Comment aider dans ce cas là ?

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Phoebé
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Comment aider dans ce cas là ?

Message par Phoebé »

Bonsoir,
Je voudrais pouvoir aider mon mari mais je ne sais pas comment bien formuler le thème de ce sujet.... (ni si je suis au bon endroit pour le publier ?)
Dans un contexte complexe de suites d'AVC ancien (1991) mon mari rencontre des difficultés pour écouter un texte audio ou des paroles à vitesse normale lorsqu'il s'agit d'un sujet qu'il juge important ou qui le concerne personnellement, alors qu'il peut écouter la télé des heures et suivre un documentaire quelconque ou les actualités sans problème. Tout en étant capable par la suite de citer des faits qui l'ont intéressés ou des chiffres précis.
Comme en plus il a des difficultés à bien voir et à utiliser un ordinateur, je suis amenée à lui lire les renseignements dont il a besoin mais je dois alors parler "au ralenti" (pas évident !) sinon il sature et se fatigue rapidement. Comme s'il se focalisait tellement sur ce qu'il entend, pour ne rien en perdre, que du coup il se met la pression tout seul et perd le fil du sujet.
Quel professionnel pourrait l'aider ? et en attendant que pourrais-je faire pour l'aider ?
Merci par avance si vous avez des idées ou des pistes à proposer !
Cordialement
Dubreuil
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Re: Comment aider dans ce cas là ?

Message par Dubreuil »

Qu'il fasse une " rééducation " neurologique, normalement conseillée après tout AVC. Il en a gardé des séquelles.
Il doit aller consulter le neurologue qui le suivait, ou en contacter un autre, en lui expliquant ses symptômes.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Phoebé
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Re: Comment aider dans ce cas là ?

Message par Phoebé »

que voulez vous dire par "rééducation neurologique" ? en quoi cela consiste-t-il d'après vous ?
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Comment aider dans ce cas là ?

Message par Dubreuil »

Pour qu'il lui fasse passer des tests, afin de décider s'il n'est pas trop tard pour qu'il soit pris en charge dans un Centre de Rééducation Fonctionnelle Neurologique de votre région. Ceci afin de l'aider à trouver des stratégies pour " récupérer " un maximum de potentialités.
Sinon, il pourra avoir l'aide d'un(e) psychomotricien(ne) .
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Phoebé
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Re: Comment aider dans ce cas là ?

Message par Phoebé »

Son AVC date de 1991 et il a fait un séjour dans un centre de rééducation il y a donc 30 ans maintenant. Par contre les difficultés que je décris sont apparues il y a quelques années seulement. Comment fait-on appel à un psychomotricien ?
Dubreuil
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Re: Comment aider dans ce cas là ?

Message par Dubreuil »

Il y en a attachés aux hopitaux, et/ou en cabinet. C'est au feeling. Certains actes sont pris en charge par la Sécurité sociale.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Comment aider dans ce cas là ?

Message par Dubreuil »

