Perdue entre mon compagnon et son fils

Forum famille recomposée
Sar04
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Inscription : 26 juin 2020, 00:43

Perdue entre mon compagnon et son fils

Message par Sar04 »

Bonjour,
J'ai 27 ans et je suis avec un homme de 39 ans qui a un fils de 17 ans tout juste. J'ai emmenagé chez lui il y a 8 mois et n'arrive toujours pas à me positionner avec son fils. Il m'avait prévenu que c'était assez conflictuel avec lui mais je ne m'imaginais pas à quel point.
Il est trés charmant, plein d'humour et je m'entends bien avec lui. Cependant il m'a parfois demandé de couvrir ses bêtises ou de mentir à son père,il est très persuasif et j'ai parfois l'impression qu'il me considére comme une pote, il dépasse parfois les limites et peut avoir des propos ou gestes deplacés. Mon compagnon le recadre et me dit à chaque fois que je dois me faire respecter et que c'est qu'un gamin. 
 
En ce moment il enchaîne les conneries, j'ai l'impression qu'il cherche de l'attention et qu'il souffre de quelque chose. Son père est à bout et prend trop à coeur ses provocations hier il a craqué il a giflé son fils une premiere fois puis comme il a continué de répondre il lui a remis 1 gifle. Je me suis interposée très franchement parce que j'ai trouvé ça exaggéré et je ne l'avais jamais vu autant enervé et perdre son sang-froid (lui qui est d'un naturel très calme). Il n'a pas du tout apprécié sur le coup il n'a rien dit et ne m'a pas adressé un mot mais avant de dormir lorsque je me suis rapproché de lui il m'a rejeté et m'a dit d'un ton sec "j'aimerais que tu ne te mêle pas la prochaine fois c'est assez compliqué comme ça pour que tu vienne me contredire."
Moi j'étais super mal je lui ai expliqué que je sais que je ne suis pas sa mère mais que je vis avec eux donc je suis concernée et que soit dit en passant il avait déconné en le giflant et qu'il devait le reconnaître car il doit montrer le bon exemple à son fils. 
Ça n'a fait qu'empirer les choses il l'a super mal pris et m'a dit que c'est pas moi qui vais lui apprendre comment éduquer son fils que oui il regrette de l'avoir giflé mais qu'il a tout fait pour le pousser à bout.
Ambiance super tendue et je ne sais plus quelle est ma place et même je me demande si j'en ai une au final? Quel rôle je dois avoir. Je suis beaucoup dans la communication mais mon chéri n'a pas vraiment l'art de la discussion, il se montre dur mais au fond c'est quelqu'un de sensible de plus il m'a de nombreuses fois confié à quel point il aime son fils et qu'il passe avant tout mais il ne lui montre pas du tout.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Perdue entre mon compagnon et son fils

Message par Dubreuil »

Vous n'avez en effet pas à intervenir dans une relation père-fils.
C'est quand l'ado n'est pas là, qu'il faut en parler au père.
Si vous n'êtes pas d'accord avec ses principes d'éducation dites-le lui en privé, et si cela crée un malaise, prenez de la distance, et si nécessaire révisez votre relation amoureuse.

LA CRISE DE L'ADOLESCENCE

Le cerveau se développe très rapidement durant la petite enfance puis adopte une vitesse de croisière assez lente jusqu’à l’âge adulte.
Le cerveau est formé à 95/100 dès l’âge de 5 ans, mais les secteurs les plus sophistiqués ne complètent leur développement qu’à la fin de l’adolescence. Dans le cerveau, la partie appelée corps calleux est un ensemble de nerfs réunissant tous les secteurs du cerveau qui participent à son bon fonctionnement, par exemple dans la prise des décisions
Cet ensemble de « câbles » est indispensable à l’intelligence, à la conscience, à la connaissance de soi.
Au tout début de l’adolescence le cortex préfrontal connait une poussée de croissance spectaculaire. L’essentiel de la maturation de cette partie du cerveau a lieu entre 12 et 20 ans.
Vers 20 ans le cortex est pratiquement maître du contrôle des émotions, de la maîtrise de soi, et de la rationalité des décisions.
Tant que le cortex frontal est inopérant les systèmes de compréhension de soi et des autres sont plus ou moins anarchiques.
Sport, musique, réussite scolaire, sens des responsabilités, conscience sociale, peuvent être câblés chez les adolescents.
Il se peut que les années de l’adolescence soient arqués par la rage, la dysfonction, et la désaffection, et ces aspects peuvent restés « gravés » dans la tête de l’adolescent à son passage adulte.
Tout comme le cerveau de l’enfant, celui de l’adolescent est parfois instable, dys-fonctionnel, et imprévisible. On pourrait dire qu’ils ont des circuits nerveux tout neufs qui se déclenchent souvent de façon inattendue. Ils sont momentanément inaptes à contrôler leur impulsivité, à anticiper, et à comprendre les conséquences probables de leurs actes.
Impulsivité et goût du risque sont extrêmement importants dans le développement de la maturité et de l’identité de l’adolescent.
Il est dangereux de demander à un adolescent de se conduire comme un adulte, ou qu’il le fasse en croyant disposer de tous les privilèges de cet état. Il ne sera pas encore en mesure de gérer son autonomie, l’indépendance de ses décisions, et l’évaluation de sa propre conduite, son cerveau ne maîtrise pas tout.
Les impulsions cérébrales l’emportent sur le jugement, le comportement souvent particulier est dû à des « ratés » du système nerveux, sans plus. Il faut attendre que ça passe.
La croissance désordonnée du cerveau peut se traduire par d’imprévisibles modes de pensée, où les réactions subites l’emportent sur le jugement rationnel.
Une déficience neurologique peut empêcher l’enfant, puis l’adolescent à bien identifier et se servir correctement des émotions sociales, telles que la peur ou la colère.
Tout ceci ne sont pas des défauts de caractère, de la méchanceté, de la perversion narcissique, mais le résultat transitoire d’un vice de « câblage » qui se réglera avec le temps !
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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