Dépression et anxiété reactionnelle

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Matidoz
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Inscription : 05 juin 2023, 13:22

Dépression et anxiété reactionnelle

Message par Matidoz »

Bonjour,

Voilà deux ans que ma vie a basculé. Après une fécondation in vitro, je suis tombée enceinte. A 5 mois de grossesse j’ai été hospitalisée et alitée car mon col s’ouvrait. A 6 mois de grossesse, ma fille est née, prématurément. Après 7 jours de vie, elle a eu une hémorragie cérébrale, et nous avons du l’accompagner en soins palliatifs.
J’ai traversé une dépression après, je suis suivie par une psychiatre.
J’allais un peu mieux, je reprenais goût a la vie. Nous avons repris le chemin de la fécondation. Cela a fonctionné. J’étais très stressée et mélancolique mais je portais a nouveau la vie. J’étais sur le chemin de la reconstruction.
A 4 mois de grossesse, nous apprenons que notre bébé est atteint de Trisomie 18. Nous avons du subir une interruption de la grossesse.
Depuis, mon état psychologique s’est dégradé. Je suis hypocondriaque, angoissée et dépressive.
J’ai très peur de ne jamais m’en sortir, de ressentir cette tristesse et ce mal-être pour toujours.
Chaque matin, au réveil, je me demande ce qu’il va m’arriver. Je suis traumatisée.
J’ai tenté l’hypnose, l’EMDR, l’acupuncture, la sophrologie.
Ma psychiatre parle d’une dépression et angoisse réactionnelle. Est-ce a vie ? Garde t’on des séquelles ?

Milles mercis a ceux qui témoigneront.

Mathilda.
Nomatone
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Re: Dépression et anxiété reactionnelle

Message par Nomatone »

Bonjour Mathilda,

Je suis touchée par votre témoignage. Vous avez traversé des épreuves bien difficiles.
La dépression majeure n’est pas une condition médicale à vie. Comme il existe un risque de chronicité et de rechute, il est important de bien la prendre en charge. Le problème est qu’il n’existe pas de programme taillé sur mesure et d’emblée on entre dans un champ de la médecine où règnent davantage les essais, les erreurs et les incertitudes. Il faut donc s’armer de courage, de patience, partir à la recherche de ce qui fera soin, tâtonner beaucoup. On ne trouve pas toujours la force ou la volonté de faire ces efforts. C’est normal. Il faut trouver une manière de fonctionner pour se lâcher la grappe sans s’abandonner.

J’ai fait une dépression réactionnelle suite à un burn-out. Comparé à votre expérience, l’événement déclencheur dans mon cas était mineur. Pourtant, j’ai ressenti une détresse et un désespoir immense. Et comme vous, la peur de ne jamais m’en sortir contaminait et sapait le moindre effort.

Vous semblez avoir mis en place un large panel de soins. Arrivez-vous à identifier ce qui marche? Fait du bien? Au début, la peur de ne pas m’en sortir m’a poussée dans un effort effréné pour aller mieux. J’ai essayé tellement de choses que je me suis dispersée et épuisée à nouveau. Si on peut parler de burn-out des soignés, j’en suis :). Je ne me donnais pas le temps de traiter psychiquement tout ce que j’essayais.
Je n’ai pas tout de suite osé me donner l’autorisation de prendre le temps de guérir. Je me suis rendue compte que mon empressement avait pour raison mon entourage, leur inquiétude ou leur attente de me voir revenir prendre la place que l’on m’avait assignée et à laquelle je m’étais identifiée à tel point que j’avais le sentiment de n’être personne sans répondre à cette demande.

J’ai appris à traverser ma dépression. Ça ne veut pas dire attendre que ça passe. Je me sens active dans cette traversée. Et en fonction du continent que je traverse, de son climat, je me couvre ou me découvre.

Je ne vais pas vous vendre du rêve, j’ai encore des moments difficiles, il me reste du chemin à parcourir. Mais la détresse a disparue, la souffrance qui me tordait les tripes trouve à s’apaiser.
La dépression peut nous changer profondément. Est-ce une séquelle?
Je ne suis plus la personne que j’étais avant la dépression. Ne le serais peut-être plus jamais. Mais après tout, pourquoi le faudrait-il?

L’énergie du désespoir dépensée dans d’innombrables tentatives est parfois trop coûteuse. Continuez à prendre soin de vous et essayez autant que possible de SENTIR ce qui vous fait vraiment du bien.
Qui va piano va sano.

Je vous envoie du courage.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19336
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Dépression et anxiété reactionnelle

Message par Dubreuil »

L'important est maintenant de travailler avec un psy clinicien sur "le désir d'enfant". Ce qui vous sera d'un immense soutien et vous apportera la consolation...
Evitez le plus possible la psychiatrie, gardez en tête que ce sont des professionnels qui se servent des médicaments pour "écraser " la douleur, tandis que[
des psychothérapies adaptées ( un psychiatre est rarement psy) font monter cette souffrance par la parole.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19336
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Dépression et anxiété reactionnelle

Message par Dubreuil »

[quote=Archutopie : votre message SANS PUBLICITE
Bonjour Mathilda,

Après votre vécu, il est normal de ressentir ce que vous ressentez. Je tiens à vous garantir que cet état est réductibles
Ce n'est pas une fatalité, et vous pouvez vous en sortir ; mais n'oubliez pas que nous changeons chaque instant

- Je vous conseil une psychothérapie cognitivo-comportementale, cette thérapie peut vous aider à renforcer
Votre habiletés d'adaptation et votre estime de soi et à restaurer du sens à votre existence

- Prenez soin de vous autant physiquement que psychologiquement, en adoptant une alimentation équilibrée, en respectant votre
Hygiène du sommeil. Accordez-vous des moments de plaisir et de détente, en faisant des activités qui vous plaisent
Qui vous relaxent ou qui vous stimulent, vous pouvez aussi essayer des techniques de relaxation
Comme la respiration profonde, la méditation ou le yoga, ces activités peuvent vous aider
A réduire votre stress, à réguler vos émotions et à retrouver du plaisir à vivre

- Si vous vous sentez mal, n'hésité pas à en parler à un psychiatre pourrait vous prescrire des antidépresseurs sérotoninergiques
Des anxiolytiques ou d'autres psychotropes, il vous aiguillera selon ce qu'il jugera le mieux

Je vous envoie tout mon courage et ma force pour affronter cette épreuve
N’oubliez pas, que dans la vie il y a des nuages, mais qu’il faut marcher pour voir le soleil qui les perce
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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