Demande d’aide

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Fabiche
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Inscription : 10 juin 2020, 01:11

Demande d’aide

Message par Fabiche »

Bonsoir, j’ai 17ans. Cela a commencé y’a des années, je devais avoir 11 - 12ans, ce jour là j’ai pri une aiguille et j’ai tracé des traits avec sur mon bras. Qu’est ce qui m’y a poussé ? Aucune idée en tout cas je l’ai fait et j’ai pas eu mal. A partir de ce jour j’ai eu quelques fois des envies de le refaire c’était rare certes, mais ça arrivait. Et puis je pouvais rester des mois sans le faire, rien d’alarmant... Ensuite 2- 3 ans plus tard , c’est devenu pire je passais de l’aiguille à la lame ( vous devez connaître Cat non ?) et vice-versa. J’étais vraiment complexée par mon corps du coup je me faisais vomir, je me dégoûtais et des problèmes de garçon aussi mais voilà quoi. C’est durant cette période que cela a commencé, j’avais des idées noires. L’envie de me faire du mal était très souvent présente, je me disais par exemple " je vais frapper ma tête contre le mur comme ça je vais saigner " ou quand je voyais quelqu’un qui avait des soucis de santé surtout au niveau de la tête ( d’ailleurs je sais pas pourquoi la tête précisément) je me disais " j’espère tomber malade comme lui, je veux être à sa place ". Je venais à penser au fait que j’avais envi qu’on me viole , vous vous imaginez ? Certaines de mes pensées sont tellement dingues que j’ai honte de le dire. Et puis je passais à l’acte desfois, je me frappais la tête contre un mur j’ai eu quelques bosses d’ailleurs mais c’est tout j’avais jamais de saignements ou autre du coup j’ai changé d’idées. Je suis monté plusieurs fois au dessus de l’armoire pour tomber et me faire mal mais j’y arrivais pas. Ensuite y’a eu l’auto mutilation solution que j’ai depuis longtemps et aussi la prise de médicaments. Je prenais des médicaments ( on en a beaucoup à la maison a cause de ma mère, on aurait dit une pharmacie ) bref je lisais leur notice du coup je connaissais leurs effets, ce pour quoi ils ont été créé et tout. Et comme je visais la tête je prenais des médicaments qui parlait d’effets secondaires comme les maux de tête ou la perte de connaissance ect. A un moment je faisais plus attention aux notices, je prenais tout ce qui me tomber dessus jusqu’aux médicaments périmés surtout. J’en prenais mais je voyais pas de résultats j’étais déçue du coup je délaissais l’idée de plus en plus et c’est bien après que j’ai compri qu’il y avait bien un effet qui m’est apparu mais j’ai pas remarqué : les problèmes cutanés et ça expliquait tous les boutons qui apparaissaient sur mon front comme par magie et comme je veux pas de boutons sur mon front bah j’ai arrêté vu que c’était le seul effet qui marchait sur moi. Tout ça ne s’est pas passé en une seule fois hein, c’était sur de longues périodes si on inclut les fois oú même si ces envies de me faire du mal étaient présentes j’arrivais à me contrôler et pas me mutiler ou me taper quelque chose ou boire des médocs périmés. Cela pouvait durer des semaines voir des mois oú je me faisais pas de mal. Ah j’allais oublié, j’étais souvent triste, je détestais mes parents surtout ma mère et pourtant je n’ai presque rien à leur reprocher mais malgré tout il m’arrive de les haïr, j’avais souvent envie de pleurer pour rien et aussi des envies de fuguer. Même en étant consciente du danger dans la rue si jamais j’avais nulle part où aller, je voulais fuguer parce que franchement le danger ? C’est justement ce qui m’attire donc que je me fasse percuter ou qu’on me viole ça me faisais pas peur au contraire c’est comme si j’en avait envie un peu... Là maintenant je peux pas vous dire que c’est du passé, ce serait vous mentir et me mentir à moi même au passage. J’ai tous les jours ces idées noires dans la tête, desfois je me mutile pour me soulager j’ai arrêté de prendre des médocs comme je vous l’ai dit plus haut mais je sais que si je continue à me faire du mal ou que ces idées noires continuent à me hanter, je vais mourir. Je veux pas me suicider, je l’ai jamais voulu mais on sait tous que là ce que je fais c’est du suicide et que je suis entrain de mourir à petit feu. Dans la rue, on me dit tout le temps " tu fais pas attention aux voitures, regarde quand tu traverses, une voiture t’a frôlé t’as même pas essayé de bouger tu veux mourir ou quoi " tellement j’ai envie d’avoir mal que dans ma tête c’est comme si c’était normal qu’une voiture me frôle... je n’arrive même pas à me définir moi même parce que j'ai l’impression de ne pas savoir qui je suis à cause de ça. Si je découvre pas ce que j’ai, je vais devenir encore plus folle que je ne le suis déjà. J’ai pensé aux troubles factices, à la pathomimie, au syndrôme de Münchausen. J’ai fait beaucoup de recherches mais je suis pas psychiatre je peux pas savoir... Et les psys de mon pays je peux pas les contacter sans autorisation parentale, raison pour laquelle j’ai fouiné sur le net pour trouver des psy en ligne. Je suis à bout. Je vais crever, aidez moi.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Demande d’aide

