique : une bonne vivante quoi. Ma mère trouve que je mange trop. Tu m’étonnes !
J’arrive à ne pas prendre plus de 10 kilos que j’ai presque reperdu dès la sortie de la maternité. OUF !
Rupture très traumatisante.
Je retrouve les comportements de la dépression : je commande des repas très copieux, je mange des pâtes à la carbo bien grasses à la casserole. Je le vois pas, me pèse pas.
Puis, j’ai 30 Ans, une photo me fait un électrochoc : mon visage bouffi lors des fiançailles de ma sœur dans la jolie robe taille 44. Je suis OBÈSE ! Je m’achète une balance : je fais 81 kilos !
Je me lance dans mon premier régime ( Dukan, oui je sais très mauvaise idée), je perds beaucoup, beaucoup trop !
Un an après, au mariage , ma marraine doit reprendre ma robe ( taille S) car trop grande. Je me vois pas maigre.
Je me vois pas de toute manière.
Sauf sur les photos, mon visage est différent. Je fais vielle et mes joues sont presque creuses. Et, là je comprends pourquoi les collègues s’inquiétaient pour moi.
Progressivement, j’ai repris du poids sans m’en apercevoir : je vois seulement mes tailles de vêtements changer, du 34 au 36, du 36 au 38, du 38 au 40. Je me sens pas mal.
À la taille 42, mon visage s’arrondit et je fais attention à ma nourriture pour ne pas prendre plus.
Mais, mon alimentation est mauvaise : je mange sans le soucier ni des proportions, ni des calories ni de l’équilibre, j’ai parfois le même comportement qu’à la fac encore ( Deux hamburgers en plus du menu au mac do, des pizzas géantes encore )
Ma marraine tombe malade et meurt. Et, je réalise.
Je fais du 44, je suis seule depuis 6 ans, je suis malheureuse. Je me remet avec mon chéri au bout de 6 ans de rupture mais je le c préviens que j’ai beaucoup grossi, que j’ai beaucoup «  criser ».
Le confinement arrive. Le confinement s’arrête. On achète une balance. Et, là, c’est le drame !
Je fais 91 kilos.
Je me vois enfin : je porte du 46, je suis bouffie.
Je fais de l’asthme sévère, je suis apneique.
Novembre 2021, je le décide à le reprendre en main.
Je me lance dans un régime hypocalorique associé à des shakers protéinés que je me promet de transformer en vrai rééquilibrage des que je suis sortie de l’obésité quasi sévère.
Aujourd’hui, je pèse 61 kilos, je suis un rééquilibrage alimentaire. Mon alimentation a beaucoup changé, plus consciente des portions et qualités nutritionnelles, plus healthy.
Mais, je me vois pas mince. Je m’empêche de continuer à compter les calories car je me trouve obsessionnelle, je ne sais pas quand je devrai arrêter le déficit calorique, j’ai excessivement peur de perdre trop de poids ( mon chéri pense que c’est bon mais mon IMC est encore haut même si correct), j’ai tout aussi excessivement peur de reprendre du poids comme il y a 10 ans. Je me pèse maintenant tous les jours ( moi qui n’ai longtemps pas eu de balance chez moi) et je déteste voir les variations de poids même si je les sais normaux( + 500g ce matin). Je me regarde tous les jours dans mon miroir pour essayer de voir mon corps. Ce matin, vu que j’ai «  grossi » sur la balance, je me vois grosse. Hier, je me voyais pas ni mince, ni grosse.
Peut-on parler de TCA à ce stade là ?
Dois-je consulter ?
Devinezquoi
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Re: Peur de ma relation à la nourriture et à mon corps

Message par Devinezquoi »

Consultez.
DUBREUIL -psychologie clinique - analyste - psychomotricité - modérateur Centraide
anthinea
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Re: Peur de ma relation à la nourriture et à mon corps

Message par anthinea »

