Depression agitée

[Giu]

Bonjour, je ne sais si une personne pourra m'aider ou tout du moins trouver réponses à mon désarroi.
J'ai 33 ans, cadette de quatre, enfant timide/anxieuse collé à maman surprotectrice, père dépressif alcoolique sur les bords qui fait régner une terreur sourde. Depression à 12/13 ans en entrée en 4ème, descolarisation, phobie scolaire. Jamais retrouvé les bancs classique du système, nevrose d'angoisse et phobie sociale, quelques tocs. Toujours traité par mon généraliste et en quête de sens, je m'ouvre à la spiritualité et aux médecines douces, ce qui m'apaise et semble me guérir.

Tout juste 30 ans, je rencontre un homme et le pense super, il rentre dans mes projections de "la" personne. Après 6 mois de relation, bébé surprise, aillant déjà vécu un ivg je ne me voyais pas renouveler l'expérience donc nous décidons d'accepter l'aventure même si une petite voix me dit; merde, tu es prisonnière maintenant.
Aillant toujours vécu au domicile familiale, les peurs me sautent au visage mais allons-y. Ma mère c'était blessée les bras, opération et je me suis occupé d'elle durant sa convalescence de 6 mois, Monsieur est venue vivre à la maison également le temps de trouver un lieu à nous.

Nous avons emménagé un mois avant l'accouchement à 40klm, seule, je ne me suis jamais adapté d'autant que j'ai découvert depuis la rencontre un être que peu responsable, fuyant tout conflits, renfermé. Premièrs jours de bébé seule, il est allé prendre sa fille de 7ans (3h de route) d'une premiere union pour qu'elle vive "l'événement" avec nous. Covid donc aucune visite. Cata, aucun repos, triste et perdue, je me dis que cela va passer.
Je découvre que son divorce n'a pas encore été acté, financièrement, voyant sa fille un week-end sur deux à 350 bornes + la pension, je me vois gérer financierement mon enfant seule, l'équipement, les nuits, tout. Avec sa fille, pas top, refuse que son père ait une femme, elle dort avec lui, m'empêche de m'approcher de son père en sa présence. Le papa prend l'argent de notre enfant pour rendre visite a sa fille puisque difficulté financière, j'ai eu du mal.

Retour de couche à 6 mois, je ne me sens pas d'assumer un autre enfant dans ces conditions et avorte le plus tôt possible au risque de changer d'avis, lui est d'accord. Un mois après l'intervention, une grippe et décompensation, incapacité à m'occuper de mon bébé de 7-8 mois, retour chez ma mère et canapé durant 3 mois, jusqu'à ce que tout mes sentiments me submergent, j'atterris en hp à trois reprise.
Etat de panique dès le reveil, tristesse, angoisse, tension interne insoutenable, pensée hyperactive comme si ma psyché était à 100 a l'heure, idées noires, tocs et pensées magique du genre je déplace pas ça ou je mets ça comme ça sinon ça va pas aller. J'en suis là, redemenagement non loin de ma mère, Monsieur au chomage donc financièrement, je porte tout sur les épaules et je continue à m'occuper de mon enfant je n'ai jamais failli, avec l'aide de ma famille et de temps en temps le papa qui donne un biberons le matin ou un bain. Je me debat avec cette depression en multipliant les rdv avec tout ce qui pourrait me soulagé, chiropracteur, homeopathe, acupuncteur mais je n'en vois pas le bout et aucun psychiatre n'est disponible même à 100klm à la ronde. Un psy m'a dit que j'étais borderline, possible, je m'en fais peut être une montagne ou il y a discorde entre mon moi et mon moi espéré, j'aimerai simplement guérir de ces angoisses et cette souffrance.

