mluigi a écrit :@Mme Dubreuil
Je me sens comme un "enfant", je suis obligé de convenir que d'un point de vue psychologique, j'ai beaucoup à apprendre. Comme souvent, je pourrais regretter cette situation et me lamenter. Mais non, je vais essayer de "grandir", d'évoluer, de mûrir. La première étape, de mon point de vue, est de prendre en mains ma psychothérapie et de ne pas compter sur l'autre pour changer.
Vous m'avez convaincu de changer de psy et/ou de méthode, j'apprécie votre style direct. Je vais réfléchir aux différentes options.
Alors profite de l'occasion pour stopper l'intellectualisation.
Ce n'est pas à toi de conceptualiser, de qualifier, de caractériser, de déchiffrer, etc. les mécanismes de ton cerveau, de ton psychisme.
Ca, c'est le rôle du psy. Et c'est bien pour cela que c'est un travail d'équipe. Toi, tu es là pour dire ce qui te passe par la tête, pour ressentir, pour raconter lorsque tu en as envie, etc. Tout ce que tu veux. Mais sans réfléchir. La libre association. Les mots qui viennent. Les pensées qui surgissent. Les sentiments qui les accompagnent. Ni plus ni moins. Et c'est au psy de faire son métier et d'analyser tout ça pour t'aider à démêler les noeuds.
Si quelque chose s’oppose à toi et te déchire, laisse croître, c’est que tu prends racine et que tu mues. A. de St Exupery - Citadelle Il y a un moment où les mots s'usent. Et le silence commence à raconter. K. Gibran
Patouche, Jeannette : merci pour vos réponses.
Pour moi, ce sont plus que de simples mots dans un fil de discussion, je m'appuie véritablement sur votre soutien pour essayer de penser différemment, de me mettre enfin dans la bonne direction.
@Jeannette
Je ne sais plus si je l'ai déjà écrit, la difficulté, en séance de psy, c'est que je suis souvent bloqué. Je parle, je raconte, je discute, comme à une amie,j'explique mon attitude, pourquoi je pense que j'agis comme cela. Mais j'ai énormément de mal à interroger mes souvenirs, mes envies, mes sensations car je bloque tout cela, je suis en contrôle permanent.
J'entends le questionnement que vous suggérez, Patouche et toi mais je me sens bête, je crois que je ne suis qu'une grosse angoisse, qui s'auto-gère, qui s'auto-alimente aussi.
Oui, c'est cela, je me sens bête.
Pour le moment, je n'ai jamais réussi à crever cette bulle de contrôle. Ou à de rares moments, lorsque je m'effondre en pleurs à plusieurs jours de spirale infernale.
Je n'éclate jamais de rire, je souris au mieux.
Je me sens vivant assez régulièrement en écoutant la musique que j'aime, les larmes me montent facilement aux yeux, j'ai des frissons. Cela m'arrive aussi lorsque je fais de la moto en adoptant une conduite à sensations. Bien entendu, avec mon épouse aussi.
Mais tout cela est très timide, très mesuré.
Mais pour le reste, je me sens soit mort, soit comme un instrument à émotions mal accordé.
Ce que tu suggères Jeannette paraît simple mais pour moi, ...
J'ai fait 3 ans de psychodrame et je n'ai pas beaucoup progressé sur la spontanéité parce qu'en quelques secondes, j'inventais mon personnage et comment il allait jouer.
Je me suis fait "avoir" deux ou trois fois seulement.
Mais bon, je ne vais pas lâcher, peut-être qu'avec un autre professionnel, cela se passera mieux. Mais j'habite en province dans une ville de taille moyenne alors les choix demeurent limités.
@Patouche
Comment ne pas être touché par tout ce que vous évoquez ? Votre soutien me redonne indéniablement de l'espoir même si j'ai peur de n'être que celui que je suis aujourd'hui, donc de ne pas réussir à surmonter cette épreuve.
J'ai un travail intellectuel et, pour autant, je me sens très limité quand j'évoque ma psychothérapie.
Peut-être que psychiquement je suis resté bloqué dans mon enfance.
En tout cas, merci à toutes deux pour votre présence, très sincèrement.
Une tendance à intellectualiser, à contrôler avec sa raison, vouloir comprendre ont souvent tendance à ralentir, à compliquer la thérapie. La thérapie en fait, même si elle passe par le conscient, sert surtout justement à renouer avec ses émotions, à les traverser, à les vivre. Et les émotions sont la plupart du temps "déraisonnables". Les émotions sont simplement les émotions. Quand on a cette facilité ou cette tendance intellectuelle, c'est difficile, mais d'autant plus important, de lâcher prise avec ce besoin de comprendre, de donner un sens. Essayer simplement d'entrer en contact avec son corps et accepter ce qu'il y est, tel qu'il est, en douceur. Faire taire sa tête (un moment) et ouvrir son coeur. Parfois, il peut être utile de compléter le traitement avec une approche plus "corporelle", comme des massages thérapeutiques (shiatsu), méditation, kinésiologie, ou autres
Meilleurs voeux pour cette nouvelle année à toutes celles et à ceux qui ont croisé ma route sur ce fil de discussion
Un grand merci bien sincère pour cette main tendue et vos conseils, remarques, si précieux pour éclairer ma voie
