étonnement

Forum borderline, état limite
laurent59
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Re: étonnement

Message par laurent59 »

Que m'est-il arrivé ?
Votre expression "une foultitude d'événements traumatiques" me parle. Mais je n'ai pas envie d'ouvrir les vannes aux pleurs et aux plaintes.
Aujourd'hui, à 62 ans, si je sors juste pour vider ma boîte à lettres, je me sens comme scruté, pesé, évalué par des gens qui seraient là, même si je ne les voyais pas.
Je guette sans cesse le passé, parce que je crois me rappeler qu'au fond du long tunnel étroit et obscur, il y a de la lumière.
Il y a 15 ans, j'ai croisé ma dernière institutrice de maternelle, qui était bien vieille. Je l'ai serrée dans mes bras, mais je n'ai pas trouvé de mots. Depuis je guette pour savoir si elle vit toujours.
Dubreuil
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Re: étonnement

Message par Dubreuil »

Il y a 15 ans, j'ai croisé ma dernière institutrice de maternelle, qui était bien vieille. Je l'ai serrée dans mes bras, mais je n'ai pas trouvé de mots. Depuis je guette pour savoir si elle vit toujours.
*** Votre solitude affective est intense.
En effet, vous êtes en droit de ne rien vouloir révéler de votre passé, par discrétion, mais aussi de peur de vous y sentir d'un coup englouti, et de perdre le courage que vous avez mis à survivre jusqu'à ce post sur Centreaide.
Si vous l'acceptez, commencez par décrire la vie que vous aviez dans cette année de maternelle, et ce que cette institutrice a représenté pour vous ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
laurent59
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Re: étonnement

Message par laurent59 »

décrire la vie que j'avais dans cette année de maternelle, et ce que cette institutrice a représenté pour moi ?
Dans cette école maternelle, il y avait beaucoup de femmes.
L'école était mixte, et j'avais une "amoureuse", mon grand-père me blaguait à son sujet.
Elle s'appelait Karine S..., j'ai retrouvé sa trace sur Internet il y a quelques années. Elle se souvenait de la ville, de l'école, mais pas de moi.
Dans cette école tout semblait naturel et facile. La fille de notre institutrice était venue un jour nous jouer du violon.

J'ai quitté la maternelle en juin 1964, j'avais à peine 5 ans.

A la rentrée de septembre 1964, j'ai fait un passage éclair en CP, moins d'une journée, et on m'a placé en CE1, parce que je savais déjà lire.
A partir de ce moment, dans cette école où il n'y avait plus aucune présence féminine, tout m'a semblé compliqué et difficile. J'étais tiraillé entre mon statut d'élève avec 2 ans d'avance et les difficultés.

J'ai eu une année plus facile en CM2, avec un maître aujourd'hui décédé que je révère. Lui ne jouait pas de violon, mais de la clarinette. Hormis cette année de CM2, je n'ai plus jamais eu une année scolaire tranquille. J'ai eu encore quelques vacances insouciantes par la suite. Puis le mot "insouciance" a perdu tout son sens, et jusqu'à présent.

En disant cela, j'ai conscience que je minimise le rôle de cette institutrice de maternelle. Mais je n'ai pris conscience de sa positivité que par le contraste avec les personnages de l'école primaire. Je le répète, je suis passé d'un monde où tout était naturel et facile, à un autre où tout était compliqué et difficile. Conflictuel, aussi.
Dubreuil
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Re: étonnement

Message par Dubreuil »

Si vous souhaitez que nous allions plus avant dans vos questionnements concernant le "pourquoi " de votre prise de conscience d'un état borderline vous concernant, vous pouvez me donner maintenant votre avis sur les propositions psychologiques suivantes. Il se peut alors que ma démarche professionnelle vous apporte des éléments nouveaux vous permettant d'avancer dans votre "étonnement "...
Chacune de vos réponses pourraient vous étonner vous-même, pour peu que vous vous acceptiez de vous connaître un peu mieux dans vos réactions spontanées...

compulsions alimentaires
*** la compulsion est un acte que le sujet est forcé d'accomplir sous peine d'angoisse et de culpabilité.
Qu'en pensez-vous, et pourquoi en êtes-vous arrivé là ?

impulsivité dans l'action et dans les relations
*** La frustration est intenable et renvoie au chaos.
Qu'en pensez-vous, et pourquoi en êtes-vous arrivé là ?

peur de perdre les gens, les amis, alors que je peux les "maltraiter"
*** Syndrome abandonnique
Qu'en pensez-vous, et pourquoi en êtes-vous arrivé là ?

désocialisation
*** Désespoir, se détacher de ce qui est injuste et insupportable.
Qu'en pensez-vous, et pourquoi en êtes-vous arrivé là ?

