Peut-on guérir de la mythomanie?

Forum mythomanie, mythomane
Qays
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Peut-on guérir de la mythomanie?

Message par Qays »

Bonjour,

Depuis trois ans, je vis avec une femme dont je suis certain aujourd'hui qu'elle est mythomane. Bien sûr, je n'ai pas attendu trois ans pour m'apercevoir de sa propension à inventer des histoires extraordinaires ou rocambolesques, à commencer par son embrasement "amoureux" presque immédiat et même virtuel (nous discutions "en ligne" avant de nous rencontrer). Toutefois, dans la mesure où ses affabulations n'étaient pas conçues dans le but de nuire aux autres ou de les manipuler, j'ai en mon âme et conscience accepté cette relation telle qu'elle était. Je considère toujours que notre rencontre m'a fait beaucoup de bien au départ, non sans crises et disputes mais avec beaucoup de bons moments (je sortais d'un épisode dépressif).

Après une première année très fusionnelle, les choses ont commencé à se gâter: je ne connais de ses "fréquentations" (essentiellement téléphoniques ou virtuelles) que ce qu'elle m'en raconte; je n'ai jamais rencontré ni aucun de ses "amis", ni aucun membre de sa famille (elle prétend être en conflit insoluble avec sa mère); elle évite méthodiquement de laisser la moindre trace de son existence (pas d'inscription à Pôle Emploi, pas de carte de transport annuelle, son nom n'apparaît ni sur le bail locatif de notre appartement, ni sur la boîte aux lettres, ni même sur les carnets de santé des deux chats que je lui avais pourtant offerts pour son anniversaire il y a un an et demi... lorsqu'elle fait des achats, en ligne, elle utilise volontiers mon adresse mail). Pendant deux ans, elle n'a pas travaillé (d'abord parce qu'elle a eu une "tumeur au sein" qui n'a nécessité pourtant qu'un traitement médicamenteux léger... puis parce que tous ses "entretiens" échouaient malgré les diplômes de haut niveau dont elle se targue, et sans que jamais un seul courrier professionnel à son nom échoue dans notre boîte aux lettres... enfin, parce qu'une "promesse d'embauche pour le mois prochain" était immanquablement reportée de mois en mois...).

Depuis un an, elle prétend travailler pour un organisme patronal comme consultante, ce qui suppose des déplacements. Sa contribution aux dépenses du foyer n'en reste pas moins minime.

Elle a une stratégie de défense qui consiste systématiquement à: considérer que la meilleure défense c'est l'attaque, provoquer au besoin des crises, recourir au pathétique (apitoiement sur ses malheurs) ou à la culpabilisation (elle m'avait bien dit que, je l'ai beaucoup blessée en, j'ai interprété telle chose de manière négative alors que), ou carrément changer le sujet d'une dispute quand le vrai sujet la dérange. Je passe sur de nombreuses légendes qu'elle m'a racontées à de nombreux sujets.

Depuis six mois, processus initié par une grande scène le soir du Nouvel An (je m'étais donné beaucoup de mal pour qu'on passe une bonne soirée en tête à tête), elle oeuvre à rompre méthodiquement les liens qui nous unissent encore. Elle refuse sous divers prétextes toutes mes propositions ou initiatives pour sortir, passer du temps ensemble, tout en me reprochant de la laisser seule. Je n'ai pas été surpris, mais j'ai quand même été peiné, de constater il y a une semaine qu'elle développait une double vie sous couvert de ses "déplacements professionnels", avec un autre homme rencontré... sur un jeu vidéo en ligne. Je l'ai appris au travers d'une rare bévue de sa part sur un réseau social...

Je pense que la fin de notre période "fusionnelle" (la première année de vie commune l'a été) a marqué le début de la fin, tout court.

J'ai obtenu qu'elle avoue être "tombée amoureuse", aveu immédiatement suivi de la proposition de revenir à la maison et de déclaration selon lesquelles "elle m'aime encore" ou qu'elle "croit qu'elle a fait ça pour tout salir", puis après mon refus la demande que je la rappelle le lendemain, etc. J'ai évidemment refusé, lui ai signifié qu'elle était la dernière personne avec laquelle je souhaitais parler étant donné les circonstances, que j'avais besoin de faire mon bilan. Je lui ai signifié quelques jours plus tard que je souhaitais me séparer d'elle dès qu'elle aurait trouvé une solution. Elle prétend ne pas en avoir dans l'immédiat et je la crois: je pense que ses revenus personnels sont minimes, que sa vie sociale est totalement virtuelle, que son évitement systématique de toute vie sociale ou professionnelle réels la mettent en danger. Je ne peux pas me résoudre à la mettre à la porte de chez moi de manière immédiate, ce qui suppose qu'elle va revenir de sa "mission" pour loger chez moi quelques temps, en quête d'une "solution"... qu'elle ne cherchera pas forcément si je lui expose la moindre faille.