Après « mai 1968 », les psychomotriciens, avec leurs techniques corporelles sont mis du coté de l’esprit. C’est ainsi qu’ils n’ont pas d’autre choix que d’aller « voir » du coté de l’esprit ce qui s’y passe.
Le contexte théorique de l’époque est le suivant : la pédopsychiatrie est neuve. Les psychiatres et les psychologues se forment dans leur majorité à la psychanalyse. La psychanalyse des enfants commence à se répandre. Et par ailleurs, les grands courants d’idées tels que la linguistique, l’anthropologie, le structuralisme prennent un essor considérable.
Lacan relit Freud en allemand, et relève dans les traductions des erreurs monumentales. Grand érudit, il s’intéresse aux travaux philosophiques de son temps, lecture de Hegel, introduite par Kojeve à la Sorbonne, et discussions avec Levi-Strauss et Foucault, et le linguiste Martinet.
Lacan désire faire progresser la théorie psychanalytique à partir du point ou Freud l’a laissée, et ce sont, en particulier les apports de la linguistique structurale qui l’influenceront le plus.
Il crée de nouveaux concepts tels que le sujet de l’inconscient, les registres de l’imaginaire, du symbolique et du réel, le nœud borroméen, le grand Autre, etc...
Comme Freud en son temps, il désire que la psychanalyse soit un concept scientifique et accepté comme tel par les Sciences. Il y passera sa vie.
Fils turbulent de la psychanalyse, Lacan entraîne dans son sillage un nombre de plus en plus grand de pédopsychiatres, de psychologues, et quelques psychomotriciens interpellés eux aussi par ce grand courant de pensée.
La prise en compte de la notion du " désir " de l’enfant, conduit les psychomotriciens à s’intéresser à la théorie psychanalytique. De l’interrogation de la relation intersubjective on passe à la question du transfert.
Si nous savons désormais que le corps est pris dans le réseau signifiant de la langue, en psychomotricité, il est invité à se taire. Or, les psychomotriciens ont bien repéré que le corps n’est pas muet, et que la personne, enfant ou adulte, exprime avec son corps ce qu’elle ne peut dire par la parole.
En ce qui concerne la technique de jeu avec l’enfant, c’est sur la primauté de l’expression que se construit désormais la nouvelle psychomotricité.
Cette technique, élaborée par F. Desobeau sera reprise ensuite par F. Giromini puis A. Lauras et F. Joly entre autres.
Lapierre et Aucouturier, dans les années 1975, influencés par la théorie psychanalytique, démontrent que si la structuration temporo-spatiale est nécessaire aux apprentissages, elle ne peut s’apprendre de façon rationnelle. Le psychomotricien doit favoriser l’expression du corps vécu de l’enfant en lui laissant la liberté de ses actes ; il est à l’écoute de l’enfant. Si l’enfant échoue, ce n’est plus par défaut d’apprentissage mais par défaut de faculté créatrice.
C’est cette faculté créatrice que désormais la psychomotricité doit apporter à l’enfant.
Nous retrouvons ici en filigrane les apports théoriques du dernier ouvrage de Merleau-Ponty : L’œil et l’Esprit (1964), où il nous dit que « toute technique est technique du corps, elle figure et amplifie la structure métaphysique de notre chair ».
Ceci revient à dire que, en psychomotricité, le dire est contenu dans le faire : en retrouvant sa dynamique expressive, l’enfant met à jour, traduit ses fantasmes.
On retrouve ici l’expérience de la catharsis et ses effets bénéfiques décrits de façon prise, jadis, par Aristote.
Le vécu corporel de l’enfant se conjoint à une histoire mise en scène où la vérité se donne masquée. C’est ainsi que nous pouvons dire que l’enjeu théorique de la psychomotricité est la vérité du sujet de la même façon qu’en psychanalyse.
La différence réside dans la technique, car il y plusieurs façons de travailler la question de la vérité du sujet, comme il y a différents moyens d’accès pour pénétrer dans une ville.

En psychomotricité, la voie d’accès est l’imaginaire, en psychanalyse, la voie d’accès est le symbolique.
C’est exact à condition que l’enfant soit « dans le langage », mais s’il ne l’est pas ?
C’est l’énigme posée par la psychose qui conduit les psychomotriciens à s’interroger sur les techniques à utiliser dans ce cas précis, et sur quel support théorique elles doivent se construire.
Ici, la théorie psychanalytique et la théorie phénoménologique croisent la pratique psychomotrice.
En ce qui concerne la théorie psychanalytique se rapportant au corps, ce sont les concepts d’identification, d’image du corps, et de « moi-peau » qui seront travaillés.
En ce qui concerne la théorie phénoménologique, ce sont les concepts de vécu corporel, dialogue tonico-émotionnel, expressivité du corps par l’intermédiaire du toucher thérapeutique, du regard, de la voix etc... qui seront travaillés ainsi que le rapport à autrui.
Le courant de recherche actuel des neuro-sciences, constitue maintenant une troisième voie d’accès.
La psychomotricité est marquée dans sa chair du sceau de la pluralité dont elle est constituée, il n’y a donc pas d’unité conceptuelle de la psychomotricité.
Son identité se construit au regard des trois concepts du corps issus de la pensée du 20ème siècle :
- La psychanalyse - La phénoménologie - Les neuro-sciences.