passéisme : un attachement irrationnel et parfois frénétique à des personnes de mon histoire
*** Besoin d'être enfin aimé, compris, accepté, immense carence affective.
Qu'en pensez-vous, et pourquoi en êtes-vous arrivé là ?

un stock immense de situations du passé, "non résolues", dont le souvenir s'impose à moi (flashs le jour, cauchemars la nuit)
*** Traumatisme psychique.
Qu'en pensez-vous, et pourquoi en êtes-vous arrivé là ?

proche de l'automutilation : me mordre la main quand je perds pied, me taper la tête contre les murs quand je suis en colère
*** Se punir de ne pas être ce que l'on croit que les autres voudraient que l'on soit.
Donner du pouvoir à l'autre parce que l'on a été martyrisé, et enfermé dans la croyance que tout est de notre faute.
Qu'en pensez-vous, et pourquoi en êtes-vous arrivé là ?

instabilité : je dis parfois que je "pivote" sur moi même chaque fois que je rencontre un obstacle
*** Indécision psychique, vouloir plaire, mais tout autant vouloir être aimé pour soi-même, pour ce que l'on est réellement.

procrastination
**Qu'en pensez-vous, et pourquoi en êtes-vous arrivé là ?* Etat dépressif normal, consécutif aux chocs émotionnels.

perte de sens
*** Croyance enfantine dans les valeurs d'autrui, au détriment de ses propres besoins, envies, et désirs.
Qu'en pensez-vous, et pourquoi en êtes-vous arrivé là ?
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Dubreuil
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Re: étonnement

Message par Dubreuil »

De plus, exercez-vous un métier aujourd'hui ?
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laurent59
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Re: étonnement

Message par laurent59 »

Merci
Je réponds d'abord à votre dernier message : non, je n'exerce plus d'activité professionnelle. J'ai passé les 5 dernières années au chômage parce que j'étais devenu incapable d'exercer mon ancien métier, et que personne ne m'a cru capable d'en exercer un autre. Là je viens de faire valoir mes droits à la retraite au 1er mai.
Pour le message précédent, cela m'intéresse, je vais donc essayer de répondre, cela va me prendre un peu de temps.
Merci de votre intérêt, et du temps que vous me consacrez.
Dubreuil
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Re: étonnement

Message par Dubreuil »

Prenez tout votre temps, nous avons tout le temps !
Mais répondez-moi, que faisiez-vous comme métier ? Et était-ce un choix de votre part ?
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laurent59
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Re: étonnement

Message par laurent59 »

J'étais informaticien.
Beaucoup de gens voient l'informatique comme un métier magique pour des magiciens omnicompétents. L'informatique ressemble plutôt aux métiers de la santé : un pharmacien et un kiné ne sont pas interchangeables.
Quand j'étais petit je voulais devenir ingénieur chez Lego. C'est sans doute la seule de mes idées de métier qui ne doive rien à l'influence de tel ou tel proche. Ou alors écrivain. Mais je suis raté, comme écrivain.
Dubreuil
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Re: étonnement

Message par Dubreuil »

Mais je suis raté, comme écrivain.
*** Je rectifierai : ce que vous envisagiez de votre vie est raté, c'est ce qui fait un écrivain. Et vous donnerait pourtant tout loisir à écrire, enfin.
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laurent59
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Re: étonnement

Message par laurent59 »

Je ne suis pas sûr que mes réactions spontanées soient les plus utiles. J’ai l’impression que j’ai un grand contrôle de ce que je dis, et aussi que même une réaction instinctive peut être contrôlée.
Dans de nombreux cas, mon point de vue est que la conduite « normale » est la mienne. Je ne me sens pas anormal, je me sens différent.
Ce qui me cause de la souffrance, de la fatigue, de l’angoisse n’est pas tant d’être ce que je suis, que de devoir compenser en permanence mon écart avec les autres.
Par exemple, j’ai beaucoup de mal à parler de mon angoisse, parce que je sais pas à quoi la comparer.
Texte de 2013
Je ne sais pas bien définir ce que je ressens, parce que je baigne dedans en permanence. Je peux tenter de cerner mon état anxieux en le comparant avec ce que je suppose être l’état non anxieux des personnes que je rencontre ou qui m’entourent. Pour moi les seuls moments qui pourraient être non anxieux sont ceux où je parviens à me passionner pour quelque chose qui n’éveille en moi aucune crainte, aucune méfiance, aucune inquiétude. Tout ce qui a rapport avec mes sentiments, mes émotions, mes convictions, mes souvenirs, mes projets, me rend anxieux. Même faire une réussite sur un écran d’ordinateur me contracte parce que chaque partie est comme une pièce de théâtre qui se jouerait sous mes doigts, avec ses personnages et ses drames. Même un calcul à la main ou sur une feuille Excel peut me remplir d’anxiété parce que chaque chiffre est un personnage qui lutte pour sa survie. Je suis anxieux depuis que j’ai compris qu’au-delà des murs de ma maison s’étend un monde compliqué peuplé de gens apeurés ou agressifs, hautains ou désolés, intolérants ou intimidés. Parfois, au détour d’une ambiance chaleureuse ou complice, je parviens à me détendre quelque temps, à isoler mon cerveau du réservoir d’inquiétudes auquel il est d’ordinaire branché. Alors, pendant un temps limité je m’oublie et j’oublie mon anxiété. Puis je me réveille et le retour à la réalité est rude. D’une manière assez analogue, une bonne intrigue bien menée peut m’accaparer au point que quand elle est terminée je crois pendant quelques instants toujours être dans l’époque et dans le contexte où elle se déroulait. Un peu comme mes rêves continuent de me hanter quelques heures après mon réveil, ou resurgissent venus de loin dans le champ de ma conscience.