Merci.
Je contacte qui ?
Un psychiatre ?
Un psychologue ?
Mon médecin traitant ?
Je suis un peu perdue.
Devinezquoi
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Re: Peur de ma relation à la nourriture et à mon corps

Message par Devinezquoi »

D'abord un(e) clinicien(ne), ainsi vous pourrez parler tranquillement en expliquant bien ce que vous ressentez, vous n'aurez pas de traitement médical, et votre thérapeute vous dira si elle juge utile que vous ayez une consultation en psychiatrie.
DUBREUIL -psychologie clinique - analyste - psychomotricité - modérateur Centraide
Devinezquoi
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Re: Peur de ma relation à la nourriture et à mon corps

Message par Devinezquoi »

Vous pouvez consulter un psy comportementaliste. Mais renseignez-vous bien auparavant, que ce soit d'abord un psychologue clinicien !

La thérapie comportementale cognitive (souvent appelée TCC) est une forme populaire de psychothérapie qui met l'accent sur l'importance des pensées sous-jacentes pour déterminer comment nous nous sentons et comment nous agissons.
Les spécialistes de la TCC travaillent avec les patients pour les aider à découvrir, à approfondir et modifier leurs propres schémas de pensée et leurs réactions : ce sont elles qui déterminent nos perceptions et nos comportements. L'utilisation de la thérapie cognitive et comportementale offre aux patients une perspective précieuse, qui contribue à améliorer leur qualité de vie et à mieux gérer leur stress, notamment dans des situations difficiles où il faut résoudre des problèmes.
L’un des principes fondamentaux est que les situations externes, les interactions avec d'autres personnes et les événements négatifs ne sont pas responsables de nos mauvaises humeurs et de notre problème dans la plupart des cas.
En fait, les spécialistes de la TCC considèrent que c’est tout le contraire. En fait, ce sont nos propres réactions aux événements, nos « interprétations » des événements qui sont sous notre contrôle – et qui finissent par affecter notre qualité de vie.

Grâce à la thérapie cognitive comportementale, nous pouvons apprendre à changer la façon dont nous pensons, ce qui modifie notre façon de sentir, et modifie à son tour la façon dont nous envisageons et traitons les situations difficiles lorsqu'elles surviennent. Nous pouvons améliorer les pensées perturbatrices qui nous rendent anxieux, isolés, déprimés, enclins à manger « émotionnellement ».
Lorsque nous pouvons examiner avec précision et calme les situations sans distorsion de la réalité, de jugements ou de craintes supplémentaires, nous sommes davantage en mesure de savoir comment réagir de manière appropriée afin de nous sentir plus heureux à plus long terme.

1. Réduit l'anxiété
Selon le travail publié dans Dialogues in Clinical Neuroscience, les études autour de la TCC conclut à son efficacité incontestable pour les troubles liés à l'anxiété, notamment les troubles paniques, les troubles anxieux généralisés, les troubles d'anxiété sociale, les troubles obsessionnels compulsifs et le syndrome de stress post-traumatique. Dans l'ensemble, la TCC démontre à la fois son efficacité dans les essais contrôlés randomisés et son efficacité dans des milieux naturalistes entre les patients atteints d'angoisse et les thérapeutes. (4)
Les chercheurs ont constaté que la TCC fonctionne bien comme un remède naturel pour l'anxiété, car elle comprend diverses combinaisons des techniques suivantes: psychoéducation sur la nature de la peur et de l'anxiété, auto-surveillance des symptômes, exercices somatiques, restructuration cognitive (par exemple déconfirmation) , L'image et l'exposition in vivo aux stimuli craints (traitement de l'exposition), le sevrage des signaux de sécurité inefficaces et la prévention des rechutes.

