J’ai 47 ans et je suis en relation avec mon conjoint depuis 12 ans. Nous avons une fille de 7 ans. Je suis heureuse dans ma vie, j’ai une belle maison, un travail qui me plait, une magnifique fille, un homme que j’aime et qui m’aime. Mais voilà de façon récurrente j’ai des troubles obsessionnels qui se déclenchent et qui semblent me plonger dans une réalité parallèle. Tout ça est dur à expliquer mais ces pensées sont toujours déclenchées par la vue d’un idéal masculin qui peut être un acteur de série ou par exemple un sportif. Je rentre alors dans un cycle obsessionnel ou je dois voir constamment cette personne.
Par exemple, je sais que c’est très bête, j'ai un peu honte mais je ne me l’explique pas, mais en ce moment je regarde constamment des vidéos du 15 de France car j’ai flashé sur leur état d’esprit, sur leur physique mais surtout sur un joueur en particulier. Je passe des heures sur mon téléphone à rechercher des vidéos comme une gosse de 15 ans comme si c’était une drogue. Je ne pense qu’à ça, à la maison et à mon travail et je m’invente même une vie parallèle ou je serais en relation avec ce joueur …
Cela m’inquiète car je me demande si c’est parce qu’inconsciemment je ne suis pas comblée par mon conjoint, d’autant plus que je ne le vois plus pareil car je suis obnubilée par mon rugbyman. Mon problème est que j’ai toujours été attirée par les hommes plus jeunes et que je n’arrive pas à vieillir dans ma tête. De plus je n’arrive pas à me faire à l’idée de ne plus jamais revivre la folie et l’excitation des premières rencontres. Je sais que la solution est d’arrêter de regarder ces vidéos et que tout reviendra en ordre à la fin de la coupe du monde dans 1 mois… jusqu’à la prochaine fois.
Je ne sais pas trop quoi faire et j’aimerais me débarrasser de ces obsessions et de toutes ses pensées. Je ne sais pas si je dois en parler à mon conjoint, enfin je suis un peu perdue.
Mais d'abord, pourquoi devient-on fan?
Devenir fan est un phénomène normal dans la mesure où il entre dans la logique de construction de l'identité de l'enfant et de l'adolescent. Plus précisément, ce processus d'identification se décompose en trois étapes principales:
L'enfance: l'enfant a besoin de repères pour se construire. Et c'est auprès de ces parents et d'autres adultes de son entourage qu'il va chercher des caractéristiques qui l’intéressent et auxquelles il peut s'identifier.
L'adolescence: cette période est marquée par l'opposition de l'adolescent à l’autorité de ses parents. Il se tourne alors vers l'extérieur pour chercher de nouveaux éléments identitaires et continuer à se construire. Et c'est souvent auprès de personnage(s) public(s) qu'il va trouver d'autres repères et adopter sa façon de s'habiller, sa coiffure, son mode de vie, etc...
Le passage à l'âge adulte: vers 18 ou 20 ans, la construction de l'identité s'achève et le jeune adulte a trouvé ses propres repères. Il va alors prendre de la distance vis à vis de son icône pour s'intéresser davantage aux "genres" (musicaux, littéraires, etc...). Il peut également admirer un certain nombre de personnes, mais sans pour autant idolâtrer l'une d'elles.
Et même si certains adultes continuent à entretenir un lien étroit avec leur idole, cette relation tient davantage de la nostalgie que de l’idolâtrie. C'est, en quelque sorte, une façon de garder un lien avec leur passé.
Quand la fan attitude devient-elle pathologique?
Si l'idolâtrie peut favoriser le développement de l'identité, elle peut aussi le fragiliser lorsqu'elle devient excessive. En effet, vivre à travers son idole, par procuration, risque d'aboutir à des comportements extrêmes.
Plus précisément, en entrant dans le monde de son icône, l'admirateur se persuade d'en faire partie et n'a plus de rapport sain avec la réalité. Ici, le véritable danger est que le fan n'ait plus suffisamment de recul face à sa star adorée. De fait, ce manque de distance risque de le conduire à s'identifier totalement à elle, à se confondre avec elle. C'est par exemple le cas des fans-sosies, totalement dévolus à la vie de leur idole, au point de soustraire leur propre personnalité à celle de la personne qu'ils admirent.
Dans des cas plus graves encore (mais aussi plus rares), l'idolâtrie peut tourner au délire passionnel, c'est-à-dire à l'érotomanie. Cette pathologie mentale fait partie des troubles paranoïaques.
Elle se caractérise par l’illusion d’être aimé par une personne, généralement inaccessible. Le harceleur érotomane est persuadé que son idole l’aime avec engouement et lui en ferait la démonstration si des facteurs externes ne l’en empêchaient pas. Plus précisément, cette maladie évolue en trois phases:
Phase 1: la phase de l'espoir. L'érotomane espère que la personne qu'il admire va lui déclarer son amour. Il va donc chercher à entrer en contact avec elle en lui téléphonant, en lui envoyant des e-mails, des cadeaux, etc... Il souhaite connaître les détails de sa vie et à cette fin, il va la surveiller et la suivre. Cette phase peut parfois s’accompagner d'hallucinations verbales: l'individu érotomane croit entendre son idole lui parler à travers la radio; et de délires d'interprétation: le malade interprète chaque parole ou geste de sa star adorée comme une marque d'amour.