Je suis déterminé à rompre et à me libérer de cette relation qui devient toxique. Dans le même temps, si je suis logiquement en colère et peiné par la conclusion de cette histoire (reconnaissant du changement positif qu'elle avait apporté à ma vie, j'espérais qu'elle finirait par me livrer un peu de sa vérité, convaincu qu'elle éprouvait pour moi un attachement réel malgré tout), je ne la déteste pas et je ne vois aucun intérêt à vouloir la "punir". Je continue de penser que sa mythomanie traduit davantage une volonté de se protéger contre une souffrance intime qu'une volonté de nuire, même si en l'occurrence elle a fini par se payer ma tête et me faire des enfants dans le dos. Je pense qu'elle fuit cette vérité sur elle qu'elle sent s'affirmer inévitablement dans mon regard, et qu'elle reproduit immanquablement le même schéma pseudo-amoureux (elle est intarissable sur ses animaux "chéris" abandonnés au fil des "amis", des ex, des anciens "colocataires" etc).

C'est pourquoi ma question est la suivante: existe-t-il réellement une possibilité qu'une personne mythomane, si elle engage cette démarche, puisse sortir de cette pathologie? Autrement dit, connaissez-vous des cas de guérison? Dans ce cas, puis-je faire quelque chose pour lui suggérer de se soigner ou pour l'inciter à le faire? Ou dois-je me borner à la chasser de ma vie?
Lavviv
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Inscription : 17 mai 2016, 00:47

Re: Peut-on guérir de la mythomanie?

Message par Lavviv »

Bonjour,

je ne sais pas si mon histoire peut t'aider mais je vais te la conter, car vis un peu la même chose avec mon copain.

Dès les premiers instants où je l'ai connu, à peu près tout ce qu'il m'a raconté sur sa vie, son emploi, ses voyages, sa famille étaient faux. Pendant les premiers mois, c'était le coup de foudre. Au niveau de l'entente entre nous deux, en faisant abstraction à ses fabulations, nous nous sommes toujours bien entendus. Sa présence m'avait fait un bien fou à l'époque car moi-même je sortais d'une espèce de phase de remise en question et j'ai eu l'impression de revivre. Concernant son vécu, il me disait qu'il était ingénieur, qu'il avait fait beaucoup de voyages etc., et compte-tenu que j'étais moi-même ingénieure et aimait beaucoup les voyages, j'avais senti le déclic immédiatement. Ce qui était des mensonges pour embellir sa réalité, ceux-ci ne m'avaient pas offusqués car je m'y retrouvais complètement, et j'ai donc complètement embarquée.

Le mythomane joue avec ses "personnages" et en récolte un "high". En y repensant maintenant, je ne crois pas qu'au début de notre relation il pensait que cette dernière allait tenir longtemps. Je n'étais probablement qu'une victime de plus, un jouet supplémentaire à travers lequel il pouvait revivre par l'image qu'il s'était créé. Lorsque j'allais devenir trop insistante sur certaines choses, il avait toujours l'option de passer à quelqu'un d'autre et recommencer le même schéma. C'est un jeu un peu pervers dont la première victime est probablement le mythomane lui-même, car à force de mensonges il crée l'isolation autour de lui. Je crois également que c'est intimement lié à une très faible estime de soi, combinée avec un besoin d'avoir une réalité beaucoup plus élevée et un besoin de reconnaissance des autres.

Par la suite, la situation a évolué pour devenir complètement irréaliste, après environ 5 mois ensembles. En même temps que la situation dégradait et que les "histoires" devenaient de plus en plus grosses, il avait cependant accepté de me faire rencontrer sa famille et ses amis d'enfance. Il avait perdu le contrôle sur ses mensonges, mais me laissait entrer dans une partie de sa vie qu'il gardait pour lui depuis le début, car son trouble à commencé au milieu de sa vingtaine, pour sa part. Ces gens-là le connaissaient donc tel quel, ou à peu près. C'est donc à ce moment que j'ai commencé à voir les incohérences qui s'accumulaient. Lorsque je le confrontais à ces incohérences, il avait évidemment toujours une raison très logique pour les expliquer. Lorsque ce n'était pas le cas, il se braquait et se fâchait afin de clore le sujet sans qu'il n'ait besoin d'élaborer plus. Ces deux réactions correspondaient à son mécanisme de défense pour éviter d'avoir à détruire la réalité psychique à laquelle il s'était attaché.