compulsions alimentaires
======================
J’ai beaucoup de mal à définir ce qui me pousse aux compulsions alimentaires. Peut-être qu’un parallèle entre vide existentiel et estomac vide m’amène à penser que combler mon estomac comblerait mon existence…
Il y a une forme d’agressivité dans le fait de manger, et de la violence dans la compulsion alimentaire.
Mes compulsions alimentaires me compliquent la vie, je suis au bord de l’obésité sévère, et je dors mal sans doute à cause de cela. En plus je pense que mon HTA (hypertension artérielle) actuelle est en partie due à cela, et que me débarrasser à la fois de l’HTA et des médicaments anti HTA m’apporterait un meilleur confort de vie.
J’ai été élevé par des gens qui ont gardé un vif sentiment des privations de la guerre 39-45 (les ont-ils endurées ? Je n’en suis pas sûr)
Manger était très valorisé, dans ma famille.
Vers 18-19 ans la compulsion alimentaire a en partie compensé les frustrations sexuelles. Jusqu’à les remplacer presque totalement maintenant.
La compulsion alimentaire est indissociable d’une colère vers moi et vers les autres
Nota : quand j’étais petit, j’ai évoqué à la maison l’idée de rentrer à l’école hôtelière et on s’est moqué de moi « tu es bien trop fainéant »
Mon grand-père paternel disait « long mangeux, long travailleux ». J’en ai forgé ma capacité de manger beaucoup et à toute allure, ce qui est très favorable aux compulsions alimentaires.

Impulsivité dans l'action et dans les relations
=======================================
Je souffre de mes impulsions, de mon impulsivité.
Un rapport avec le « long mangeux, long travailleux » ?
Un rapport avec la fainéantise ?
Le stress me rend impulsif. Je suis habituellement impulsif, comme s’il fallait agir comme un voleur. Ne pas se faire prendre, puisqu’on va forcément faire mal. Faire les choses très vite, très mal.
Me cacher, ne pas laisser de traces. Ne pas faire de vagues. Ne pas embêter les autres.
« Il creusa lui-même sa tombe, en faisant vite en se cachant » (Brassens)

peur de perdre les gens, les amis, alors que je peux les "maltraiter"
==========================================================
J’ai fait le vide autour de moi. Je ne suis pas quelqu’un de très sociable mais me manquent des vrais amis. Il m’en reste 2, peut-être 3, mais qui ne prennent presque jamais l’initiative d’un contact.
Ne pas être compris, en concevoir de la rancune, rompre/maltraiter/forcer à rompre, m’apercevoir plus tard que c’était une erreur
Papillonner ?
Est-ce que c’est moi qui trouve les amis ou est-ce eux qui me trouvent ?
Amener les amis au-delà de la limite de rupture (Sylvie est un bon exemple), et notamment croire qu’on peut TOUT demander aux amis.

désocialisation
=============
Les autres me suscitent de la défiance, et même de l’agressivité. J’ai peur des gens, surtout des anonymes, et je ne les aime pas. Surtout les hommes. L’humain de sexe masculin m’énerve profondément. Les groupes anonymes, qui anonymisent les pulsions mortifères, sont ce que j’exècre le plus.