2. Diminue les symptômes de la dépression
La thérapie cognitivo-comportementale est l'un des traitements les plus efficaces pour la dépression. Des études montrent que la TCC aide les patients à surmonter les symptômes de la dépression, comme le désespoir, la colère et le manque de motivation, et réduit leur risque de rechute dans le futur.
On pense que la TCC fonctionne très efficacement notamment du fait des changements dans la cognition (pensées) qui alimentent des cycles vicieux de sentiments négatifs et de ruminations. La TCC s'est également révélée prometteuse comme approche pour aider à lutter contre la dépression post-partum et en complément du traitement médicamenteux pour les patients bipolaires. (3)

3. Aide à traiter les troubles de l'alimentation
Le Journal of Psychiatric Clinics of North America rapporte que les troubles de l'alimentation sont l’une des difficultés où la TCC peut se montrer la plus efficace. La TCC peut aider à résoudre la psychopathologie sous-jacente des troubles de l'alimentation et remet en question la surévaluation de la forme et du poids. Cela permet aussi d’améliorer le contrôle des impulsions afin de prévenir la frénésie ou la purge, réduire les sentiments d'isolement et aider les patients à se sentir plus à l'aise autour des «aliments déclencheurs». (5)
La thérapie cognitive est devenue le traitement de choix pour traiter la boulimie nerveuse et les "troubles de l'alimentation non spécifiés", les deux diagnostics les plus courants du trouble de l'alimentation. Il est également prouvé qu’elle sera utile pour traiter environ 60 pour cent des patients atteints d'anorexie, considérée comme l'une des maladies mentales les plus difficiles à traiter.

4. Aide à améliorer l'estime de soi et la confiance
Même si vous ne souffrez pas de problèmes mentaux graves, la TCC peut vous aider à remplacer des pensées négatives et destructives qui conduisent à une faible estime de soi avec des affirmations positives et des attentes positives. Cela peut ouvrir de nouvelles perspectives pour gérer le stress, améliorer les relations et accroître la motivation pour essayer de nouvelles choses. (4)

5. Réduit les comportements addictifs et la toxicomanie
La recherche a montré que la TCC est efficace pour aider à traiter l’addiction au cannabis et d'autres dépendances aux drogues, comme la dépendance aux opioïdes et l'alcool, ainsi que d'aider les gens à cesser de fumer des cigarettes et des jeux de hasard. Les études publiées dans le Oxford Journal of Public Health impliquant des traitements pour cesser de fumer ont révélé que les compétences d'adaptation acquises au cours des sessions de TCC étaient très efficaces pour réduire les rechutes chez les personnes en sevrage tabagique et semblent être supérieures aux autres approches thérapeutiques. (6) La TCC est également efficace dans le traitement des dépendances problématiques liées au jeu (VS autres traitements témoins). (7)

Comment se déroule une séance de thérapie cognitive et comportementale ?
Votre psychologue ou votre psychothérapeute spécialisé en thérapie cognitive et comportementale aura reçu une formation spéciale et continue à se former en permanence.
Bien que les sessions puissent varier bien évidemment d’un thérapeute à un autre, elles suivent le plus souvent un schéma commun:
La session commence par une vérification de votre état/de votre humeur et de vos symptômes. Ensemble, vous et votre thérapeute fixeront un ordre du jour pour la séance. Une fois l'ordre du jour fixé, vous passez en revue la session précédente afin de pouvoir passer à la nouvelle. Vous examinez vos « devoirs » et discutez des problèmes rencontrés et de vos réussites. Ensuite, vous vous tournez vers les questions de l'ordre du jour. Les nouveaux devoirs sont fixés. La session se termine avec le thérapeute en résumant la session et en recueillant les commentaires. du patient. Une session typique dure 50 minutes à une heure.

