Trouble de la personnalité histrionique, Crise

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Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Trouble de la personnalité histrionique, Crise

Message par Dubreuil »

Est-ce que je dois m'inquiéter pour mon couple? Est-ce que je dois même essayer de le sauver, ou plutôt la laisser partir?
*** Si vous le souhaitez je vous encourage à donner des détails qui permettraient de comprendre réellement ce qui se passe dans votre quotidien et votre vie de couple... ce serait plus simple pour avoir des propositions de réponses.

Le diagnostic a été posé en une séance grâce au test de Rorschach. Tout ce que j’ai pu lire par moi-même semblait correspondre à ma situation. Dois-je remettre en cause ce diagnostic aujourd’hui?
***Ce n'est pas un seul test qui définit une personnalité, qui reste surtout une simple indication pour l'attribution de l'allocation handicapés (!), et encore faut-il qu'il soit correctement interprété. D'autant que "Rorschah" lui même est mort avant d'en avoir considéré les retombées, et éventuellement l'actualiser.

*** Controverse autour de la validité psychométrique du test
En dépit de son utilisation très répandue, aussi bien en psychologie clinique que dans le cadre de l'expertise psychologique médico-légale, le test de Rorschach (tout comme la plupart des autres tests projectifs) fait l'objet de nombreuses critiques et controverses. Ces critiques portent notamment sur le fait que les recherches psychométriques échouent à démontrer la validité du test pour ce pour quoi il est utilisé, les mesures psychométriques

Est-il possible pour quelqu'un comme moi d'être seul et heureux avec lui-même?
*** Chacun() est possiblement responsable de son harmonie intérieure; à sa façon, à son niveau. Ce n'est pas quantifiable.

*** Plusieurs problèmes intrinsèques au test de Rorschach ont été identifiés au cours des années. Dès les années 1950, des critiques se sont élevées contre l'usage de ce test, déplorant notamment l'absence de données normatives (statistiques) dans l'ouvrage princeps de Rorschach. Par ailleurs, les déterminants isolés par Rorschach présentaient un certain nombre de défauts. Par exemple, la valeur du score R (autrement dit, le nombre de réponses à une planche) influence la variance des autres scores du test. En particulier un des défauts du test de Rorschach concerne le fait que plus le sujet donne de réponses, plus il a de chances qu'une d'elles soit assignée à la catégorie diagnostic psychotique (Holtzmann et al, 1961).
Le système de cotation mis au point par John Exner et publié au cours des années 1980 et 1990, le Comprehensive System (CS) offre une méthodologie standardisée et précise pour la passation, le recueil, la cotation et l'interprétation des réponses. Le système CS présente ainsi l'avantage d'offrir une meilleure concordance inter-juges que les méthodologies antérieures. De plus, avec ce nouveau système, un grand nombre de données ont pu être collectées de façon à établir des normes statistiques. Mais...
*** cette entreprise a elle-même été en butte à des difficultés : publication de données erronées, changement des méthodes de cotation au fil des ans (Krall et al, 1983). Les protocoles de cotation, même standardisés comme le CS, sont également critiqués pour leur manque de validité inter-culturelle : les résultats obtenus sont aussi influencés par la culture d'origine des individus testés. Ainsi, au moins deux études tendent à montrer que des populations telles que les Indiens d'Alaska ou les noirs urbains d'Amérique présentaient des caractéristiques très déviantes de la norme du protocole (Krall et al, 1983; Glass et al, 1996).

Critique de la « validité externe »
La conception du test se fit relativement rapidement (entre 1917 et 1921) et Rorschach est décédé en avril 1922, moins d'un an après la première publication du Psychodiagnostik. Malgré la brièveté de son développement, Rorschach voyait dans son test un outil promis à un riche avenir dans le diagnostic des pathologies mentales. Or malgré un usage intensif par les psychologues cliniciens, le test de Rorschach, même analysé selon la méthode CS, n'a pas fait l'objet d'évaluations systématiques permettant de le comparer à d'autres outils diagnostiques validés31. Cette lacune rend hasardeuse l'interprétation des différents scores obtenus.

La norme CS a aussi été critiquée pour son manque de spécificité : elle donne lieu à un grand nombre de faux positifs en diagnostiquant des individus sains comme déviants avec tout ce que ces deux catégories comportent de discutable (Lilienfeld et al, 2000 ; Shaffer et al, 1999). Malgré près de 70 ans de tentatives, et de nombreuses versions du protocole d'interprétation du test de Rorschach, il apparaît très clairement que ni la validité, ni la cohérence des mesures du test n'ont été prouvées par des procédures psychométriques (quantitatives) (Wood et al, 1999, 2000; Eysenck, 1959). Une seule tentative a été couronnée d'un modeste succès (avec un taux de signifiante très bas) dans les années 1970, par Holley (1973) et à titre exploratoire seulement (c'est-à-dire sur un minuscule groupe), grâce à une étude utilisant une analyse de type Q (qui se focalise sur la cohérence des cas, plutôt que sur celle des questions, et dont la rigueur méthodologique a été largement décriée, cette méthode étant désormais largement supplantée par les analyses en classe latente). Le test de Rorschach continue d'être pratiqué par de nombreux psychologues cliniciens, certains y voyant un moyen précieux et irremplaçable de recueillir des informations riches et diverses sur le patient qui font appel à sa subjectivité et à celle du clinicien (Kline, 1983; 2000).