Message par Dubreuil »

Bonjour Fabiche,
se mutiler c'est se punir.
Se mutiler c'est se sentir coupable de ne pas être celle ou celui que l'on pense que les autres voudraient que l'on soit.
C'est se dire que l'on déçoit. Que si on est violenté(e), grondé(e), humilié(e) c'est qu'on le mérite et que c'est bien fait pour nous. Et on en rajoute parce que l'on s'en veut de supporter cela et d'être à la fois aussi méprisable.
Se mutiler c'est faire un temps que la douleur physique soit plus forte que la douleur morale.
Se mutiler c'est au moins faire ce que l'on veut sur soi et de soi, " on a pas décidé de notre naissance, on peut au moins décider de notre souffrance."
Se mutiler c'est jouir. D'une certaine façon, se donner du plaisir.
Se mutiler c'est se punir d'avoir l'impression de n'être rien pour l'autre, de ne pas être aimé(e), ni apprécié(e), ni entendu(e).
C'est ne pas trouver les bons mots à dire aux bonnes personnes, et de les faire sortir avec le sang. Comme faire sortir sa colère sans faire de mal à l'autre.
C'est aussi avoir des idées de meurtre, de " mauvaises " pensées sur celui ou celle qui nous empêche de vivre, de parler, d'évoluer, et d'avoir trouvé ce seul moyen pour ne pas aller encore plus mal.
Enfant, adolescent, c'est savoir que nous sommes dépendant de l'adulte, de l'autre, des autres, et qu'il faut ravaler la colère et sa haine, attendre, toujours attendre pour être libre.
C'est avoir envie de secouer l'autre en lui disant tout le mal qu'il nous fait, tout le mépris que l'on a pour lui, et tout l'amour qu'on lui voue.
Chaque fois que vous vous mutilez vous appelez à l'aide. Ce sont des tentatives de suicide pour résoudre à tout jamais ce que l'on ne sait pas exprimer, mais qui, quand on se fait du mal physiquement, cesse un temps de nous faire du mal moralement.
Si on se punit sans savoir pourquoi, c'est que dans son enfance on a cru être méchant et mériter que l'on ne soit pas aimé comme on voulait. Et comme on ne peut pas exprimer sa colère de ne pas être aimé, comme on ne peut pas en vouloir à ses parents ou autre, comme ils sont plus forts que nous, qu'ils sont tout-puissants, et que ce serait encore pire si ils savaient qu'on leur veut du mal parce qu'ils ne nous aiment pas, alors on se fait du mal à soi.
On se punit de ne pas savoir se rendre " aimable ".
Un peu comme si l'on se disait :
- C'est bien fait pour toi si on ne t'aime pas, tu ne mérites pas qu'on t'aime, allez prends ça, et encore ça !
Et bien sûr que ce n'est pas de la faute de l'enfant.
Bien sûr que ce sont les adultes qui sont violents et imposent à l'enfant leur bêtise, leur injustice, des coups ou mauvais traitements psychologiques !
Mais l'enfant croit que c'est normal, que c'est de sa faute, qu'il le mérite.
Alors il se punit d'être puni.
L'automutilation est due à beaucoup d'éléments propres à chaque personne, mais il en ressort toujours qu'elle se pratique sous le coup d'une grande souffrance morale, d'une intense culpabilité ou d'une croyance erronée basée sur des sévices psychiques ou corporels infligés par autrui et qui ont fait croire au sujet qu'il n'était pas digne d'être aimé, parfois même de vivre.
L'automutilation est également associée au masochisme extrême ou la jouissance de se faire mal, pour se punir d'une faute jugée impardonnable, est à un moment donné plus forte que la douleur physique et morale. Le sujet en éprouve alors une paix intérieure de quelque durée, jusqu'à ce qu'il se sente obligé de recommencer.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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