Qu'est-ce que la restructuration cognitive?
La restructuration cognitive se réfère au processus de la TCC qui consiste à identifier et modifier les pensées négatives qui contribuent au développement de la dépression. Cela se fait en collaboration avec le patient et le thérapeute, souvent sous la forme d'un dialogue. Par exemple, un étudiant a peut-être échoué à son test de maths et conclut: "Cela me prouve que je suis stupide".
Le thérapeute pourrait demander si c'est vraiment ce que signifie le test. Afin d'aider l'élève à reconnaître l'inexactitude de la réponse, le thérapeute pourrait demander quelle est la note générale de l'élève en mathématiques.
Si l'élève répond: "C'est un B", le thérapeute peut alors souligner que sa réponse montre qu'il n'est pas stupide car il ne peut pas être stupide et avoir un B.
Ensuite, ils peuvent explorer des façons de refléter quelle est sa performance réelle sur le test.
La réponse «Je suis stupide» est un exemple de pensée automatique. Les patients souffrant de dépression peuvent avoir des pensées automatiques en réponse à certaines situations. Ces pensées sont automatiques dans la mesure où elles sont spontanées, négatives et ne sortent pas d'une pensée ou d'une logique délibérée. Elles sont souvent étayées par une hypothèse négative ou dysfonctionnelle qui guide la façon dont les patients se voient, la situation ou le monde qui les entoure.

Informations complémentaires sur la thérapie cognitivo-comportementale
La CBT a été créée pour aider les personnes souffrant de dépression, mais aujourd'hui elle sert à améliorer et à gérer différents types de troubles et symptômes mentaux, y compris: l'anxiété, le trouble bipolaire, le syndrome de stress post-traumatique, le trouble obsessionnel compulsif, les dépendances et les troubles de l'alimentation. (9)

Les techniques de la TCC sont également bénéfiques pour de nombreuses autres situations, et notamment aussi pour les personnes qui n’ont aucune forme de maladie mentale, mais qui souffrent de stress chronique, de mauvaises humeurs et d'habitudes sur lesquelles ils souhaitent travailler.
Le terme thérapie cognitive comportementale est considéré comme un terme général pour une classification des approches thérapeutiques qui ont des similitudes, notamment: la thérapie comportementale émotive rationnelle, la thérapie comportementale rationnelle, la thérapie vivante rationnelle, la thérapie cognitive et la thérapie comportementale dialectique.
Qualifications de Dubreuil : Psychologue clinicienne - Analyste - (Aucune co
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Devinezquoi
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Re: Peur de ma relation à la nourriture et à mon corps

Message par Devinezquoi »

Quelques éléments..

L'anorexie débute en général vers l'adolescence où des comportements traduisent surtout une dépendance affective, beaucoup de " jeunes " souffrant de ne pouvoir devenir leur " propre bon parent " pour affronter la vie tout en se préservant. Le jeune garçon voudrait changer de mère ou qu'elle " lui fiche la paix " et la jeune fille avait trouvé dans la famille de sa meilleure amie un climat familial plus aimant et chaleureux que dans sa propre famille, mais l'amie étant devenue de plus en plus autoritaire et possessive, cette jeune fille s'est mise à culpabiliser sans oser lui dire qu'elle voulait retrouver sa liberté. La femme de son côté avait eu une enfance incestueuse et " se punit d'exister ".
Chacune de ses personnes souffrent d'une angoisse de séparation importante et ressentent un besoin puissant de protection, tout en refusant une quelconque ingérence dans leur intimité affective. Elles " savent " ce qu'elles veulent, ou le pressent, et ne veulent rien d'autre !
L'anorexie peut donc s'interpréter comme une rébellion contre les aberrations affectives dans le climat familial ou social.
Par leur ascétisme, le jeune garçon dénonce le comportement d'une mère " abusive " ( hyper protectrice ), et la jeune fille et la femme des carences affectives liées à l'abandon.
L'anorexie est une remise en cause du désir et de la manière d'être au monde de son entourage, et/ou de ses contemporains, avec une critique poussée, un perfectionnisme intransigeant sur son apparence et/ou ses récriminations. Leur maladie est celle de l'hyper-contrôle, celle du déni dans la tentation radicale, fanatique, de maîtriser totalement leur corps par la volonté de leur esprit.
Au delà des habitudes alimentaires le trouble s'est organisé selon une conception des rapports au monde qui remonte à la prime enfance. Le " lien " entre mère/nourriture/frustration et comblement a gardé une altération de la perception de l'image du corps.. ( je parlerai une autre fois des approches faites à ce sujet ( entre autre ) par Mélanie Klein, et Françoise Dolto.
La plupart du temps le corps est considéré comme impur. La sexualité est perturbée.
Porter un enfant est un corps étranger dans le corps de la femme, seins, rondeurs ( femme et mère ) sont deux facettes négatives
Dans ses débuts se priver de manger donne à la jeune fille une sécurité extraordinaire dans ses actes et décisions, ses facultés intellectuelles sont décuplées. Souvent persuadée qu'elle est indispensable ) l'équilibre de la famille, son vécu absorbe la souffrance d'autrui, elle est persuadée que penser à elle est égoïste. Mais prisonnière de ses intuitions, " sidérée " ( arrêtée ) par ses angoisses de séparation elle n'a bientôt plus le choix que de se couper de tout ressenti corporel et affectif.
Dans la mesure où le jeune garçon n'a le droit d'exister que par procuration à travers le désir de sa mère, il ne reconnait plus ses propre désirs. En se laissant mourir il pense avoir trouvé le moyen de faire l'économie des remises en cause plus ou moins tragique de l'adolescence, il restera à la maison avec sa mère, il ne s'en ira pas, il ne s'opposera plus. Il a trouvé un compromis entre sa fidèlité à sa famille ( la mère ) et l'exaltation, la quêtes des grandes pensées philosophiques et les sensations " fortes " de l'adolescence