C'est à ce moment là que j'ai commencé à m'intéresser sur le sujet de la mythomanie et à lire tout ce qu'il y avait sur le sujet sur internet. Bien que je m'étais sentie personnellement blessée au départ, ma curiosité à pris le dessus et je me suis mise à m'intéresser à qu'est-ce qui pouvait motiver une personne à s'inventer une vie de la sorte. à l'époque, je n'étais même pas consciente que l'on pouvait mentir à ce point sur sa vie sans que cela ne transparaisse. De plus, j'étais toujours très amoureuse de lui et , faisant abstraction de ses fabulations, dans la vie de tous les jours, nous nous sommes toujours très bien entendus.

En lisant tous les conseils de fuir que l'on retrouve partout sur les forums, j'avais cependant décidé que j'allais le confronter une dernière grosse fois, sans laisser tomber cette fois-là, et je me suis préparée à la confrontation. J'avais à l'époque cessée de tenter de le confronter sur ses mensonges, car le résultats n'était jamais efficaces. Cette fois-là, j'avais simplement recueillis des témoignages sur internet de mythomanes ou de victimes de mythomanes, des descriptions de la mythomanie, des avis, en fait tout ce que je pouvais trouver qui ressemblait à ce que lui-même créait. J'ai mis l'ensemble sur papier que j'ai imprimé et lui ai demande de lire chacune des lignes. J'étais décidée à le quitter s'il ne lisait pas le texte au complet, et ne reconnaissait pas sa maladie.

Il a donc lu attentivement les 7 pages recto-verso que j'avais préparé pour lui. Au terme de sa lecture, son visage affichait une réelle souffrance, il avait les yeux injectés de sang, et m'a simplement dit "je crois que je suis malade". Puis, par la suite, nous avons eu une discussion sur l'ensemble des incohérences où je le confrontais précédemment et où il se braquait, et il m'a tout dévoilé la vérité en bloc. Sur son travail, sa famille, ses finances, ses amies, son passé, ses défauts, ses faiblesses, tout

C'était il y a maintenant presque 4 ans. Nous avons recommencé la relation là ou nous l'avions laissé, mais en tentant de repartir sur de nouvelles bases. et la confiance a pris un certain temps à revenir, mais elle est revenue graduellement et la vie continue.

Il n'était alors pas encore guéri mais avait franchi une première étape, c'est à dire reconnaître et mettre un mot sur une maladie qui le rongeait, et le ronge toujours d'ailleurs. Je sais que dans les 4 années qui viennent de passer, il a inventé des parties d'histoires à des connaissances ou des gens qu'il ne pensait par revoir. Je sais aussi que ça lui fait encore mal lorsque j'aborde le sujet de sa mythomanie. Dans les 4 dernières années, j'ai réussi à comprendre une partie de la réalité qui le fait énormément souffrir, et qui probablement l'une des causes de sa fuite vers l'imaginaire. Nous avons énormément travaillé sur notre communication de couple, car c'est la seule manière de survivre.

Il me dit savoir ne pas être complètement guérit. Que c'est comme une dépendance, et que parfois, sans avoir eu le temps de contrôler ses paroles, il vient soudainement de déclarer être ingénieur à un groupe de gens. Il ne sait pas pourquoi il fait ça. Le problème étant qu'un coup l'engrenage parti, il est très difficile de revenir en arrière au péril de paraître malhonnête. Le mythomane va alors continuer à élaborer et "broder" autour de sa nouvelle réalité, ou préférera alors cesser de voir les gens concernés plutôt que de se mettre à nu devant eux, et leur expliquer avoir un problème.

Pour ce qui est de mon conjoint, le chemin est encore long mais je crois encore pouvoir l'aider à vaincre, ou du moins l'aider à trouver des stratégies pour le contrôler. Récemment, il m'a avoué avoir "déraillé" avec un groupe de connaissances que nous voyons assez régulièrement. Il est conscient que je n'embarquerai jamais dans ses histoires pour le protéger ou cautionner son récit. Il reconnait maintenant sa maladie, ce qui est déjà une étape, mais n'est pas encore dans l'acceptation. Il en parle avec moi, mais n'est toujours pas capable d'en parler ouvertement à d'autres, ou de réparer ses erreurs immédiatement lorsqu'il s'échappe.