Située au lieu d’articulation de l’imaginaire, du symbolique et du réel, la psychomotricité a pour fonction l’émergence du désir humain.
LE BILAN PSYCHOMOTEUR
Tous les bilans psychomoteurs ne se valent pas. C'est ce qu'en fait le thérapeute, le temps et le savoir qu'il y consacre qui en font toute sa valeur et sa pertinence.
Le bilan psychomoteur est un outil indispensable pour tout début de prise en charge, quel que soit l’âge de la personne. Il se déroule sous prescription médicale.
Il a pour objectif de recueillir des informations cliniques, motrices, et psychologiques, afin d’en faire une synthèse et de comprendre le pourquoi du trouble psychomoteur.
Il est toujours composé de 3 temps : L’entretien, L’évaluation, Le compte-rendu.
L’entretien permet de préciser les raisons de la consultation et d’orienter le choix des tests utilisés pour le bilan. Il aura pour objectif de retracer l’histoire des difficultés, le parcours de développement et des acquisitions motrices, les raisons médicales éventuelles du trouble, le déroulement des apprentissages scolaires, les difficultés ou troubles ayant déjà existé dans la famille, l’évaluation de l’expression symbolique ( verbalisation, graphisme, créativité ), les goûts de la personne, et les comportements sociaux.
Si lors de la prise de renseignements par conversation téléphonique il apparaît au thérapeute l’opportunité de recevoir en premier lieu l’enfant seul, ou la personne sans son accompagnateur, ou encore, les parents seuls, ou l’accompagnateur, un rendez-vous sera pris où chacun pourra s’exprimer en toute liberté et formuler différemment, puis ensemble dans un autre rendez-vous, le motif de la demande de soins.
L’évaluation, c'est la passation de l’examen psychomoteur en lui-même, qui détermine les coordinations dynamiques générales et les conduites motrices de base, les équilibres statiques et dynamiques, les coordinations oculo-motrices et oculo-podales, les dissociations des mouvements et motricité fine, la latéralité, les praxies et la perception visuelle et visuoconstruction, l’orientation et structuration dans le temps et l’espace, l’organisation de l’acte graphique ( vitesse, qualité, tenue de l’outil ), le schéma corporel, le tonus et les réactions tonico-émotionnelles ( avec la capacité et la qualité d’investissement corporel qui sont la partie centrale du bilan psychomoteur de l’adulte ), les caractéristiques attentionnelles ( vue et audition ) et les fonctions exécutives ( planification et inhibition de l’activité ).
Si le patient porte des lunettes, des appareils, il doit venir avec.
S’il est sous traitement particulier, il est important de prévenir le psychomotricien.
Si des examens radio, IRM, EEG, neurologiques, psychologiques, orthophoniques, un bilan, ont été faits, il est important de les apporter.
Pour les troubles de l’attention, si le patient est sous traitement psychostimulant ( Ritaline, Concerta ), venir sans prise de traitement le jour de l’examen.
Pour les troubles graphomoteurs, de l’attention, ou du comportement, venir avec les écrits de la personne, ou les cahiers scolaires de l’enfant et l'appréciation des enseignants.
L’évaluation de l’adulte se passe seule.
L'évaluation de l'enfant se passe la plupart du temps dès la seconde séance, sans les parents.
Cependant, si l’enfant, ou l'adulte, a besoin de se sentir soutenu dans cette démarche, la collaboration d'un tiers, ou d'un parents, est requise.

Le psychomotricien a besoin de temps pour relire et coter les diverses productions de la personne afin d’écrire le compte-rendu.
Ce compte-rendu sera remis au patient, ou aux parents de l'enfant, avec les informations complémentaires et la réponse aux questionnements éventuels. Le médecin prescripteur en recevra également copie.
Si des examens complémentaires s’avèrent nécessaires, une collaboration avec d’autres professionnels sera envisagée en accord avec les parents, ou la personne.
Le bilan dure environ 2h, mais peut se fractionner en plusieurs rendez-vous d’une demi-heure en fonction de l’âge, de la disponibilité, et de l’attention de chacun.
NB.
Le bilan psychomoteur, ainsi que les séances de psychomotricité, peuvent s'effectuer au domicile de la personne, si celle-ci présente une composante phobique, ou si elle est porteuse d’un handicap physique ou mental.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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