aider un proche en souffrance psychique

[lila91]

Bonjour,

Mon oncle (qui a seulement quelques années de plus que moi : lui, 32 ans, moi, 28 ans) est schizophrène. Il est suivi par un psychiatre depuis des années, il prend des médicaments pour traiter sa maladie. En plus de cela, il est alcoolique et fait souffrir tout le monde autour de lui car il est très agressif lorsqu'il a bu. La famille (ses parents et frères/soeurs) lui fait énormément de reproches/remarques/critiques par rapport à ça.
J'ai entendu plusieurs fois avant qu'il sorte quelque part ce genre de phrases :
"Tu vas encore aller boire? "
"Aller... Va te souler comme tu sais si bien le faire!"
"si tu comptes boire, ne rentre même plus à la maison"
"Si tu oses rentrer bourré, je te fais enfermer!"

BREF, je peux totalement comprendre ce genre de réactions car vivre avec une personne souffrant de maladies mentales doit être extrêmement difficile.
CEPENDANT, ce que je vois moi c'est une personne en souffrance et en grande détresse psychique et je pense qu'il ne s'agit pas de la bonne façon de communiquer pour l'aider réellement.

DU COUP, j'aimerais savoir ce que je pourrais faire pour l'aider en sachant qu'il n'a pas vraiment conscience de sa maladie ou plutôt il ne l'admet pas, ne l'accepte pas. Je ne pense pas qu'il ait envie de s'en sortir parce qu'il n'a pas conscience qu'il est en souffrance.

SACHANT CELA, que pourrais-je faire ? J'aimerais ouvrir le dialogue et pouvoir l'écouter sans qu'il se sente juger mais je ne sais pas très bien comment faire. Selon moi, on ne change pas ce dont on n'a pas conscience. SaDu coup, si je pouvais juste lui faire prendre conscience, lui faire reconnaitre qu'il est malade, je pense que ce serait déjà une très grande avancée... Ce serait un petit pas mais qui pourrait peut-être entrouvrir la porte à un début de volonté de s'en sortir.

Avez-vous des conseils pratiques pour m'aider ?

[Dubreuil]

"Si tu oses rentrer bourré, je te fais enfermer!"
*** Ils devraient commencer par tenir leur promesse. Ce serait déjà une prise de conscience pour lui. Et peut-être serait-il aussi plus respectueux et apaisé.

SACHANT CELA, que pourrais-je faire ?
Avez-vous des conseils pratiques pour m'aider ?

*** D'abord, n'oubliez pas qu'il est schizophrène et déjà pris en charge !
Mettez devant le nez des membres de la famille LES SYMPTOMES DE LA SCHIZOPHRENIE, s'ils savent lire et réfléchir, ce sera déjà un bon plan !
Parlez de cela avec justement la famille. C'est elle qui doit être sensibilisée aux troubles du neveu, si elle ne partage pas votre empathie et bienveillance ( parce que concernée en priorité ) rien ne pourra changer !
Sinon, lui parler, oui, mais en ne jouant pas la plus forte : Zorro qui vient sauver l'âme en peine.
Ne cherchez pas à comprendre, à " le " guérir ", c'est peut-être sa seule façon de survie.
PARLEZ DE VOUS ET EN VOTRE NOM, de vous, pas de lui. Il a certainement besoin de vrais échanges, sa pathologie il la subi H24 !
Faites une activité avec lui, par ex : peinture, sculpture, équitation, vélo, etc, etc...
Il est en droit légitime d'exprimer son mal-être comme il peut, être AVEC LUI, pour des choses agréables, c'est une prise de conscience de l'autre, et les émotions peuvent s'exprimer.
Ne pas " rentrer " dans cette spirale infernale de " soignant " que vous ne serez pas en capacité de tenir longtemps. Pour cela il y a des CMP, des aides, des cures, des médecins, des traitements, etc...
En effet, pour " se prendre en charge " le patient doit être consentant. S'il reste étranger à sa problématique, vous pouvez alerter le médecin de famille, les services sociaux, etc...
Mais gardez-vous de prendre une place de confidente, c'est vous qui risquerez d'être très vite en difficulté psychologique.