Suite à cet écart, nous avons eu une nouvelle grosse discussion sur sa mythomanie, et j'ai finalement réussi à le convaincre d'aller consulter un psychologue pour voir s'il ne pouvait pas l'aider à trouver des solutions. Lui-même me dit qu'il en souffre énormément et qu'il voudrait bien comprendre les raisons qui le poussent à agir ainsi.

Je n'ai aucune idée si le processus va mener à quelque chose. Peut-être qu'il ne sera jamais guérit, peut-être qu'il va réussir à développer des stratégies afin de se contrôler, ou peut-être que le processus ne mènera nul part et que je déciderai à ce moment là de me préserver plutôt que de tenter de sauver quelqu'un qui ne peut pas être aidé. Dans tous les cas, je crois encore qu'une guérison est possible, mais peut-être suis-je utopique. Je suis encore amoureuse de cet homme, et étrangement, malgré tout cela, c'est la personne avec qui j'ai eu le plus de facilité à communiquer et avec qui la vie est, au quotidien, la plus facile.

Je te souhaite bonne chance avec ta propre histoire
Qays
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Inscription : 14 mai 2016, 21:00

Re: Peut-on guérir de la mythomanie?

Message par Qays »

Bonsoir Lavviv et merci pour ton joli témoignage. Malheureusement pour moi, la conclusion sera tout autre.

J'ai eu une longue conversation téléphonique ce soir avec... le mari de ma compagne. Il ne se passe plus rien entre eux depuis longtemps, mais ils ont quand même eu un enfant ensemble, et elle en a eu un autre d'un premier mariage.

Le pire est que ce mari qu'elle m'avait présenté comme un ex devenu ami, je le connaissais car elle s'entretenait souvent avec lui au téléphone. J'ai fait la démarche d'entrer en contact avec lui, et nous avons longuement confronté les légendes que nous avons entendues. J'en ai appris de belles.

Elle n'a donc pas une double, mais une triple vie, voire plus... Le nom qu'elle m'a donné n'est pas le sien, ni son âge. Son mari ayant eu un enfant avec elle, il a bien fallu qu'il vérifie son identité sur pièce à certains moments.

Lui, c'est un peu "l'histoire de sa vie" qui lui saute à la tête. Moi, c'est juste une histoire sordide dont j'espérais sauver quelque chose. Je crois qu'elle sait identifier les failles chez ses proies: pour moi c'était un épisode dépressif profond, elle m'a fait croire que ma vie entrait dans un tournant. Je pense m'efforcer d'entrer en relation avec son nouveau mec pour lui éviter certains soucis.
Qays
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Inscription : 14 mai 2016, 21:00

Re: Peut-on guérir de la mythomanie?

Message par Qays »

Episode trois. Finalement elle m'a tout dit. Chez "nous", des classeurs, des cadeaux de ses gamins pour la fête des mères, des résumés administratifs et judiciaires d'une vie de galère dont elle m'a indiqué l'emplacement.

Je connais aussi les racines profondes de son mal être, de sa détestation d'elle-même qui l'a ballotée d'une famille pas aimante à un mari maltraitant, du chapitre sans-abri à des misères plus ordinaires en passant par l'anorexie et la boulimie. Et ses déchirements, concernant l'éloignement de ses gosses.

Je la crois. Je lui ai mené la vie dure pour qu'elle me révèle tout ça.

Je ne veux de toute façon pas rater une chance de faire déboucher notre histoire d'amour ratée sur une chance de voir l'éclaircie, une amitié réussie. Si j'échoue à l'aider à sortir de ce long purgatoire, je n'aurai pas le regret de lui avoir tourné le dos, et si nous réussissons, je me montrerai à moi-même qu'on peut aussi ressortir grandi, humainement, d'une blessure.
Lavviv
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Inscription : 17 mai 2016, 00:47

Re: Peut-on guérir de la mythomanie?

Message par Lavviv »

Bonjour Qays

C'est très intéressant ce que tu indiques, tu as donc finalement réussi à faire baisser ses barrières et à entrevoir l'être qui se cachait derrière. J'ai l'impression un peu de revoir le même scénario que j'ai moi-même vécu il y a 4 ans - j'avais également travaillé très très très fort avant qu'il accepte enfin de baisse sa garde. C'est un premier pas de franchi, mais si je me fis à ma propre expérience, les vieilles habitudes ont la vie dure.

Nos messages ont fait progressé ma propre réflexion et j'ai donc recommencé à lire des articles et des ouvrages plus spécialisés traitant de la mythomanie. Selon ce que je comprends, la mythomanie en elle-même ne serait pas la maladie mais serait plutôt le symptôme d'une autre pathologie ou d'un autre "manque". La problématique réelle remontant généralement à la jeunesse, possiblement au moment où l'on se crée notre estime de soi. Si la personne parvient à comprendre l'origine du mal et l'accepter (et là vient l'importance de la thérapie), alors le symptôme risque de disparaître en même temps (n'ayant plus de raison d'être).

