Les mots dit, les maudits maux dits.

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Fugen
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Inscription : 07 juil. 2015, 15:39

Les mots dit, les maudits maux dits.

Message par Fugen »

Il y a quelques années elle parlait de mon père avec une grimace de dégout. Quelqu'un (une amie ?!) lui aurait dit qu'il aurait fait des attouchements à ma soeur autiste quand elle était petite. Elle parlait de son rire, elle, grimaçant de dégout et disant que c'était un ricanement, pas un rire.
Mon père parti trop tôt (à 50 ans) j'estime que j'ai eu une relation privilégiée avec lui, il m'a donné tout ce qui fait ma force aujourd'hui. ça ne passait pas par les mots mais tous ces moments partagés dans la nature, les monuments sacrés, les voyages ensemble.
Récemment elle me dit que mon rire ressemble à celui de mon père. Moment de malaise pour moi. Je me défends mollement, je me rapelle qu'elle a parlé de ricanement. Et ça revient encore et encore. Elle semble ne pas comprendre qu'elle me met mal à l'aise. Oh! tu as le rire de papa!
Je ne me souviens pas du rire de mon père, je me souviens juste de sa grimace à elle quand elle me répétait que c'était un ricanement.
Et elle le redit devant une tierce personne, et je lui demande d'arrêter. Elle insiste. Mais si! Tu as le rire de papa!
Je finis par lui écrire une lettre après avoir demandé à mon compagnon (mon rire, il est comment? désagréable? normal? j'ai l'air de ricaner ou de me moquer?). Lui: bah tu as différents rires, ils sont normaux tes rires.
Donc je lui écris pour lui expliquer pourquoi ce qu'elle ne cesse de répéter me met mal à l'aise. Un fois ça va, mais pourquoi le répéter? Je lui rapelle ce qu'elle m'avait dit sur son rire avant. Je reçois alors un long message parlant du bonheur de retrouver mon père à travers mon rire, mon rire est "une belle rose" et bla et bla et bla.... Comme si tout ce qui avait été dit avant n'avait jamais été dit ni entendu, ou comme si il y avait eu "transmutation" (mais à quel moment et comment? je n'ai rien vu, et elle n'en parle à aucun moment) . Bref le malaise reste, même ténu, comme un grain de sable dans la relation, comme une distance qui s'installe, ou plutôt qui se maintient.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Les mots dit, les maudits maux dits.

Message par Dubreuil »

Mon père parti trop tôt (à 50 ans) j'estime que j'ai eu une relation privilégiée avec lui, il m'a donné tout ce qui fait ma force aujourd'hui. ça ne passait pas par les mots mais tous ces moments partagés dans la nature, les monuments sacrés, les voyages ensemble.
*** C'est cela qui doit être important pour vous.

Quelqu'un (une amie ?!) lui aurait dit qu'il aurait fait des attouchements à ma soeur autiste quand elle était petite. Elle parlait de son rire, elle, grimaçant de dégout et disant que c'était un ricanement, pas un rire.
*** L'inconscient n'a pas de tabou. Aurait-elle, elle même, fantasmé une relation incestueuse avec ce père ? C'est classique pour beaucoup d'enfants au moment de l'oedipe. Et aussi pour se venger, ou se consoler de l'intérêt porté à quelqu'un d'autre.

***Serait-ce elle qui aurait subi, malgré elle, des attouchements ? Information voilée ? C'est cela qu'il faut lui demander en lui expliquant la violence de ses propos.

Le fait qu'elle se rétracte et renie ce qu'elle a dit me semble justement intéressant à noter...
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Fugen
Messages : 738
Inscription : 07 juil. 2015, 15:39

Re: Les mots dit, les maudits maux dits.

Message par Fugen »

Merci pour vos mots.
J'ai entendu tellement d'horreurs de sa part dans le passé sur notre soit disant histoire familiale commune, que j'en ai fait les pires cauchemards puis un rejet violent de sa personne qui a duré 7 ans. Notre présence commune devant le lit de mort de ma mère nous a pacifiées, mais j'ai toujours gardé ensuite une "distance de sécurité", la voyant beaucoup moins qu'avant, et surtout ayant moins de discussions. Une psychologue dans le passé m'avait dit "Vous faites de la psychanalyse sauvage avec elle; vos oreilles ne sont pas des poubelles!"
Lui réexpliquer la violence de ses propos comme je l'ai fait dernièrement, et comme j'ai tenté avant, c'est faire face au déni et, comme elle l'interprête, faire face à mes propre peurs.
Nous avons vécu l'oedipe très différemment et oui il s'est passé des trucs apparement anodins pour elle mais bien toxiques, comme d'amener son premier amour à la maison (que mon père a fait l'erreur d'accepter pour ne pas la perdre elle aussi); alors que ma mère et moi même quittions la maison suite au divorce de mes parents. Premier amour qui était un grand malade entre autres sur le plan sexuel, une mince cloison séparant leur chambre de celle de mon père, le jour de leur départ (mon père avait fini par les mettre à la porte ils faisaient crise sur crise) ce dernier avait dit à ma soeur en ricanant "Il n'était pas terrible au lit!".
On en a parlé, j'ai accepté qu'elle puisse m'en vouloir d'avoir eu une proximité "saine" avec mon père.
Mais j'ai fini par ressentir comme toxiques tous ses maux/mots qui après tout ne me concernent pas. L'écouter ne semble pas la soulager, tout au plus entretenir le malaise.
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