Tout reprendre au début

Consultation psychologue, psychothérapie, psychanalyse, psychologue en ligne (parler à un psychologue)
SP86
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Tout reprendre au début

Message par SP86 »

Bonjour,

Je ne sais pas par où commencer et ce post risque d'être long (et difficile, pour moi). J'ai déjà été suivie à plusieurs reprises et j'ai constaté une amélioration au niveau mental mais je n'arrive pas à me débarrasser de mes troubles psychosomatiques. Depuis 2013, j'ai des problèmes intestinaux et il m'arrive de faire de fortes crises d'angoisses. Au début, je me suis concentrée sur les problèmes intestinaux et ne me rendais pas compte que j'avais un problème d'anxiété. J'avais mis ce dernier sur le compte de mes soucis physiques alors que je suis maintenant convaincue qu'il s'agit du contraire.
Le point le plus important pour moi maintenant est de trouver l'origine exacte de cette anxiété pour y remédier mais je ne pourrai pas mettre le doigt dessus seule. J'envisage de reprendre une thérapie et je voudrais pouvoir partir sur une bonne piste ou, à défaut, remettre tout à plat au préalable.
Ce n'est pas facile de me lancer, cela me donne toujours l'impression de me victimiser. Voici un résumé des événements marquants de ma (courte - j'ai actuellement 32 ans) vie.
J'ai subi la violence physique et psychologique quotidienne de mon père de l'âge de 1 an à mes 20 ans environ, lorsque j'ai pu quitter la maison.
Tous les prétextes étaient bons pour une gifle ou une insulte, que la faute me soit imputable ou non. Ma mère ne m'a jamais protégée. A la maison, il y avait un couple et un enfant ; pas une famille. J’ai été désirée mais, mes parents étant à peine sortis de l’adolescence et, étant instables eux-mêmes, on ne peut pas parler d’une décision mûrement réfléchie (comme souvent néanmoins).
Le reste de la famille était témoin de cette violence mais personne n’est jamais intervenu. Je n’ai pas eu la chance d’avoir des frères et sœurs ; la solitude était déjà accablante durant mon enfance.
Ce qui rend la thérapie compliquée, c’est que d’autres traumatismes se sont ajoutés au fil des ans.
Vers l’âge de 4 ou 5 ans, la dame qui me gardait parfois (et qui elle-même avait plusieurs enfants), nous a laissé regarder un film d’horreur, de surcroît mettant en scène une poupée ; parfait pour un jeune enfant. Les siens semblaient ne pas s’en émouvoir et sur le moment je ne m’en suis pas sentie choquée. J’en ai parlé à mes parents mais ils n’ont pas jugé utile de me faire consulter un psy. S’en sont suivis plusieurs années de somnambulisme, terreurs nocturnes et insomnies.
Peu de temps après ce film d’horreur, j’ai découvert la pornographie chez nos voisins. Leurs enfants avaient mis la main sur des magazines appartenant à leurs parents. De quoi être encore plus perturbée mais cela est passé inaperçu. Qui s’en serait soucié de toute façon ?
Vers mes 6 ans, événement que j’ai éludé durant de nombreuses années avant que cela me revienne subitement en mémoire, j’ai subi les attouchements d’un adolescent de 13 ans. Je me souviens parfaitement de ce jour. J’étais à quelques centaines de mètres de chez moi et en rentrant, comme j’étais en retard pour manger, mon père m’a giflée.
Rien de plus normal, c’était mon quotidien. Un jour, je suis tombée contre la baignoire, un autre contre un radiateur mais par chance – pour lui – cela n’a jamais nécessité de soins et je ne crois pas avoir eu de marques visibles.
Lorsque j’ai eu 10 ans, j’ai de nouveaux subi des abus mais de la part d’une jeune voisine cette fois. J’avais terriblement honte et je n’en ai jamais parlé jusqu’à aujourd’hui.
L’année suivante, j’ai subi un nouveau choc. J’étais au bain, le soir, quand le téléphone a sonné. L’une de mes tantes venait de décéder. J’ai accompagné mes parents à la veillée et je l’ai vue allongée dans son cercueil, le haut du crâne bandé pour cacher les dégâts de l’accident. Je n’en ai pas fait de cauchemars, la poupée du film d’horreur avait le monopole de mes terreurs encore à cette époque.
A ce sujet, j’ai fini par demander à consulter un psychologue suite à un cauchemar beaucoup trop réaliste. Ça m’a aidée mais tout n’a pas totalement disparu, il a fallu encore quelques années pour que je n’y pense plus.
Si tout cela ne suffisait pas, ne connaissant que la violence, j’étais incapable de communiquer avec les autres. J’étais sauvage ; sauvage et première de la classe malgré tout. Rien de tel pour attiser la haine de ses camarades. J’ai toujours essayé de m’intégrer et d’être dans la norme (si tant est qu’il en existe une) mais cela s’est toujours soldé par un échec, je n’avais pas les codes. Je suis allée de déception en déception dans mes relations aux autres et cela m’a donné une vision très pessimiste de la vie. Je suis une solitaire qui est contrainte de se mêler à la société pour survivre et de revêtir un masque de normalité jour après jour. C’est un effort constant qui parfois se mue en supplice.
Suite à tout cela, je n’ai pas poursuivi mes études après 1 an d’université car rien ne me semblait valoir la peine et j’étais trop instable pour me concentrer.
Mes relations amoureuses se sont souvent soldées par un échec. Je ne connaissais que le conflit et la violence.
En 2006, nous avons également eu un suicide dans la famille. A ce moment, je ne ressentais que de l’envie envers ce geste que je n’ai jamais eu le courage d’accomplir. Je n’avalais jamais assez de cachets.
Aujourd’hui, j’occupe un emploi bien rémunéré et plutôt confortable (que je déteste malgré tout), je suis mariée et ma vie est un modèle de stabilité. Je n’ai jamais eu envie et je n’ai pas d’enfants.
Il y a 8 ans, lorsque je me suis mariée, je pensais que tout été derrière moi. Malheureusement, 2 ans plus tard, après avoir changé d’employeur, j’ai été harcelée moralement au travail et je crois qu’à ce moment tout a sauté. Je n’avais aucune possibilité de me défendre et ma seule chance a été que cette personne a intégré un autre département 5 ans plus tard. Il m’arrive encore de le croiser et j’avoue qu’encore aujourd’hui je me réjouirais qu’il lui arrive quelque chose. S’il y a un concept que l’on m’a bien fait intégrer depuis ma naissance, c’est celui de responsabilité et de conséquence et je ne supporte pas l’idée qu’on ne paye pas pour ses actes.
Voilà donc mon histoire, si vous n’avez pas décroché avant. Je souffre désormais de problèmes d’anxiété handicapants au quotidien et source d’une grande détresse psychologique. Je vis avec une souffrance physique quasi permanente et rien n’y fait. Le sport, la méditation, l’alimentation… Il n’y a presque plus de place pour le plaisir et les sacrifices ne donnent aucun résultat probant.
Je vous remercie de m’avoir lue et j’espère que vous pourrez me donner quelques clés pour l’avenir.

Bonne journée.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
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Re: Tout reprendre au début

Message par Dubreuil »

Avez-vous travaillé le " pourquoi " de vos agressions ? Avez-vous travaillé sur " vos " comportements inconscients, qui attirent " automatiquement " les pervers ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
SP86
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Inscription : 11 mars 2019, 09:07

Re: Tout reprendre au début

Message par SP86 »

Je ne pense pas que cela ait été abordé lors de mes précédentes thérapies. Existe-t-il certains types de comportements attirant les pervers comme vous dites ?
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