J'aime malgré tout cet homme qui n'est pas plus méchant qu'une mouche sur un citron mais les rancœurs à son égard sont toujours à vif, dernièrement prise de gueule avec son ex au téléphone, insulte et propos désobligeant, il n'a pas pris part ni pris ma défense jusqu'au lendemain après une envie de le quitter, il l'a appelé pour lui dire que ça n'était pas bien. Je suis en souffrance et perdue. Partir et priver un père une nouvelle fois de son enfant ? Qui parle ? La depression ou moi ? Que dois je faire. Comment guérir ?
Merci de m'avoir lu et mes excuses pour la longueur du récit.

[Dubreuil]

Retrouvez-vous d'abord avec votre enfant dont vous êtes responsable.
Considérez que vous êtes seule à l'élever et ne donnez plus d'argent à quiconque.
Ensuite seulement, quand vous vous serez prise en charge totalement, vous pourrez enfin vous tourner vers le malheur des autres.
Allez là où on vous donne, pas là où on vous dépouille. Courage.

[Giu]

Merci pour votre réponse, je sais bien que je dois me préoccuper de mon enfant et moi-même seulement je suis en souffrance au point d'avoir des idées noires sans entrevoir de possibles, une impasse, un piège. La douleur morale et physique avec hyperactivité lorsque l'angoisse est trop prenante. Je ne veux pas tomber dans de lourdes médications.

D'après vous, une depression agitée entre automatiquement dans le cadre d'un trouble bipolaire ou est ce possible qu'elle soit unipolaire si l'anxiété été déjà présente de base ? Quelle therapie peut être bénéfique pour sortir de ce marasme ?

[Dubreuil]

C'est la première fois que je lis ce terme : dépression agitée, c'est votre façon d'exprimer ce que vous ressentez ?
Il n'y a pas de polarité ou de bi-polarité dans votre souffrance mentale, qu'est-ce que c'est que ces inepties ?
Vos réactions sont on ne peut plus normales, et ne faites pas la grossière erreur d'aller consulter un psychiatre !
Vous êtes en choc émotionnel et que votre agitation est une façon de garder pied dans la réalité, c'est une réaction de survie et c'est bon signe.
Chacun réagit comme il peut face à ses traumatismes. Et vous en avez subi plusieurs en très peu de temps, c'est normal que votre psychisme soit " en surchauffe " !!
Vous essayez de vous rassurer comme vous pouvez avec des "pensées magiques", c'est un processus très commun et naturel qui s'atténuera quand vous irez mieux.
Il ne s'agit pas de prendre des médications, mais de vous écouter et de définir ce dont vous avez envie et besoin au jour le jour. Que ce soit niveau nourriture comme pour votre entourage.

"J'aime malgré tout cet homme qui n'est pas plus méchant qu'une mouche sur un citron "
Peut-être, mais ce n'est pas ce que l'on est en droit d'attendre d'un homme, d'un compagnon, et d'un père quand on vient d'être mère ! L'image démontre que ce n'est même pas un second enfant, mais juste un handicap ! Est-ce vraiment ce que vous souhaitiez pour votre avenir de femme, et pour le père de votre enfant ?
Même séparés il restera le père de votre enfant, ce n'est donc pas cela qui doit vous freiner dans une bonne prise de conscience de votre propre vie.
Nous ne rencontrons pas nos " amours " par hasard, et ils sont là pour nous faire évoluer.
Tout dépend jusqu'où on est prêt à aller pour se rendre compte qu'une relation nous détruit. Tout repose sur le leurre de penser qu'elle ne doit pas se terminer parce qu'on s'y est trop investi.
Mais l'amour n'est pas fait de larmes et de " sacrifices " de concessions masochistes ou d'irrespect envers soi-même, si c'est le cas c'est que vous vous êtes peut-être trompée de nom.
L'amour c'est une égalité, un partage, des élans, la confiance, la complicité, c'est se sentir libre et heureux... et si dans votre relation actuelle vous ne trouvez pas un écho à l'un de ces 7 mots, dites-vous que vous perdez du temps et de l'amour pour quelqu'un d'autre qui vous attend ailleurs.
Nulle personne au monde ne mérite que l'on gâche sa vie pour elle.