La sacralisation du rôle de la mère chez le petit enfant est faite aux dépens de la fonction paternelle.
Par ex : le trouble alimentaire de l'adolescent(e) se présente comme une opposition à l'emprise maternelle, mais aussi comme un appel à l'aide adressé au père.Parce qu'elle partage le même sexe que la mère son individualisme s'avère plus difficile et exige du père qu'il assume convenablement sa fonction. Symboliquement le père interdit la toute puissance de la mère sur l'enfant ( chez le jeune garçon le père est absent et ne l'a pas reconnu ). Il "dit" à la mère de l'enfant que ce dernier doit cesser d'être en symbiose avec elle, qu'elle doit s'en séparer en reprenant son rôle de femme et d'amante.
Si la " loi " du père ne joue pas son rôle face à la mère, l'enfant reste l'objet de la mère, il n'y a plus de frontières entre eux deux. Et si la mère restée seule culpabilise et se rassure en anticipant tous ses besoins, il est alors impossible à l'enfant d'exister, de se manifester, d'être autonome et acteur de sa propre vie.
De son côté la jeune fille face au désir de son père qui souhaitait un garçon, elle se positionne non comme une fille dans un avenir de femme mais comme lieu de projections des aspirations déçues du père. Elle veut briller du côté sportif, elle s'engouffre dans son désir pour mieux jouir du regard qu'il porte sur ses performances sportives, elle veut être encore plus aimable et valeureuse qu'un garçon. C'est ce qui ajoute à sa difficulté d'accéder à l'amour de sa mère et à son identité de femme.

Que l'on parle du jeune garçon, ou d'une fillette, dans l'anorexie la mère est toute puissante et ne supporte pas que son petit enfant " soit en manque ". En quelque sorte elle le comble avant même qu'il émette un désir. Mais tous les petits signes que le nourrisson commence à émettre et qui devraient " alerter " les soins maternels ne peuvent pas s'exprimer car elle a déjà satisfait le besoin avant la demande. Ce qui entraîne chez l'enfant un état de régression constante. En fait, on pourrait dire que inconsciemment la mère fait en sorte que son enfant ne désire qu'une chose, revenir dans la symbiose, retrouver le lien originel.
DUBREUIL -psychologie clinique - analyste - psychomotricité - modérateur Centraide
anthinea
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Inscription : 12 mai 2022, 17:24

Re: Peur de ma relation à la nourriture et à mon corps

Message par anthinea »

Je vous remercie.
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