Critique de la théorisation
Certains auteurs comme Lydia Chabrier, qui en a fait sa thèse, critiquent la validité du test de Rorschach du fait même de sa construction. Une erreur épistémologique serait à l'origine d'approches successives abordant cet outil par « tâtonnements empiriques, en fonction de l’étalonnage effectué par Hermann Rorschach, et l'explication théorique est venue se greffer sur cet empirisme ».
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
joana76
Messages : 1
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Re: Trouble de la personnalité histrionique, Crise

Message par joana76 »

Bonjour,

Est ce que c'est que c'est la même chose avec le trouble de personnalité narcissique ?

cuisidelice
SHadesOfJo
Messages : 4
Inscription : 02 août 2023, 00:47

Re: Trouble de la personnalité histrionique, Crise

Message par SHadesOfJo »

Merci de me répondre, vraiment!
Sur mon diagnostic et le test de Rorschach:
Je ne sais pas si le spécialiste qui m’a consulté a eu recours à d’autres infos/méthodes/techniques. Je me souviens du test parce que je le connaissais de nom, et c’était une partie de notre entretien.
Peut-être faut-il mentionner que dans mon pays d’origine, la santé mentale est loin d’être une préoccupation majeure. C’est même un peu un tabou. Même pour mon père médecin, il a fallu cette tentative d’il y a 6 ans pour qu’il envisage de me faire consulter.
Donc si je mets tout ça bout à bout, je me demande s’il ne vaut pas mieux repartir en consultation, dans mon pays de résidence actuel, et tout reprendre à zéro!?

Sur ma vie de couple:
Je n’ai aucun problème à donner des détails.
Nous sommes ensemble depuis 4 ans, peu après mon arrivée dans ce pays. Nous avons emménagé ensemble plutôt vite (6 mois après s’être connu). J’ai investi beaucoup dans cette relation, mais il y a trois problèmes persistants que nous avons: le premier est la communication. Parce que je parle bcp, j’ai tendance à être très expressif dans mes sentiments et mes attentes. Elle est beaucoup plus réservée. Donc il y a eu bien des conflits qui ont trainé en longueur avant d’être résolus. Le deuxième, c’est le sexe. J’ai un appétit sexuel beaucoup plus grand qu’elle. J’ai aussi plus d’expérience, parce que je suis son premier partenaire intime, mais elle n’est pas ma première. C’est quelque chose qui a déjà généré frustration et doute chez moi, gêne et culpabilité chez elle. Et troisièmement, ce problème d’attention. Chaque fois que j’ai le sentiment, même un peu vague, qu’elle se détourne de moi, je fais une scène, j’entre en panique, je rappelle que j’en ai besoin. Et je cherche une autre femme avec qui je peux discuter, flirter. La limite que je me suis imposé, c’est de toujours choisir des femmes géographiquement loin, pour que tous ces flirts restent dans le monde virtuel.
La dernière fois, tout a commencé avec ses règles. J’avais envie d’elle mais j’ai dû patienter 5 jours. J’ai retenté une approche quand j’ai vu que c’était passé, et elle m’a dit non, en prétextant qu’elle saignait encore. J’ai vite compris qu’elle me mentait et elle me l’a avoué. Plus que de me faire repousser, c’est la façon qui m’a ébranlé. Nous avions trouvé un équilibre dans notre vie sexuelle, et je me demandais ce que je faisais de si mal qu’il soit nécessaire qu’elle mente pour me dire non. Comme d’habitude, j’ai exprimé mon ressenti, très calmement, et elle a répondu par le silence. Je me suis senti encore plus frustré, et me suis tourné vers une autre femme, qui elle me montrait par tous les moyens possibles qu’elle me voulait. A la différence que cette fois, la distance géographique n’était pas énorme. J’ai donc décidé de franchir le pas. Ce que ma compagne a découvert le même jour.
Et elle a eu très mal, elle a même tenté de partir. J’ai insisté pour qu’elle reste et qu’on essaie de trouver une solution.
Mais juste au moment où j’ai senti que je pouvais la perdre, j’ai eu une forme de crise. Mes émotions ont un peu explosé: remords, colère, doutes, tristesse. C’est à ce moment que j’ai eu les mêmes pensées qu’il y a 6 ans: « peut-être qu’ils m’aimeront un peu plus quand je serai mort. Peut-être qu’ils comprendront ma douleur, à quel point je suis mal d’être si seul ».
J’ai géré cette crise loin d’elle, quelques heures tout seul pour qu’elle ne remarque pas, et pour pouvoir me remettre en question. C’est cette remise en question qui m’a amené sur ce forum.
J’ai entamé cette démarche de recherche de solutions tout seul, et j’envisage de plus en plus une thérapie. Mais je me demande si ce n’est pas trop tard. J’avoue que plus j’en parle, plus je me sens perdu.
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Vx_Toxic
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Inscription : 03 août 2023, 16:55

Re: Trouble de la personnalité histrionique, Crise

Message par Vx_Toxic »

SHadesOfJo a écrit : 03 août 2023, 19:20 J’ai entamé cette démarche de recherche de solutions tout seul, et j’envisage de plus en plus une thérapie. Mais je me demande si ce n’est pas trop tard. J’avoue que plus j’en parle, plus je me sens perdu.
De ma propre expérience il n'est jamais trop tard pour entamer une thérapie. Celle-ci vous aidera probablement à trouver certaines réponses et vous permettra d'extérioriser vos pensées, émotions et sentiments dans un cadre sécurisé et bienveillant.

Courage à vous
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