passéisme : un attachement irrationnel et parfois frénétique à des personnes de mon histoire
================================================================================
Je ne sais pas pourquoi, ni comment, mais je garde un souvenir très précis d’un grand nombre de personnes qui ont compté pour moi (pour le meilleur et pour le pire). Un peu comme si chaque personne rencontrée était une porte qu’on aurait pour toujours envie de pousser, ou de dynamiter.
Je garde aussi presque complète dans ma tête la liste de toutes les jeunes filles et les femmes que j’ai aimées ou désirées
Les familles S et B ont subi les évolutions modernes : exode rural, ruine, familles recomposées. Il y a des histoires tues dans les deux familles, qui ont laissé des traces. Des deuils trop précoces, comme dans toutes les familles.
J’ai été confronté à une liste interminable de non-dits, de secrets trop bien ou trop mal gardés. J’avais toutes mes questions, et personne pour me répondre.
un stock immense de situations du passé, "non résolues", dont le souvenir s'impose à moi (flashs le jour, cauchemars la nuit)

Automutilation
=============
proche de l'automutilation : me mordre la main quand je perds pied, me taper la tête contre les murs quand je suis en colère : Imitation de mon frère immédiatement plus âgé (moi en pire)


Instabilité
=========
La fuite devenue méthodique ?
Abandonner très vite ce qui ne va pas, je comprends. Mais délaisser très vite ce qui va ?

Procrastination
=============
Une partie de la procrastination est liée à la perte de sens : ce qu’on me demande de faire n’a pas de sens, je n’ai pas envie de perdre mon temps.
Également : le doute. J’ai des doutes sur la solution qui semble évidente aux autres. Il faut que j’en trouve une autre.
Mais aussi : mon état d’esprit à cet instant ne me permet pas de faire ce que vous me demandez. Un peu comme une entorse m’empêche de courir.
Je ne porte pas de jugement moral sur la procrastination. C’est juste un choix de ce qu’il faut faire ou ne pas faire en fonction des ressources disponibles et du résultat attendu.
Ou encore : peut-être que si on attend suffisamment, rien de tout cela ne sera nécessaire ?
Perte de sens
Dans ma vision du monde, il me semble que mon pessimisme N’EST PAS la conséquence de mes difficultés. Mais il est possible que je me trompe.
J’ai la conviction que l’Homme n’est pas bon, que la bonté et la bienveillance ne sont que des phénomènes marginaux dans le comportement humain.
En 1972, j’avais écrit une rédaction très optimiste sur l’an 2000, qui avait été remarquée par mon prof de français et mes camarades de classe. Il n’y a plus la moindre trace de cet optimisme en moi, mais au moins je m’en souviens.
J’ai été élevé dans la religion catholique, et j’ai perdu la foi, pour des raisons que je qualifierai de « scientifiques » plus que philosophiques.
Il y a 20-25 ans, j’ai écrit quelque part « Je crois en Dieu, mais Dieu ne croit plus en l’homme ». Depuis, j’ai perdu la foi et le sentiment religieux. Lors de la mort de mon fils, j’ai consenti aux rites catholiques pour ne pas avoir à négocier avec ma famille. Mais au fond, que m’importe ce qu’ils croient ?
Peut-être que ce que je pense m’est dicté par mon malaise. Peut-être mon malaise est-il juste une des sources où j’ai puisé des indices pour penser ce que je pense.
« on a profité de mon enfance pour me faire croire à des conneries »

Les troubles d’apprentissage et les difficultés de concentration
=======================================================
Il me semble que très souvent depuis mon enfance, je suis dans une situation où je ne comprends pas ce qu’on m’explique. Pour une foule de raisons, bien souvent je ne disais pas que je ne comprenais pas. Dans le meilleur des cas je me souvenais de ce qu’on m’avait dit, sinon, rien.


En guise de conclusion provisoire
=============================
J’attends.

J’attends un courrier dont je ne sais rien, envoyé par quelqu’un dont j’ignore le nom. Ou peut-être un appel téléphonique, ou un message SMS.
J’attends une impossible conjonction de planètes, une catastrophe inouïe, un bouleversement sans précédent, après lequel il faudrait tout reconstruire à partir de rien.
J’attends un deus ex machina qui transformerait ma vie et lui donnerait du sens, à elle qui n’en a aucun. J’attends une astuce de scénario qui ferait que mes erreurs passées ne me seraient pas comptées, et que tout ce que j’ai raté redevienne possible.
J’ai passé ma vie à attendre. On m’a inoculé le virus de l’attente quand j’étais petit et je suis malade d’attendre depuis tout ce temps. Je ne sais rien faire d’autre qu’attendre. J’ai une chaise à mon nom dans la grande salle d’attente de la vie, et si vous y entrez quelques instants, vous êtes sûr de m’y trouver. J’aboie mais je ne mords pas, approchez vous et prenez des photos, je vous en prie.
J’attends qu’on m’explique tout ce que je n’ai pas compris, qu’on m’explique la vie parce que je n’y ai rien compris, la mienne est déjà presque consumée, réduite en cendres, réduite à un rien du tout que le vent emporte.

Il n’y a personne pour expliquer. Les dieux savent, les génies devinent, je ne comprends rien.
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