Phase 2: la phase du désespoir. Cette phase se caractérise par une paranoïa accrue. L'érotomane s'imagine qu'on empêche son idole de lui répondre et de lui manifester son amour. Après un certain temps d'espoir vain et face à l'indifférence de sa célébrité préférée, le malade voit son orgueil blessé et risque de sombrer dans une dépression, le menant parfois jusqu'au suicide. C'est par exemple le cas d'un admirateur de Björk qui, déçu par les différentes idylles de la chanteuse, a filmé son propre suicide.
Phase 3: la phase de la colère. L'érotomane est furieux face au désintérêt de son idole pour leur relation idyllique qu'il espérait tant instaurer. Il devient alors agressif et intensifie son harcèlement. Pour se venger, il va intimider, voire terroriser sa victime, allant même jusqu'à tenter de la tuer. C'est le cas, par exemple, d'un fan de Mylène Farmer qui, déçu de ne pas avoir eu de réponse à ses nombreuses lettres, a essayé de l'abattre d'un coup de fusil dans sa maison de disques.
Inspiré des travaux d'Antoine Bioy et de Jean-François Terakowski.
*** Où vous situez-vous ?
Ainsi nous pourrons parler de la résolution des symptômes
Salut, tu as un problème de troubles obsessionnels amoureux, qui te font fantasmer sur des personnes inaccessibles et te font perdre le contact avec la réalité. Je peux comprendre que tu te sentes mal et que tu aies peur de mettre en péril ta relation avec ton conjoint. Je vais essayer de t'aider avec quelques conseils.
Tout d'abord, sache que tu n'es pas la seule à souffrir de ce genre de troubles. Selon certains experts, la limérence, ou la maladie de l'amour, est un état psychologique qui se caractérise par une attirance romantique intense et obsessionnelle pour une personne, accompagnée d'un besoin anxieux d'être aimé en retour. La limérence peut être liée à d'autres troubles de la santé mentale, comme les troubles de l'attachement, le trouble de la personnalité limite ou le trouble obsessionnel-compulsif.
La limérence n'est pas une preuve que tu n'aimes pas ton conjoint ou que tu n'es pas comblée par lui. C'est plutôt un mécanisme d'évasion qui te permet de fuir tes angoisses, tes frustrations ou ton ennui. Tu cherches à retrouver les sensations fortes des premières rencontres, mais tu sais au fond de toi que ces fantasmes sont irréalistes et impossibles à réaliser.
La limérence peut être très perturbante pour ta vie personnelle, professionnelle et familiale. Elle peut aussi affecter ton estime de toi et ta confiance en ton conjoint. Il est donc important que tu cherches à te libérer de ces obsessions et à retrouver un équilibre dans ta vie.
Voici quelques pistes qui pourraient t'aider :
• Arrête de regarder les vidéos ou les images qui alimentent tes fantasmes. C'est comme une drogue, plus tu en consommes, plus tu en as besoin. Tu dois te sevrer progressivement et éviter les sources de tentation.
• Parle de ton problème à ton conjoint ou à une personne de confiance. Il est possible que tu te sentes coupable ou honteuse, mais garder le secret ne fera qu'aggraver la situation. Tu as besoin de soutien et de compréhension pour sortir de cette spirale infernale.
• Consulte un professionnel de la santé mentale, comme un psychologue ou un psychiatre. Il pourra t'aider à identifier les causes profondes de ton trouble, à travailler sur ton image de toi et sur ta relation avec ton conjoint, et à te proposer des thérapies adaptées à ton cas.
• Pratique des activités qui te font du bien et qui te distraient de tes pensées obsessionnelles. Fais du sport, du yoga, de la méditation, du dessin, du jardinage, ou tout ce qui te plaît. Cela te permettra de te détendre, de te vider l'esprit et de te reconnecter avec toi-même.
• Renforce ta complicité avec ton conjoint. Fais des projets communs, partage des moments de qualité, exprime tes sentiments, écoute ses besoins, fais-lui des surprises. Cela te permettra de raviver la flamme dans ton couple et de te rappeler pourquoi tu l'aimes.
J'espère que ces conseils t'aideront à surmonter ton trouble obsessionnel amoureux et à retrouver le bonheur dans ta vie. N'hésite pas à me poser d'autres questions si tu veux. A plus !
• Consulte un professionnel de la santé mentale, comme un psychologue ou un psychiatre
*** Ohé, Rafael69, je suis là....
Vous n'avez pas vu que j'attends une réponse de Linda456 ?
Ayez au moins la décence de respecter mon intervention SVP...
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