Une personne qui n'a pas réussi à se construire une bonne estime de soi dans son enfance/adolescence se verra à l'âge adulte comme une nulle. Son estime de soi étant tellement faible qu'elle ne peut pas croire être appréciée sans artifices. Elle souffre si fort de cette dévaluation continue que le regard de l'autre lui est indispensable pour calmer l'angoisse. De plus, par le manque d'estime de soi, cette personne aura du mal à se fixer des objectifs concrets et à les réaliser, abandonnant avant même d'avoir commencé (ce qui renforcera son sentiment d'être nulle en comparaison avec les autres et son recours aux mensonges pour "rétablir" sa réalité). Ces réflexions sont tirée du livre que je viens de me procurer "Les violences sournoises dans le couple", dont le premier tiers du livre traite de la mythomanie. Je n'ai lu que le début et déjà je fait énormément de liens avec la situation de mon conjoint.

Concernant mon conjoint, comme je partage maintenant toutes mes réflexions avec lui, lui-même se met à réfléchir au pourquoi du comment. Il est capable d'identifier précisément l'élément déclencheur, qui est arrivé à la mi-vingtaine (une rupture douloureuse amoureuse avec une femme qu'il considérait avoir un statut beaucoup beaucoup plus élevé que le sien et le rejet de la famille de cette femme). Pour ce qui est de l'origine, après réflexion, il me dit croire que la source viendrait du manque d'encadrement dans sa jeunesse, ses parents ne lui ont jamais fixé d'objectifs, ne l'ont jamais poussé ou même aidé dans ses études, ne lui ont jamais mis de règles fixes. Ses parents n'ont pas manifestés trop d'intérêts ni d'encouragement, cru trop en lui, il ne faisait que suivre l'ordre des choses. Il a eu une scolarité difficile et traîne de graves lacunes au niveau de l'écriture et des mathématiques. Il m'a avoué avoir toujours été énormément angoissé lorsqu'il devait écrire des choses, étant même capable de se tromper sur l'orthographe de mots simples tels que "vrai - vraix - vrait ". Avant il disait simplement "je suis dyslexique" afin d'excuser ces lacunes. En ayant rétabli la vérité par rapport à ses retards scolaires, au lieu de le juger je peux tout simplement l'aider à travailler ses faiblesses pour qu'elles disparaissent. Donc être capable d'affronter la réalité permettrait d'amorcer des démarches pour améliorer son sort de manière plus concrète que par la déformation de la réalité... Peut-être y a-t'il d'autres origines de son mal-être, j'espère que sa thérapie l'aidera à y voir plus clair.

Si tu es capable de convaincre ton amie de consulter pour son propre bien, dans une démarche sérieuse où le but n'est pas de flouer le psychologue, alors tu auras bouclé la boucle. Pour nous, cela m'a pris 4 ans avant qu'il devienne ouvert d'esprit à l'idée de consulter, et j'espère que cela le fera évoluer. Je l'espère pour nous, mais également et surtout pour lui-même.

Quand à moi, avant de juger, je continu à me dire que nous avons tous un petit quelque chose en nous qui ne va pas. J'aime comprendre l'origine des comportements et c'est peut-être pour cela que je ne me suis pas arrêtée à la blessure initiale lorsque j'ai découvert qu''il me mentait sur tout. Dans tous les cas, cela m'a très certainement fait perdre une part de naïveté que j'avais à l'époque et je suis maintenant beaucoup plus sensible aux gens qui en mettent un peu trop lorsqu'ils racontent leur vécus. Disons que cela m'aura fait un bel apprentissage.
Cedric8
Messages : 1
Inscription : 18 déc. 2016, 13:49

Re: Peut-on guérir de la mythomanie?

Message par Cedric8 »

Bonjour Lavviv,

Je pense avoir vécu le même genre de situation avec ma copine.
Et si je suis là aujourd'hui, c'est que je ne sais vraiment plus quoi faire...
J'arrive peut-être un peu tard mais je serai vraiment touché si vous pourriez me donner un peu plus d'indication sur ce que vous avez écrit sur ces pages que vous avez faites pour votre copain.
Je rêve peut-être mais si vous avez encore en possession le contenu de ce vous lui avez fait lire, je serai très intéressée pour tenter ma chance moi aussi...
Sinon je vais essayer faire des recherches de mon côté et faire le maximum pour elle...

Merci
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